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Les souvenirs d'enfance nous disent qui nous sommes...

Les histoires de famille constituent un inépuisable jardin littéraire. Elles ont beau appartenir à d'autres vies, elles véhiculent des images de notre propre trajectoire, en reconstituant une époque, un mode de fonctionnement et surtout des souvenirs. le lecteur nostalgique s'y protège sans difficulté.

Au tournant des années 60, deux voix d'enfants racontent la vie d'une cellule familiale élargie, évoquant la maison des vacances, où grand-mères et grand-tante cohabitent. Peurs enfantines des fantômes, maison qui craque, manigances pour échapper à la surveillance, à l'ennui de la messe du dimanche. Dans l'année, il faut s'arranger avec la terreur d'un maitre d'école, avec les petites humiliations de l'éducation parentale, et enfin avec le traumatisme de la séparation des parents, qui se partagent aussi les enfants!

L'univers de l'enfance participe à la construction du futur adulte. C'est un terreau de sensations fait de bonheurs et de peurs, de visions parcellaires d'un monde de "grands" souvent incompréhensible et mal interprété. Les souvenirs sont l'ossature de vie, ils justifient parfois les difficultés de l'adulte devenu, et les raconter ouvrent à la résilience.

Dans des chapitres dont la chronologie se mélange, Florence Seyvos évoque avec élégance un vécu familial universel, fait d'instants pénibles et de petites joies, dans une ambiance douce-amère.

Il est parfois bien difficile de grandir...
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De cette auteure, j'avais déjà lu " le garçon incassable", roman étrange et assez séduisant. J'ai retrouvé ici le ton particulier et le goût pour les histoires familiales un peu tourmentées et spéciales de Florence Seyvos.

De souvenirs, il est question, et la narration suit les méandres tortueux de la mémoire, en présentant trois niveaux: la première personne au début de chaque partie, représentant le ressenti de Suzanne, à la fois de son point de vue d'enfant et d'adulte , mais la plupart du temps le personnage est mis à distance par l'utilisation de la troisième personne ,et vers la fin du livre, c'est la voix de Thomas, son frère plus jeune, qui se fait entendre .

On oscille entre la maison des vacances ,"ces lieux , où je m'étais toujours sentie une étrangère, et qui m'habitaient, pourtant, comme une hantise, comme une personne" et les différentes habitations de ces deux enfants du divorce. Les êtres qui les entourent, parents, grand- mère et grande -tante , maître d'école, maire, sont vus à la fois avec tendresse et cruel sens de l'observation. L'instituteur, sadique et fou, m'a particulièrement impressionnée. J'ai beaucoup aimé la complicité qui unit la fillette à son frère, dont elle sera pourtant séparée.

Suzanne essaie, à travers ces flashs parcellaires du passé, de renouer le fil d'Ariane, symbolisé par un tableau qui l'impressionnait, chez ses grands- parents, de comprendre son présent de trentenaire perdue et triste.

Un retour doux-amer vers les chagrins refoulés, les découvertes révélatrices , les masques soulevés, vers l'enfance fondatrice, placé sous le signe d'une plume acérée et délicate, qui ne peut que toucher le lecteur.


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Suzanne aime se souvenir de la maison de famille dans laquelle elle passait ses vacances. Accompagnée de son frère, Thomas, elle y côtoyait son arrière grand-mère mourante, sa grand mère, sa grand-tante attentionnée Odette, son oncle colérique et sa cousine méchante et menteuse. Elle échappe malgré tout en allant là-bas à ses parents divorcés, sa mère brutale et un instituteur sadique et humiliant. de cette enfance, elle nous livre les jours heureux au bord du lac et le quotidien où elle s'efface pour faire plaisir à tout le monde...
Je ne peux pas dire que l'écriture de Florence Seyvos soit désagréable, au contraire, mais je ne me suis pas sentie à l'aise au sein de cette famille. Un peu voyeuse, je n'ai pas trouvé ma place et ne me suis pas attachée au personnage. Ces pauvres enfants auraient pourtant eu bien besoin d'un peu de compassion et de chaleur humaine...
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Soeur et frère,Suzanne et Thomas, passent chaque été dans la famille maternelle avec une grand-mère geignarde, une grand-tante affectueuse mais terriblement soumise et timide. Depuis peu, leur mère ne les accompagne plus..Comme ce qui est propre aux enfants, l'imagination de Suzanne la conduit sur des contrées où fantômes et d'autres personnages apparaissent la nuit ou lors des baignades au lac. Et il y a la réalité: leur grand-oncle vicieux à l'haleine souvent chargée d'alcool qui ne les aime pas, la séparation puis le divorce de ses parents, la main leste de leur mère, un instituteur jouissant de son autorité pour faire preuve de sadisme.

Dans ce récit non chronologique où Suzanne et Thomas prennent la parole, Florence Seyvos dépeint avec grâce et sensibilité ce qui conduit de l'enfance à l'âge adulte . Ce qui marque ou ce qui affecte, les interrogations de Suzanne sur la question du bien et du mal (et sur l'existence ou non de Dieu,), de sa cousine plus âgée qu'elle vénère, du divorce des parents où chacun s‘est approprié la garde d'un des deux enfants. Des incompréhensions à la vision du monde des adultes, de ce que chacun des deux retiendra de son enfance (Thomas est plus jeune), Suzanne et Thomas se construiront à partir ce qu'ils ont vécu (les petites ou grandes joies et peines) mais aussi des regrets de ce qu'ils n'ont pas eu. Les années permettent-elle d'édulcorer certains souvenirs ou de les rendre plus vifs ?
J'ai aimé ce personnage de Suzanne dans cette famille élargie où les figures masculines sont peu présentes.
C'est doux-amer quelquefois piquant mais tellement juste. L'enfance est la fondation de nos vies d'adulte et l'on retrouve nos propres souvenirs tout comme certaines de nos perceptions dans ce roman.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Un roman lu sans déplaisir, sans enthousiasme non plus, à cause de la narration un peu brouillonne, qui passe d'une époque à l'autre, d'un narrateur à l'autre, dans le désordre.

Deux voix d'enfants s'expriment, le frère et la soeur, Suzanne et Thomas. Ils passent toutes les vacances d'été chez leur grand-mère Marthe et leur grand-tante Odette, très dévouée à sa soeur, personnalité plutôt tyrannique. Dans cette maison gravitent d'autres personnages, comme l'oncle assez pervers et l'arrière-grand-mère grabataire.

Les enfants captent des paroles, des scènes, qu'ils interprètent à leur manière. le reste de l'année il y a la mère, qui frappe un peu trop, l'instituteur sadique, le père, et puis le divorce des parents, qui ne trouvent rien de mieux que de prendre chacun un enfant avec eux, leur imposant de fait une séparation supplémentaire.

Nous sommes dans les années 60, on ne s'embarrassait pas d'explications avec les enfants, ils en sont réduits à se faire leur propre idée et à se débrouiller avec. Comment passe-t'on à l'âge adulte sur de telles bases ? Sur la fin du roman, les deux enfants sont devenus des trentenaires un peu paumés, mal préparés à affronter la vie.

J'ai aimé toutes les évocations de l'enfance, faites de sensations, d'émotions, d'interrogations, avec sensibilité et délicatesse. J'ai trouvé que l'auteure s'égarait un peu lorsqu'elle aborde l'âge adulte et ses incertitudes, je n'ai pas senti où elle voulait en venir.

En résumé, un livre qui m'a laissée sur ma faim, mais dont le style m'a suffisamment intéressée pour que je me penche sur le roman suivant.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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L'auteur a déjà reçu de nombreux Prix:Goncourt du premier roman, Prix France Télévision, Prix Renaudot poche, pour « les Apparitions «  et «  le garçon incassable ».
Elle fait montre une fois encore d'une grande technique d'écriture , à fleur de peau si j'ose dire. Cela débute par une femme, Suzanne , qui fait sonner le téléphone dans une maison vide, la maison de vacances de sa jeunesse, et qui se souvient...
Ce roman est celui de l'enfance, c'est Suzanne qui raconte .Elle a un petit frère Thomas qu'elle aime et protège, son complice souvent, et une famille qui semble ordinaire, et peut-être l'est -elle d'ailleurs. Mais ces enfants sont confrontés à la violence parfois , à la bêtise des adultes ; Suzanne porte en elle un brin de perversité comme souvent les enfants.
Ils seront confrontés au divorce de leurs parents, au sadisme d'un maître d'école, et Suzanne aux grivoiseries d'un oncle, aux divagations de l'arrière grand-mère de la grand mère, mais il y a Odette, de loin le personnage le plus attachant du livre, c'est la grand-tante.
Ce roman n'a pas d'ordre chronologique, et on retrouve parfois Suzanne adulte et complètement « déglinguée » qui continue son récit de fillette meurtrie, la mère punit parfois ses enfants avec la laisse du chien.
Les femmes ont la place la plus importante dans ce roman fascinant, angoissant même, jusqu'à un sentiment de malaise
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Un roman atypique et délicat pour une rencontre qui s'annonce prometteuse : "La Sainte Famille", de Florence Seyvos, aux éditions de l'Olivier.

Le pitch : Suzanne se replonge dans son passé et ses souvenirs d'enfance, ces instants de vie qui l'ont marquée, elle et son frère Thomas... Ces étés passés chez leur grand-mère maternelle, dans cette demeure qui ne cesse de craquer... Ces promenades au bord du lac et autres sorties en compagnie de leur grand-tante qui les aime énormément... Cet instituteur particulièrement imaginatif pour ce qui est d'humilier ses élèves... Ces parents qui décident un beau jour de divorcer et de séparer les enfants...

Ayant eu le privilège de recevoir ce roman en tant que membre du Cercle des Lecteurs du Furet du Nord, le hasard a voulu que j'aie également la chance de pouvoir rencontrer cette auteure dans le cadre de Grands Entretiens organisés par le théâtre de ma ville, raison pour laquelle je me suis volontiers plongée dans ce roman si intriguant.

Pour autant je dois bien admettre que vous me trouvez fort embarrassée au moment de rédiger cette chronique, tant il m'est difficile de vous livrer mon sentiment à son sujet, ne sachant trop qu'en penser une fois la dernière page tournée. Avec d'infinies précautions doublée d'une extrême douceur, l'auteure nous entraîne ici dans un stupéfiant voyage dans le temps. Emprunt de nostalgie, les fragments de mémoire qui nous sont ici livrés de manière éparse permettent au lecteur de mener sa propre réflexion intérieure sur ses propres souvenirs, parfois anodins et qui, pourtant ,ont pu façonner sa vie et l'homme ou la femme qu'il est aujourd'hui devenu(e).
Dotés d'une certaine substance ou profondeur, et brossés avec beaucoup de soin, les protagonistes de ce récit n'ont cependant suscité chez moi aucune empathie, ne m'étant pas sentie à l'aise en leur compagnie. A défaut d'être attachants, ils se sont pourtant révélés fort intéressants, permettant au lecteur une certaine introspection lui permettant de comprendre ce qui l'a personnellement construit, tel un miroir de l'âme sous nos yeux ébahis.
Aussi délicate que soignée, la plume de l'auteure est particulièrement fluide, sensible et se révèle très agréable à lire.

En bref, une lecture à laquelle j'aurais aimé être plus sensible et réceptive. Il me tarde en conséquence d'en écouter la lecture par une comédienne dès demain !
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
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Il y a des lectures qu'il faut savoir laisser mûrir, comme certains fruits... Je pense, en tout cas pour moi, que ce roman de Florence Seyvos en fait partie.
A chaud, mon sentiment de lecture est mitigé : qu'est-ce que j'en retire, finalement ? Qu'est-ce qui m'a retenu tout au long de ce court roman ?
Les souvenirs d'enfance de Suzanne, surtout, et de son frère Thomas, me paraissent intéressants mais un peu décousus, la chronologie étant bousculée dans ce récit. La fin me laisse un peu sur ma faim, moi aussi, comme dit dans un précédent commentaire.
Pourtant, grandir, devenir adulte, c'est cela. Engranger des sensations, des sentiments, se forger des opinions, avec ou à l'encontre de ses parents, de sa famille... Que reste-t-il de notre enfance ? Qu'est-ce qui fait que l'on devient soi-même ?
Vous voyez que j'ai bien du mal à donner mon avis sur ce roman. Sans doute est-ce trop tôt, mais je suis sûre, en revanche, que ce titre vaut le détour, ne serait-ce que pour son écriture qui m'a happée.
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Belle écriture fluide, épisodes sympathiques, personnages hauts en couleurs, mais je n'ai pas réussi à me faire une place ua milieu de ces souvenirs... Dommage ! :(
Lien : http://bibliza.blogspot.com/..
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Dans ce livre, Suzanne et Thomas qui sont frère et soeur, nous livrent, au fil des pages, les souvenirs marquants de leur enfance mais aussi de leur vie de jeunes adultes.
Les souvenirs qui nous sont livrés pourraient être issus de n'importe quelle famille : religion, argent, jalousie, alcool, divorce ... ce qui rend ce roman débordant de réalisme. J'ai l'impression que ma mère ou une tante aurait pu avoir des souvenirs semblables. J'ai trouvé certains passages durs et stressants, notamment ceux concernant la cousine, Mathilde, qui ne mâche pas ses mots et réagit de façon très imprévisible.
L'écriture est fluide et très rythmée avec une ponctuation très importante, des phrases plutôt simples et courtes.
Au final, cette lecture me laisse un peu perplexe car j'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteure mais j'ai aussi le sentiment d'être passée à côté de quelque chose et de ne pas avoir bien saisi toute la profondeur du récit.
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