D'emblée, ce que j'ai adoré dans la lecture des pièces de théâtre, étant adolescent, c'est ce qu'on pouvait leur ajouter en tant que lecteur metteur en scène!
Avec
Roméo et Juliette, j'avais l'impression d'atteindre la perfection, en toute modestie de jeunesse… Et je gardais secrètement le trésor de mes idées...
Quand j'ai vu le film de Zefirelli, il m'a fallu admettre qu'il existait de très bons metteurs en scène! Plus tard, avec Prokofiev, j'ai découvert une extraordinaire illustration musicale d'une pénétration fascinante. Je ne peux maintenant m'empêcher de penser autrement que musicalement à cette pièce.
Par exemple :
Le prologue illustre la rivalité des Montaigu et des Capulets : le tuba domine l'orchestre comme le Destin domine la Vie.
La sublime mélodie qui est Juliette : jeunesse, grâce, rêve, fait pleurer les bois et vous enivre comme un miracle.
Je connais peu de moment musical aussi intense que le tableau de la mort de Tybalt : la mort surgit tout d'un coup et se présente dans un contrepoint obscène de l'harmonie qui écoeure l'âme.
La mort de Juliette révèle...
Essayez cette écoute, votre perception de la pièce en sera transfigurée !
"
Roméo et Juliette" est pur sentiment, pure expression de la joie et du drame de la vie : pure musique !