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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le petit berger court pour rentrer chez lui. Il court, les larmes aux yeux et le coeur rempli de terreur. Il court le plus vite, le plus loin possible du cadavre du jeune noble romain qu'il vient de découvrir sur la colline qui surplombe la ville de Lugdunum Convenarum, un poignard gaulois planté dans la poitrine. Il court car il sait bien ce que signifie cette mort pour lui, pour sa famille et pour tous les habitants gaulois de la cité. le sénateur romain en charge de la gestion de la ville, Hadrianus Trevius, le sait aussi et il tremble d'angoisse également, lui qui espérait faire de Lugdunum un exemple d'harmonie politique pour l'ensemble de la Gaule et rachetait ainsi son opposition à l'empereur Auguste qui l'a fait chasser d'Italie. le centurion Valerius Falco le sait aussi et il se morfond de voir la paix civile si chèrement gagnée sur la point de voler en éclat parce qu'un imbécile trop riche est venu trouver la mort à des milliers de kilomètres de sa mère patrie.

A Lugdunum, on est las de la guerre, las des incertitudes, las des cadavres amassés dans le creux des fossés, aussi romains et gaulois tremblent-ils tous en voyant l'ombre du chaos se profiler à nouveau à l'horizon. Mais quand un deuxième jeune romain est retrouvé assassiné, l'affaire devient impossible à étouffer. le propréteur Rufus Riego est en route pour mener l'enquête, mais le magistrat est connu pour sa haine féroce des gaulois et sa présence risque d'envenimer les choses, voire de provoquer un massacre. Il ne reste donc plus que quelques jours au centurion Valerius pour trouver le meurtrier et éviter un drame dont Lugdunum pourrait ne jamais se relever.

Autant le dire tout de suite pour ne pas décevoir les amateurs de polars, ce n'est clairement pas dans son enquête policière que réside l'intérêt des « Chevelues », celle-ci étant d'une extrême simplicité et prenant peu de place dans le récit. Si l'aspect investigation est plutôt superficiel, le roman soulève en revanche d'autres thématiques fascinantes et assez rarement évoquées dans le cadre de la littérature historique : les ambiguïtés de la relation entre envahisseurs et envahis, le mal du pays des soldats trop longtemps éloignés de leur foyers, l'angoisse sourde de l'oppresseur perdu dans une contrée étrangère même quand celle-ci est pacifiée en apparence… le personnage principal incarne avec subtilité ces différents sentiments, officier fatigué et mélancolique, partagé entre sa sympathie pour les habitants de la région et son malaise profond face à ce pays troublant qu'il comprend mal et qui ne sera jamais le sien, quelle que soit la longueur de son exil. Il faut saluer également une écriture très agréable qui rend justice aux paysages ensoleillés du bord de la Garonne et à la ligne blanche et glacée des Pyrénées qui domine le récit. Beaucoup de charme et une originalité rafraichissante font donc de ce roman un plaisant moment de lecture !
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L'Antiquité.. période historique qui me fascine toujours. Aussi quand je suis tombée sur ce polar se déroulant dans la Gaule antique, je n'ai pas hésité une seconde.

L'intrigue est plutôt bien ficelée, bien que le dénouement soit prévisible. J'ai apprécié suivre les différents protagonistes qui prennent part à l'enquête. Ces profils différents, tant par les origines que par les fonctions et grades qu'ils occupent, permettent d'avoir plusieurs points de vue. Nous avons ainsi l'opinion du soldat romain honnête qui souhaite faire éclater la vérité, le magistrat romain qui veut sauver ses intérêts et le gaulois martyr qui se sacrifie pour sauver son peuple.

Il est difficile de ne pas prendre parti pour les Gaulois qui vivent sous le joug de l'envahisseur romain et qui se voit accusés de crimes odieux. Tandis que les jeunes romains sont détestables au possible. Faisant appel à notre empathie, l'auteur brouille ainsi les pistes jusqu'à la révélation finale.


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Ce polar historique se déroule dans l'actuel Comminges où les Romains, après avoir vaincu la tribu gauloise des Convènes, parviennent à créer un climat où Gaulois et Romains vivent en bonne entente. Mais ce fragile équilibre va vaciller lorsque de jeunes et nobles romains sont mystérieusement assassinés et que les accusations se portent systématiquement sur les Gaulois. Ce roman est très agréable à lire, il y a du rythme. L'enquête, compliquée car il n'y a que peu d'indice, est rendue encore plus difficile par les volontés de chacun de maintenir ou affirmer leurs positions sociales ou politiques, en somme quand les ambitions personnelles se trouvent menacées par des évènements publics. Benoît Séverac parvient parfaitement à montrer cet imbroglio de motivations, de risques, de morale personnelle etc. et on voit l'évolution de certains personnages, notamment Hadrianus le premier magistrat de la ville qui, au début, nous est très antipathique car hautain, ambitieux fier de son pouvoir, puis, au fur et à mesure de l'histoire, s'effrite et devient de plus en plus petit et effacé. Enfin, cette histoire met en lumière aussi une figure féminine, féministe avant l'heure qui abhorre le fait que les hommes puissent faire ce qu'ils veulent quand les femmes doivent se soumettre pour exister.
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70 ans après la naissance d'Astérix, » Les chevelues » nous entraîne dans la Gaule romaine.Mais la cité de Lugdunum Convenarum, dans les Pyréenées, n'est pas le village des irréductibles gaulois !

La Pax Romana s'est installée depuis quelques années, la cité semble vivre en bonne intelligence : d'un côté les patriciens, leurs esclaves, leurs artisans ; de l'autre les gaulois. Ces deux mondes ne se mélangent pas mais le chef gaulois, Gedemo participe aux réunions du Quatuorvirat (que l'on pourrait comparer à un conseil municipal) présidé par Hadrianus, ancien sénateur exilé car tombé en disgrâce aux yeux de l'empereur Auguste.

Or, un matin, le corps sans vie de Cracius Vespasianus, fils d'un aristocrate romain, est retrouvé au sommet d'une colline. le jeune homme était connu pour sa vie de débauche. Il a été poignardé dans le dos par une arme gauloise.

Hadrianus confie l'enquête au centurion Valerius Falco, tout en lui ordonnant de cacher l'arme du crime et de mentir sur l'origine de la blessure mortelle. Ceci afin de ne pas déclencher des troubles entre les deux communautés.

D'autres meurtres vont survenir dans les jours qui suivent : les victimes sont toutes des amis proches de Cracius.

Valerius va tenter tant bien que mal de débusquer le coupable, la tâche lui étant rendue difficile par Hadrianus, qui cherche à protéger sa situation personnelle et les familles des défunts qui ne veulent pas être importunées. La situation va se compliquer quand le propreteur Rufus Riego est envoyé de Tolosa avec une garnison de renfort pour trouver un coupable. Les choses sont très claires pour lui : le coupable ne peut être que gaulois.

Valerius arrivera-t-il à trouver le coupable avant que la situation ne dégénère et que la paix ne vole en éclats ?

Etre transportée au temps de la Gaule était très dépaysant . Déjà par certains termes de vocabulaire qui m'ont renvoyée à mes lointains cours de latin..même si je dois avouer que le lexique placé judicieusement en dernière page m'a beaucoup aidée !

Et puis, je me suis aperçue que j'avais totalement oublié, ou en tout cas ne le percevait plus comme tel, que la Gaule avait été colonisée par Rome : » Je ne doute plus de notre capacité à dominer et à tenir. Mais nous le faisons avec tant de violence que je doute que le prix à payer pour les peuples que nous occupons soit justifié. Je comprends mieux, maintenant, pourquoi Rome règne sur le monde connu. Elle conquiert, certes, mais va au-delà. Une fois un territoire soumis, si éloigné soit-il, elle n'a pas son pareil pour étendre ses tentacules. Elle envoie d'abord ses soldats, puis ses marchands et enfin son administration. Briser, séduire et tenir. »

Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce roman, c'est le questionnement du centurion Valerius par rapport à Rome, son mode de fonctionnement, son rapport avec les aristocrates, leurs mensonges, leurs bassesses, son désenchantement quant à sa vie de militaire toujours loin de chez lui : « le service de Rome m'a appelé loin de vous, a exigé de moi ce sacrifice. Et si cela n'avait été que pour la gloire de quelques-uns, si cela m'apparaissait aujourd'hui comme une supercherie, après toutes ces années passées à croire en une vérité pour laquelle j'ai abandonné les miens. Tout est si confus. Je suis las de cette vie mais je n'en connais pas d'autre. »

» Les chevelues » est un polar original par le choix de la période historique. Epoque que l'on a quelque peu oubliée. A redécouvrir.

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Les Romains ont gagné toutes les guerres et leur pouvoir s'étend sur un vaste territoire dont la ville de Lugdunum Convernarum, entre Toulouse et Tarbes. Là vivent en paix, Romains et Gaulois sous la houlette du premier magistrat Hadrianus Trevus. Petit empereur en son domaine, il rêve de grandeurs et de la reconnaissance de Rome. Hélas, un drame survient, le meurtre du fils d'un riche Romain, Cracius compromettant les rêves d'Hadrianus. le centurion Valerius Falco est chargé de l'enquête quand survient un deuxième meurtre. L'arrivée du propréteur Rufus Riego, envoyé de Toulouse pour mener l'enquête, sème la panique sur la ville. Ce dernier, intransigeant et colérique, n'éprouve que haine pour les Gaulois et veut coute que coute trouver un coupable parmi eux.

Une belle enquête en terre gallo-romaine qui fait de ce roman une lecture agréable. Les chassés-croisés des ambitions politiques, des haines raciales offrent un beau ballet de personnages navigant en eaux trouble. Les personnages sont bien campés et crédibles dans un décor et un mode de vie bien rendu.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Entre enquête, guerres, ambitions personnelles : un roman noir historique haletant.
Beaucoup de suspense, des personnages bien fouillées, une époque romaine que l'on découvre au quotidien.
Une bonne lecture avec un style très agréable qui se lit vite et auquel on s'attache !
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À la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ, Lugdunum Convenarum est la proie de meurtres qui peuvent remettre l'équilibre entre Gaulois et Romains en péril… C'est cette période historique, que je ne connais vraiment que par mes cours de latin xD, que dépeint Benoît Séverac dans « Les chevelues » !

Et c'était vraiment un très cool petit roman que j'ai beaucoup aimé suivre !
J'ai trouvé super intéressante et bien développée la dimension politique autour de ces meurtres et l'état précaire de paix de la ville !
Ah oui, Lugdunum Convenarum c'est aujourd'hui Saint-Bertrand de Comminges xD
J'avais vraiment l'impression de revivre mes cours de latin avec tout un vocabulaire, bien expliqué, sur les vies, romaine et gauloise, de cette époque !

Au niveau de l'écriture, on sent que le roman va à l'essentiel. Il n'y a que très peu de descriptions physiques ou de lieux… Mais j'ai trouvé que le présent marche très bien ! Et les sentiments sont parfaitement retransmis, à la fin du roman, la tension et l'émotion montent super bien jusqu'à une fin à laquelle, j'avoue je ne m'attendais pas !

Au final, j'ai beaucoup aimé ce petit roman ! Il va à l'essentiel mais présente une bonne situation et de bons enjeux politiques avec un super vocabulaire et une tension palpable ! Que demander de plus ?
Oui, des descriptions xDD
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L'histoire :

Sous le règne d'Auguste, à Lugdunum Convenarum (actuelle St Bertrand de Comminges – cité ses Pyrénées), une fragile Pax Romana est en place. Les Romains et les Gaulois cohabitent. L'habituel Triumvirat, composé de trois magistrats qui gouvernent la cité, a été remplacé par un Quatuorvirat, pour intégrer un magistrat Gaulois aux décisions. La meilleure des idées pour réussir la romanisation de la région !
Hadrianus Trevius qui dirige depuis huit ans cette cité et le Quatuorvirat est fier du travail accompli.
Hélas, la paix va être compromise. le fiancé de la fille de Hadrianus, Cracius, est retrouvé assassiné. Un couteau gaulois planté dans le dos.
Hadrianus ne veut pas entendre parler de meurtre. Il veut absolument conserver l'équilibre fragile qui règne entre les deux peuples. Il intime donc l'ordre au valeureux centurion Valerius Falco, de dire que la mort du jeune home est due à un accident !
Mais Quintus, le père de Cracius, n'est pas dupe. C'est un homme très influent. Il exige la vérité ! Valerius va donc enquêter, mais Hadrianus lui interdit de questionner la famille de Cracius et ses amis. Ce sont des familles importantes. Les six plus riches familles de la ville.
Extrait P.72 – 73 :
« - Je ne dois pas chercher le coupable parmi les riches familles romaines, c'est cela ? …
- Parmi les riches familles gauloises non plus…
- Explique-moi comment trouver l'assassin si je ne dois interroger, inculper et emprisonner personne ?
- Tu interrogeras, inculperas et emprisonneras qui tu voudras, mais personne qui fasse partie d'une des grandes familles gauloises ou romaines de cette ville. »

Cracius était réputé pour être un coureur. Un mari gaulois jaloux est-il responsable de sa mort ? Balbius, un des amis de Cracius est à son tour assassiné. Cette fois il n'est plus possible d'empêcher Valerius d'interroger les puissants. Une mèche de cheveux féminins, trouvée à côté du corps de Balbius, met le centurion sur une piste. Il questionne finement Pomponius, un ami des deux jeunes gens assassinés. Un des trois rescapés de la bande de cinq. La peur fait son oeuvre, et Pomponius, finit par avouer que les cinq garçons faisaient un concours sordide. Ils collectionnaient « les chevelues ». Des jeunes femmes gauloises dont ils volaient la virginité en leur faisant croire au mariage. Vingt jeunes femmes ont ainsi été abusées.

Deux enfants de puissants qui se font assassiner dans la même cité, cela engendre la venue du propréteur Rufus Riego, dépêché de Tolosa pour mener l'enquête. C'est un homme violent, bourré d'a prioris sur les Gaulois. Pour lui les vaincus doivent être asservis sous la botte romaine !
La Pax Romana va être ébranlée. Valerius, homme entier, épris de vérité, la fera éclater.


Benoît nous offre un magnifique polar historique.
Des ambitions personnelles démesurées qui oeuvrent, au détriment de la vérité. Un centurion désabusé qui en vient à ne plus retrouver, dans les ordres qui lui sont imposés, les valeurs qui l'ont poussé à s'engager. Des valeurs qui l'animent toujours. le choix sera pour lui difficile. Ultime.

J'ai pris énormément de plaisir à cette lecture. Il est vrai que j'aime l'histoire et que la plume de l'auteur est excellente.
Bravo Benoît !
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J'ai beaucoup aimé ce roman policier qui, très intéressant et original, se passe à l'Antiquité, dans la Gaule romaine.

Nous sommes à Lugdunum Convenarum, actuelle Saint-Bertrand de Comminges en Haute Garonne, au pied des Pyrénées, sous occupation romaine.

Et une série de meurtres frappent les fils de riches nobles romains.
Cela menace la cohabitation et le fragile équilibre avec la population gauloise qui est immédiatement et injustement soupçonnée.
L'enquête est menée par un courageux centurion, pris en tenaille et entravé dans ses initiatives par les luttes d'influence des dirigeants locaux.

L'intrigue n'est pas très complexe, mais la tension dramatique est bien réelle et tient en haleine jusqu'à la dernière page.

Original et efficace!
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Un roman historique court, trop court sans doute, qui aurait mérité un développement supplémentaire de certains aspects.
Il est agréable à lire, le style est facile d'accès, cependant la trame principale est quelque peu légère, on a l'impression qu'il manque quelque chose, on aurait aimé aller plus loin dans l'enquête, les motivations, les sentiments des personnages.
Il reste néanmoins une lecture agréable dont on en aurait voulu un peu plus.
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