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3,76

sur 193 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
El Cebo
Traduction : Marianne Millon


ISBN : 9782330018771


J'ai attendu longtemps qu'il parût en format poche, aux Editions Babel Noir. Et mon attente a été récompensée. "L'Appât" est en effet désormais à mes yeux le chef-d'oeuvre absolu de son auteur, juste devant "La Théorie des Cordes" que nous avons déjà évoqué et que je place maintenant en seconde position. Comme d'habitude avec Somoza, l'action se situe dans un futur assez proche mais que nous ne pouvons dater avec précision. On sait simplement que tout se passe après le 11 septembre 2001 mais il n'y a pratiquement aucune allusion au grand choc de cultures qui occupe hélas ! de plus en plus notre quotidien. Disons cependant en gros que les armes classiques ne suffisent plus et que, sous l'influence de certaines personnes dont le fameux Victor Gens, les Espagnols, puis les Européens et les Occidentaux dans leur ensemble, ont accepté de mettre en oeuvre des armes humaines tout à fait indétectables : les appâts. (Perdu : les appâts ne se mettent pas d'explosifs autour de la taille et ne se font pas sauter en public. Les appâts sont l'aboutissement d'une civilisation très évoluée. Capice ? )

Les premiers appâts ont été recrutés par Victor Gens et entraînés par lui. Très vite, certains enfants ont participé au "programme". En général, il s'agissait d'enfants que la Vie avait déjà marqués de son sceau de feu mais qui avaient survécu. Comme Diana Blanco par exemple, notre héroïne, qui, aujourd'hui adulte et doutant un peu de sa "profession", semble vouloir "décrocher" pour épouser un ancien appât, Miguel Laredo, qu'elle assimile plus ou moins à une figure paternelle, sinon à celle d'un grand frère protecteur. Quand elle avait dix-douze ans, Diana a vu des truands, qui s'étaient introduits chez elle grâce à l'aide de la domestique, torturer et assassiner ses parents. Vaille que vaille, elle est parvenue à préserver (plus ou moins car elle s'en sort avec les tympans crevés) sa petite soeur, Vera et, si elle-même a survécu, c'est non seulement parce que la police a fini par débarquer avant que les pychopathes ne s'en prissent vraiment aux deux fillettes mais aussi parce que, en obéissant aux ordres de celui qui était leur chef, Diana lui a "donné" ce qu'il voulait, ce qui lui faisait le plus plaisir et ainsi retardé le moment fatal. (Perdu encore : entre le psychopathe et la petite Diana, ce n'était pas de la pédophilie. Chez Somoza, on raffine toujours : on fait dans l'intellectuel, il faudra vous y habituer. )

En d'autres termes, Diana avait en elle le don recherché par Gens. Dans son "collège" très spécial et dans sa "Ferme", encore plus étrange, elle a appris à le développer, sur fond de théorie mi-psychanalytique / mi-théâtrale et littéraire (ben oui Jelisavecplaisir : lire n'enrichit-il pas toujours la personnalité ? ) et elle est ainsi devenue un appât redoutable. Au moment où commence le roman, elle "piste" d'ailleurs deux tueurs très dangereux : l'un, surnommé l'Empoisonneur, qui expédie ses proies ad patres avec un poison d'origine inconnue ; l'autre, le Spectateur, ainsi nommé parce qu'il aime mettre en scène tortures et assassinats mais aussi parce que, de profilage en profilage, on en est arrivé à la certitude qu'il avait une bonne connaissance des théories de Victor Gens et que, pire encore, il avait au moins un assistant. Un sadique complet, quoi. S'il prenait l'envie à Dexter de s'occuper de lui, il aurait pas mal de pain sur la planche, croyez-moi.

Rassurez-vous : je ne chercherai pas à vous expliquer les théories, d'ailleurs très efficaces bien que totalement immorales, de Victor Gens. Je souligne néanmoins que, pour ne pas vous sentir trop dépaysé dans l'univers de "L'Appât", surtout si vous n'avez lu jusqu'ici aucun roman de Somoza, il vous faut avoir des bases en psychothérapie (après tout, l'auteur, de formation, est psychiatre-psychanalyste) et aussi vous y connaître un tant soit peu parmi les oeuvres de Shakespeare. Il vous faut aussi avoir entendu parler de John Dee, le célèbre astrologue élizabethain, inventeur, dit-on, du "Miroir Noir", qui apparaît çà et là dans quelques textes fantastiques de grande beauté ... Bon, d'accord, il vous faut quelques bases. Mais pas au point de vous affoler. Pour autant, si vous n'avez jamais lu Somoza, sans doute feriez-vous mieux d'entrer chez lui par une autre porte que cet "Appât" où il atteint à son zénith. Mais enfin, si vous choisissez de vous précipiter tout de suite dans ce policier-roman noir où la psyché et ses mystères tiennent une place si importante, à Dieu vat ! Si vous aimez ce qui est original et pourtant solidement structuré, les idées qui ne ressemblent à aucune autre et les écrivains qui cherchent à façonner un véritable univers, si complexe ou imparfait qu'il puisse paraître, "L'Appât" ne pourra que ... vous séduire.

A certains moments, le thème m'a évoqué, de manière ténue, celui de "L'Enfant des Colonels" Mais, à la différence de celui de Fernando Marías, ce livre n'est pas une apologie plus ou moins glauque de l'exploitation de l'humain. Somoza étudie une situation qui pourrait fort bien devenir réalité, de la même façon qu'il étudie, dans "Clara et la Pénombre", une autre forme d'exploitation du corps et de l'esprit, mais là non plus dans le monde de la Défense et de la Guerre mais dans le monde de l'Art. Loin de se révéler fasciné par les personnalités monstrueuses qu'il est obligé de créer pour étayer son roman, Somoza n'oublie jamais que, pour avoir atteint à un Mal aussi complet, il leur a fallu posséder également une parcelle d'humanité positive. le "talent" des appâts, dans leur ensemble, celui de Diana bien sûr, mais même celui de Claudia Cabildo, a quelque chose non de surnaturel mais de surhumain. Dans le cas de Cabildo, ce talent en est venu, hasard ou folie, à atteindre une perfection telle qu'elle cause les souffrances et la fin, presque apocalyptique, du personnage. Claudia Cabildo est, en quelque sorte, "celle qui a vu le Grand Dieu Pan" et, après cette vision, rien pour elle ne pouvait plus être comme avant.

Une fois de plus, José Carlos Somoza, dont l'imagination est vraiment des plus fertiles et des plus originales en notre époque si vulgaire qui confond "tapage" et "abrutissement" avec "talent" et "génie" , trouve le moyen d'interpeller la nôtre en façonnant peu à peu sous nos yeux un univers très réaliste et en même temps onirique et, ajouterai-je, en créant des questions existentielles tout à fait neuves, que l'on rencontrait jusqu'ici à la rigueur, et toujours présentées avec une certaine prudence, chez les grands maîtres de la SF mais rarement chez les écrivains non spécialistes de ce genre très particulier. Dans la SF, le lecteur dispose toujours d'un certain recul, loisir lui est laissé de se réfugier, s'il le désire, dans la certitude que le monde décrit est trop loin dans le temps et trop déformé par celui-ci pour qu'il soit réel. (Et puis, il y a l'arsenal habituel : vaisseaux spatiaux, extra-terrestres, clones, humanoïdes, etc, etc ... ) Dans ce que j'appellerai "le genre Somoza" car je ne lui connais pas d'équivalent, le lecteur est juste, tout juste au bord du monde imaginé par l'auteur : un seul pas en avant et il se pourrait que notre réalité devienne celle-là. le Temps, ici, ne nous protège plus : ce que raconte Somoza ne nous arrivera peut-être pas à nous, les quinquagénaires, mais nos enfants, à l'âge que nous avons, sont susceptibles d'y être confrontés. Comme nous-même, du jour au lendemain, d'un univers qui ne connaissait que la radio, la télévision et le cinéma, nous avons basculé - et avec quel naturel, quel bonheur même ! - dans celui d'Internet à domicile et tous les jours.

Pour en revenir à l'intrigue de "L'Appât", tenter de vous la résumer vous embrouillerait plus qu'autre chose. Prenez les personnages comme ils viennent et tels qu'ils se présentent. Je ne dirai pas que les habitués, pas seulement de Somoza mais aussi du genre policier / roman noir en général, ne détecteront pas tout de suite le détail qui ne colle pas et ne soupçonneront pas une fin bien plus complexe que prévue, mais laissez-vous immerger : en bonne logique, vous ne lirez pas la fin avant d'y être réellement arrivés, tout simplement parce que, pas un instant, vous ne vous ennuierez. Laissez-vous envoûter aussi car José Carlos Somoza, de livre en livre, se révèle vraiment un très grand magicien.

Bien supérieur à John Dee, si vous voulez mon avis. Quant à sa théorie personnelle sur l'universalité des thèmes shakespeariens, ma foi, elle se défend. Qui sait ? Qui peut savoir ? ...

Lisez "L'Appât" et découvrez un écrivain dont le XXème comme le XXIème siècles garderont le nom gravé sur leurs Tablettes de la Littérature : José Carlos Somoza. ;o)
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Il ya quelque temps, je disais que l'uchronie n'était pas mon style de lecture.Et pourtant, je viens d'en lire et surtout de l'apprécier au travers de ce roman de José Carlos Somoza. Il faut dire que cet écrivain est un maître en matière de fantastique romanesque.
Tout commence par la passion de l'auteur pour le théâtre de Shakespeare. le roman est d'ailleurs divisé en actes et s'inspire de nombreuses pièces de l'auteur anglais. Chaque pièce inspire un comportement humain, un masque, un psynome.
Le début du roman est un peu ésotérique tant que l'on n'a pas intégré les différentes notions.
" D'après cette théorie (psynome), ce que nous sommes, pensons et faisons dépend exclusivement de notre désir, et nous exprimons ce désir à chaque fraction de seconde par les gestes, les mouvements des yeux, la voix..."
"Le psynome serait donc une sorte de code de notre désir."
" les sujets de la même philia réagissent de la même façon devant des stimulations semblables.On entraîne les appâts à identifier les philias."
" le monde ne serait qu'un théâtre."
" Il disait que Shakespeare avait décrit tous les psynomes dans ses oeuvres."
Ainsi, à la suite des attentats du 9 Novembre en Europe, les chefs de la Psychologie criminelle ont eu l'idée de recruter des appâts et de les entraîner à la recherche de dangereux criminels.
Diana Blanco, l'une des meilleures appâts va se lancer sur la piste du Spectateur, un tueur en série de femmes et de l'Empoisonneur. Elle s'investit pleinement lorsqu'elle craint pour la vie de sa jeune soeur, appât débutant.
La construction est celle  d'un roman policier avec du suspens, des rebondissements (peut-être un peu trop en fin de livre), une angoisse quelque fois insoutenable, des scènes macabres. Mais, bien au-delà de l'enquête, il y a l'analyse de comportements humains. Diana a connu un drame familial traumatisant qui définit sa conduite.
L'auteur est aussi psychiatre et il nous illustre ici, le pouvoir de l'esprit, le monde de la manipulation. Il nous fait réfléchir sur les  pouvoirs de la  science, l'exploitation d'êtres humains au service de la police ou de la Politique.
C'est un roman époustouflant qui pousse notre esprit vers les régions fantastiques du pouvoir humain.
Les références permanentes aux oeuvres de Shakespeare m'ont donné une cruelle envie de lire les différentes pièces citées et de découvrir ces caractères humains. J'ai un peu honte d'avouer que je n'ai jamais lu Shakespeare.
J'avais déjà apprécié La clé de l'abîme  et je continuerais à lire José Carlos Somoza pour son imagination fertile, sa maîtrise des intrigues et pour ses personnages ambigus et énigmatiques.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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L'appât, les appâts ce sont ses d es agents formés à la technique des « masques » : identifier en quelques secondes la nature du désir le plus profond du suspect pour provoquer en lui une overdose du seul plaisir auquel il ne peut résister. Il entre dans notre psyché. Ils sont formés au centre de formation ultramoderne de la police madrilène. Là un dispositif constitué de profileurs, d'appâts et d'ordinateurs est créé pour traquer l'insaisissable Spectateur qui terrorise Madrid.
Et Diana Blanco est leur meilleur élément. Quand elle découvre que sa jeune soeur est aux prises avec l'insaisissable Spectateur qui terrifie la ville, elle mène une course contre la montre qui la conduit jusqu'à l'antre du monstre. C'est du moins ce qu'elle croit.
Avec "L'appât" Somoza nous propose un fantastique roman policier fantastique et d'anticipation où il rend un vibrant hommage à l'oeuvre de Shakespeare. Avec ce thriller ambitieux et captivant il constate aussi le talent et le génie du dramaturge Mais attention l'intrigue de ce polar est très alambiquée et la lecture pas forcément aisée. Bref du Somoza dans le texte. Subversif ? Troublant ? Inventif ? Ingénieux ? Ce qui est certain c'est que les qualificatifs ne manquent pas pour décrire cette oeuvre .
J'aurai pu mettre cinq étoiles car j'ai adoré ce livre, mais la complexité des rouages de ce polar m'a retenue. En effet je crois réellement que c'est un vrai frein qui pourrait en décourager plus d'un, d'où ce demi point en moins. Mais franchement j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce titre et cette auteur.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Avant ce livre, je ne connaissais pas José Carlos Somoza, mais quelle belle surprise ! Je n'avais aucune idée de quoi parlait le livre et je ne connaissais pas du tout l'auteur. Même après avoir lu le résumé, j'étais loin de m'imaginer dans quoi je plongeais.
Dès les premières pages du livre, j'ai été happée par l'histoire qui ne coule pas de source dans un environnement complexe à première vue. On rentre directement dans le monde des philias et des masques mélangés à du Shakespeare sans vraiment comprendre au premier abord de quoi il en retourne. Jose Carlos Somoza invente des concepts psychologiques et on entre dans un univers de théâtre, psychologie et littérature. le tout mis en scène harmonieusement sous la plume de l'auteur espagnole.
Mais une fois que l'on est plongé dans l'univers du livre et que l'on en comprend mieux les ressorts, on ne peut s'empêcher d'être émerveillé par le monde que l'auteur a créé avec la théorie des masques et des philias qui impacte tout le monde.
Je trouve que ce livre convient à merveille pour le challenge Destin de femmes ! Diana est une femme dans toute sa féminité et qui joue de ses atouts et sait les exploiter.
Le personnage de Diana est intéressant, grande soeur dévouée, elle a le rôle du model ayant dû prendre sa petite soeur en charge très jeune en raison de l'absence de leurs parents. Elle représente donc le profil type des appâts qui n'ont pas d'attache. Diana est un appât exceptionnel, elle semble forte mais a bien sur ses faiblesses personnelles et sa vie sentimentale est aussi complexe. Elle est bonne juge de caractère et se connaît assez bien. Et on peut le dire, elle se dévoue corps et âme à son métier ce qui ne facilite pas les choses.
En résumé, l'histoire est un vrai thriller psychologique, on traque le tueur en série avec Diana, on vit sa peur et ses angoisses pour sa soeur… mais aussi l'excitation de la traque et l'adrénaline générée par la peur. le dénouement est surprenant et je ne m'y attendais pas (surtout qu'on ne comprend qu'à la fin le rapport avec le tout premier chapitre).
J'ai vraiment adoré ce livre, une fois commencé je ne l'ai plus lâché et je ne peux que vivement le recommander !
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J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et à avancer dans ce roman pourtant fantastique, mais tellement réel au début, qui se passe dans un avenir proche avec des avancées technologiques mais surtout psychologiques avec la découvertes des "psynomes" et la création de ces acteurs capables de jouer des "masques" pour tromper et contrôler des criminels. Mais finalement, quand j'ai enfin compris la dimension fantastique et le rôle des masques, j'ai été captivé par l'histoire jusqu'à la dernière page. 534 pages.
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Quel bonheur de lire un livre aussi complet, dense, complexe, érudit et surtout si bien écrit.
C'est un régal mais qu'est-ce que ce livre est étrange ! J'ai été fasciné par l'idée des appâts, on y comprend gouttes dans les premières pages, tant le monde dans lequel on est projetée est régit par des notions complexes, et pourtant on continue pousser par la curiosité pour cet univers, captivé par l'ambiance de thriller formidablement bien menée, fasciné par l' ensemble qui se dessine sous nos yeux. Il y a un équilibre incroyable dans ce livre lorsque nous sommes un peu perdu par le monde des appâts, la recherche du Spectateur assure un rythme haletant, une intrigue qui cèdera peu à peu le pas à une autre encore plus surprenante...
J'ai été de surprise en découverte, c'est un livre simplement magnifique.
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A lire en VO (c'est très bien écrit)
Excellent ! Prière de réviser son Shakespeare avant !
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Après avoir exploré la Grèce antique, l'art, la poésie, la physique, l'écriture et la bible, Somoza consacre cet opus au théâtre et plus particulièrement à Shakespeare dont il connaît l'oeuvre sur le bout des doigts.



Passé maître dans l'art du polar littéraire qui explore la psyché humaine et ses perversions, l'auteur atteint le paroxysme d'une imagination fertile et perverse. Il amène de façon troublante et ingénieuse le lecteur à s'interroger sur les tréfonds de son être et de sa personnalité : ce qui se déclenche en lui au moment où naît le désir pour quelqu'un ; ce qui fait que ce même désir a pu être déclenché en lui à ce moment-là…



Dans un maniement subtil et parfait de l'écriture et de la langue, il mêle le réel et l'imaginaire, maîtrise l'art de l'ambigüité et celui des métaphores. Ce récit est comme toujours sous la plume de l'auteur : inattendu.



Malgré tout je concède que ce livre est loin d'être d'un abord facile, il demande qu'on lui consacre du temps car José Carlos Somoza va encore plus loin que dans ces autres écrits, et l'on peut d'ailleurs se demander jusqu'où il sera capable d'aller.

Fan inconditionnelle de cet auteur, je conçois que pour une première approche de l'univers de cet auteur, il vaut sans doute mieux commencer par « Clara et la pénombre » ou « La dame N°13 ».

A la fin de chacun des romans de Somoza, je pense à sa traductrice Marianne Million qui sait rendre, roman après roman, l'ambiance particulière de l'univers de Somoza et ses subtilités linguistiques.
Lien : http://isabelle-passions.ove..
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Le background du roman est, encore une fois, très original : grace à des ordinateurs quantiques, le comportement humain a été disséqué. Une cinquantaine de schémas a été mis en évidence. Ces schémas correspondent aux désirs insconscients des gens. Quand on connait le schéma de quelqu'un, on peut l'influencer en prenant des postures adaptés, en faisant des gestes qui parlent directement à son subconscient. Les appats sont des personnes formées pour identifier le schéma de quelqu'un et pour savoir faire les gestes nécessaires. Somoza a tellement travaillé sur ce background que l'on a l'impression que cela pourrait exister.

On suit Diana, appat de la police espagnol, à la recherche du spectateur, un monstre qui enlève des jeunes femmes. C'est un livre très particulier situé dans le monde des obsédés sexuels. Il y a une intrigue de folie qui en fait un thriller très efficace avec deux chutes que je n'avais pas du tout vu venir (car l'histoire est assez compliquée et il y a donc 2 chutes).

Comme toujours avec Somoza (ou avec sa traductrice) c'est très bien écrit et c'est un réel plaisir de lecture. Certains moments sont un peu difficiles du point de vue de l'ambiance mais c'est le sujet qui veut cela.

Au final, un excellent livre, à la fois original, prenant, un peu dérangant. Vaut vraiment le déplacement !

Ah, que j'apprécie Somoza :-)
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Attendez vous à être un peu perdu à la lecture des premiers chapitres mais quel bonheur ensuite ! Un thriller intelligent, inventif, inquiétant et surprenant. L'atmosphère oppressante et la psychologie fouillée des personnages joue avec nos nerfs et nous tient en haleine. Ce thriller sort des sentiers battus du genre et nous entraîne dans un suspense sophistiqué.
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