AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 374 notes
Lorsque j'évoque le mot "art", à quoi pensez-vous en premier? Quelle idée ou sensation émerge en vous? L'art est le roi de l'abstrait et de la subjectivité la plus grande. C'est ce que j'ai toujours pensé...En découvrant Clara et la Pénombre, le malaise s'est mélangé à la fascination. Des tableaux remplacés par des humains peints de la tête aux pieds dans un futur proche du notre, qui l'eut crû? Des "tableaux humains" considérés uniquement comme des oeuvres d'arts, est-ce concevable?
Clara Reyes est une jeune femme qui veut devenir une oeuvre d'art. C'est son principal objectif, sa principale obsession. Ayant déjà travaillé pour plusieurs peintres de l'ère hyperdramatique, elle est embauchée par le maître de cet art aussi surprenant que tordu, Bruno van Tysch. En parallèle, des toiles humaines du maître sont "détruites". Par qui? Pourquoi? Comment? Un conseil: lisez ce livre jusqu'à la fin.
Cette histoire d'art HD et de toiles humaines est tout simplement brillante, dérangeante, déroutante et violente à la fois. Quelle est la limite entre l'humain et l'artistique? L'art peut-il uniquement devenir un business? En voyant plusieurs fois cette phrase "l'art c'est de l'argent", on est en droit de se poser la question...
Des termes inédits comme "transgénérisme" semblent faire évoluer l'art voire le redéfinir. Somoza a fait de ce livre un roman chromatique, nimbé de formes géométriques diverses et de lumières en tous genres, rendant l'art plus esthétique qu'il ne l'est déjà mais aussi plus agressif. C'est une très belle découverte littéraire pour moi et j'encourage vivement les non-connaisseurs de l'univers de Somoza à s'y plonger!
Commenter  J’apprécie          123
Je lis très rarement des polars sauf quand l'univers se déroule dans l'art!
Ici nous sommes aux croisements du polar, de l'histoire de l'art et de l'anticipation. Un regard acerbe est posé sur notre société du voir et du paraitre au travers du prisme de l'art contemporain et du marché de l'art.
Le récit se construit autour d'une nouvelle tendance développé dans l'art et les expositions, une sorte de croisement monstrueux entre les zoos humains et le body art. L'humain sert de support artistique. Au delà du modèle, l'humain sert de toile.. et un jour, à l'occasion d'une exposition, il y a une dégradation d'oeuvre... donc un meurtre. Et l'enquête démarre. Artiste, toile, commissaires d'expositions, collectionneurs, les différents protagonistes qui font et défont l'oeuvre sont minutieusement décortiqués et révèlent une société où l'humain s'est "chosifié" au profit de l'art et du design. Une très bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          100
Un roman, tant thriller que texte poétique, dérangeant, choquant parfois, mais jamais vulgaire. Une symbiose entre le meilleur de l'homme, le style, magnifique, véritable oeuvre d'art en soi, certains personnages, beaux, humains, et puis le sujet, ce tueur en série, la crudité de ces morts d'une rare cruauté pour nous, simples lecteurs d'aujourd'hui, cette atmosphère malsaine où l'humanité se trouve effacée, méprisée, déshumanisée, jusqu'au point de la parabole : l'Homme est Art, donc l'Homme est une oeuvre d'art, donc l'Homme est une chose. le plus terrible, ce sont ces êtres, mi-choses, mi-humains, qui ont fait le choix, faisant pas là preuve de leur condition d'hommes doués de volonté, de n'être plus qu'objet, s'annihilant volontairement toute liberté d'être, toute volonté. Cela m'a beaucoup perturbée, mais n'est-ce pas là le but même de la littérature, de nous amener à nous poser des questions, à nous interpeller ? Mission accomplie, haut la main, et le tout, en me délectant d'un style littéraire absolument magnifique. Pour moi, un véritable "Poème-policier" !
Commenter  J’apprécie          100
Voici un pavé effrayant décrivant un univers où l'art a repoussé toutes les limites, où le pouvoir de l'argent a définitivement mis à l'écart l'humain, avec une trame quelque peu prévisible mais où les détails ne cessent de surprendre, un essai sur l'art et la perversion du génie, un roman à l'intrigue haletante et originale. C'est le premier livre que je lisais de Somoza, et je pense que ce ne sera pas le dernier.
Commenter  J’apprécie          91
Les personnages de José Carlos Somoza évoluent dans un monde pas si lointain où l'art est devenu hyperdramatique. Mais qu'est-ce ? Des toiles en forme d'êtres, des êtres desquels l'humanité s'envole. Immobilité, rigueur, silence des sentiments, reflux des sensations, violence du contrôle. Bien entendu, l'art hyperdramatique, c'est aussi un immense lobby, où les luttes de pouvoir répondent à un gigantesque brassage d'argent.

La situation est posée. Maintenant, imaginez Clara : elle rêve de devenir un chef-d'oeuvre. À cela, ajoutez le cadavre d'une adolescente : meurtre ou profanation ? Les histoires s'entremêlent, les personnages se multiplient et, malheureusement, le suspense reste à plat. Si l'idée de départ m'avait conquise, dès la lecture des premières pages, mon enthousiasme s'est fatigué. Tous les ingrédients auraient pu être là pour donner un polar réussi, mais décidément le rythme était trop bancal et le scénario mal amené. Les personnages ne sont ni attachants ni intrigants, j'ai regardé l'enquête piétiner et avancer sans que cela ne me fasse ni chaud ni froid, et j'ai trouvé l'idée si bien trouvée exploitée avec peine. Et comme l'ouvrage fait 650 pages, cela devient vite fade et indigeste…
Lien : http://auxlivresdemesruches...
Commenter  J’apprécie          90
L'histoire se déroule dans un futur très proche ou Clara rêve de devenir le "chef-d'oeuvre" du célèbre Bruno van Tysch, sorte de gourou tout puissant qui fait la pluie et le beau temps dans le monde de l'art. Son domaine : l'art hyperdramatique, ou la toile n'est plus un support inerte mais bien un être humain qui est apprêté, peint, manipulé, étiqueté vendu et exposé comme un simple objet. Les moins chanceux se louent au plus offrant, comme simples objets décoratifs, ils peuvent être tour à tour une lampe, une table, un plateau de Marooder et bien d'autres choses, selon la demande !

Ce livre, violente critique de l'art contemporain nous fait réfléchir sur la valeur de l'être humain, les dérives de la société de consommation, mais c'est aussi un excellent polar que vous ne pourrez plus lâcher, une fois ouvert. Un mystérieux tueur s'en prend aux toiles du maître, il a décidé de les détruire les unes après les autres. Lothar Bosch, un ancien policier, est recruté par la fondation afin de retrouver le meurtrier, une course contre la montre est engagée, car bientôt, doit se tenir à Amsterdam la rétrospective Rembrandt, et les tableaux sont en danger !

Je ne vous en dit pas plus pour ménager le suspens, je vous invite à le lire si le sujet vous interpelle, tout en vous précisant que c'est une lecture dure, sans concessions, qui peut heurter certaines âmes sensibles, si c'est votre cas, passez votre chemin !
Lien : http://leslecturesdisabello...
Commenter  J’apprécie          90
C'est sans conteste un des livres les plus glaçants que j'aie lu. L'histoire se passe dans le milieu de l'art contemporain, mais à un moment où les artistes se passionnent pour des toiles vivantes, peintes à même le corps, et l'un des courants de cet art, l'hyperdramatisme, consiste à déshumaniser totalement les "toiles" humaines pour en faire de purs objets.
Or un tueur en série enlève des toiles et les découpe vivantes avec un "découpe-toiles" qui est une sorte de petite tronçonneuse. Les toiles enlevées sont celles du grand maître absolu de l'art hyperdramatique, le génial et fou van Tysch. La police privée de sa fondation mène l'enquête pour éviter que des toiles valant plusieurs millions soient à nouveau détruites, et ce sans les considérer comme des personnes.
Nous suivons aussi le parcours de Clara, une jeune "toile" qui atteint le sommet de son art, c'est à dire la négation de soi-même pour être entièrement dans le désir de l'artiste.
A travers les excès de cet art factice inventé pour le roman, c'est tout une réflexion poussée sur l'art et son côté parfois mortifère, sur le rapport de l'artiste à l'oeuvre et sur ce qui fait, ou défait, notre humanité, et sur l'emprise de l'argent sur le monde de l'art. Inutile de révéler les excès de cet "art", il suffit de dire que l'auteur a pensé la situation dans toute son horreur. Un très long texte qui n'épargne rien au lecteur et qui se révèle un thriller implacable jusqu'à la dernière ligne.
Commenter  J’apprécie          70
Somoza a le don de l'étrange et Clara et la pénombre est un livre puissamment bizarre, où l'on se perd allègrement depuis les salles d'exposition jusqu'à l'intimité crue des toiles humaines...A découvrir absolument !
Commenter  J’apprécie          70
Lire ce roman un peu volumineux (647 pages tout de même) a été une découverte car je ne savais pas grand chose de ce titre, notamment qu'il relevait de la science-fiction, nimbée de réalisme certes, mais aussi du roman policier ou encore de l'essai. le choc fut donc au rendez-vous, et ce, dès les premières pages ! (Lisez-les et vous comprendrez ce que je veux dire). Clara et la pénombre est un livre original, bizarre, curieux. C'est une drôle d'expérience. L'auteur développe tout son récit autour de l'art, notamment pictural. Il décrit un monde où les oeuvres d'art sont d'authentiques personnes humaines, qui revêtent des peintures spécifiques et posent durant un laps de temps parfois très long. La jeune Clara qui donne son titre au roman appartient à la catégorie des tableaux féminins : elle sert de support aux désiratas de différents artistes, dont certains sont très renommés.

Son but ? Etre sélectionnée par un artiste reconnu, comme van Tysch, ce qui augmentera sa valeur marchande et artistique. A l'inverse, les oeuvres d'art ne pouvant servir de modèles peuvent devenir des « décorations » et sont louées à la journée. Certaines servent de table ou de luminaires, et même parfois de cendriers. Evidemment, cet univers très particulier est troublant pour le lecteur car de nombreuses similitudes avec notre société sont pointées par l'auteur. le marché de l'art avec ses surenchères monétaires, le trafic d'oeuvres d'art ou d'êtres humains, les relations ambiguës des modèles avec les artistes… Constamment, Somoza se joue de ces deux mondes qui se juxtaposent, le réel (d'autant plus que l'action se déroule de nos jours) et l'imaginaire. Cela prend bien au départ, mais c'est un peu lassant sur la fin, même si les techniques du roman policier permettent d'avancer dans le récit et qu'une certaine tension sous-tend l'ensemble.
Au final, j'ai trouvé l'idée du roman ébouriffante et intéressante mais je me suis rapidement ennuyée dans cet univers factice, où de multiples détails répétitifs ont eu raison de ma patience. Je recommande toutefois ce livre aux amateurs de chair artistique ou d'expérience livresque unique.

Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
Commenter  J’apprécie          70
Je ne dis pas, l'idée de départ est intéressante : peindre des corps qui sont exposés dans des galeries ; l'artiste comme maître du vivant.

Et puis une intrigue policière n'est pas pour me déplaire.

Pourtant, les descriptions rédhibitoires des oeuvres d'art humaines m'ont lassées : leurs préparations, leurs épilations, leurs couleurs et leurs douches pour enlever les couleurs, leurs positions.... Au bout d'un moment, ça lasse. C'est comme pour un tableau : la description, c'est bien, mais voir le tableau, c'est mieux. Car dans une description, il ne passe aucune émotion. Or l'art, c'est de l'émotion.

Bon, finalement, je me suis apperçue à la fin que ce qui intéresse le peintre célèbre, ce sont les émotions que le sujet est capable d'exprimer. Et pour cela, il s'approche de la pratique psychanalytique. Mais il est vrai que le peintre est tourné essentiellement sur lui-même. Exit le spectateur.

Et puis l'auteur axe son propos sur le rapport entre art et argent. Les oeuvres ne pouvant être achetées définitivement, elles sont louées à des prix excessifs.

Bref, si le propos de l'auteur est alléchant, sa façon de le traiter m'a déçu.

L'image que je retiendrai :

Celle de Clara attendant de prendre l'avion dans la zone de frêt.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (829) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..