C'est une belle fantaisie qu'on sent bien taillée pour laisser une grande liberté au metteur en scène qui peut vraiment accroître le côté merveilleux, le ridicule...
La situation « sérieuse » de la pièce semble inspirée d'un thème antique, le mariage de Thésée et de la reine des Amazones, et de situations qui se retrouvent souvent dans les comédies, de jeunes amoureux contrariés par des mariages arrangés et amants frustrés. Rien d'extraordinaire dans cette intrigue. Mais c'est le dédoublement de celle-ci par les entractes féeriques et par la répétition concrète des artisans qui donne une vraie profondeur à cette comédie. le comique de situation marche bien avec les retournements amoureux instantanés opérés par les baumes magiques, les artisans imitant le jeu noble de l'amour, tournant à la dérision ce sérieux de loisir, la scène de la reine amoureuse d'un homme à tête d'âne... le roi et la reine des fées, se disputant pour un caprice, eux aussi, participent à illustrer l'amour humain, son ingratitude, sa force de conviction jusqu'à l'aveuglement, son autoritarisme, sa fermeté très fragile...
Il n'y a pas de caractère ici comme on le trouvera plus tard chez
Molière. C'est l'amour en tant que sentiment caractérisant l'humain qui est ici illustré, objet de sourires et de réflexion.
Mais à l'aspect comique vient s'ajouter la féerie du balai, des déguisements, des mouvements qu'on peut imaginer. Et un peu comme l'annonce le titre, on traverse la pièce sans vraiment en saisir l'enjeu, et on en repart avec l'impression d'avoir rêvé, songé à l'amour, devant un beau spectacle.
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