AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782905212054
51 pages
les dossiers d'Aquitaine (01/08/1986)
4/5   1 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Vous avez dit BizeauVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
N° 1511 – Novembre 2020

Vous avez dit Bizeau ?– Simonomis – Éditions les dossiers d'aquitaine

De nos jours s'ils ne sont adoubés par la chanson et la télévision, les poètes ont peu de chance d'accéder à la notoriété. Eugène Bizeau (1883-1989) est de ceux-là qui, bien qu'il eut un engagement de pacifiste, d'anarchiste et d'athée, vécut sa vie à la campagne loin de l'agitation des villes. Né à Veretz près de Tours, il dû travailler à treize ans après son certificat d'études comme ouvrier agricole, aide cantonnier, facteur, apiculteur, jardinier puis vigneron qui sera son vrai métier. Il consacra ses rares loisirs à la lecture, notamment aux poèmes de Gaston Couté, découvrant la chanson populaire et les journaux libertaires. Il s'essaiera à l'écriture et en 1910 « La Muse Rouge »l'accueillit parmi les poètes et les chansonniers révolutionnaires. Cela lui valut par la suite pas mal de tracasseries policières. La chanson sera son mode d'expression favori bien qu'il ne chantât pas lui-même. Ses textes ont été mis en musique et interprétés par des amis. A l'aube de la guerre de 1914 il a été réformé pour « faiblesse de constitution » ce qui ne l'empêchera pas de vivre jusqu'à pratiquement 106 ans et servira son idéal pacifiste. Il se maria en 1916 avec Anne, une institutrice qui partageait ses convictions et qu'il suivra jusqu'en Auvergne avant de revenir en Touraine. Deux enfants, Max et Claire, naîtront de cette union.

Intellectuel paysan, il ne sera pas inactif sur le plan de l'engagement, prenant notamment parti pour les anarchistes italiens Sacco et Venzetti, soutenant les ouvriers espagnols pendant la Guerre Civile (ses chansons étaient diffusées sur Radio Barcelone), et dénonçant les conséquences du second conflit mondial. Après la mort de son épouse, il resta seul, se consacrant à sa mémoire, à l'écriture, aux visiteurs… Il a bénéficié, bien tardivement quand même, de l'attention de la presse (Le Monde, Libération, le Canard enchaîné) et de France Culture et Cabu le croqua avec gourmandise. On lui consacra même un film (« Écoutez Bizeau » de Bernard Baissat et Robert Bercy – 1980). Ses poèmes (notamment « balbutiements »- »La muse au chapeau vert »- «Paternité »...) et ses chansons sont pratiquement introuvables, bien que la consultation du site de l'éditeur Christian Pirot révèle la diffusion de certains recueils (« Verrues sociales »- « Croquis de la rue »- Guerre à la guerre »). Il était certes un révolutionnaire mais il aussi un bon vivant, amateur du vin de Touraine et qui ne manquait pas d'humour. A l'administration fiscale qui interrogea ce jeune homme de 102 ans sur sa situation au regard du mariage ou de l'union libre, il répondit à sa manière «  A cent deux ans, Monsieur, pour me remarier/Il me faudrait avoir les qualités requises.../ Quant au concubinage, à grand tort décrié/Je n'ai plus assez d'encre dans mon vieil encrier/Pour enconcubiner villageoise ou marquise ! »

Il était anarchiste et libertaire mais pas pour autant adepte du vers libre, bien au contraire puisqu'il écrivait le plus souvent en alexandrins et sous la forme de sonnets classiques.

C'est « ce survivant provisoire » comme il se définissait lui-même que Simonomis (1940-2005) rencontra en 1985, tomba sous son charme et édita ce témoignage avec notice biobibliographie, photos, poèmes et réponses à son traditionnel questionnaire. Simonomis qui fut un poète inspiré, très engagé dans le domaine de la culture, consacra également tout une partie de son oeuvre à l'écriture des autres. C'est ainsi qu'il parla de notamment de Gaston Couté... (« Gaston Couté : de la terre aux pavés ») et Tristan Corbière ("Comme un cri d'os").

Je profite de cette période de confinement pour revisiter mes archives personnelles et mettre en lumière des écrivains oubliés et faire échec à l'oubli, si c'est possible !


Commenter  J’apprécie          43

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J'écris depuis longtemps...

J'écris depuis longtemps au rythme d'un poème
Pour dire à quelques-uns ma joie ou ma rancœur,
Pour servir l'idéal que j'ai choisi moi-même
Quand j'avais du courage et du soleil au cœur

Les mots dont je me sers sont des grains que je sème
Sans espérer qu'un jour il en naîtra des fleurs...
S'il en est dont le sens est révolte ou blasphème,
C'est qu'ils sont inspirés par d'injustes douleurs.

J'écris, aiguillonné par le besoin d'écrire,
Comme on rit, comme on pleure au cours d'un grand délire
Dont il ne reste rien quand le souffle est parti...

Je suis l'humble artisan d'une tâche inféconde,
Mais devant les malheurs qui planent sur le monde
Je rougirais d'être de ceux qui n'ont rien dit!
Commenter  J’apprécie          40
Et je plains en secret le buveur d'eau sévère
Quand je vois le soleil miroiter dans mon verre
Où les vins de Touraine ont un parfum d'Amour.
Commenter  J’apprécie          60

autres livres classés : chansonVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1227 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}