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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Adam et Eve auraient-ils cédé aux attraits d'un figuier ? Cet arbre nous intéresse particulièrement dans ce roman. Il a été déraciné de Nicosie à Chypre pour être transplanté à Londres dans la maison de Kostas et d'Ada sa fille. Ce qui peut faire défaut au figuier en beauté il le compense par son mystère et sa force intérieure. Il transporte aussi avec lui les lieux de jeunesse de Dephne la turque et de Kostas le grec. du passé qu'il a laissé derrière lui il se rappelle chaque détail. Ada ne connaît rien au passé de ses parents, ni de la guerre à Chypre en 1974 entre grecs et turcs mais elle ressent des choses indicibles dans son for intérieur, des choses qui veulent être dites. Ce qui l'interpelle c'est l'amour que peut avoir son père pour les arbres et plus particulièrement pour le figuier qui est dans le jardin. Ada Kazantzakis est emprisonnée par le silence de sa famille et lorsque son professeur l'interroge sur les souvenirs de sa famille elle éclate et exprime une colère longuement enfouie. Ce sujet nous amène à relever un traumatisme familial non cicatrisé. Elif Shafak sait exprimer avec sa verve narrative les émotions des personnages, elle utilise le figuier comme narrateur omniscient ce qui nous permet de comprendre peu à peu la réaction violente qu'Ada a eu en classe et d'en savoir un peu plus sur l'histoire de cette famille. Sa prose puissante convoque un savant mélange de rêve, d'amour, de chagrin et de révolte. Nous nous joignons aux personnages pour explorer avec eux et identifier des événements traumatiques majeurs pour qu'ils s'en libèrent. Ada pourra-t-elle renouer avec son moi propre en laissant partir les esprits de sa propre famille vers quelque chose de meilleur. Un beau roman qui nous ouvre les portes des blessures transgénérationnelles non-résolues portées par celles et ceux qui ne les ont pas vécues.
Lien : https://wordpress.com/post/l..
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Ada lance un cri terrifiant dans la salle de classe..
une déchirure ? une libération ? un acte de folie?
C est dans ce cri que le roman d'Elif Shafak prend sa source ..
L'écriture est soignée, lente, on pense un moment risquer l'ennui et puis on est progressivement happé par l'histoire ou plutôt les histoires ..
On voyage entre Londres et Chypre, entre deux époques aussi.. Au centre de l'histoire un figuier qui donne son point de vue, une guerre civile en toile de fond, un amour empêché. Peu de personnages mais attachants au possible …
Plus on avance dans le roman, plus on fréquente les étendues et les profondeurs…
C'est un livre à la fois triste et joyeux …
Et quand on quitte la dernière page, on a envie de retrouver l'auteur dans un autre ouvrage….
J'ai aimé
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Une entrée en matière qui donne le ton : "Aux émigrants et aux exilés de tous les pays, les déracinés, les ré-enracinés, les sans-racines. Et aux arbres que nous avons laissés derrière nous." Des critiques dithyrambiques. Une première lecture envoûtante avec Soufi mon amour. Voilà qui met en appétit pour la lecture. Je suis pourtant restée sur ma faim, oscillant entre des moments où j'aurais pu crier au génie, et des moments de retombée émotionnelle.

Ada, une adolescente londonienne de 16 ans, est la fille de Chypriotes : un père grec et une mère turque. On découvre leur histoire, celle de leur île et des personnages qui s'y rattachent, sous forme de flash-back entre Chypre en 1974, au début des années 2000, et Londres à la fin des années 2010.
Un docu-fiction dont le coeur est la guerre civile à Chypre. À travers elle, Elif Shafak évoque les traditions, les rapports humains, la construction et le reconstruction de l'identité, mais aussi l'écologie.

La grande originalité du roman réside justement dans le choix du figuier comme "je" narratif. Un figuier qui est ainsi plus qu'un personnage à part entière. Il est le personnage central de l'histoire, autour duquel les autres sont reliés. Annoncé comme un personnage de pièce de théâtre, chaque chapitre où il s'exprime porte son nom, faisant progresser le récit et mettant en lumière les actes absurdes et meurtriers des hommes.

Une ôde à la nature et à la tolérance. Un cri poussé au genre humain. Un livre qui émeut et reconnecte, mais qui manque de profondeur et de liant. Une chute déconcertante.

Un glossaire permet d'explorer en fin d'ouvrage quelques mots grecs et turcs, en italique dans le texte.
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Encore une histoire qui m'a complètement sortie de ma zone de confort .
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Nous sommes ici sur plusieurs temporalités, avec plusieurs personnages.
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Londres, 2010 : Kostas et sa fille, Ada , vivent un evenement difficile , la mort de Defne, femme et mère. Ils essaient de continuer à vivre et de surmonter le deuil .
Chypre, à partir de 1974 : guerre civile entre les Chypriotes grecs et les chypriotes turcs. On y raconte également l'histoire d'amour en KOstas et Defne, amour interdit car l'un est turc , l'autre grec.

Nous avons également un point de vue particulier, qu'est le figuier. Il apporte une profondeur et une réalité à toute cette histoire, avec bien des détails. Il est le pilier, la racine ,de cette histoire. Car oui , il représente la force des racines humaines, de nos origines , qui sont encrées en nous, de génération en génération, peut importe où nous migrons

L'écriture de l'auteure est poétique, forte et douce à la fois . Elle nous fait passer par pas mal d'émotions.

C'était vraiment une bonne lecture, très contente d'avoir pu la découvrir.
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Très beau livre sur le deuil, les racines et la tolérance. Ce livre parle à tous les exilés des guerres mais aussi à leurs descendants, à ceux qui ont besoin de savoir l'histoire de leur pays et de leurs ancêtres. C'est un roman qui malgré le thème de la guerre est surtout centré sur l'amour. Sans doute que les références à la nature et notamment aux arbres apportent une dimension supplémentaire au récit démontrant encore une fois le passage éphémère mais souvent destructeur de l'homme sur terre.
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La couverture du livre traduit en français est très attirante, avec sa couleur bleue, son dessin et sa douceur. Je n'ai pas été déçue par le contenu, à l'unisson. C'est un roman qui mêle le fracas et les douleurs de l'histoire (celle de l'île de Chypre et de ses habitants) avec la magie et la sensibilité des arbres et leurs relations aux vivants. J'ai été emportée loin et souvent émue. Je ne regarde plus de la même façon les arbres qui nous entourent. de très belles réflexions aussi sur le passé et ses échos, sur la transmission des traumatismes et des sentiments entre les générations, sur l'exil et les racines.
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