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Je referme les 500 pages de ce roman et j'en suis encore toute chamboulée, difficile d'écrire un billet sur ce livre tant il fourmille dans tous les sens. Je dois choisir entre l'adoration ou le mépris. Je me lance.

Mina et Lucie sont deux amies, les meilleures comme deux soeurs. Elles se livrent leurs secrets et ne manquent aucune occasion d'être présentes l'une pour l'autre. Aussi belles qu'intelligentes, elles vivent toutes les deux sans père, auprès d'une mère célibataire. Lucie à la chevelure d'or éprouve un besoin viscéral de plaire, elle voue aux mots une force insoupçonnée, entre le mensonge et la réalité, il n'y a qu'un pas.
Âgées respectivement de 16 et 20 ans, elles vont se perdre de vue pour se retrouver des années plus tard.
Lucie est devenue comédienne, Mina écrivain.
Les mots ont grande place dans ce roman, ils permettent d'habiller la réalité, de jouer avec elle, de creuser la faille ou bien de l'extérioriser.
Quand Lucie réapparaît des années plus tard, elle a bien changé. Elle semble avoir vieillie prématurément comme si le chagrin avait meurtri sa peau et son âme. C'est à ce moment qu'arrive en scène VDA, Vincent-Dominique Arnaud. Drôle de prénom pour un homme aux multiples visages, archétype du pervers narcissique manipulateur. VDA est un homme qui aime les femmes, à la fois fortes et surtout écorchées vives pour mieux les détruire. C'est ce qu'il s'attardera sans peine et insidieusement à faire quand il s'éprend de Lucie.

La faille est de ces romans tellement bien construit et fouillé qu'on se sent pris dans l'engrenage des personnages. Il distille le mystère, il plonge dans l'âme humaine, il rend perfide et machiavélique des personnages ordinaires. Lucie, Mina et VDA ont un point en commun : la faille. Celle qu'on trouve enfouie dans l'enfance et nous fait grandir en dent de scie.
La faille, un roman déroutant, impeccable, brillant qui mérite des lecteurs pour son travail recherché et méticuleux, pour sa plume oscillant entre l'ordinaire et la singularité.

Je te remercie Annette de m'avoir permis de découvrir ce roman époustouflant.
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Mon année littéraire 2015 , initiée avec un superbe recueil de nouvelles de John Burnside ( "Something like happy" ),s'achève avec le roman époustouflant d'Isabelle Sorente.
Écrire une critique sur ce livre s'avère difficile, tellement il est riche en thèmes,reflexions et analyses.
En 1980, Mina Liéger,16 ans rencontre Lucie Scalbert, de quatre ans sa cadette. Deux filles à l'intelligence hors paire, elles sont voisines , fréquentent le même lycée et vivent seules avec leurs mères. Mina donne des leçons de français et de maths à Lucie, elles deviennent amies.
Un incident va les séparer pour vingt ans.....À leur seconde rencontre ,Mina est devenue écrivaine ( le sosie de l'auteur), Lucie comédienne, et entre elles un homme,l'ami de l'une ,l'amant de l'autre.Lucie disparaît à nouveau, pour réapparaître cinq ans plus tard, mariée et "abîmée"....Et là entre en scéne, le personnage diabolique de VDA, le mari, un personnage dont l'assassinat est annoncé dès les premières pages....
C'est un roman psychologique extrêmement fouillé, superbement écrit et construit.
Le titre annonce la trame du récit, "la faille". Une faille , plutôt profonde, que chaque personnage du roman possède, et dont ils en sont plus ou moins conscients. Ils essaient d'y remédier par le biais de leur profession et de leur vie privée, utilisant la manipulation et l'imposture à l'extrême.Et plus ils sont intelligents, plus la faille s'approfondit et plus ils vont faire du mal à eux-mêmes et à leurs proches.
Le génie de l'auteur tient au fait que durant 500 pages elle maintient la tension, multipliant les fausses pistes, jouant avec les mots, les mots auxquels elle donne le plein pouvoir.
Sa façon de nommer ses personnages, les mettant dans des bulles aseptisées comme s'ils étaient sous cellophane,sans vie.... est étrange et fascinant,du moins c'est ce que j'ai ressenti.
Les parents n'ont pas la part belle dans ce roman...à dire que toutes les mères sont des imposteurs, ambitieuses, avec peu d'égard et presque pas de véritable amour pour leurs enfants,et les pères souvent aux abonnés absents ,sont ignorés ou méprisés...( un trait autobiographique?).
Pour finir, la manipulation du lecteur est aussi, très réussie! Jusqu'à la fin, on hésite à aimer ou non , à éprouver ou non , de la compassion, de l'empathie pour chacun des personnages.
J'ai été un peu dérouté par l'atterrissage en douceur de la fin après toute cette tension. Mais Sorente est tellement brillante que je pense que c'est fait exprès,tout réfléchie.
Un livre de la rentrée littéraire 2015 qui à mon avis est resté dans l'ombre, à découvrir très très vite si non déjà fait !
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"J'ai eu du mal à m'endormir, cette nuit - là, la femme sèche et blessée que Lucie était devenue me fascinait autant que la comédienne, autant que l'enfant qu'elle avait été .....
Je l'aimais d'être si droite....
Je l'aimais pour son obéissance rigoureuse aux lois de l'âme , je l'aimais et j'avais peur que mon honnêteté ne vaille pas la sienne ....
Il faudrait que je la prévienne , si je la revoyais , si elle se confiait à moi, que ma Morale ne résisterait pas à l'envie d'écrire un Roman...."
Voici un roman psychologique où la narratrice", double", "sosie" de l'auteur en quelque sorte
conte la rencontre et l'amitié entre Lucie Scalbert et Mina Liéger, l'une deviendra écrivain, l'autre comédienne...Lucie, une jeune femme - enfant fragilisée par une mére psycho - rigide ....
Je ne m'étendrai pas sur le déroulement de l'intrigue qui nous tient en haleine : menace diffuse, ombre d'un drame qui se profile .
C'est un roman dense qui étudie au plus près les rapports humains dans leur complexité , hypocrisie, emprise psychologique , sorte de vampirisation qu'exerce VDA sur sa compagne, redoutable et feutrée, angoissante et déstabilisante,lente et progressive descente aux enfers de Lucie, le méchant VDA manipulateur, tyrannique , cynique , calculateur doucereux, pervers et dangereux ...sa voix tendre et douce, fausse , entretenant une atmosphère lourde comme frelatée , un personnage diabolique , trompeur et fascinant .....
L'auteur entretient les fausses pistes, étudie avec finesse et talent les rapports humains et leurs ambiguïtés, décortique les obsessions , les errements, traque les failles béantes ....les pièges de la trajectoire amoureuse , les noeuds des relations mère - fìlle , ( les parents dans ce roman ne sont pas épargnés ) , l'envie incoercible de plaire .
La trajectoire de l'amie d'enfance piégée, devenue une proie : déstabilisée, angoissée, prise dans la souricière d'une relation perverse, à la fois répulsive et insidieuse ,une toile d'araignée où humiliations ,mensonges permanents , cruauté et narcissisme dominent.
Destructeur, rédempteur , glacant et habile , cruel et romanesque !
Pas facile à critiquer cet ouvrage !
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Voilà un roman dense, touffu, aux personnages cliniquement étudiés (les principaux comme les secondaires) et aux actions précisément décortiquées. C'est lourd, étouffant, sans respiration dans l'écriture et la disposition du texte. Mais paradoxalement, jamais je n'ai eu envie de lâcher ce roman tant la tension est prenante et addictive.

J'aime ce genre de roman épais, avec « de la mâche », où il faut prendre le temps de décortiquer personnages et actions pour accomplir avec eux le cheminement nécessaire à la connaissance des tenants et aboutissants, car dès les premières pages le lecteur est averti de la mort du mari pervers narcissique. Et même si ce rôle est important, ce n'est pas le sujet de ce roman fort, mais bien le degré de responsabilité et la route empruntée par tous les acteurs jusqu'au drame final. Une vraie étude psychanalytique des personnes, même si l'auteure s'en défend. Mais pas de doute, Isabelle Sorente est un vrai écrivain et je suis ravie d'avoir été volontairement sous l'emprise de sa plume.


C'est en 1988 que Mina, seize ans, et Lucie, douze ans, deviennent amies. Elles le resteront même si les échanges entre elles seront marqués par de longues plages d'absence mais jamais d'oubli. Une relation pleine de fascination réciproque et d'amitié sincère. Et c'est en 2014 que le mari de Lucie trouvera la mort...
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Si l'on devait matérialiser la vie, un long fil serait une image assez juste. Il serait ponctué de noeuds, plus ou moins serrés, plus ou moins rapprochés symbolisant les obstacles que l'on a rencontrés. le fil de la vie de Lucie serait jalonné de montagnes de noeuds. Une mère difficile, l'envie de plaire, et puis VDA. Ce serait le plus gros, celui à cause duquel le fil pourrait se rompre.

Le roman d'Isabelle Sorrente commence comme tous les romans. On pourrait même imaginer un début à la « Il était une fois ». Il était une fois deux enfants, séparées par quelques années, qui se lièrent d'amitié. L'une avait la beauté d'un elfe et des cheveux de lumière, l'autre l'intelligence d'un ange. Ce pourrait être un bon début. Mais comme dans toutes les histoires de ce genre, il y a un méchant. Un très grand méchant. VDA.
Parce que finalement, si les contes ont un fond de vérité, il en va de même pour cette histoire. Ces noeuds qui peuvent rompre le fil, tout le monde peut les rencontrer.

Mina et Lucie sont amies d'enfance. Lucie a tout pour être heureuse, en apparence. Les apparences sont essentielles, elles empêchent de voir ce qui est fêlé. Et la vie de Lucie est fêlée. Derrière sa chevelure éclatante se cache une faille profonde : cette envie démesurée de plaire. Plaire à sa mère qui ne la pense pas assez intelligente, plaire à ses camarades qui la regardent bizarrement.
Mina, quant à elle, a l'intelligence, mais elle a du mal à trouver sa place. Elles se rencontrent, une amitié naît. Mais le fleuve de la vie est sinueux et les sépare.

Les années passent, elles se construisent, dans la distance. Des retrouvailles et rien n'a changé. Ou plutôt tout a changé. L'éclat de Lucie s'est terni, sa chevelure s'est éclaircie. Elle est mariée désormais à un homme à qui tout réussit. Vincent-Dominique Arnaud. VDA. Il est fou amoureux d'elle. du moins, tant qu'elle reste sous son joug. VDA est un méchant de la pire espèce, c'est un manipulateur, passé maître dans l'art de la violence psychologique.

C'est une histoire effrayante que nous livre l'auteure.

Ce récit dense se construit progressivement, lentement, comme la vie. de longues pages s'égrainent sans dialogues, et quand ces derniers arrivent, ils n'apportent pas la libération désirée. Les mots ne peuvent pas libérer, ils sont oppressants, comme ce fil de la vie qui s'enroule autour du cou de Lucie et qui serre, qui serre...

On a beau se protéger derrière la cuirasse de la fiction, se dire que cela ne nous arriverait jamais, on sait très bien que l'on se ment. Parfois, nos routes croisent celle de la mauvaise personne, et en sortir indemne est impossible. La seule issue est s'en sortir tout court.

L'écriture de l'auteure m'a fascinée. Cette distance prise avec les faits grâce à Mina à travers laquelle nous vivons le récit n'a pas empêché la répulsion envers VDA d'éclater. L'exaspération vis-à-vis de la Lucie des premières pages a fait place à une compassion qui m'a étreint le coeur. Cette lente descente aux enfers, presque méthodique m'a fait serrer les poings. L'horreur n'arrive pas d'un coup, elle se prépare.

Isabelle Sorente nous livre un roman d'une force incroyable, un roman marquant, de ceux dont on se souvient encore des années durant. Ces pages poussent à la réflexion. On peut tous être des victimes, et démêler les noeuds du fil de la vie s'avère être une tâche bien plus ardue qu'il n'y paraît.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Elle interpelle, cette couverture montrant une étreinte entre deux jeunes femmes. Émergent-elles de l'eau ?
Sont-elles amies ? amantes ? soeurs ?
Le nom de l'auteur, Sorente, m'a évoqué le pseudo italien Elena Ferrante. Il ne m'en a pas fallu davantage pour imaginer une histoire proche de celle des deux Napolitaines dans 'L'amie prodigieuse' et être tentée par cette lecture.

Lucie a 12 ans et Mina 16, lorsqu'elles commencent à se côtoyer. Elles sont voisines, la seconde donne des cours particuliers à la première, la 'petite' est un peu à la traîne dans certaines matières, et surtout inhibée par les exigences et les piques maternelles.

Très vite, apparaissent des relations compliquées : chacune avec sa mère, mais aussi avec les hommes qu'elles rencontreront plus tard.
Leur amitié connaît de longues pauses, mais c'est un phare dans les tempêtes ; Lucie et Mina se consolent ensemble de leurs mères impitoyables, et de leurs compagnons difficiles à vivre.

Je ne connaissais pas Isabelle Sorente (pourtant chroniqueuse sur France Inter), elle m'a époustouflée. Je trouve ce texte aussi brillant qu'exigeant, cette plume mérite un effort continu du lecteur - presque sans pause, la ponctuation se faisant rare et les dialogues n'étant pas marqués.
J'ai apprécié les propos sur le couple et les relations de pouvoir entre partenaires, les réflexions sur la filiation, les relations mère-fille, l'amitié, les exigences professionnelles, et en filigrane, sur la 'manif pour tous'...
Cela dit, cette vision du couple est tellement sombre et dérangeante, que je ne conseillerais pas cet ouvrage à des adolescents ou de jeunes adultes.

Petit flottement à la fin, je ne suis pas certaine d'avoir compris le dernier message de celle qui s'épanche à son amie.

• Merci à Diablotin pour cette idée de lecture ! 😊
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La faille d'Isabelle Sorente est un roman aux aspects psychologiques et sociologiques très marqués.
L'histoire commence par l'amitié entre Lucie, très jolie lycéenne issue d'un milieu aisé et Mina (la narratrice) qui va être fascinée par sa beauté et son milieu de vie.
Lucie va déménager, elles se retrouveront 20 ans pus tard. Si Lucie est toujours aussi jolie, elle ne cesse de douter, toujours dans la crainte de ne pas être aimée, Mina quant à elle, sait et ose s'affirmer. Toutefois, Lucie séduira l'ami de Mina puis disparaitra pendant 5 ans. Cette fois, lorsqu'elles se reverront, Lucie sera amaigrie, ses cheveux tombent, elle est sous l'emprise de son mari.
Tout va alors tourner autour de la domination psychologique de VD (le mari) sur Lucie.
Les personnages sont attachants ( exception faite de VD) mais l'atmosphère du livre est oppressante et contrairement à ce que j'ai pu lire dans certaines critiques, je ne le trouve pas facile d'accès. C'est un très bon livre incontestablement mais qui n'a pas pour fonction de distraire.
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Un mot pour résumer La faille, le terrible roman d'Isabelle Sorente ? L'emprise. Pas nouveau dans la littérature ? Certes, Delphine de Vigan et Eric Reinhardt ont tourné autour dans leurs derniers livres, en se mettant en scène eux-mêmes, histoire de brouiller les perspectives. Isabelle Sorente va plus loin, plus profond, jusque sous la peau et nous présente l'addiction. Elle est diablement salée. Mais pas simple parce qu'au petit jeu des apparences et des faux-semblants, l'auteure est passée maître. Assuétude, dépendance si l'on se place d'un côté (la femme), perversité, malignité si l'on se met de l'autre (l'homme). Il est donc question d'une relation douloureuse entre une proie et son bourreau domestique. Que la romancière décortique et dévoile au fur et à mesure. Une emprise totale et fatale ? Voire. Tout le récit est narré par Mina, l'amie de Lucie, cette jeune fille magnifique devenue méduse au contact de l'homme qu'elle aime. Une amie qui elle-même ne voit rien d'autre que les conséquences de ce rapport telles que lui racontent la victime elle-même ou ses proches. Témoignages (in)directs puisque Mina ne rencontrera VDA, le bourreau, qu'une seule fois. Mise en abyme d'un abîme de passion et vampirisation de cette histoire par Mina puisque celle-ci est romancière et s'en nourrit pour ses écrits. Une autre forme d'emprise, si l'on veut. On peut d'ailleurs en trouver d'autres exemples dans le livre comme le monde du travail qui produit des drogués et des candidats pour le burn out. Tout est pervers et s'insinue dans les failles de chacun dans le roman d'Isabelle Sorente. Qui serait donc essentiellement psychologique ? Pas seulement si l'on lit les interviews de l'écrivain(e) : "Dans la mesure où l'emprise est une figure du mal contemporain, c'est aussi une épreuve initiatique et spirituelle, dont la vérité et la violence me semblent moins proches de l'analyse psychologique que de la trame romanesque." D'accord, mais cela ne l'empêche pas de fouiller au scalpel ce rapport de domination et de s'interroger sur le caractère soi disant masochiste des femmes ("Personne n'est une victime née") et les possibles circonstances atténuantes de leurs oppresseurs au passé marqué par un traumatisme ("La souffrance vécue par le prédateur psychique excuse t-elle ses actes ? Non !"). On l'aura compris, La faille est un roman d'une tessiture complexe et surtout nullement formatée. Où l'on en vient à la dernière forme d'emprise, celle qu'Isabelle Sorente, la romancière, exerce sur son lecteur. C'est du grand art, dans une construction on ne peut plus machiavélique qui s'affranchit du temps réel, s'autorise des flashbacks et des résurgences d'un passé lointain pour mieux revenir à un présent troublé et insaisissable pourtant étalonné très précisément par des indications de dates qui reviennent régulièrement. La romancière crée par la seule force de ses mots et de son style un sentiment d'étouffement et de saccage de l'âme de ses protagonistes. C'est d'une violence sourde et acérée, un étau qui ne se desserre que dans les ultimes pages alors que le dénouement est pourtant annoncé, en partie, dès les premières lignes. Cette manipulation, oui, cette emprise électrique de l'écrivaine (c'est ainsi que la narratrice aime être qualifiée car cela sonne "faux") est paradoxalement, alors que l'on a souffert tout du long, exaltant. de là à dire que plus le lecteur est masochiste plus il aimera à plonger dans la faille, il n'y a qu'un pas. En fin de compte, le livre tient du registre de l'horreur et qui n'aime pas se faire peur, la nuit tombée de préférence, en se soumettant corps et âme à ce bouquin monstrueusement brillant ?
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Quand je referme un livre et que je dis : ouf enfin fini ! Vous aurez compris que ce n'est pas bon signe. Et pourtant, il m'avait interpellé depuis sa sortie, lecture toujours repoussée pour X raisons, le moment est venu de l'ouvrir en ce début d'année.
Le début m'avait emballée, intéressant la vie de ces deux jeunes filles amies comme des soeurs, puis tout s'est gâté quand VDA a fait son apparition dans le roman. La peste noire en personne, je n'ai pas supporté ce sale type, même si je sais que c'est le rôle d'un personnage. Il a gâché mon plaisir de lire. Au-delà de ce personnage répugnant, je déplore des longueurs, des redondances dans le récit, du coup j'avais plus l'impression de reculer que d'avancer.
Par contre, je tire mon chapeau, pour tout le travail et le talent qu'il a fallu pour construire cette histoire, ces personnages si particuliers.
Je pense qu'il aurait quand même mérité d'être épuré de beaucoup de passages inutiles ou superficiels pour l'histoire, notamment ceux qui avaient déjà été dits plus en amont.
Contente quand même d'avoir été au bout non sans mal, je l'avoue.
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La faille est un roman langoureux, sensuel, violent, beau également qui retrace la vie de la narratrice dans laquelle elle va nous conter l'histoire d'une galerie de personnages importants de sa vie tels des satellites gravitant autour d'elle avec ses amitiés, ses espoirs et ses déceptions, avec autant de sentiments ambigüs vacillants entre amour et dégoût.

Du côté des personnages j'ai beaucoup aimé Mina (la narratrice) que ce soit au niveau de son caractère ou de ses pensées.
Pour les autres personnages j'ai eu plus de mal à les supporter (c'est voulu par l'auteure très certainement), que ce soit Lucie, VDA ou encore Eugenio (sans parler des mères de Mina et Lucie qui m'ont exaspérées), tous à leurs manières sont torturés intérieurement.

Concernant l'écriture de Isabelle Sorente, c'est beau, les mots sont bien choisis, les phrases bien tournées et c'est un des points forts du roman car cette beauté littéraire compense certains aspects plus difficiles à digérer telles que des phrases très longues (à la manière du roman Réparer Les vivants de Maëlys de Kerangal pour ceux qui connaissent). Malheureusement il n'y a pas que les phrases qui sont longues mais le roman en lui même est dans cette lenteur vaporeuse à laquelle on adhère tout de suite ou pas du tout, pour ma part j'ai eu du mal à partir de la deuxième partie de l'histoire, c'était long.

Pour conclure je dirais que La faille est une belle lecture, assez atypique dans son histoire. J'ai personnellement adoré la partie narrant la jeunesse de Mina et Lucie, une partie superbe, mais j'ai moins adhéré au reste du récit que j'ai trouvé de plus en plus long à mesure de mon avancée dans les pages.

Voir la chronique sur mon blog :

Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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