Princess

- Persie, je m'en fous. De tout. De ton compte en banque, de ton passé, de cet enfant qu'on a perdu, de tes frères qui me détestent, de ta famille qui ne croit pas en nous, du monde qui fait tout pour nous séparer. Il n'y a qu'une chose qui compte à mes yeux : toi. Ne prends pas des décisions parce que tu as peur.
- Tu es terrorisée. Parce que tu es en train de tomber amoureuse de moi et que tu ne sais pas qui je suis. Que tu ne comprends pas ce que je désire. Parce que tu crois que je vais te laisser, t'abandonner, quand j'aurais vu qui tu es vraiment. Mais je le sais. Je le sais depuis que tu as passé le seuil de mon foutu shop il y a presque deux ans. Je l'ai vu dans tes yeux, sur ton corps, et je l'ai compris en tatouant chaque parcelle de ta peau.

Si les mots semblent impossibles à prononcer quand ils sont doux et agréables, ils se déversent en torrent âcre quand c'est pour tout détruire.

- Ça doit faire un an que je n'étais pas venu à une réunion. Aujourd'hui, je me sens au bord de la rupture. J'avais remis ma vie en ordre, j'avais un plan de carrière, une copine, enfin un genre de copine. Je ne nageais peut-être pas dans le bonheur, mais j'étais bien. Vraiment bien. Ces dernière semaines, mes projets se sont écroulés les uns après les autres et...
- Je crois que j'ai perdu le sens de mon combat. Y a cette foutue voix dans ma tête, qui me susurre sans cesse : «Juste un verre, et tu te sentiras mieux. Juste une bouteille, et tes soucis s'effaceront par magie.» Je sais que c'est faux. Ils seront encore là quand je me réveillerai, la gueule en vrac. Avec un peu de chance, j'en aurais même crée des supplémentaires. Je ne sais pas quoi faire d'autre pour cesser d'avoir mal.

- Qu'on n'est plus potes depuis longtemps, toi et moi ! Je veux un avenir avec ton passager clandestin. Fonder une famille. Etre son père et être ton homme.

Deux ans et demi plus tard, je ressens toujours la même chose quand je plonge dans ses yeux qui me promettent l'éternité. Et sa voix grave porte des mots que je n'aurai jamais cru mériter. Atlas ne s'en va pas. Atlas ne brise pas ses promesses. Il n'est pas décevant comme les autres.

- Un collier de flammes. Dans le cou.
[...]
- Le cou, c'est hyper douloureux et j'aime pas faire pleurer les jolies filles. Et puis, c'est beaucoup trop visible. Personne t'engagera pour un de ces postes à six chiffres avec ce genre de décorations sur la peau.
- Comme c'est mignon, il s'inquiète pour moi. Je ne suis pas une novice, et mon avenir ne craint rien.

Je m'appelle Perséphone.
Je ne suis ni la déesse du printemps ni la compagne d'Hadès.
Pourtant, j'ai sombré dans les enfers lorsqu'un ado s'est pris pour un ange de la mort dans mon lycée.
Par ma faute.

Les amitiés sont loin d'être des fleuves tranquilles. Parfois elles sont aussi tumultueuses que les histoires d'amour. Parfois, elles brisent le cœur, coupent le souffle, nous empêchent de penser. D'une façon différente, bien sûr. Mais ce n'est pas parce que c'est différent que c'est moins bien ou moins important.

Je ne t'ai jamais rien dit de mon passé parce que ça n'avait pas d'importance. Parce qu'avec toi, enfin, je pouvais oubliée ces plaies purulentes et que tu me voyais, non pas tel que j'étais, mais tel que je pourrais être. Un homme à la hauteur. À ta hauteur.

Est-ce qu'on peut mourir d'un cœur brisé ?