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Citations sur Le jour où mon père a disparu (22)

J'aurais préféré que rien n'arrive, quitte à rester dans l'ignorance. Cela aurait été plus confortable.
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J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était- il réellement passé au sein de ma famille ? Pourquoi mes parents et moi étions- nous des parias dans le village ?
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Dans l'Aude, on est très fiers de ce passé, de nos origines.
Moi- même, je me sens dépositaire de cet héritage, mais il est parfois lourd à porter; parce qu'être occitaniste ne reflète pas une réalité uniforme. Ce n'est pas quelque chose de bien défini. Les occitanistes appartiennent à des milieux, des courants différents, ils ne sont pas d'accord sur tout.
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J'ai hurlé. Il ne me restait plus que ça. Je crois que j'ai envoyé un coup de poing à mon père, ou peut-être était-ce mon oncle ? Ils se confondaient à présent. Il n'y avait plus que moi, seul face au mensonge.
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Il y a un proverbe, chez nous, qui dit : "Lorsque les péniches se figent, les canards s'interrogent." Je l'ai toujours entendu, notamment chez les gens qui habitent près du canal du Midi, ou qui vivent sur le canal, mais je ne l'avais jamais compris... jusqu'à ce soir-là.
J'ai eu l'impression, littéralement, que mon père, cet immense navire, venait de s'immobiliser au milieu d'une mer déchaînée, et que j'assistais à son naufrage sans en comprendre les raisons.
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Mon père était capable d'échanger en occitan avec les vieux du village qui affirmaient, eux, parler patois. Il se battait pour leur faire prendre conscience que ce soi-disant patois n'était rien de moins que de l'occitan : une langue noble, écrite, normée, avec une littérature, une poésie, des livres publiés... Combien de fois m'a-t-il expliqué que les anciens de Saint-Couat - que je regardais avec condescendance parce qu'ils passaient leurs journées à la pétanque et leurs soirées au bar - étaient les gardiens d'un patrimoine vivant et fragile ! Il disait souvent que je devrais apprendre l'occitan à mon tour quand j'entrerais au lycée, pour perpétuer cette part fondamentale de notre identité.
- Pourquoi tu m'as pas parlé occitan quand j'étais petit ? lui ai-je demandé un jour. Pourquoi est-ce que tu me l'apprends pas, toi ?
Mon père a baissé la tête. Je crois que c'était la première fois que je le voyais mal à l'aise. Pire, honteux.
- Mes parents ne me l'ont pas enseigné. Ce n'est pas ma langue maternelle. Je ne me suis pas senti capable de te parler autrement qu'en français. Pas légitime, peut-être. Tu vois, c'est l'illustration de la violence de l'hégémonie imposée par l’État français : ils nous ont tellement bourré le crâne avec leurs mesures centralisatrices et leur philosophie jacobine, que nous avons honte de notre propre langue, honte de nous-mêmes... Parce que la langue dans laquelle on nous parle quand on est bébé, la langue dans laquelle on s'exprime, c'est ce qui définit le plus intimement ce que nous sommes.
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J'adore ma grand-mère.
C'est une adulte, mais dans une version moins chiante que les parents. Plus compréhensive, moins rigide.
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J’aurais préféré que rien n’arrive, quitte à rester dans l’ignorance. Cela aurait été plus confortable.
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Je sais d’expérience qu’à ce stade de la conversation, il ne faut jamais insister ; les adultes n’aiment pas qu’on les presse en leur donnant l’impression qu’ils sont dos au mur. Ils ne réfléchissent pas comme nous, il leur faut des jours de tergiversations pour arriver à la même conclusion que nous ; si on les bouscule, ils prennent la décision inverse, rien que pour nous contredire.
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Chez les paysans, la mort est un phénomène naturel comme un autre, comme la vieillesse, la maladie et la douleur. On ne cherche pas à cacher ses rides, on ne se plaint pas de ses problèmes de santé. On subit en attendant son tour, comme la mauvaise saison vient après la récolte.
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