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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quatre jours. Quatre jours, c'est deux plus deux, à trois ans de décalage entre les deux paires, deux jours d'ascension sociale, deux jours de dégringolade. Quatre jours de lutte contre la pauvreté, à tous prix. Francois est au chômage. À la mort de sa femme, il se retrouve avec son fils sur les bras, sans un franc. Son frère Marcel, le conseiller municipal de Saint-Germain-des-prés, lui, a réussi dans la vie, grâce à Renée, son épouse. Francois sait qu'elle n'a pas froid aux yeux et qu'elle payera les frais d'enterrement, et même plus pour préserver la réputation de Marcel. Et quand Francois pense plus, c'est vraiment plus...

Une histoire sordide d'ambition et d'argent sale croqué par gros morceaux, une histoire qui ne peut que finir mal et que l'on lit en devinant l'épilogue sans s'atttendre au coup de théâtre des dernières pages: un bon Simenon.
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Singulier roman que ce "Quatre jours du pauvre homme". Plus exactement deux fois deux jours dans la vie de François Lecoin.
D'abord un homme au bout du rouleau : au chômage, sa femme mourante à l'hôpital, un enfant à charge (la fille étant au sanatorium dans les Alpes), des dettes chez tous les commerçants du quartier, François Lecoin ne sait plus comment faire. Puis le décès de sa femme, loin de l'attrister, va provoquer un déclic chez cet homme : plus de pudeur, plus de morale, plus de peur. Il part aussitôt voir sa belle-soeur (son frère étant candidat à la députation) et n'hésite pas à la faire chanter. Résultat, il peut payer l'enterrement de sa femme, rembourser ses dettes et s'offrir une nuit auprès d'une prostituée.
Trois ans après, Francis Lecoin a développé son entreprise : il a créé un journal à sensations où les nouvelles les plus rentables sont celles qui ne sont pas publiées. Lui et ses acolytes pratiquent allègrement le chantage auprès des notables parisiens. Mais l'édifice est fragile et commence à se fragmenter. Ses associés se débinent et pourtant l'homme ne se décide pas à faire de même…
On peut y voir du Balzac dans ce livre, une même vision de la presse que dans les Illusions perdues, mais également du Zola, l'ascension d'un homme puis sa chute tout aussi vertigineuse. Mais c'est surtout l'attitude du personnage qui est intéressante. Pourquoi l'homme s'abaisse-t-il à de telles actions ? Pourquoi soudain met-il toute pudeur, toute crainte du qu'en dira-t-on de côté ? Pourquoi, dans la seconde partie, voit-il son monde s'écrouler sans s'émouvoir outre mesure ? Sans la peur du lendemain ?
Comme à son habitude, Simenon ne donne pas spécialement d'explication, ni de justification. Dans un style tout en retenue, on suit simplement un homme, à chaque fois au bord du gouffre, ses gestes, ses actions, on est témoin d'un homme hors normes, dans des situations extrêmes. Un roman déstabilisant et l'occasion sans doute pour Georges Simenon de tacler la presse de son époque.
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