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Citations sur Dans le Jardin de l'Ogre (234)

L’amour, ça n’est que de la patience. Une patiente dévote, forcenée, tyrannique. Une patience déraisonnablement optimiste.
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Petite, elle a été un poids pour sa mère, puis elle est devenue une adversaire sans que jamais il n’y ait de temps pour la tendresse, pour la douceur, pour les explications
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Les gens insatisfaits détruisent tout autour d’eux
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Ça la réveille brutalement. Elle a à peine le temps de se rendre compte qu'elle est nue, qu'elle a froid et qu'elle s'est endormie, le nez dans un cendrier plein. Ça lui secoue la poitrine, ça lui remue les tripes. Elle essaie de fermer les yeux, se retourne, supplie le sommeil de l'engloutir, de la sortir de cette mauvaise passe. Les paupières closes, elle s'enfonce dans le lit qui tangue. Sa langue se contracte à la faire hurler de douleur. Des éclairs verdâtres lui traversent le crâne. Son pouls s'accélère. La nausée lui écorche le ventre. Son cou tremble, elle a le ventre qui se creuse. Comme un grand vide avant l'expulsion. Elle essaie de soulever les jambes pour mieux irriguer son cerveau. Elle n'en a pas la force. Elle a juste le temps de marcher à quatre pattes vers les toilettes. Elle enfonce la tête dans la cuvette et se met à vomir un liquide acide et gris. Des hauts-le-cœur violents l'essorent tout entière, elle vomit par la bouche, par le nez, elle se sent mourir. Elle croit que ça s'arrête et puis ça reprend. Elle accompagne le vomissement par un geste outré, se tortille comme un serpentin et retombe, épuisée.
Elle ne bouge plus. Allongée sur le carrelage, elle retrouve une respiration lente. Sa nuque est trempée, elle commence à avoir froid et ça lui fait du bien. Elle ramène ses genoux contre sa poitrine. Elle pleure douce-ment. Les larmes déforment son visage jaune, fendillent sa peau asséchée par le maquillage. Elle balance d'avant en arrière ce corps qui la lâche, qui la dégoûte. Elle passe sa langue sur ses dents et sent un morceau de nourriture contre son palais.

p. 126 (Éditions Gallimard, 2014)
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Elle a toujours aimé avoir faim. Se sentir fléchir, chavirer, entendre son ventre se creuser et puis vaincre, ne plus avoir envie, être au-dessus de ça. Elle a cultivé la maigreur comme un art de vivre.
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Elle veut être une poupée dans le jardin d’un ogre.
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Ça n’en finit pas, Adèle. Non, ça n’en finit pas. L’amour, ça n’est que de la patience. Une patience dévote, forcenée, tyrannique. Une patience déraisonnablement optimiste. Nous n’avons pas fini
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Ca n'en finit pas, Adèle. Non, ça n'en finit pas. L'amour, ça n'est que de la patience. Une patience dévite, forcenée, tyrannique. Une patience déraisonnablement optimiste.
Nous n'avons pas fini.
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Il la désire, mais il entend. Les allées et venues des hommes qui ont marché sur elle. Ça le révulse, ça l'obsède. Ce va-et-vient qui ne veut pas cesser, qui ne l'emmène nulle part, ces peaux qui claquent, ces cuisses flasques, ces regards révulsés. Ce va-et-vient, régulier comme des coups, comme une quête impossible, comme la volonté d'arracher un cri, un sanglot qui dort au fond d'elle et qui fait trembler tous les paysages. Ce va-et-vient qui ne se réduit jamais entièrement à lui-même, qui est toujours la promesse d'une autre vie, promesse de beauté, de tendresse possible.
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Il lui a posé des questions. Des milliers de questions. Il ne lui a pas laissé une minute de répit. Il l'a réveillée en plaine nuit pour confirmer un soupçon, pour lui demander des détails. Il était obsédé par les dates.
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