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Citations sur Les caves du Potala (17)

Quand les yeux sombres de la femme se détachent avec éclat sur la toile blanche, un sourire de satisfaction se dessine sur les lèvres du peintre, car il sait mieux que personne qu'il est impossible de rater un portrait quand les yeux sont réussis.
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Comme tous les Tibétains, il ignorait la tragédie de la mort. Elle ne marquait que le bref passage d'une forme de vie à une autre, non une disparition définitive dans les abîmes d'un mystère insondable.
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Au cours de ce dernier périple, l’état de santé du lama Snyung Gnas s’était tellement détérioré qu’il avait perdu connaissance sur la route qui conduisait à Dingzhou, où la délégation devait prendre le train pour Pékin. Le chirurgien britannique de la compagnie du chemin de fer, qui l’avait opéré en urgence, avait extirpé de son estomac un caillou bariolé de la taille d’un œuf. Il s’y était formé au fil des ans, à cause de la fâcheuse habitude qu’avait le maître de lécher du bout de la langue la pointe de son pinceau imprégné de pigments minéraux, avant de le poser sur la toile. Un geste qu’il avait reproduit des centaines de fois par jour durant sa longue carrière de peintre.
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La révolution,
Ce n'est pas un dîner de gala,
Ni de la littérature,
Ni de la broderie.
Jamais de la politesse.
La Révolution,
C'est la violence,
C'est une classe qui en renversé et anéantit une autre.
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Un tanka ne porte jamais de signature. Ce principe fondamental avait été imposé par les premiers maîtres qui ne considéraient pas la peinture comme un moyen d'expression personnelle, mais comme un acte de foi.


(Tanka : rouleaux de peinture sur toile, originaires de l'Inde et caractéristiques de la culture bouhdique tibaine).
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A Pékin, il avait passé un temps fou à broyer lui-même une améthyste et à en pulvériser les grains car la finesse du pigment était déterminante dans l'art des tankas... Plus les particules pigmentaires étaient écrasées, plus elles absorbaient la colle et plus elles absorbaient la lumière... "Broie encore, mon enfant", lui avait inlassablement répété son maître au cours de son apprentissage."L'améthyste est comme le cinabre. Si tu la broyait tous les jours pendant vingt ans, la couleur en serait toujours plus belle."
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Il avait été Düsum Khyenpa, qui possédait, disait-on, le don de guérir les malades, de redonner la vue aux aveugles et de passer à travers les montagnes. Il avait prédit qu'après sa mort il se manifesterait à nouveau dans le corps d'un enfant. Cette merveilleuse imagination, sans doute une des plus belles de l'histoire de l'humanité, avait été complété dans son testament, par des détails permettant d'identifier son tulkou, sa réincarnation. p121
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Prenons mon exemple : dans tous les temples que nous avons saccagés, j’ai toujours crevé les yeux des bouddhas sur les fresques ou les statues. Car quand on te crève les yeux, ce n’est pas seulement la vue que tu perds, mais aussi le pouvoir de ton esprit. Bientôt, ce sera ton tour. Je vais t’arracher les yeux, les fourrer dans ce bol et les donner à bouffer à des chiens affamés. Alors je t’offre une dernière chance de les sauver. Avoue pour les femmes à poil et tu gardes tes yeux.
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La fille entama le tube révolutionnaire du moment, dont les paroles figuraient à la huitième page du Petit Livre rouge : « La Révolution, Ce n’est pas un dîner de gala, Ni de la littérature, Ni de la broderie. Jamais de la politesse. La Révolution, C’est la violence, C’est une classe qui en renverse et anéantit une autre. »
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La corneille avait continué d'explorer les taches sur le plancher. Un instant elle s'était arrêtée devant une éclaboussure vermillon, dont l'intensité, par comparaison, rendait son bec plutôt terne... Un bruit sec, métallique, le sortit brusquement de ses rêveries : celui de la culasse du fusil que le Loup actionnait... Une corneille cendrée, qui avait sans doute perçu le danger, tournoya au-dessus du bâtiment en poussant des croassements inquiets... Soudain elle piqua sur le groupe d'envahisseurs qui menaçaient sa progéniture dans une descente si fulgurante qu'elle frôla presque le canon du fusil, avant de rejoindre son nid. A ce instant le Loup appuya sur la queue de détente de son arme et la corneille tomba d'un coup à la verticale, entraînant dans sa chute le nid qui abritait deux oisillons, le corps couvert d'un fin duvet de citron. Il s'approcha des deux innocents et vida sur eux le reste de ses cartouches.
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