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La liberté de faire ou de ne pas faire, le droit d'expression de tout un chacun, la transparence du pouvoir politique face à ses électeurs, trouvent dans la satire de Edward Snowden: le cri d'un citoyen face à l'attaque de celles-ci, par le pouvoir de l'argent.

Enfin, un livre sur les menaces qui pèsent sur nos données numériques personnelles. Et ce à l'échelon mondial, certes mis en place par les Etats-Unis, mais sans doute également, par les autres grandes puissances. Un homme a décidé, Edward Snowden, par conviction, de dénoncer publiquement tous ces agissements et provoquer ainsi, un scandale mondial.

Menaces? Non, la mise en place d'un système permettant un archivage permanent de la vie de chacun, a déjà pris son essor, après les attentats du 11 septembre 2001. Edward Snowden a travaillé pour la CIA et la NSA, et c'est aperçu qu'il ne servait pas mais plutôt travaillait pour lui! le but, non avoué, consiste à garder de façon permanente toutes nos données personnelles. Mais enregistrer également nos "métadonnées", c'est-à-dire: de connaître les heures d'envois, de réception de messages, de mails, d'appels téléphoniques, de lieux, de parcours effectués, etc...Bref, notre individualité n'existe plus! Nous sommes transparents pour ces agences de renseignement.

Par ailleurs, certains considèrent que n'ayant rien à se reprocher: se moquent ou ignorent de protéger leur vie privée. Il n'en est rien, car cela revient à dire, que personne ne devrait avoir le droit de cacher quoi que ce soit...y compris sa situation financière, son état de chômeur, son état de santé, ses affiliations politiques, et sa vie sexuelle, etc....

Il faut bien comprendre, que tous nos secrets -grands ou petits - , peuvent faire exploser un couple, détruire une vie professionnelle, empoisonner nos relations, et ainsi: de créer "le risque de se retrouver, sans amis, fauché et en taule".

J'espère vous avoir donné le goût de lire ce livre-document qui démontre que devant l'écran de facilité de l'ère numérique, la surveillance globale et permanente se cache derrière celui-ci, et module nos comportements sociaux.

Dans un style agréable et fluide, "Mémoires vives" non seulement se lit facilement - malgré un sujet technique par excellence - mais et surtout, nous oblige à réfléchir sur notre devenir et notre sentiment propre à chacun, de la notion de Liberté.

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En lisant cette biographie on se rend clairement compte que les puissances qui gèrent « notre sécurité » sont en fait en roue libre et quasiment inarrêtables et refusent de reconnaître qu'elles ont tord et continuent impunément. Edward Snowden a dénoncé l'espionnage de masse de la NSA, 6 ans après, il est toujours accusé par les USA d'avoir commis un crime (…WTF…) et réside à Moscou.
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Au début, comme Tom Sawyer, Edward n'aime pas l'école. Il préfère se passionner pour le nouvel outil de son père, un ordinateur. À six ans, pour ne pas aller se coucher, il dérègle toutes les horloges de la maison. Après le divorce de ses parents lui vient une certaine autonomie. À seize ans, il travaille un an à créer des sites internet auprès d'une entrepreneure dynamique – et en profite pour se former au monde des affaires et aux technologies informatiques. Ensuite, conscient des réalités, il prend un crédit pour se payer un certificat de compétence très cher estampillé Microsoft et John Hopkins University. C'est alors que s'effondrent les tours à New-York.

Pour défendre son pays, Ed s'engage dans l'armée mais se casse les jambes. Il revient à la vie civile. Il met ensuite à sa disposition ses compétences en informatiques et demande une habilitation « sécurité ». La CIA et la NSA, gros demandeurs, n'embauchent pas directement. Il se fait recruter par un sous-traitant en second, COMSO, sous-traitant de BAE Systems, prestataire de la CIA – et travaille dans ses locaux. Il devient ingénieur réseau : chargé de corriger les pannes logicielles et matérielles qui se présentent. En conséquence, il a accès aux sites d'informations de la CIA et s'émerveille de l'envergure du lieu d'action de l'institution : le monde entier. Il apprend aussi ce que sont les notes secrètes, les dossiers confidentiels.

Après neuf mois, il demande à travailler à l'étranger. On le lui accorde, mais moyennant une formation. Il y apprend les techniques du parfait espion de terrain mais fait trop de politique : sa remise en cause de la hiérarchie déplaît et, au lieu de partir pour l'Irak ou l'Afghanistan comme il le souhaitait, part, en compagnie de Lindsay, sa petite amie, pour une destination bien plus sauvage : Genève. À Genève, l'atmosphère de Frankenstein, depuis que le roman y a pris vie, est partout. Il y passe deux ans, met en place au service SIGINT (Signals Intelligence) des connexions réseaux ad hoc et découvre être dans l'une des plateformes informatiques stratégiques de la NSA, à côtoyer de surcroît des espions, des vrais, du service HUMINT (Human Intelligence), tout en essayant de les imiter, mais sans grand succès. Il découvre aussi que les États-Unis, en 2001, étaient parfaitement au courant que son grand allié l'Arabie Saoudite était en contact étroit avec al Qaïda.

Il est ensuite muté dans un endroit plus stratégique encore, Tokyo, où il se rend avec Lindsay. Il y travaille toujours officieusement pour et dans les locaux de la NSA, mais officiellement pour son prestataire, Dell. Là, il s'interroge sur la vitesse à laquelle ses supérieurs et homologues identifient les points de surveillance à effectuer en Chine : « il était tout bonnement impossible pour les Américains d'en savoir autant sur les agissements des Chinois sans en avoir faits eux-mêmes l'expérience ». le doute qui s'est installé se change en certitude après la consultation d'un document si secret, STELLARWIND, que même sa version secrète est modifiée. Ed l'a consulté et en déduit que la surveillance opérée par la Chine en Chine, les États-Unis la réalisent… dans le monde. Entre les systèmes de sous-traitances frauduleuse de la NSA, les liens suspects avec les organisations terroristes et maintenant la surveillance généralisée, Ed ne travaille plus avec le même enthousiasme.

En 2011, Ed et Linsday sont revenus aux États-Unis. Ed a retrouvé sa vieille agence de la NSA et reprend ses activités de mécanicien contractuel informatique. Son esprit change et ce qu'il sait lui fait voir différemment les réfrigérateurs connectés. L'internet de son enfance n'est plus ce qu'il était. Lindsay ne comprend pas sa bad mood. Ed s'isole. Comble du spécialiste réseau, son secret l'empêche de se connecter aux autres. Sa santé se détériore. Alors que l'on fête la mort de Ben Laden aux États-Unis et que le monde arabe fait sa révolution, Ed, lui, est en déphasage. En 2011, il fait des crises d'épilepsie.

Début 2012, il est affecté dans le coeur du système : Pearl Harbor, où l'on a installé en sous-sol un centre de de gestion informatique crucial. Lindsay est avec lui à Hawaï, mais ils ne se comprennent plus. Tous les jours, il s'enfonce dans son « tunnel », où les téléphones portables sont interdits, d'où l'on ne peut rien ressortir, et travaille à sécuriser et accroître les accès aux informations de la NSA à ses utilisateurs. Pour se changer les idées, il se met à faire des conférences, des formations. Mais il a aussi un autre projet : comprendre, maintenant qu'il a quelques années d'expérience, comment fonctionne le système de collecte d'information de la NSA. Ed se met à surveiller le système de surveillance.

Pour ce faire, il réutilise le système TOR pour brouiller les pistes, et se familiarise avec PRISM, qui collecte des données auprès des GAFAM en toute liberté, TURMOIL, qui analyse toutes les métadonnées (IP, heure, date, adresse mail, etc.), ou TURBINE qui décide, si un message lui est envoyé par TURMOIL, d'installer un système de surveillance de votre terminal mobile : vous voilà sous surveillance maintenant étroite, de manière tout à fait automatique, et sans décision de justice. Si nécessaire, Ed, dans les locaux de la NSA, se met devant votre PC, active votre caméra et votre micro à distance : on voit votre écran, les touches que vous enfoncez, on vous entend, on voit même votre visage… bonjour, c'est moi ! Ed est dégoûté.

Il s'étonne que personne n'ait pris au sérieux l'autre, Gus Hunt, directeur de la technologie de la CIA qui avait publiquement déclaré que son organisme voulait sauvegarder le web – et que personne n'ait fait le lien avec ce centre informatique de quatre hectares de serveurs qu'a fait construire la CIA dans le désert de l'Utah – destiné en effet à sauvegarder la totalité du web pour… l'éternité. Ce centre existe ; il se nomme Mission Data Repository, soit MDR. Non, Ed n'est pas mort de rire.

Cette fois, c'est décidé, Ed ne peut plus garder pour lui tout cela. Il fera passer l'intérêt général avant le sien et forme le projet de tout dévoiler. Mais s'il se fait prendre avant… il se sera condamné sans avoir prévenu personne. Sa sécurité doit donc au moins être garantie jusqu'à la divulgation – et si possible après aussi.

Pour collecter un maximum d'informations, puisqu'il est au coeur du système et voit tout passer (mais en trop grand nombre, il faut trier), il monte un système de collecte automatisé des données qu'il fait passer pour un outil big data d'actualisation d'une newsletter au service de tous. Ça passe comme sur du papier à musique. Pour sortir les informations de son sous-sol ultrasécurisé, il charge les données sur des PC hors-ligne qu'il n'a pas besoin de faire entrer sur le site : des ordinateurs au rebut. On le surprend, on lui demande ce qu'il compte en faire. Il répond franchement : « voler des secrets ! ». On en rit. Il continue.

Depuis ses vieilles machines, il crypte les données sur les cartes micro-SD avec une clé de chiffrage qui demanderait quelques milliards de milliards d'années à qui voudrait les lire sans la posséder. Il colle les micro-SD dans ses rubik's cubes – et sort enfin en quelques semaines les données de la base, ni vu ni connu – sans doute un peu humide sous les aisselles tout de même.

Entre temps, il a pris l'habitude de converser avec deux des journalistes les plus transgressifs des États-Unis en messages cryptés depuis les réseaux wifi mal protégés du pays et un ordinateur qui se fait passer pour un autre : les messages sont illisibles, on ne sait pas qui les envoie, on ne peut savoir où ils vont : l'anonymat est garanti.

Puis, le stratagème étant prêt, il donne rendez-vous à ses deux acolytes pour leur expliquer ce qu'ils ont reçu et leur en donner davantage hors du pays. Il solde ses comptes (tiens, on comprend ici que la NSA n'avait donc pas prévu de surveiller les mouvements bancaires de ses employés ?...), ne dit au revoir à personne pour éviter les fuites, et, incognito (façon de parler), prend un billet pour Tokyo et, de là, pour Hong-Kong.

Un peu inquiet de n'être ni attendu, ni rejoint dans son hôtel, il ronge son frein : et si personne ne venait ? En attendant, il s'enfile toute la carte du room service. Finalement les journalistes arrivent et les infos circulent. Scandale, mandat d'arrêt, mandat d'extradition. Hong-Kong n'était pas un si bon choix : les autorités lui font savoir qu'elles vont coopérer avec l'oncle Sam. Elles lui laissent quand même la possibilité de partir « de son plein gré ».

Aidé de la fidèle associée d'Assange, le créateur de WikiLeaks qui tient sa posture de défense des lanceurs d'alerte, qui l'a rejointe à Hong Kong pour le conseiller, de ses avocats aussi, puis du consul de l'Équateur à Londres, un pays qui, tout le monde en convient, n'obéira pas à la colère de Washington, Ed forme le projet de rejoindre Quito. Pour éviter tout risque de détournement de l'avion, il doit éviter les espaces aériens sous influence américaine : il passera par Moscou, la Havane et Caracas.

Le décollage de Hong Kong se fait sans encombre, mais à Moscou, Ed ne redécolle plus. Les États-Unis ont profité du temps de vol pour invalider son passeport. le voilà bloqué à Chérémétiévo et son laissez-passer de l'ONU n'y fait rien. Les autorités moscovites proposent de l'en déloger moyennant sa coopération pour leurs propres services de renseignement. Ed refuse.

Quarante jours plus tard, le tohu-bohu de sa présence à l'aéroport commence à déranger. La Russie lui accorde ce qu'il a demandé partout dans le monde sans l'obtenir : un droit d'asile. Voilà, depuis 2013, dans son deux-pièces du centre de Moscou, Ed conseille les groupes du monde entier sur les technologies de cryptage, donne des conférences et passe le temps comme il peut. Il a la satisfaction d'avoir fait bouger les lois de son pays, d'avoir accru la sécurité de la vie privée, amoindri les intrusions de la NSA dans la surveillance mondiale du réseau. le RGPD européen est peut-être le résultat qui le satisfait le plus – même s'il reste de portée limitée et, surtout, puisqu'européenne seulement, locale. Pour se consoler, il peut toujours compter sur Lindsay. Après la filature que lui a collée la CIA pendant des mois, elle est venue à Moscou. Quand ils se sont vus, elle ne l'a même pas giflé. Et peu après, ils se sont mariés. Quel courage.



Si ce récit n'était pas lié à des faits réels, il ne serait pas follement passionnant : on est un peu déçu d'en apprendre finalement si peu aussi bien sur les activités de Snowden que sur le fonctionnement des institutions dans lesquelles il est passé. Tout cela reste très vaguement décrit et au travers de généralités. On est tout de même satisfait que soit confirmé tout ce qui se dit depuis des années : le net est américain et les États-Unis surveille le monde. Ce qui donne de la force au récit, c'est cela, que l'on sait qu'à tout ce qui est écrit ici correspond une réalité lourde et une action politique, la sienne, dont on sait l'influence.

On est impressionné aussi par le sang-froid de la préparation de la collecte des informations, qui ne semble pas pouvoir être extrapolé ou amplifié après coup : il a bien fallu réfléchir très posément à la stratégie à mettre en oeuvre pour réaliser la dénonciation : des preuves, la collecte de preuves, la transmission de preuves (lire, écrire, exécuter, comme il écrit en reprenant les niveaux de droits d'accès d'utilisateurs de fichiers informatiques). Snowden connaissait WikiLeaks, le sort de Chelsea Manning, la définition du lanceur d'alerte, qui se dit whistleblower en anglais, celui qui souffle dans un sifflet. Il a conscience que c'est à cette définition que son action va correspondre, qu'il jouera ce rôle, et qu'il le joue en effet. Il faut une grande conscience et une grande confiance en soi pour voir si loin et avec tant de clarté, à mon sens du moins, ce qui rend son action d'autant plus éclatante.

Plus anecdotiquement, il est amusant qu'il ne cesse de s'adresser au lecteur faisant partie de la « jeune génération », quelqu'un qui n'aurait pas connu les débuts de l'informatique (comme si beaucoup d'entre nous n'avaient connu qu'un état stabilisé de l'utilisation de l'internet), comme s'il s'adressait d'outre-tombe aux habitants du futur pour leur donner par l'état des lieux d'une situation, un testament les guidant pour l'avenir, un vieux sage prodiguant ses conseils au monde de demain… Il n'est pas certain que l'internet crypté de partout représente l'avenir d'internet et que l'action de Snowden s'inscrive à ce point dans le temps : son action a certes été très impactante à un moment donné, pour dénoncer une politique secrète et menée en violation de tous les textes et les gentlemen's agreements imaginables, mais qui peut dire avec certitude que les tensions liées aux données sur le net organiseront son fonctionnement demain, modèleront son architecture ? Son action restera-t-elle pour son impact technologique ou son impact politique ? Après tout, après qu'il avait, enfant, déréglé toutes les horloges de la maison, son père était passé derrière et avait remis les pendules à l'heure... Nous verrons bien.

Enfin, on pourrait regretter la médiocrité du titre qui trahit proprement le propos de Snowden : Ed insiste « en permanence » ( :-) c'est le cas de le dire) sur le risque – ou du moins l'encadrement nécessaire – de l'enregistrement de données pour l'éternité et sur l'intention de la NSA d'y procéder (4 hectares de serveurs au milieu du désert…) et c'est donc d'évidence dans cet esprit qu'il avait intitulé son livre « Permanent Record » – ce qui pouvait aussi du coup prendre un sens individuel (« je n'oublierai jamais ce qui s'est passé »), ou collectif (« ce qui s'est passé restera dans les annales »). Avec « Mémoires vives », on a bien sûr gardé le lien vers le monde informatique, mais… à l'envers : la mémoire vive d'un ordinateur est précisément… celle... qui s'efface… On pourrait penser que les éditeurs français ont préféré souligner l'expérience personnelle (« je garde un souvenir cuisant de ce qui s'est passé ») plutôt que la grandiloquence de l'ambition (« le monde a changé pour l'éternité »). Après tout, c'est un choix… et, ici, pour ma part, je regrette que la narration très typiquement étatsunienne (description froide et distante emprunte de pudeur où les émotions n'ont pas vraiment leur place) n'apporte pas le niveau de tension qui a dû être le sien pendant ces années et, surtout, la préparation de la divulgation : il ne devait pas en dormir de la nuit… il faudra se reporter à des essais pour comprendre la portée de son action et peut-être au film pour saisir avec plus de densité ce parcours ?... On a au moins la satisfaction, avec ce livre, de l'aider à financer sa nouvelle existence. Non, vraiment, quel courage.
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Snowden dit aimer enseigner et c'est flagrant et touchant dans son autobiographie. Il nous explique à travers analogies et une pensée critique envers la langue (et les interprétations pragmatiques qu'utilisent certains pour servir leurs intérêts) comment un très jeune geek passionné et patriote en est arrivé à être reconnu comme traître par son gouvernement et comme le Citizenfour par une journaliste du Washington Post.

C'est un bel hommage et manifeste aux vraies valeurs de la technologie et plus particulièrement de l'espace numérique et à nos droits tant sur la toile que sur la Terre.
Ps: Coucou à la NSA
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Témoignage émouvant du cheminement d'Edward Snowden, l'ayant amené à sacrifier son confort au profit du reste des citoyens du monde. On y découvre une facette de sa personnalité très peu mise en avant par les médias ou même les documentaires sur le sujet. En effet, Edward Snowden est un passionné d'informatique, qui a toujours cru en son pays, jusqu'à ce que progressivement ou naïvement il réalise que les actions de son pays qu'il défendait ne correspondent plus au cadre légal instauré par les générations Américaines passées. Face à cette prise de conscience, il réalise qu'il ne peut vivre dans ce monde et accepter cette réalité méconnue de tous. Ainsi, il ne lui reste plus qu'une solution : tout dévoiler !

L'histoire qui a mené Edward Snowden sur la scène internationale est connue de presque tous, cependant la démarche l'ayant conduit à faire cela est le sujet même de ce livre.

Je recommande à tous de lire ce livre, car si idéalement cela peut faire avancer les choses en vue de l'amélioration de ses conditions de vie ça serait formidable (sa demande d'asile en Russie arrivant à son terme dans un an, il serait plus que normal que nous lui renvoyons l'ascenseur car il nous a fait prendre conscience à ses dépends de la réalité du monde dans lequel nous vivons).

J'ai deux petits reproches à faire à ce livre cependant. Premièrement d'avoir choisi de traduire le titre (initialement "Permanent record" en "Mémoires vives", qui restent un jeu de mots, cependant "permanent record" correspond dans le livre à l'enregistrement officiel de toute la vie d'un citoyen américain devant se faire examiner pour être habilité secret défense - chose à laquelle Snowden explique avoir fait dans le premier tier du livre). Deuxièmement, Snowden à simplifié beaucoup de choses pour rendre son livre abordable à un citoyen lambda, cependant à mon goût il manque la partie expliquant réellement ce qu'il y avait dans ces documents (ce qui en soit pourrait faire l'objet d'un autre livre encore moins bien accepté par les États-Unis, surtout si l'on y détaillé les détournements de l'intérêt national Américain en l'intérêt économique des sociétés Américaines, tel que cela est visible dans la guerre commerciale actuelle).
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Un récit sidérant, par son implication. L'histoire de Snowden est tout simplement le combat d'un Robin Hood de l'information, qui a décidé un beau jour de dévoiler les faces obscures du gouvernement américain. Celui d'espionner sans limites ni légalité TOUS les citoyens, qui d'ailleurs, s'en rendent complices en achetant les produits à la pomme et autre I-machin. Il faut juste faire le premier pas de la résistance en achetant autre chose ! Pour en revenir au livre, je trouve que c'est un must si on veut comprendre le monde dans lequel nous vivons. Ouvrons un peu les yeux ! Et bravo pour les rares éditeurs qui ont osé publier ce récit, malgré la censure.
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Le premier Robin des bois de l'informatique de surveillance étatique est un prodigieux conteur et un excellent pédagogue. J'ai appris beaucoup sur ces joujoux familiers, sur le traitement et l'usage des métadonnées de nos outils numériques. J'admire aussi le courage d'un rebelle refusant d'être un pion sur le damier du flicage généralisé. de l'insouciance à la conscience, Snowden démontre que nous pouvons résister à l'emprise de la technologie et de ses manipulateurs. Il nous faudra moins de courage pour limiter l'usage de nos outils connectés que la dose énorme que Snowden s'est injectée au nom de la protection des libertés civiles, en payant le prix fort, soit l'exil à durée indéterminée. Grâce à lui, Internet est un peu mieux sécurisé.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Alors, si la problématique de la surveillance de masse te pose question, mais que les termes informatiques te font peur, n'hésite pas à t'arrêter sur cet ouvrage.

En effet, Ed nous décrit dans un vocabulaire accessible à tous, ses découvertes, ses cas de conscience, et l'étendue de la surveillance de masse perpétrée par nos gouvernements et les grandes entreprises.

Bref, à lire de toute urgence!
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Une auto-biographie aussi passionnante qu'instructive. Edward nous raconte son parcours, de son enfance à l'événement qui l'as fait connaître mondialement.
On y découvre un homme, fortement attaché à son pays et à ses valeurs ; c'est ça qui l'as fortement motivé à s'engager à la NSA et CIA. Il voulait aider à protéger le peuple auquel il appartient. En fait, son histoire est un parfait exemple pour l'adage "l'enfer est pavé de bonnes intentions"...
A côté de ça, il nous décrit aussi les débuts d'internet, quand c'était encore une "terre de liberté" et son évolution, catastrophique, qui en a fait un système de contrôle total quand les gouvernements et capitalistes ont vu le potentiel que ça avait pour eux... Snowden explique aussi pas mal de chose sur les fonctionnements d'internet, de l'informatique en général, et ce de manière accessible à tous.
Un livre que je recommande donc... autant pour l'aspect "parcours de vie" que celui de "cours et historique d'internet"
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Lu par curiosité après avoir vu le (très bon) film d'Oliver Stone.
Mémoires vives est un témoignage très complet sur le problème des données personnelles et de la surveillance de masse. C'est surement aussi le meilleur livre de SF qui n'en est pas un, à classer entre K.Dick et Orwell.
Snowden fait de grands efforts pour expliquer un propos à la base très technique et le rendre accessible à tous. Il décrit toute son histoire de A à Z, de sa découverte de l'Internet libre à l'adolescence à son exil forcé en Russie ainsi que sa prise de conscience, son choix de témoigner ou sa naïveté initiale.
Le résultat ouvre les yeux sur une réalité qui, à l'heure où nos villes se parent de caméras à reconnaissance faciale, est et sera malheureusement la notre pendant de nombreuses années.
Flippant, mais essentiel. A mettre entre les mains de ceux "qui n'ont rien à cacher".
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