Shakespeare est un monstre sacré de la littérature anglaise. Les éléments biographiques sur lui sont maigres, mais on le connait universellement par ses nombreuses oeuvres. Sa production s'étale entre la fin du XVIème siècle et le début du XVIIème siècle, c'est-à-dire bien avant "nos" tragédiens les plus célèbres, y compris
Corneille. La pièce "
Macbeth" - inspirée par un récit antérieur, concernant un roi éponyme d'Ecosse - est relativement courte, mais a acquis une renommée de premier plan.
L'histoire est très célèbre: trois sorcières ont prédit au général
Macbeth qu'il deviendrait roi, à la place de Duncan. A la fois ambitieux et velléitaire, il hésite et a besoin d'être poussé au crime par sa femme. Les fils du roi assassiné ayant fui, ils deviennent suspects;
Macbeth devient roi. Puis il fait tuer le général Banquo, qui avait été concerné par les prophéties des trois sorcières. Mais
Macbeth est sujet à des hallucinations (il voit le fantôme de Banquo) et sa femme somnambule devient presque folle. Leur châtiment final arrivera, sans que les prédictions soient finalement contredites.
Shakespeare a inventé une intrigue très sombre et baroque, avec deux personnages principaux hideux, et en même temps dérisoires car dépassés par leurs forfaits. L'ambition criminelle n'est qu'un réflexe conditionné de
Macbeth; elle finira par le perdre. Vengeance, fantastique, excès dans le mal, fatalité, désespoir sont quelques-uns des ingrédients de cette tragédie de l'extrême. Cette histoire, remarquable, semble à mille lieues de celles qu'on trouve chez les tragédiens français.
Corneille, en particulier, a préféré valoriser des hauts personnages qui ont des nobles sentiments et font des actions héroïques.
Il me reste à commenter le texte lui-même. Et comme je dispose d'une édition bilingue, je suis en mesure de comparer l'original et sa traduction. Je le dis franchement: souvent je trouve presque insupportable le texte en français. Je peux évidemment accuser le traducteur. le problème, c'est que l'écriture de
Shakespeare apparait déroutante, voire indigeste, pour autant que je puisse en juger; le traducteur avait donc une tâche particulièrement ardue. Il a voulu rester proche du texte original, semble-t-il. C'est pourquoi il m'a fallu lire des phrases qui, pour moi, sonnent souvent mal.