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Citations sur Demain les chiens (141)

L'homme avait du mal à concilier la petitesse de son être avec le gigantisme des énergies à l'oeuvre sur cette planète monstrueuse.
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Voici les récits que racontent les Chiens quand le feu brûle clair dans l’âtre et que le vent souffle du nord. La famille alors fait cercle autour du feu, les jeunes chiots écoutent sans mot dire et, quand l’histoire est finie, posent maintes questions :
« Qu’est-ce que c’est que l’Homme ? » demandent-ils.
Ou bien : « Qu’est-ce que c’est qu’une cité ? »
Ou encore : « Qu’est-ce que c’est que la guerre ? »
On ne peut donner à ces questions de réponse catégorique. Les hypothèses ne manquent pas, ni les théories, ni les suppositions les mieux fondées, mais rien de tout cela ne constitue véritablement une réponse.
Dans le cercle de famille, plus d’un conteur a dû recourir à l’explication classique : il ne s’agit là que d’un conte, l’Homme n’existe pas et non plus la cité, et d’ailleurs ce n’est pas la vérité qu’on recherche dans une légende mais le plaisir du conte.
Mais si ces explications suffisent aux jeunes chiots, en fait elles n’expliquent rien. Et l’on est quand même en droit de chercher la vérité, fût-ce dans des contes aussi simples que ceux-ci.
La légende, qui comprend huit contes, se transmet depuis des siècles innombrables. Pour autant qu’on puisse le déterminer, elle n’a pas de base historique ; les études les plus attentives n’ont pu mettre en valeur les étapes de son développement. Il va de soi que des années de transmission orale l’ont quelque peu stylisée, mais on ne possède aucun indice qui permette de découvrir dans quel sens s’est opérée cette stylisation.
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« Si vous croyez qu’une Chambre de Commerce, que des discours creux, que des plans à courte vue vous apporteront la solution, c’est de la folie. La réponse à tous les problèmes qui vous occupent existe et elle est simple : la cité, en tant qu’institution humaine, est morte. Elle continuera peut-être à se débattre encore quelques années, mais c’est tout.
– Mr Webster… dit le maire.
Mais Webster ne lui accorda aucune attention.
– Sans ce qui s’est passé aujourd’hui, continua-t-il, je serais resté et j’aurais continué à jouer à la maison de poupées avec vous. J’aurais continué à prétendre que la cité était un organisme vivant. J’aurais continué à me leurrer et à vous leurrer aussi. Mais il existe, messieurs, quelque chose qui s’appelle la dignité humaine.
Le silence glacial qui suivit ne fut rompu que par des bruits de froissement de papier, ou par la toux d’un auditeur embarrassé.
Mais Webster n’en avait pas fini.
– La cité a échoué, dit-il, et c’est aussi bien ainsi. Au lieu de rester assis à pleurer sur son corps brisé, vous devriez vous lever et vous répandre en actions de grâces sur cet échec.
« Car si cette cité n’avait pas perdu toute utilité, comme les autres, si les cités du monde n’avaient pas été abandonnées, elles auraient été détruites. Il y aurait eu une guerre, messieurs, une guerre atomique. Avez-vous oublié les années 1950 et 1960 ? Avez-vous oublié ces nuits où vous vous réveilliez en attendant que tombe la bombe, tout en sachant que vous ne l’entendriez pas venir et que si elle venait vraiment, vous n’auriez pas de nouvelle occasion de l’entendre ?
« Mais les cités ont été abandonnées, l’industrie s’est dispersée, il n’y avait plus d’objectifs, il n’y a donc pas eu de guerre.
« Certains d’entre vous, messieurs, dit-il, beaucoup d’entre vous sont vivants aujourd’hui parce que la cité a été abandonnée par ses habitants.
« Alors, pour l’amour du ciel, laissez la morte. Félicitez-vous qu’elle soit morte. C’est l’événement le plus heureux de toute l’histoire humaine.
Sur quoi John J. Webster tourna les talons et quitta la salle.
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Jenkins tenta de faire ses adieux, sans y parvenir. Il aurait voulu pouvoir pleurer, mais un robot en était incapable.
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Dieu était arrivé.
Recroquevillé dans l'obscurité, Ebenezer en frissonna.
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Les chiens savent. Ils ont toujours su, avant qu'on leur donne des cordes vocales pour parler et des lentilles de contact pour lire. Ils n'ont jamais poussé aussi loin que l'homme, ni cédé au cynisme, au scepticisme. Ils croyaient en ce qu'ils entendaient et sentaient. Ils n'ont pas inventé la superstition pour plier la réalité à leurs désir et disposer d'un bouclier face à l'inconnu.
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Selon ces autorités, l'expérience de la cité, si elle était tentée, mènerait à un état de névrose collective qui aurait tôt fait de détruire la culture même qui l'aurait édifiée.
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Et il avait raison. Quel besoin y avait-il d'aller où que ce soit ? Tout se trouvait ici. Manipuler un cadran permettait de parler avec qui on voulait, et de se rendre, par les sens sinon en réalité, où on voulait. D'assister à une pièce de théâtre, d'écouter un concert, de consulter une bibliothèque à l'autre bout du monde. De mener n'importe quelle affaire sans quitter son fauteuil.
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Et les cinq milles hommes qui étaient restés ou qu'on avait laissés là se trouvèrent soudain les maîtres d'un monde conçu pour des millions d'individus ; ils eurent brusquement à leur disposition la richesse et les services qui, quelques mois auparavant, avaient été le partage de millions de personnes. Il n'y avait plus de gouvernement mais on n'en avait plus besoin car tous les crimes et tous les excès (...) se trouvaient en fait supprimés par la fortune échue aux cinq milles qui restaient. Personne n'ira voler quand il peut prendre tout ce dont il a besoin à sa guise. Personne ne cherchera querelle à son voisin pour des questions de terrains, quand le monde entier n'est plus qu'un immense lotissement.
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Webster était immobile et crispé, il écoutait le pouls de l'Histoire battre entre ces murs. Une Histoire qui s'était terminée en impasse, un grand fleuve qui n'était plus qu'une mare stagnante et inutile.
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