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Citations sur La faille (41)

Lucie Arnaud a le sentiment de naître. Pas de renaître, ça, c’est pour les gens qui étaient déjà eux-mêmes avant de faire une mauvaise rencontre.
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Brutalité des textes courts, affranchis de toute contrainte de trame ! Encore une chose que j'envie aux poètes. La trame d'un roman a quelque chose de blessant comme un frein, comme un mors dans la bouche, comme la nécessité de s'incliner, c'est le signe de croix du romancier, l'acte d'humilité qui l'empêche d'être emporté au-delà de la frontière où ses personnages le dévoreraient.
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Le vrai problème du mensonge n’est pas d’être immoral,c’ est qu’il imprime dans la mémoire une trace moins forte que la vérité.
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On imagine toujours que les adultes envient les enfants, comme si l’enfance était un âge d’or. Combien les enfants envient les adultes, ça, personne n’ose l’imaginer.
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Ce n’est pas les démons des autres que nous voyons. Ce sont les nôtres. C’est pour ça qu’on se trompe toujours sur les gens.
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Lui qui ne désirait que les filles fragiles et ne respectait que les femmes fortes, ce qui lui donnait l’impression de se faire avoir chaque fois qu’il tombait amoureux, voilà qu’il goûtait aux miracles de l’équilibre : Lucie était à la fois têtue et écorchée vive, ce dosage unique entre deux pôles opposés s’emboitait à son désir comme une pièce de puzzle.
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Je trouvais étonnant que les gens laissent des mots avant de se suicider, et que personne ne donne jamais d’explication au fait de rester en vie.
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" Les contraires s'embrassent, se regardent dans les yeux et se confondent l'un avec l'autre .
Ils reconnaissent leur unité en une jouissance pleine de tourments...."
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Lucie Scalbert était la plus belle fille du lycée. Avec un je ne sais quoi de dingue dans le regard. Je n’ai pas été surprise qu’elle devienne comédienne, je l’ai perdue de vue alors que le succès semblait l’attendre. Voilà que je la retrouve cinq ans plus tard. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle a abandonné sa carrière, elle prononce le nom de VDA, son mari, avec un mélange d’effroi et de rancœur.
Ce vieillissement précoce, cette voix enfantine, ce rire désespéré : je comprends que c’est cela, une relation d’emprise.
Ce qui fascine une romancière, en l’occurrence, Mina Liéger, mon double fictionnel, c’est ce lien étrangement raisonnable qui unit une femme à un homme qui la rend folle. À mesure que je reconstituais l’histoire de Lucie Scalbert, il devenait évident que ce lien relevait moins de la psychologie que de la possession : une force mettait Lucie à la merci des hommes dont elle tombait amoureuse. Ce rapport destructeur produisait chez ceux qui en étaient témoins un sentiment de déjà-vu, comme si nous en reconnaissions l’empreinte dans nos faux-semblants et nos secrets de famille, et jusque dans les événements qui bouleversaient nos vies. L’emprise de VDA sur Lucie obéissait à des lois trompeuses, cruelles et romanesques qui tissaient la toile dans laquelle nous étions pris.
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Alors que je passais devant une église dans le quartier de Vaugirard, j'ai décidé de brûler un cierge, c'était une chose que je n'avais pas faite depuis longtemps, la dernière fois c'était avec Véronica, juste avant les épreuves du baccalauréat [...].
Chemin faisant, je me suis demandé combien de gens qui aimaient comme moi se recueillir dans les églises y avaient renoncé, depuis que durait la controverse sur le mariage pour tous. Depuis qu'en France, une femme pouvait prendre femme et un homme se faire épouser, le vieux démon national du vice et de la vertu se déchaînait, aussi prompt à communiquer qu'à lancer des malédictions. 'Manif pour tous', 'Womanattitude', 'Mères-veilleuses', les mouvements décidés à bannir les homosexuels de la sainte vie familiale s'étaient trouvé des noms dignes du plan de communication d'une direction des ressources humaines.
(p. 178-180)
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