Je lui dit qu'avec la parole on peut dire ce qu'on veut, même des choses pas vraies, que c'est un merveilleux pouvoir, qu'il devrait essayer (P. 14)
J'ai compris!
Il va au bordel pour les Arabes.
Il se dit que là, au moins, personne ne le verra entrer.
Ho! Ho! Mais moi, je t'ai vu, toi qui me donnes des coups de pied.
Il veut me faire étudier la Torah, le Talmud - la Mishna, la Gemara. Il veut me remettre dans le droit chemin. Il me dit que je dois être un bon juif, et qu'un bon juif ne ment pas. Je lui réponds que je ne suis qu'un chat. J'ajoute que j'ignore si je suis un chat juif ou pas.
Le rabbin me dit que bien sûr je suis juif, puisque mes maîtres sont juifs.
Je lui dis que je ne suis pas circoncis.
Il me dit que les chats, on ne les circoncit pas.
Je lui dis que je n'ai pas fait ma bar-mitsva.
Il me dit que la bar-mitsva, c'est à treize ans révolus. Oui mais moi je lui réponds que j'ai sept ans et que chez les chats les années sont septuples; donc c'est comme si j'avais sept fois sept ans, ce qui est bien plus que treize.
Je lui dis que si je suis un chat juif, je veux faire ma bar-mitsva.
La main est un outil trop subtile pour qu’on tape les gens ou les chats avec.
Le Logos, c'est thèse, antithèse, synthèse. Alors que le judaïsme, c'est thèse, antithèse, antithèse, antithèse...
Mais le rabbin dit que la main humaine est un outil trop subtil pour qu'on tape les gens ou les chats avec.
Tant que je le croyais intransigeant et vertueux, je le haïssais. Depuis que je le sais duplice et hypocrite, depuis que je le vois se débattre entre ses hormones et ses convictions, je l'aime.
Les richesses du monde devraient être mieux partagées.
Ça vaut le coup de fermer sa gueule pour être heureux.
Ma maîtresse Zlabya dit que si les chats pouvaient parler, ils raconteraient des choses incroyables. Elle dit aussi que si le perroquet pouvait se taire de temps en temps, ça nous ferait des vacances.