A cause de sa petite taille et de sa démarche tressautante, de ses gestes tremblotants, parce qu'il avait une minuscule figure pâle, avec sous le nez pointu, trois longs poils raides qui voulaient passer pour une moustache, des lèvres rosâtres en cul-de -poule et des petits yeux rouges ou flottait la peur, on aurait pu comparer Charles Ebergher à un rat. A un affreux surmulot des métropoles. Non, il était toujours un homme. La cinquantaine. Une longue queue rose à anneaux ne lui sortait pas du froc. Ce qu'il avait accroché au cul, c'était plutôt une casserole.
Quand un maboul frappe, ça se passe toujours dans un quartier de sourdingues.
Une longue traînée brune et rouille salissait le trottoir. Un long serpent de sang, aussi. Le cadavre de la jeune femme, mêlé aux débris de verre et d'acier, couché sur la bande vert pomme faite par la peinture des parois de la cabine, était à peine visible, pas plus important qu'un petit tas de vêtements.