Je dois l'avouer : je ne connaissais pas du tout l'autrice canadienne d'origine japonaise
Aki Shimazaki.
Je viens d'en lire 3 coup sur coup grâce aux billets de mes amis Babeliotes qui m'ont convaincu de me plonger dans son univers.
Dans «
Sémi » il est question d'un couple de personnes âgées, Tetsuo et Fujiko, qui arrivent en maison de retraite après des années de vie de couple ensemble et d'une vie de famille bien remplie.
Oui mais voilà : Madame est atteinte d'un Alzheimer et un matin elle se rend à l'accueil de la maison de la retraite pour déclarer qu'un homme dormait dans son lit … mais cet homme c'est son mari.
Commence alors une nouvelle époque pour Tetsuo : il se conforme aux prescriptions de l'infirmière qui lui recommande de ne pas contrecarrer les positions de son épouse. Il est donc convenu que Tetsuo est un fiancé qui tente de conquérir la belle Fujiko et qui sait parviendra-t-il peut-être un jour l'épouser à nouveau ?
Mais la mémoire défaillante de la femme livre de curieux souvenirs. Elle proclame par exemple qu'elle doit absolument rendre une somme importante à un chef d'orchestre réputé dont Tetsuo n'a jamais entendu parler. Un homme qu'elle aurait croisé un soir d'un concert dans une ville où elle était allée voir une amie, avec qui elle aurait dû aller au concert, mais finalement où elle est allée seule.
Fujiko prétend qu'elle aurait reçu une grosse somme d'argent de sa part pour avorter, mais que finalement elle n'aurait pas eu besoin de la somme.
Délire de femme atteinte d'Alzheimer ? Confusion ? Que se cache derrière ces déclarations étranges ?
Petit à petit Tetsuo va revisiter sa vie d'homme marié, son mariage avec une femme docile, sa fille morte d'un cancer, et sa petite fille qui aime les cigales … et va découvrir une toute autre réalité derrière les apparences.
Ce récit court est comme une sorte de nouvelle – ce qui semble être sa forme préférée, parfois à l'intérieur d'une même pentalogie ou série de cinq titres comme dans « le Poids des secrets ».
Il est placé sous le signe non pas d'une fleur mais d'un insecte, : une «
Sémi » ou une sorte de cigale pour laquelle la vieille dame dans sa jeunesse avait jadis composé une chanson.
Un insecte que j'aime bien moi aussi : lorsque les cigales commencent à chanter dans les pins qui bordent la maison, c'est le signe que l'été est bien installé et c'est un très bon signal.
C'est agréable à lire.
C'est distrayant.
C'est féministe.
J'ai lu également « maïmaï » et «
Suisen » mais c'est «
Sémi »qui m'a la plus séduite.
Merci donc à Bokkycooky, Latina, et mes autres amis sur Babelio de m'avoir ouvert la porte de l'univers d'
Aki Shimazaki : je ne compte pas en rester là.