La maison de Bretagne

Une très jolie pépite.

C'est le premier roman de Marie Sizun que je lis. Je l'ai acheté un peu par hasard à Perros-Guirec, attirée par le titre et la couverture.

Bien m'en a pris !

C'est une touchante histoire intimiste et pudique qui m'a beaucoup plu.

Claire part une semaine en Bretagne dans le Finistère car elle a décidé de vendre la maison de Berthe, sa grand-mère, dans lequel elle passait les étés dans son enfance, avec sa soeur Armelle et ses parents. On apprend vite que le père est parti depuis longtemps puis il est décédé... la mère aussi... Claire ne semble plus voir sa soeur...
Coup de théâtre : à son arrivée, Claire trouve un cadavre et une enquête commence.

Ce n'est pas du tout un roman policier, ne l'achetez pas pour cette raison, vous seriez déçu, mais cette enquête va l'amener à percevoir la maison avec un autre regard...

C'est un très beau roman, que j'ai trouvé émouvant. Il parle de la famille, du temps qui passe... du regard que l'on porte sur son passé et sur les objets, sur la Bretagne aussi... Vraiment une très belle découverte pour moi que j'ai lue presque d'une traite !

Derrière les murs de la maison de Claire il y a une histoire de famille, on l'appelle la maison des veuves, pourquoi, parce que c'est une histoire de femmes. Il y a la soeur qui dérange, un peu spéciale. Un père adoré mais qui les quitte pour fuir en Argentine et y mourir. Une mère qui souffre de l'abandon et qui ne sait pas dire "je vous aime" à ses filles et qui aime se promener seule au bord de l'océan sans jamais demander à qui que ce soit de l'accompagner dans ses promenades. Comment rejoindre une mère si froide et une soeur qu'elle n'a pas su protéger. Il y a six ans que sa mère est morte et en une semaine Claire veut vendre la maison de Bretagne sans plus attendre, la vieille maison de l'île Tudy en face de Loctudy qui n'est pas entretenue et qui s'abime. Elle veut s'en débarrasser mais lorsqu'elle arrive sur place un événement la fait réfléchir et commence alors une mise au point sur son passé et sur ses souvenirs enfouis qui refont surface. Elle déroulera le ruban des souvenirs face à la mer. Marie Sizun sait nous parler des traces du passé et nous décrire les odeurs des algues, les saveurs des préparations culinaires, elle nous dessine le ciel, les lumières au loin de Bénodet, les insolites brouillards de beau temps en nous faisant entendre le claquement des volets bleus contre les murs de granit rose, le bruit de la mer immobile, le silence des lieux et le pépiement des oiseaux. Tout est décrit dans un langage poétique qui unit savamment le regard et le coeur. J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman car moi aussi j'ai passé des vacances dans une maison au bord de l'océan en Bretagne.

La maison de Bretagne, c'est toute l'enfance de Claire. Celle-ci s'y rend une semaine dans l'idée de la vendre. À son arrivée, la découverte d'un corps l'oblige à changer ses plans. Une enquête de police est aussitôt ouverte, la faisant plonger dans ses souvenirs d'enfance.
Marie Sizun nous embarque à l'Île-Tudy où l'on suit son personnage puisant dans son passé pour trouver les réponses à son présent. La plume de l'auteure est très agréable à lire, je la découvre avec ce roman et n'ai qu'une envie : en découvrir d'autres !

C'est l'histoire de Claire qui est enfin décidée à s'occuper du sort de cette maison de famille dans le Finistère, dont elle a confié depuis la mort de sa mère, la location estivale à un agent immobilier assez acariâtre. Alors, un dimanche d'octobre, après une énième remarque de celui-ci, elle prend la route si familière autrefois pour gagner l'Île Tudy, tout près de Quimper, déterminée à la vendre cette maison de Bretagne. À l'arrivée, tout est encalminé, elle gare sa voiture sur le parking qui borde la mer, constate qu'un des volets n'est pas fermé, peste contre l'agent immobilier, et pénètre dans la maison. Bien sûr celle-ci est inhabitée depuis l'été et si les souvenirs commencent à affluer, l'impression est négative et la décision de vendre s'impose absolument. Pourtant une découverte très désagréable va remettre en question l'organisation de cette semaine consacrée à quitter la maison de Bretagne.

Claire va devoir s'y installer vraiment, pour un temps indéfini et le passé revient. Peu à peu des souvenirs de son enfance s'intensifient, l'absence de son père, le comportement troublant de sa mère , l'énigme de sa soeur, la présence heureusement aimante de sa grand-mère. Tout se recompose au fil des jours de cette semaine si particulière, et Claire oscille de bouleversements en émotions, revisitant ses sentiments, analysant les faits qu'elle pensait bien connaître et qui éclairent peu à peu la part d'ombre qui taraude sa famille. Cette semaine agitée apportera des réponses aux questions qu'elle évitait depuis tant d'années. On se prend à aimer Claire comme une soeur, à nous questionner comme elle sur notre propre vécu, à repenser nos certitudes familiales.

Marie Sizun rythme son récit de magnifiques tableaux que son héroïne passionnée de peinture projette de réaliser. Elle nous fait voir les lumières qui défilent sur la mer de ce coin de Bretagne, au plus vrai d'une palette subtile de bleus, jaunes et gris dont les nuances chatoient sous les rais de soleil qui inondent la mer avant que la tempête ne gagne ce boulevard de l'Océan où le lecteur rêve de se promener lui aussi. C'est une lecture animée des embruns de ce paysage maritime qui se superpose aux états d'âme de Claire. Un moment de lecture vraiment privilégié.


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