AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,64

sur 4730 notes
Une de mes résolutions (non écrite) de cette année est de lire davantage de classiques ! 

C'est Maus qui inaugure la série, ce roman graphique qui a reçu le prix Pulitzer en 1992 pour cette écriture de la vie en Pologne à la fin des années 30 puis dans les camps de concentration 

Ce roman entremêle le récit de Vladek Spiegelman, père de l'auteur, de ses années de jeunesse et de sa survie à l'horreur nazie, et les jérémiades de cet homme devenu vieux qui craint pour son argent, qui est devenu difficile à vivre.

L'auteur a représenté les juifs en souris, terrorisées par les chats-nazis et l'attitude ambivalente des cochons-polonais qui tantôt les aident, tantôt les dénoncent ...

Une écriture et un dessin qui prennent aux tripes.

Un excellent roman-graphique    
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          100
Art Spiegelman signe ici une oeuvre majeure reconnue comme telle depuis longtemps, mais je ne sais pour quelle raison, elle ne s'était pas glissée dans mes lectures. C'est le hasard des rencontres d'amateurs de bd par personnes interposées qui m'aura remis entre les mains un exemplaire de Maus. Ce récit personnel de la relation de l'auteur avec son père et de l'expérience de celui-ci dans la Pologne sous contrôle nazi qui aura pris des années à mettre en forme n'a été que quelques jours sur ma table de lecture tant j'y revenais intensivement, mais son impact laissera une trace sans équivoque dans la trame de mes contacts avec la bd. Cela me réconcilie également avec la bd américaine que je méconnais malheureusement.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
Commenter  J’apprécie          100
BD assez unique en son genre ! Génial. Spiegelman raconte avec humour le destin de ses parents juifs dans cette période obscure de la Pologne, de l'Allemagne et de l'Europe en général.
Très agréable à lire, un dessin simple et efficace. La lecture se fait en plusieurs couches: le dessin, les personnages, la mise en page, la Shoah bien sûr mais aussi la suite qui est un sujet très peu traité, le tout enrobé d'une étude de caractères qui fait d'Art Spiegelman un véritable écrivain. Superbement écris et dessiné... Un récit qui semble très objectif et crédible sur l'horreur des camps de concentrations. Pour tous ceux qui sont touchés de près ou de loin, pour tous ceux qui veulent en savoir plus, pour ceux qui sont sensibles aux ouvrages bien écrits qui décrivent sans sensiblerie avec économie de mots et de coups de crayon... Profondément touchant! Particulièrement recommandé à ceux qui considèrent la BD comme un art mineur. Quand on arrive à susciter autant d'émotions et à parler de l'humain dans toute sa fragilité avec aussi peu de traits de dessins, il semble qu'on puisse parler de chef d'oeuvre... Cette bande dessinée est référencé pour beaucoup comme faisant partie des meilleures, je pense que ce n'est pas une place volée !
Commenter  J’apprécie          100
Je relis cette BD justement célèbre avec à l'esprit deux questions, ce qu'elle apporte à la connaissance de la Shoah, et ce que les images apportent au texte.

Spiegelman a commencé Maus en 1973, quand le mal qui a tué des millions de victimes et impliqué d'innombrables complices, ceux qui ont conçu, organisé, exécuté, nié ou toléré la Shoah, alors que ce mal était connu, jugé et commenté par les historiens et les philosophes. L'auteur/Artie, né en 1948, n'est pas un témoin ; il raconte sa difficile relation avec son père pour recueillir son témoignage. Son père et sa mère, Vladek et Anja, ont survécu aux camps. Leur premier fils Richieu, l'ainé d'Artie, a disparu après avoir été confié à des amis sûrs au début des persécutions. Renversant la chronologie, Artie décrit dans une première partie (Mon père saigne l'histoire) Vladek vieillissant, remarié, amer, et raconte dans une seconde partie (Et c'est là que mes ennuis ont commencé) sa survie au camp et lors de son évacuation. Il décrit Vladek comme égoïste, tyrannique et hypocondriaque : Sur certains points il est exactement comme les caricatures racistes du vieux juif avare (p 133). Artie en veut à son père de se sentir coupable, parce que son père a entretenu chez lui l'idée du mal, et parce que son frère a disparu. Dès les premières pages, Vladek inocule l'idée du mal dans la vie d'Artie enfant : Des amis ? Tes amis ? Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce, sans rien à manger… ALORS tu verras ce que c'est, les amis ! (p 6). Dans ses dernières paroles, à la dernière case du livre, Vladek appelle Artie Richieu, du nom de son frère mort. La culpabilité d'Artie s'exacerbe à la mort de sa mère. Il déclare : Quand j'étais petit, il m'arrivait de me demander lequel de mes parents j'aurais laissé les nazis emmener aux fours crématoires si je ne pouvais en sauver qu'un seul. D'habitude, je sauvais ma mère, tu crois que c'est normal ? Sa femme répond charitablement : Personne n'est normal (p 174). Artie voit dans le succès de son livre un bénéfice coupable, acquis aux dépens des confidences de Vladek : on verra plus loin l'image des voyeurs intéressés.

Après Artie, Vladek. Son histoire commence par ses fiançailles et son mariage avec Anja, rapporte ses succès d'homme libre, et se poursuit de fuite en fuite jusqu'à sa capture au terme d'une série de trahisons. Vladek et Anja sont arrêtés ensemble en 1944 et enfermés 10 mois dans l'immense camp d'Auschwitz-Birkenau. Ils parviennent pourtant à se voir et Vladek arrive à secourir Anja. Ils en réchappent séparément et se retrouvent après de longues recherches. Artie note la réticence de son père à rappeler ses souvenirs ; ses esquives quand il lui demande comment il a survécu (Vladek explique tantôt avec candeur, tantôt avec colère, qu'il est fort, qu'il peut tout faire, et qu'il parle les langues des vainqueurs, l'allemand et l'anglais) ; et particulièrement ses manoeuvres d'évitement quand il l'interroge sur Anja, laquelle s'est suicidée en 1968, laissant un journal que Vladek a détruit. L'histoire de Vladek se dévoile progressivement, jamais complètement ; c'est l'histoire d'un homme et de son cercle ; dans sa pénombre, elle va au-delà de l'individu et de l'anecdote. Il est fréquent que les survivants d'un désastre se croient coupables d'être en vie, et parfois qu'ils pensent au suicide, et cette charge menace aussi leurs enfants. C'est vrai des survivants des catastrophes naturelles, c'est vrai aussi des membres indemnes d'une grave maladie familiale. Dans le cas de la Shoah, ces drames concentriques, tardivement vécus par des innocents, sont les séquelles ou les métastases du mal. La persistance du mal est le message de Maus.

Les images rapportent d'autres messages, complémentaire de ceux du texte. Dans la symbolique des lieux (p 127, dans un labyrinthe en croix gammée : Anja et moi, on n'avait pas où aller), surtout dans la symbolique des personnages. Les allemands sont des chats et les juifs des souris, comme les prédateurs et leurs proies, et les polonais sont des porcs. Il y a là plusieurs niveaux de complexité. Au début du récit, Vladek est un juif polonais qui fait son service militaire, et son visage de souris le distingue des polonais non juifs au visage porcin. Vladek porte un masque de porc quand il tente d'échapper à la déportation. Artie se représente avec une tête d'homme et un masque de souris, harcelé par les mouches, quand il réalise le bénéfice qu'il tire de sa narration ; les tentateurs, les voyeurs intéressés qui lui suggèrent une interprétation cinématographique, ont des faces humaines et des masques de chien. le graphisme est simple ; au sein de chaque type, les individus se ressemblent tous, en particulier les souris qui n'ont pas de bouche (parce que muettes ou sans défense ?) sinon en mourant, et dont l'expression ne varie que par le dessin des sourcils. Artie introduit un changement radical et transitoire dans son dessin quand il rappelle la mort de sa mère : ce sont quatre pages d'un dessin agressif, au décor expressionniste et à la vulgarité assumée à la Crumb. Cette rupture dans le dessin est aussi une rupture dans le récit : Artie reprochait à son père de lui cacher l'histoire de sa mère dans le camp ; dans cette parenthèse, il se reproche amèrement de s'être éloigné d'elle avant son suicide. Les images complètent aussi l'information sur les camps. Avant Auschwitz, la police juive a le visage de ses victimes (p 89). A Auschwitz, Vladek ne rencontre qu'un juste, un prêtre polonais au visage porcin, qui tire des présages hébraïques favorables de son matricule et qui l'aide à survivre (p 188). L'auteur confie à l'image la description ou les métaphores de l'anonymat, des tâches impossibles, de la faim, du froid, des sévices, des nuits debout, de la vermine, des loques qui entravent la course et le travail imposés et amènent à de nouvelles punitions : voir l'image humble et frontale qui illustre le texte  p 189 : Mon Dieu, je vous en PRIE... Aidez-moi à trouver une ficelle et un soulier à ma taille ! Mais ici, Dieu, il venait pas, tout seuls, on était tous.
Commenter  J’apprécie          100
Tout amateur de BD a entendu parlé de Art Spigelman car il a reçu le Grand prix du festival d'Angoulème en 2011, il a présidé ce même festival en 2012. Mais Art Spiegelman est surtout le seul auteur de BD à avoir reçu le prix Pulitzer ! C'était en 1992 et c'était pour Maus ! Personnellement j'en avais beaucoup entendu parlé, sans jamais m'y pencher. Je l'ai finalement lu pendant une soirée de baby-sitting, la famille étant en possession de l'intégrale.

Maus c'est l'histoire de Vladek – le père d'Art Spiegelman – rescapé d'Auschwitz, raconté par un fils en quête de découvertes et de vérités sur la période la plus sombre de notre histoire contemporaine. Maus ne met pas en scène des hommes mais des souris – les juifs – , des chats – les allemands – et d'autres animaux. L'histoire relate l'histoire de la famille d'Art Spiegelman de 1936 à 1950, de la montée du nazisme à la fuite hors d'Europe en passant par la peur, la fraude, la déportation et les retrouvailles entre survivants.

Ce récit mêle l'Histoire passée et l'histoire présente, celle du temps de l'écriture et du récit (dans les années 1980). On y trouve deux combats pour survivre de la part du père. Celui qu'il a mené dans les années 40 contre les allemands et celui qu'il mène contre la maladie alors qu'il raconte son histoire à son fils.



Le noir et blanc n'est pas ma tasse de thé mais je suis au-dessus de mes a priori pour cet ouvrage car le dessin n'est pas le plus important. Il n'est là que pour illustrer le récit et ne parle pas de lui même. Notamment parce que les personnages étant des animaux il n'est pas facile de les identifier sans le texte.

Un petit bémol pour moi, c'est la manière de raconter du père, et ses tournures de phrases à l'envers du type « Passer la frontière, une fortune ça coûtait« . Mise à part cela, c'est une BD que je recommande car elle raconte l'Histoire sans fioriture, sans mensonge, comme le fait Primo Levi dans Si cet un homme.

Si vous avez déjà lu Maus, vous pouvez découvrir Meta MausArt Spiegelman relate comment il a écrit Maus, et répond à toutes les questions que l'on se pose sur cet ouvrage.
Lien : http://actualitte.com/blog/q..
Commenter  J’apprécie          100
La BD a longtemps fait partie du ghetto de la sous-culture... Avec cet ouvrage et sa revue "Raw", Art Spiegelman l'a fait sortir de cette situation. Et de quelle manière ! "Maus" est un livre majeur dans l'histoire du neuvième art. Un récit au millimètre d'une tragédie glaçante. Cet âpre témoignage révèle une période de l'histoire d'une intensité insoupçonnée. Et son auteur n'échoue en rien à explorer, à expliquer, à relater. Empreint d'une vraie justesse et d'un vrai courage, "Maus" se penche sur un passé douloureux et lointain qui fleurte avec la barbarie, la mort, la survie. Un ouvrage qui est une réflexion anxieuse, tourmentée sur la Shoa et ses replis secrets.
Commenter  J’apprécie          100
Il n'est jamais évident de se plonger dans des livres traitant de l'Holocauste.
La force du livre tient du fait que c'est un témoignage: tout d'abord de l'époque de la Shoah mais aussi de la vie après: la vie marquée à jamais de Vladek le père de l'auteur, les relations avec son fils et sa famille.
Je venais de lire Ame brisée d'Akira Mizubayashi où une très juste citation pourrait illustrer ce que l'on ressent en lisant Maus:
" C'était un mort-vivant ou un vivant-mort ...Quelqu'un qui était mort une fois et qui continuait à vivre...ou quelqu'un qui était vivant mais qui vivait comme un mort...Comme les rescapés d'Auschwitz...".
L'auteur a pris le parti de représenter les personnages par des animaux: les Nazis en chat et les Juifs en souris....toute une symbolique.
Les dessins sont en noir et blanc pour représenter une période sombre de l'histoire: un style très particulier dont les dessins nécessitent un petit temps d'adaptation au début du livre pour arriver à remarquer tous les détails de l'histoire.
Je suis ressortie marquée de ce livre, tout comme je l'avais été en lisant Si c'est un homme de Primo Levi, autre témoignage qui me parait tout aussi important de lire.

Commenter  J’apprécie          90
Voilà l'histoire d'une souris, non c'est pas Mickey. C'est l'Histoire avec une souris, c'est Maus. C'est pour moi, une oeuvre majeure de la bande dessiné, un témoignage fort sur la shoah qui permet de ne pas oublier et faire (toujours) ce devoir de mémoire. de toucher des publics différents, d'aborder ce volet de l'Histoire par autre média ( autre que les films, les romans, les documentaires). C'est un livre d'utilité publique.
Commenter  J’apprécie          90
Hmmm, je trouve que c'est une très bonne BD qui parle de l'holocauste et d'une personne qui a réellement existé et enduré une terrible partie de notre Histoire.

L'utilisation des animaux, le coup de crayon accentué, sombre et dense en font une oeuvre particulière et facilement identifiable.

Je pense l'avoir découvert un peu trop tard et du coup j'en attendais certainement un peu trop. Je trouve que l'histoire n'a pas un bon rythme.
Au début, cela prend peut-être trop de temps sur la famille et les amours. Après, cela s'enchaîne, à mon goût, beaucoup trop vite. On voit bien que Vladek est débrouillard, sait communiquer, bien s'entourer et anticiper. Mais, je n'arrive pas à me dire comment a-t-il réellement fait ?

Peut-être est-ce aussi l'objectif de l'auteur ? Il est impossible de se mettre à la place des victimes de la Shoah. En tant que lecteurs, nous ne pouvons qu'effleurer l'horreur qu'ils ont subie.
Commenter  J’apprécie          91
Véritable monument de la bande dessinée, "Maus" fait partie de ces livres remarquables tant leur graphisme novateur que par le message qu'ils délivrent. Il s'agit non seulement d'une bande dessinée autobiographique, d'un témoignage sur la seconde Guerre Mondiale, mais également d'un émouvant récit sur la relation père/fils. Même si cette BD est loin de ressembler à celles que je lis habituellement, je suis ravie de l'avoir lue car elle unique en son genre.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (11794) Voir plus



Quiz Voir plus

Maus

De quelle nationalité est Vladek Spiegelman ?

Polonais
Français
Allemand

10 questions
118 lecteurs ont répondu
Thème : Maus : Intégrale de Art SpiegelmanCréer un quiz sur ce livre

{* *}