L.P SICARD - Scrooge
Ada Éditions
J'ai commencé ce roman avec un sacré paquet d'a priori.
Charles Dickens,
un chant de Noël, Ebenezer Scrooge, Jacob Marley, Bob Cratchit, si on adapte ou s'en inspire, il faut respecter le conte dans sa version originale car même si Dickens n'est guère mon tonton, je peux me fâcher tout rouge!
Sauf que ce n'est ni une adaptation, ni une inspiration, c'est une réécriture (selon moi).
Nous découvrons un Scrooge monté en grade dans le royaume de la cruauté.
Une Ebenezer enraciné dans sa boutique lugubre qui sent la poussière et la moisissure.
Quant à Rebecca, peut-être notre Cratchit (oui, j'ai de l'imagination) nous faisons la connaissance d'une jeune femme totalement brisée.
Entre débrouille pour ne pas mourir de froid et quête de la meilleure place pour décrocher quelques rares pièces des passants, c'est au-delà d'une descente aux enfers.
Un soir, avec quelques amis de fortune et presque malgré elle, Rebecca va faire l'expérience de l'ectoplasme ou la Ghost Power, une drogue qui permet au consommateur de partir dans son passé ou fouiller dans son futur, à ses dépens.
J'ai le sentiment que la trame de fond de ce roman c'est cette drogue et toutes les ignominies qui en découlent.
Vous pensez avoir touché le fond de l'horreur?
Que nenni! le pire est à venir.
J'ai aimé cette lecture malgré certaines passages où la crédibilité du récit laisse à désirer.
Mourir parce que le personnage a un crochet de boucher planté dans le dos? À quoi bon?!
Les personnages sont lacérés, distendus, suspendus, raccommodés, écorchés mais tout ce petit monde semble prêt à casser un marathon.
Relativisons et restons sur notre Ebenezer d'origine, après tout, lui, il voyait bien des fantômes…
Ma limite acceptable s'arrête à ce type de roman et même si j'ai apprécié ma lecture, cette dernière ne réussira pas à me réconcilier avec les contes interdits.
Ce qui me dérange, c'est du gore pour du gore, sans raison et surtout sans but, le “gore-plaisir” sans que cela n'amène rien de plus au roman me dépasse.
Certains passages totalement répugnants sont d'ailleurs, d'une inutilité déconcertante.
Âmes sensibles, fuyez et pour les autres qui s'y tenteront, bon courage!