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Citations sur Le pavillon des cancéreux (139)

«Et pourquoi lire ? Pourquoi, si on doit tous crever bientôt ?»
La balafre de «Grandegueule» frémit.
«C'est justement parce qu'on doit tous crever qu'il faut se dépêcher. Tiens, prends.»
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— [...] Et quand, pour chacun de nous, l'Histoire demandera au-dessus de nos tombes : qui était-il donc ? il restera à choisir selon Pouchkine :

En notre siècle de bassesse,
partout, dans tous les éléments,
l'homme est tyran, traître ou reclus.
[...]
— Non, Alexis Filipovitch, vous y allez un peu trop fort. Vous jugez trop durement. Pour moi, les traîtres ce sont ceux qui écrivaient des délations, ceux qui apportaient des témoignages.Rrien que de ceux-là il y en a des millions. On peut bien compter un mouchard pour deux, mettons trois personnes arrêtées : ça fait bien quelques millions. Mais faire de tous les autres des traîtres, c'est trop vite dit. Pouchkine aussi y était allé un peu fort. L'orage brise les arbres et fait ployer l'herbe, mais faut-il dire pour cela que l'herbe a trahi les arbres ?
Chacun sa vie. Vous l'avez dit vous-même : survivre, voilà la loi d'un peuple.

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En somme, le Ressac de l'histoire, les quatre coups beethovéniens, il ne fallait pas y croire. Bulles de savon irisées que tout cela! Retenir son coeur - et ne pas croire. Ne rien attendre de l'avenir, rien de mieux!
Faire avec ce qu'on a.
D'accord pour la perpétuité!
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— Pardon ! Pardon ! répondit Kostoglotov en faisant effort pour se contenir, la main tendue pour répondre aux arguments. Une fois pour toutes ! personne sur terre ne peut dire quelque chose une fois pour toutes ! Parce qu'alors, la vie s'arrêterait. Et les générations suivantes n'auraient plus rien à dire !

p.203
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“Cet automne là j’ai appris que l’homme peut franchir le trait qui le sépare de la mort en restant dans un corps encore vivant. Il y a en vous, quelque part, du sang qui coule mais, psychologiquement, vous êtes déjà passé par la préparation qui précède la mort et vous avez déjà vécu la mort elle-même. Tout ce que vous voyez autour de vous, vous le voyez déjà comme depuis la tombe, sans passion, et vous avez beau ne pas vous mettre au nombre des chrétiens, et même parfois vous situer à l’oppose, voilà que vous vous apercevez tout à coup que vous avez bel et bien pardonné à ceux qui vous avaient offensé et que vous n’avez plus de haine pour ceux qui vous ont persécuté. Tout vous est devenu égal, voila tout ; il n’y a plus en vous d’élan pour réparer quoi que ce soit ; vous n’avez aucun regret. Je dirai même que l’on est dans un état d’équilibre, un état naturel, comme les arbres, comme les pierres.”
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Quand notre âme est oppressée, comment cela s'appelle-t-il, du désarroi? De l'accablement? Une brume invisible, mais dense et lourde, pénètre en nous, nous envahit tout entier, et nous étreint, quelque part au milieu de notre poitrine. Et nous sentons en nous cet étau trouble, et il nous faut un certain temps pour comprendre ce qui nous oppresse si vivement.
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Oleg avait de bon cœur pris place sur le banc aux côtés de Chouloubine. Il n'avait pu, jusque-là, trouver une seule occasion de s'entretenir sérieusement avec lui, alors qu'il en avait bien envie car dans les camps il avait appris que ce sont justement ceux qui se taisent qui en ont le plus à dire.

p.589
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Lorsqu'on se regarde interminablement les yeux dans les yeux, il se produit un changement de qualité : on aperçoit ce qui reste caché à un regard qui glisse rapidement. Les yeux paraissent perdre leur enveloppe protectrice colorée et vous éclaboussent silencieusement d'une vérité qu'ils n'ont pas su retenir.

p.460
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Or, la maladie d'Ephrem avait commencé par la langue, cette langue déliée, active, discrète, jamais visible mais toujours si utile dans la vie... En un demi-siècle d'existence, comme il l'avait fait travailler, sa langue ! Elle lui rendait en discours ce que ne lui avait pas gagné son travail. Elle jurait qu'il avait fait ce qu'il n'avait pas fait. Elle se donnait un mal de chien pour ce dont il ne croyait pas un mot. C'était elle qui injuriait les supérieurs, elle qui engueulait les ouvriers, elle qui, avec d'effroyables jurons, harponnait au passage ce qu'il y avait de plus sacré sur terre ; elle aussi qui, comme un rossignol, trouvait sa joie aux modulations nombreuses d'une chanson.
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Une des contraintes les plus assommantes de l'humanité, c'était que les hommes ne pouvaient pas se renouveler vers le milieu de leur vie en changeant radicalement d'occupation.
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