Yasha Mazur est magicien ou plutôt artiste de spectacle, il court les villes et villages de cette Pologne du 19ème siècle pour se produire. Il sait aussi marcher sur un câble, et aucune serrure ne lui résiste. Aucune femme non plus. Toutes tombent son charme, son coté hâbleur. Pour lui "les femmes sont comme les fleurs pour l'abeille. Il en faut toujours une nouvelle."
Marie avec Esther, qui ne peut avoir d'enfant, il la quitte régulièrement pour plusieurs mois afin d'aller de salle en salle, accompagné par Magda son assistante et maîtresse et des trois animaux partenaires de son spectacle : le singe, la corneille, le perroquet .
A quelques jours d'un nouveau spectacle Emilia, jeune veuve mère d'Halima lui fait tourner la tête et lui demande de se convertir à la religion catholique, s'il veut l'aimer charnellement et l'épouser. Avec elle il envisage de fuir en Italie, où le climat est meilleur pour la jeune Halima...Elle veut porter l'enfant qu'il n'a pu avoir avec son épouse. En quittant la Pologne il ne serait plus un " artiste de troisième ordre"
Mais pour fuir, il faut de l'argent, beaucoup d'argent. Ses cachets d'artistes sont insuffisants ...seule possibilité forcer des coffres forts en utilisant ses dons...Pour lui, "Une serrure c'est comme une femme, tôt ou tard il faut qu'elle cède ."
Isaac Bashevis Singer nous décrit un homme cédant à toutes ses pulsions, instable menant une vie dissolue, tourmenté parfois par le doute. Il est le seul personnage masculin du roman, mené par les femmes qu'il rencontre. Des portraits tous différents
Cet homme enfant affronte la vie sans prendre aucune responsabilité. Pour lui, tout n'est qu'artifice et jeu. Entre la scène et la vie, pas de différence. Un homme finalement fragile et plein de contradictions
Une blessure bouleversera complètement sa vie, le transformera en mystique et l'amènera à se poser des questions sur la vie, la religion...
En décrivant la vie et les aventures de Yasha l'auteur s'interroge et nous interroge: Pouvons-nous suivre nos pulsions,avec insouciance, sans se soucier des conséquences sur notre vie, sur la vie des autres ?
Je ne connaissais pas
Isaac Bashevis Singer, prix Nobel de littérature.
J'avoue que j'ai été un peu déstabilisé par ce roman profond, par ces portraits mystiques, par ces descriptions des bas-fonds, par ces interrogations religieuses sur le bien, le mal. Les réflexions sur le judaïsme sont cependant instructives
Je suis certain qu'une deuxième lecture m'apporterait un éclairage nouveau. Mais auparavant je poursuivrai la découverte de cet auteur par la lecture de quelques autres de ses ouvrages.
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