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EAN : 9782070412402
256 pages
Gallimard (07/06/2000)
4.11/5   22 notes
Résumé :
Après "L'unijambiste de la cote 284", voici un autre recueil de nouvelles noires tout à fait. caractéristique du ton de l'auteur. On trouve, ici encore, des personnages abominables, pervers... Ou hilarants. C'est dire que l'humour macabre règne en maître dans ces sept histoires à la chute imprévisible et effarante : du chasseur qui traque l'animal - mais aussi l'homme ! - au pauvre type frappé du "délit de sale gueule", ce qui lui joue un tour effrayant, en passant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Généralement, dans les recueils de nouvelles, deux ou trois sortent du lot, et les autres donnent le change. Mais comme tout est bon dans le Siniac, Reflets changeants sur mare de sang est un excellent recueil que l‘on referme avec regret. Sept nouvelles diaboliques, écrites de main de maître, sept histoires inventives, imprévisibles, cruelles et sarcastiques…les sept Archanges de l'Apocalypse semblent s'abattre sans pitié sur des personnages pathétiques baladés sans vergogne par un romancier impitoyable. Des fêlés, des pigeons pigeonnés, des laids, des désespérés, des héritiers impatients de toucher le gros lot, d'anciens SS complètement tarés se font tailler en pièce par une trame assassine et des formules lapidaires, et le lecteur ricane devant tant de cruauté. C'est vachard, dénué de morale, acide à souhait. Impossible d'en choisir une en particulier, alors faites vous plaisir, lisez Siniac et gare au risque de chute dans cette mare de sang bien poisseuse. Attention, ça glisse!
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Reflets changeants sur mare de sang : un titre surréaliste qui vous glace le sang et annonce l'atmosphère fantastique et macabre des 7 nouvelles noires tirées du recueil de Pierre Siniac.

On ricane bêtement et on est en admiration en lisant ces histoires aux chutes imprévisibles, effarantes et tragi-comiques. Forcement, quand on est adepte d'humour noir et que l'auteur a du style, on se régale.

Pour éclairer vos lanternes, je vous conseille particulièrement la lecture des 3 nouvelles suivantes :

- "Les vautours" ou la vengeance implacable d'un cinéaste qui applique froidement la méthode oeil pour oeil, dents pour dents. Cette nouvelle singulière est une sorte de clin d'oeil vengeur au réalisateur Von Stroheim, lequel a toujours refusé de voir la version raccourcie de son films "les rapaces".

- "Le pauvre petit tueur à face de singe" ou les mésaventures grotesques et macabres d'un pickpocket frappé du délit de sale gueule. La vie parfois vous joue des sales tours!

- "Le coup de patte du chat Bouboule" qui vous change, l'air de rien, une destiné. Terrible, la fin.

Dans ses livres, le personnage central est souvent un antihéros qui va être amené à vivre des situations grotesques et improbables. L'auteur écrit du fantastique quotidien à la manière d'un Marcel Aymé mais d'une manière plus déviante et grinçante. Il excelle dans l'art du politiquement incorrect.

Grand lecteur de littérature policière, il se passionne pour les contes fantastiques d'Hoffmann, Edgar Poe, Villiers de l'Isle d'Adam, Marcel Aymé et Louis Ferdinand Céline.

Injustement méconnu du grand public, il était pourtant admiré par Jean-Patrick Manchette.

Alors, il est encore temps de découvrir, à travers la lecture de ses nouvelles, Pierre Siniac, l'une des meilleures plumes du polar fantastique français.


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J'ai entamé le cycle Pierre Siniac avec Sous l'aile noire des rapaces, un pur chef-d'oeuvre à la lisière du récit d'aventures, de l'épopée historique et du roman noir. Sous le charme d'une écriture riche, cocasse et cruelle, je me procurai Femmes blafardes. L'oeuvre matrice du polar bien acide, genre de prédilection de son auteur, qu'il a souvent revisité au gré de sa carrière d'écrivain méconnu (une injustice à réparer). Au delà de ses travaux couchés sur plusieurs centaines de feuillets, Siniac s'est également illustré dans le recueil de nouvelles où le macabre le dispute à l'ironie. Parmi lesquels Reflets changeants sur mare de sang, qui signe donc ma troisième excursion en terres "Sinaciennes".

C'est un peu le principe, on aura forcément sa préférence sur les sept petites histoires concoctées avec imagination (et pas mal de sadisme). Mon écueil paradoxalement sera que certaines chutes peuvent devenir redondantes à partir du moment où l'on a perçu le désamour de l'écrivain envers ses personnages. Cette réserve mise à part, les petites fables furent rapidement dévorées. Souvent écrites à la première personne (quoique la focalisation peut changer), le style est évidemment beaucoup plus concentré, et les stratagèmes cristallins jusqu'à ce qu'un élément imprévu (insolite plutôt) vienne embrouiller le tout. Trois d'entre elles reposent sur le canevas du tel est pris qui croyait prendre, d'où un sentiment de répétition derrière le plaisir à voir le piège tordu se refermer sur nos protagonistes.
Les bonnes surprises sont principalement celles qui poussent le bouchon le plus loin en termes d'humour noir. Elles fonctionnent très bien parce qu'elles sont toutes diablement humaines. Shadenfreude peut reposer sur une formule vue et revue, mais le ton et la chute en font une sacrée comédie noire. Dans un style plus empathique, le coup de patte du chat Bouboule est surtout un coup de griffe qui utilise le registre mignonnet pour mieux le retourner contre son petit monde. Derrière cela, le pauvre petit tueur à la face de cul de singe (la plus longue des nouvelles) retrouve la verve de ses prédécesseurs pour une mésaventure excentrique et mortelle. Les Vautours est la plus courte du lot, elle pourrait donc logiquement concourir au titre de la meilleure farce macabre. Sur ce terrain, elle est totalement odieuse par conséquent irrésistible. Je garde malgré tout une petite préférence pour la première nouvelle (qui donne son titre à l'ouvrage), un joli numéro d'équilibriste entre noirceur, tendresse et décalage. Une petite perle d'originalité.

L'ensemble se lit en une journée, c'est toujours relevé, méchant et bien écrit. le format se prête idéalement à de petites lectures pour titiller l'esprit pervers qui rôde en nous. Et comme Pierre Siniac n'est pas le dernier à envoyer ses personnages au casse-pipe, Reflets changeants sur mare de sang a tout de cet exutoire. Il renvoie à ces moments où l'on se réjouit du malheur d'un autre, de la chute d'un athlète en pleine performance à l'arrêt cardiaque de la belle-mère en passant par la dégringolade d'un handicapé moteur dans l'escalier. Si vous goûtez à ce genre de mauvais esprit, vous savez ce qui vous reste à lire.
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noir sombre et obscur
efficace si on aime le format court
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce type-là puait la Waffen-SS, une douzaine de nuits des longs couteaux et une bonne brouettée d'Oradour que c'était à s'en boucher le tarin. Le genre de personnage qui avait dû laisser une bonne ration de sang en Europe, en Afrique et en Asie et qui, au comptoir, sirotait tristement un whisky en pensant probablement à ce qu'il avait pouvoir fabriquer maintenant qu'il était tout près de la soixantaine.
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Naturellement le 97 était un hôtel particulier comme on en voit à Neuilly ou avenue Foch. Une grille, du lierre sur cent mètres de rue. On apercevait la toiture de l'habitation par-dessus les arbres. Le genre très fermé. Sans trop savoir pourquoi, j'attendis un peu, me rongeant l'ongle du pouce. Puis je sonnais, Evidemment, ici, pas de pancarte annonçant le chien méchant. Ce genre de menace est réservé aux pavillons miteux construits après la loi Loucheur. Mais l'allure du gars qui vint m'ouvrir en aurait remontré au plus méchant des toutous. Le larbin hautain et glacial, avec morgue, moue dédaigneuse, œil bleu et perçant faisant l'inventaire ; le tout habillé de noir et de blanc ; le parfait larbin stylé empestant sa profession à quinze pas.
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Il se débattait en Normandie...Il avait perdu la mémoire, à la suite d'un choc très violent...Il déraillait un peu du ciboulot, aussi...Il voyait des choses...Il s'imaginait être un gangster. Les autres, autour de lui, il ne les voyait pas vêtus en trouffions, mais en civils ! Il ne voyait pas des soldats mais des truands, des gangsters ! Hôpitaux militaires...A n'en plus finir...Début 45, à Brème, on l'à trépané...Ca l'a comme qui dirait achevé. Une loque...avec son idée fixe...le cerveau fêlé...
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Vidéo de Pierre Siniac
Pièce radiophonique policière proposée par Germaine BEAUMONT et Pierre BILLARD, "Crime sur la nationale 7", d'après le roman de Pierre SIGNAC (alias Pierre SINIAC, "Illégitime défense") adapté par Pierre ROLLAND, réalisée par Pierre BILLARD assisté de Marie Denise WANDA. -
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