Je l'ai lu d'une traite durant un trajet en train. le temps de sa lecture, les personnages des Chats noirs meurent de chagrin m'ont paru plus vibrants et palpables que les passagers autour de moi.
47 courts textes émaillent ce recueil, qui ne sont pas vraiment des nouvelles. On a plutôt affaire à des instants fugaces, des moments longs de vie ; et dans les interstices, la contemplation.
On est souvent enveloppé dans une atmosphère intime, à fleur de peau, qui se déchire parfois. Tout y est sensible, en textures. Bitume, lichen, peau, porcelaine et brume.
Chaque partie s'ouvre sur une illustration d'un·e artiste différent·e, apportant leur propre sensibilité à l'oeuvre, et j'avoue avoir été particulièrement ébloui par celle de Sanoe (dont j'avais déjà adoré le trait dans
La Grande Ourse, scénarisée justement par
Elsa Bordier) et celle de mloyan.
On y trouve beaucoup de personnages féminins, de solitaires. Beaucoup de failles et de forces.
La petite Loup partait déjà gagnante avec un tel nom, mais j'ai tout aimé de cette histoire. La beauté des mots, la beauté des personnages, la beauté de leurs sentiments (qui n'ont parfois rien de beau). Elle s'est lovée au chaud, dans le creux de mon coeur. Je me plairai à la relire plus tard.
Il y a des portraits qui t'attachent, des phrases qui te cueillent.
Mais vient le moment de leur dire au revoir. Alors tu pleures et tu souris.