AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Dans le Jardin de l'Ogre (233)

Elle ne fait pas de bruit. Elle aurait horreur de réveiller Lucien, qu'il surprenne cette situation grotesque. Elle colle sa bouche contre l'oreille de Richard, gémit un peu pour se donner bonne conscience.
C'est déjà fini.
Il se rhabille tout de suite. Reprend immédiatement ses esprits. Allume la télévision.
Il n'a jamais eu l'air de se soucier de la solitude dans laquelle il abandonne sa femme. Elle n'a rien ressenti, rien. Elle a juste entendu des bruits de ventouse, de torses qui se collent, de sexes qui se croisent.
Et puis un grand silence.
(p. 46-47)
Commenter  J’apprécie          20
Dans la rue, ils marchent vite, l'un à côté de l'autre. Ils ne se touchent pas. S'embrassent peu. Leurs corps n'ont rien à se dire. Ils n'ont jamais eu l'un pour l'autre d'attirance ni même de tendresse, et d'une certaine façon cette absence de complicité charnelle les rassure. Comme si cela prouvait que leur union était au-dessus des contingences du corps. Comme s'ils avaient déjà fait le deuil de quelque chose dont les autres couples ne se déferont qu'à contrecœur, dans les cris et les larmes.
(p. 43)
Commenter  J’apprécie          10
Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'est nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche.
(p. 39)
Commenter  J’apprécie          70
La nuit où il a tout découvert, j'ai très bien dormi. D'un sommeil profond et réparateur. Quand je me suis réveillée, la maison avait beau être dévastée, Richard avait beau me haïr, je ressentais une joie étrange, une excitation même.
-- Vous étiez soulagée
Commenter  J’apprécie          00
Adèle a déchiré le monde. Elle a scié les pieds des meubles, elle a rayé les miroirs. Elle a gâché le gout des choses. Les souvenirs, les promesses, tout cela ne vaut rien. Leur vie est une monnaie de singe.
Commenter  J’apprécie          20
Petite, elle a été un poids pour sa mère, puis elle est devenue une adversaire sans que jamais il n'y ait de temps pour la tendresse, pour la douceur, pour les explications.
Commenter  J’apprécie          10
Parfois elle a l'air d'un oiseau affolé, cognant son bec contre les baies vitrées, brisant ses ailes sur les poignées de porte.
Commenter  J’apprécie          70
si elle avait accepté de participer de plein gré à la scène d'amour, l'excitation serait retombée. Car ce qui excitait l'âme, c'était justement d'être trahie par le corps qui agissait contre sa volonté, et d'assister à cette trahison.
Commenter  J’apprécie          10
... les cheveux emmêlés. Saturée d'odeurs, de caresses et de salive, sa peau a pris une teinte nouvelle. Chaque pore la dénonce. Son regard est mouillé. Elle a un air de chat, nonchalant et malicieux. Elle contracte son sexe et un frisson la parcourt tout entière, comme si le plaisir n'était pas totalement consommé et que son corps recelait des souvenirs encore si vivaces qu'elle pourrait à tout instant les convoquer et en jouir.
Commenter  J’apprécie          41
Le vertige, c'est autre chose que la peur de tomber. C'est la voix du vide au-dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite avec effroi. Avoir le vertige c'est être ivre de sa propre faiblesse et on ne veut pas lui résister, mais s'y abandonner. On se soûle de sa propre faiblesse, on veut être plus faible encore, on veut s'écrouler en pleine rue aux yeux de tous, on veut être à terre, encore plus bas que terre.
(Milan Kundera "L'insoutenable légèreté de l'être")
Commenter  J’apprécie          151






    Lecteurs (4193) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Une Chanson pas si Douce

    Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

    Un jouet brisé
    Une boîte qui contenait trois pâtes
    Une carcasse de poulet
    Des mégots de cigarettes

    6 questions
    37 lecteurs ont répondu
    Thème : Chanson douce de Leïla SlimaniCréer un quiz sur ce livre

    {* *}