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EAN : 9782869309579
359 pages
Payot et Rivages (02/09/1995)
3.91/5   34 notes
Résumé :
Roman paru en 1975 sous le titre "L'Or des fous".

Juin 1940. Les Allemands avancent sur Paris. La Banque de France a évacué ses réserves d'or. Mais, à la suite d'une erreur de libellé sur un bordereau, deux tonnes d'or sont restées dans une chambre forte à Saint-Ouen.
C'est le coup rêvé pour une bande d'aventuriers qui veulent profiter de la débâcle.

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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Il etait une fois  une vieille dame, sévère, intransigeante,  et pour tout dire, bostonienne, qui , à son petit-fils qui taillait nonchalamment un crayon , s'écria avec emportement en le lui arrachant des mains : " Quand on fait quelque chose, on le fait BIEN!", le terrorisant pour jamais. 

Mais elle lui rendit son HB, taillé au couteau et aussi affûté qu'un poignard d'assassin.

Pierre Siniac ne connaissait pas, heureusement pour lui, cette grand mère  terroriste, mais il savait que quand on écrit un polar, on doit le faire BIEN , lui aussi,. Pas de "genre littéraire  mineur" qui tienne, il FAUT qu'il soit   taillé sur mesure, sans une ligne de trop et aussi affûté qu'un poignard d'assassin.

Sous l'aile noire des rapaces,  chaudement recommandé par Pecosa, c'est dire, est un polar de compét', un polar fignolé sous toutes ses coutures.

Et taillé au couteau.

C'est d'abord le meilleur récit que j'aie lu de la débâcle de 1940, bien supérieur à l'évocation qu'en fait Lemaître dans son dernier bouquin, Miroir de nos peines,  et, dans son genre,  aussi efficace et documenté que celle d' Une suite française d'Irène Nemirovsky, qui  l'avait vécue.

C'est ensuite un découpage scénaristique haletant  qui semble appeler le film, et devrait attirer les scénaristes de séries....j'ai pensé souvent  aux Douze Salopards mais sans la perspective rédemptrice chère au cinéma américain. Sous l'aile noire des rapaces, il fait sombre.. C'est un thriller noir de noir, ironique et cruel. Drôle et impitoyable.

Les héros, ce sont en effet  douze Salopards ,ou peu s'en faut, escrocs et traitres, fonctionnaires véreux ou aigris, petits malfrats en quête d'exploit notoire,  repris de justice, gibiers de potence en vadrouille (rien de tel qu'une bonne débâcle pour favoriser une évasion!), - en un mot, un vrai panier de crabes, ces douze Salopards, dont on devine très vite les rivalités et les convoitises assassines , de vrais anti -héros qui ont pour objectif de s'emparer d'un fourgon blindé, jeté sur les routes encombrées de la débâcle et de l'exode.

Ce fourgon est  envoyé en zone libre  par le gouvernement français en fuite qui entend profiter de la panique générale pour exfiltrer les lingots d'or de la Banque de France  et soustraire ce trésor de guerre potentiel  à la rapacité des vainqueurs...et l'offrant ainsi en pâture à d'autres convoitises !

Un trésor sur roues et sous bonne garde, probablement piégé,  mais les douze Salopards sont des spécialistes de la cambriole. Rien ne les arrête.  Ce fourgon c'est leur Eldorado. Les lingots les font tous saliver de convoitise.


Bien sûr, rien ne se passera comme prévu,  et le lect-eur/rice en aura pour son argent! Même les gibiers de potence ont parfois des sursauts de patriotisme inattendus.

Formidablement bien écrit- c'est signé Siniac , tout un programme!- , historiquement impeccable, passionnant comme un film à suspense, Sous l'aile noire des rapaces est un régal qui réserve des surprises jusqu'à la dernière ligne.

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Après les Monte-en-l'air sont là ! Pierre Siniac remet le couvert en argent cinq ans après avec Sous l'aile noire des rapaces, paru en 1975 sous le titre L'Or des fous.
Mais ici, ce n'est pas en altitude mais en pleine barouf de juin 40 que des aventuriers prennent en chasse un fourgon blindé rempli d'or. Seulement en pleine débandade, bombardements, panzers au cul, ça va pas être du gâteau de s'emparer du magot sur les route transformées en foire du Trône. Les ponts sont minés, l'envahisseur armé, les français girouettes et les convoyeurs aux petits soins de leur cargaison, de l'or en barres, du solide enfin presque...
J'avais adoré l' adaptation librement adapté du roman de Pierre Siniac en BD par Laurent Astier et Xavier Dorison paru sous le titre Comment faire fortune en juin 40. Un scénario peaufiné au cordeau avec un bataillon de tocards qui n'ont plus grand chose a voir avec les originaux du roman...qui sont dans la démesure, dans la démultiplication, dans l'énormité où tous les coups mêmes foireux sont permis...
Une équipe de branques qui s'allonge fur à mesure des kilomètres parcourus.. des sacrés gueules de l'emploi, des durs à entuber comme un maréchal des Logis pas facile à déboussoler, un sacré catcheur et d'autres taulards évadés dont un Kabyle et un Corse sans oublier une andouille faux derche.
Sous l'aile noire des rapaces, Une aventure des plus explosives, pile entre Les Douze salopards, le Salaire de la peur, Les Morfalous et Les Monte-en-l'air sont la !
Ce Siniac, c'est de la dynamite !
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Quand je lis, je me fais toujours mon petit cinéma personnel. Je me réserve une projection privée dans ma caboche qui mérite d'être qualifiée de salle obscure, la pertinence s'y faisant rare. Au moins personne n'y triture son sachet en plastique ou ne donne de grands coups de genoux nerveux dans mon siège. J'attribue aux personnages un visage parfois connu qui ne les quittera pas jusqu'à la fin du récit. Dans ce roman écrit – ça tombe bien – par un passionné du septième art, c'est un Jean-Paul Belmondo miraculeusement rajeuni et privé de ses Yorkshires qui vient prêter sa bonne figure. Avec son côté bravache et fort en gueule, c'est l'acteur idéal. Je l'imagine vêtu d'un uniforme emprunté à la dépouille d'un soldat français au volant d'un camion volé. Dans ce livre, Pierre Siniac s'inspire de faits historiques qui se sont déroulés en juin 1940. Devant l'avancée des armées allemandes, la Banque de France organise dans l'urgence l'évacuation de ses réserves d'or. L'auteur imagine qu'une partie de cet or a été oubliée et doit être transportée en fourgon à Biarritz. Un convoyeur affranchit un truand qui organise un braquage. Mais la guerre complique tout : la situation est chaotique en pleine débâcle, les routes sont congestionnées de civils, des voies sont réservées aux militaires, des ponts sont détruits pour freiner l'invasion et derrière, des colonnes de panzers s'approchent. Pierre Siniac utilise avec brio ce contexte hors norme pour nous narrer les aventures d'une course poursuite entre un fourgon blindé et des braqueurs ingénieux qui a la particularité de se dérouler à une vitesse moyenne de dix kilomètres heures... Le roman est bourré d'actions et de retournements de situation. Il m'a permis d'apprendre quelques anecdotes sur la Débâcle de 1940, comme l'incendie des réserves de carburant ou la destruction des ponts routiers de la Loire. Allez Bébel, tu peux retourner sucrer les fraises, la séance est finie et merci à Siniac pour ce divertissement.
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Alors voilà, je vous résume le scénar façon « grande époque » : Une bande de pieds nickelés du genre rapace (d'où le titre), des gus patibulaires (mais presque) décident de braquer un fourgon de la Banque de France avec 2 tonnes de lingots à son bord. Seulement la France vit des heures affreuses, c'est la Débâcle - la vraie - On est en juin 40. Question Histoire (celle avec un grand H), le gars Siniac s'est rencardé auprès d'un fortiche, un nommé Riton Amouroux, une pointure dans son domaine, du coup on est dans le bain, c'est plus véridique que Decaux et Michelet réunis. Bien sûr les péripéties pleuvent, et il y a du sang, de la sueur, mais pas trop de larmes because on est entre hommes. Certes, Il y a un peu de longueurs vu que tous ces franchouillards se débinent dans le même sens, ça bouchonne sérieux pour passer la Loire, pire qu'au péage de Tain-L'Hermitage un 1er aout. Et tout ce merdier avec les Panzers et les Stukas des boches au cul, vous voyez le tableau ? Une Grande Vadrouille sanglante et grand-guignolesque. Ça canarde à tout-va, il y a des tripes sur la chaussée, pendant que se trament les manigances pour le partage du gâteau. Pour ce qui est de l'épilogue, vous m'excuserez mais j'suis pas une balance, je laisse le suspense, je vous dis néanmoins que c'est du lourd, du dantesque même. Voila, sur ce, je remercie les aminches de Babelio : Koalas et Renod qui m'ont tuyauté sur le mec Siniac, merci les gars ce bouquin c'est d'l'or en barre. Allez salut.
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« Ils sont fous, à la Banque. On n'envoie pas un fourgon d'or sur des routes transformées en foire du Trône. »
Juin 1940 : face à l'avancée des troupes allemandes, la Banque de France transfère ses réserves d'or dans le sud. Dans l'effervescence du moment, un bordereau s'égare. Résultat : deux tonnes de barres d'or oubliées dans un coffre. le 10 juin, alors que débute l'Exode qui jette des centaines de milliers de personnes sur les routes, la Banque de France réquisitionne dans l'urgence un fourgon blindé et une équipe de convoyeurs chargés de redescendre l'or vers Bayonne. Parmi eux, Labeyrie, un peu flambeur, âpre au gain et en cheville avec un ancien catcheur sarrois reconverti dans le braquage. C'est dire si l'affaire les tente. Un type à l'intérieur, un autre à l'extérieur… il ne reste plus qu'à monter une équipe pour organiser l'attaque au bon moment. Mais sur des routes encombrées de charrettes, de bus, de piétons, de cyclistes et autres militaires en débâcle, avec les panzers au cul et l'aviation allemande ou italienne prêtes à faire des cartons, tout ne va pas se passer comme prévu.
Folle équipée d'un attelage hétéroclite de bras cassés, de soldats devenus soldats de fortunes, de taulards évadés, de flics plus ou moins honnêtes et même d'un garde mobile patriote pris en otage, Sous l'aile noire des rapaces est un roman d'aventures sans temps morts dans lequel Pierre Siniac se livre à un véritable jeu de massacre. S'il s'attache à peindre un portrait précis de chacun de ses personnages – portrait d'ailleurs généralement assez cruel, tant aucun ne semble pouvoir trouver grâce aux yeux d'un auteur qui érige ici la misanthropie au rang d'art – Siniac se plaît aussi à les voir se faire dézinguer, et tant mieux si c'est en plus de manière un peu ridicule. Autant dire que du gang de départ qui s'étoffe au fur et à mesure de cette semaine fatale sur les routes de France, il ne restera pas forcément grand-chose au bout.
Et si Siniac n'est pas tendre avec ses personnages, il ne l'est pas non plus avec le reste de la population : bons français qui jettent des tomates sur leurs militaires en déroute avant de se plier servilement aux volontés de faux – mais très korrects – soldats allemands, soldats se rêvant en héros avant de fuir piteusement devant le moindre uniforme ennemi… tout le monde passe à la moulinette de la plume acide d'un auteur qui manie avec un plaisir évident un humour noir acerbe que vient encore rehausser une langue savoureuse.
Sous l'aile noire des rapaces a d'abord paru chez Jean-Claude Lattès en 1975 sous le titre L'or des fous. Rivages lui a offert une deuxième vie vingt ans plus tard. L'opération « Lectures sur ordonnance » lancée pour les trente ans de Rivages/Noir et qui consiste à rééditer des pépites du fonds de l'éditeur (la preuve, il y a même Florida Roadkill dans le lot) est l'occasion de donner une troisième vie à ce roman enthousiasmant et, souhaitons-le, de le faire découvrir à une nouvelle génération de lecteurs, et avec lui le reste de l'oeuvre de Pierre Siniac, auteur discret qui n'a pas eu de son vivant toute la reconnaissance qu'il méritait.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'était un garçon court sur pattes, presque rond, avec une face ahurie, regard et pli des lèvres souffreteux, l'air pas des plus francs, beaucoup de mal à regarder les gens en face, traînant encore une enfance toute de taloches et de punitions injustes. Il prétendait que son air faux-derche venait de sa timidité congénitale.
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...On hurle après le flouze quand il est dans les mains du voisin! Mais qu'un tout petit décalage se produise...que le tas de fumier se déplace de façon infime... glisse dans vos mains ...et, du coup, on trouve le tas de merde aussi beau que le soleil vu un jour de sortie de prison!
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La band à Torgier observait la petite famille insouciante. Tableau à la Renoir, presque attendrissant. Ces gens-là ne faisaient pas de politique. C'était visible, ni patriotes, ni défaitistes, les vacances et la bouffe dans la tranquillité, quelle leçon de moralité en ces heures sombres ! ( Réflexion de Torgier). Prudemment, ceux du groupe qui tenaient une arme allèrent la planquer discrètement dans le camion, histoire de ne pas donner l'éveil aux civils paisibles.
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Labeyrie ? Porté disparu. Nul n’avait su ce que le convoyeur était devenu. Labeyrie qui avait enfermé ses collègues dans une grange, à Bazoches. Grange incendiée par les bombes. Je dois en oublier, se dit Torgier. Ah oui, le petit type du Matériel. Qui les avait si bien couillonnés, emportant les explosifs. Lui s’en était sûrement tiré. Curieusement, Torgier n’en ressentait aucune amertume. Il préférait ça. Il y avait aussi le caporal Tricointe, du Service de Santé. Il avait été correct. Il s’était taillé mais il n’avait pas dû les dénoncer. Tous morts. Mais lui s’en était sorti. Vivant, nom de Dieu. Il hurla : – Vivant !!! Vivant !!! Il avait gagné sa petite guerre à lui.
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C'était l'an 1 de l'anarchie. Y avait du bon pour la canaille (...) Un bistrot encore ouvert dans un moment pareil ! Une sorte de miracle. (16 juin 1940)
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Vidéo de Pierre Siniac
Pièce radiophonique policière proposée par Germaine BEAUMONT et Pierre BILLARD, "Crime sur la nationale 7", d'après le roman de Pierre SIGNAC (alias Pierre SINIAC, "Illégitime défense") adapté par Pierre ROLLAND, réalisée par Pierre BILLARD assisté de Marie Denise WANDA. -
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