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4,64

sur 4693 notes
Au vu des nombreuses critiques dythirambiques et des prix remportés par Maus de Art Spiegelman, je suis visiblement complètement passée à côté de cette bande dessinée, retranscription du témoignage d'un rescapé de la Shoah, le père de l'auteur.

D'une part, je n'ai pas adhéré à la forme de cette oeuvre. Je ne comprends pas l'intérêt de représenter les personnages par des animaux. C'est caricatural et réducteur (gentilles souris juives et méchants chats nazis). de plus, les personnages se ressemblant tous, j'ai eu des difficultés à les différencier les uns des autres, à comprendre qui parlait, d'autant plus que la bande dessinée est en noir et blanc.

D'autre part, les personnages principaux sont très antipathiques. le père est odieux. Art le montre comme un homme raciste, radin, intéressé. C'est peut-être vrai. Mais, cela donne des allures de règlement de comptes au récit. Art, quant à lui, se montre égocentrique et manque cruellement d'ampathie. Il ne comprend pas quand son père se trompe dans l'ordre des évènements, qu'il oublie un détail ou qu'il fait des disgressions. Il ne comprend pas non plus que son père ait brûlé les carnets écrits par sa mère dans les camps, alors que c'était visiblement une nécessité pour lui d'oublier. Enfin, au début du second tome, il parle du succès immense du premier tome, en toute modestie.... En résumé, Art Spiegelman m'a donné l'impression de ne pas savoir écouter et d'être seulement obnubilé par l'écriture de son livre. Tout ceci dilue l'objet du livre et dessert le message.

Pour finir, Art Spiegelman se met régulièrement en scène en train d'écrire. Je ne vois pas l'intérêt, c'est seulement du remplissage.

Il y avait pourtant quelques amorces de réflexions qu'il aurait été intéressant de développer : la vie avec un frère-fantôme idéalisé, l'envie d'oublier pour certains survivants, entre autres.

Même si je n'ai pas du tout adhéré à cette bande dessinée, je ne peux que souligner la volonté louable de Art Spiegelman d'écrire sur la Shoah. Et, c'est tant mieux si ce livre a pu trouver son lectorat.
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Une critique qui sera difficile, compliquée… Peut-on réellement écrire sur un livre comme celui-ci alors que tout ce qui nous vient est juste une immense tristesse teintée d'incrédulité et de profond respect pour tous ces êtres qui ont souffert ?

Essayons tout de même : dessin simple, noir et blanc, très épuré mais ces souris rendent très bien les émotions. C'est beau, c'est à pleurer ! J'ai également aimé les différents animaux pour représenter les différentes nationalités.

C'est un livre sur la Shoah, les horreurs qui ont eu lieu, le mot est faible. Presque à chaque page tournée, à chaque événement, il me fallait un moment pour me rendre compte, réaliser que cette folie a existé. En même temps, peut-on vraiment en prendre toute la mesure ? Je ne le crois pas. La Shoah donc, oui, mais pas que. C'est un livre sur les persécutions avant la déportation, un aspect que j'avais peu lu. C'est un livre sur ce que l'on devient lorsqu'on revient, ce que les survivants ne font jamais vraiment (revenir…). Enfin c'est un livre sur la mémoire, le traumatisme qui se transmet aux générations futures, l'écriture du témoignage. Assurément c'est un livre qu'il faut avoir lu !

~ challenge XXème siècle
~ pioché dans ma pal par Herchalex
Lien : https://lecturesdeflo.fr/202..
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J'ai adoré ce livre !
Il était bouleversant, touchant.
La métaphore des chats et des souris est compréhensible et fonctionne super bien dans ce contexte.
J'ai un peu du mal à avoir un avis objectif vis à vis de cette bande dessinée étant donné qu'elle m'a transmise beaucoup d'émotions, telle que la tristesse, l'étonnement (par rapport ux fils) et j'en passe...
Très bon livre pour savoir et apprendre ce qu'il s'est passé au temps de la Seconde Guerre mondiale.
Il vaudrait mieux ne pas passer à côté ;)
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[Décembre 2020]
J'ai lu avec beaucoup d'émotion ce magnifique "roman graphique". Je l'ai découvert il y'a peu de temps même si je connaissais le titre vaguement, de réputation. Il s'agit tout simplement de l'histoire du père de Art Spiegelman, Vladek, un Juif polonais qui a connu la guerre, le ghetto (Lodz je pense, ou un autre) et Auschwitz ! La maman de Art est aussi unr survivante d'Auschwitz et ils étaient mariés avant la déportation.
Tout d'abord, j'ai beaucoup apprécié la densité de cette BD, 300 pages, ça demande quelques bonnes heures pour le terminer, et c'est très appréciable pour un roman graphique, qui représente un coûteux investissement, que de pouvoir "tenir" sur plusieurs après-midis et soirées.
La BD raconte l'histoire de Vladek et Anja (surtout le point de Vladek vu que c'est le papa qui raconte l'histoire à son fils) ainsi que la relation entre le fils et son père, qui est malheureusement difficile. le fils reproche à son père de trop le couver et d'être radin, il est aussi impatient avec lui lorsqu'il se montre radin, qu'il parle de ses disputes avec sa deuxième femme ou qu'il se perd un peu dans son récit. J'ai trouvé qu'Art semblait impatient avec son père et un peu trop dur. Son père avait envie d'être écouté et était évidemment affecté par ce qu'il racontait, il voulait aussi recevoir plus de visites. Aja s'est suicidée quelques années auparavant (mais elle avait eu une phase dépressive avant que le génocide ne commence), tout cela est très touchant car on voit les séquelles psychologiques chez beaucoup de survivants, pourtant les survivants de la Shoah ont pu après plusieurs années d emutisme s'exprimer et voir un intérêt pour leur histoire. Alors quid de ceux dont les traumatisme n'ont jamais été écoutés voire même reconnus ?

L'histoire en elle-même est - malheureusement- pleine de "rebondissements"qu' il serait difficile et inutile de vouloir résumer. le récit est très riche et très intense, et évidemment tragique, même si Vladek et Anja survivent. Vladek est passé par un camp de prisonniers de guerre, puis est revenu auprès de son foyer et de sa belle-famille, ensuite ce fut le ghetto, la fuite du ghetto et les cachettes, puis Auschwitz (l'intuition d'Anja était malheureusement bonne), puis le retour en tant que réfugié ... Presque tous les aspects de la Shoah sont couverts, on voit aussi la montée grandissante de la menace. Il y'a beaucoup de choses très touchantes comme la belle-famille de Vladek et divers personnages rencontrés ...

Les Juifs sont tous dessinés en souris, les Allemands en chats, les Polonais en cochons et les Américains en chiens. Toute la BD est en noir et blanc. Au début, c'est déstabilisant mais on s'y fait très bien et ça rend très bien l'ambiance.

Mais en fait, tout cela relève du détail, car cette BD st avant tout une BD permettant de retracer la Shoah. Rien qu'en cela, la BD est excellente car le "scénario" est magnifique, triste, tragique, mais très instructif, enrichissant et accrocheur. Les dessin sont réussi et les personnages expressifs, même si beaucoup ont las même tête, je trouve même qu'au final, le fait de voir tous ces personnages avec des têtes de souris permet de mieux exprimer leur détresse, leurs émotions et leur ... humanité.

L'autre aspect de Maus, c'est Vladek et sa relation avec son fills : Vladek est bougeon, embêtant, mais touchant, c'est un vieux monsieur qui veut s'exprimer et avoir plus de visites de la part de son fils. Quand il est mort, son fils dit au psy qu'il a l'impression que leurs disputes n'étaient pas si importantes. Vladek, c'est aussi un mensch, un rajel, qui a touours pris soin de sa femme en toutes circonstances, qui s'est débrouillé pour veiller sur elle même à Auschwitz, et qui a été généreux avec ses compagnons et ses camarades, qui a fait preuve de beaucoup d'ingéniosité, le fait d'économiser, d'avoir l'esprit "entreprenant", commerçant, d'être intègre également.
Mais tout cela n'explique pas sa survie (et celle de sa femme), car comme on le voit dans ce récit comme dans celui de beaucoup de survivants, jusqu'au bout du bout de la tragédie, la vie reste suspendue à moins qu'un fil, par exemple ici on voit que même avec les américains dans les parages, en dehors des camps, les Juifs ayant survécu à la marche pouvaient encore se faire tuer par les SS, et on voit même qu'un survivant qui est retourné chez lui en Pologne dans son ancienne maison (volée par des Polonais) a été pendu par les voisins (tout ça pour ça malheureusement).

Je vous encourage vivement à lire cette BD pleine d'émotions, instructive, passionnante et enrichissante humainement. BD qui en plus ne parle pas que de la Shoah mais qui à travers le récit de Vladek parle aussi de la relation d'un père avec son fils et de dépression, deuil, voeillesse ...

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Une fresque sous forme de bande dessinée d'une partie de la seconde guerre mondiale avec la déportation des juifs polonais vers les camps de concentration. Elle est traitée sous la forme d'entretiens entre le fils et le père, celui-ci répondant aux questions posées par son fils sur son vécu douloureux de cette période qui lui enleva tant de membres de sa famille dont son premier fils.

Le fait que les personnages soient présentés sous forme de souris pour les juifs, de chats pour les nazis, de cochons pour les kapos a quand même gêné ma lecture. Un peu d'humour quand même avec un français sous les traits d'une grenouille. L'auteur parvient à donner quelque expression au visage des souris, mais, pour ma part, je préfère un dessin plus réaliste.

Ensuite, je trouve le fils bien peu indulgent avec le père. Il est vrai que la déportation ne lui a pas enlevé ses défauts, avarice, égoïsme, mais était-ce nécessaire d'insister autant jusqu'à illustrer le racisme du père à l'égard des noirs américains? Elle ne lui a certes pas ôté de tels défauts, mais il me semble que vouloir montrer les douleurs de la Shoah ne nécessitait pas d'insister autant sur les failles de la personnalité du père. Ceux qui sont revenus des camps doivent être traités en héros car ils ont, par la volonté et l'espérance, réussi à survivre là où la mort et la persécution étaient le quotidien.

D'ailleurs, le fils se désintéresse beaucoup du vécu du père devenu vieux, pleurnichard, hypocondriaque -- il meurt quand même de la maladie de son coeur -- l'écoute à peine quand il évoque le présent et le peu d'avenir qu'il lui reste, en le ramenant quelquefois durement sur la réalité de la déportation.

Il lui reproche d'avoir brûlé les carnets de sa mère, déportée également, mais peut-il comprendre la volonté du père de tirer un trait définitif sur toutes ces douleurs, encore qu'il vive dans le souvenir de sa femme, peut-il comprendre l'indicible? Il ne le démontre pas dans son attitude.

L'impression finale qu'il me laisse est celle d'avoir questionné le père pour son business davantage que par intérêt et compassion pour tout ce que celui-ci a enduré.
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Comme je l'ai déjà mentionné dans plusieurs avis, j'affectionne particulièrement les lectures sur cette période historique. J'attendais donc beaucoup de cette B.D.

J'ai aimé dans l'ensemble cette oeuvre: La personnalisation avec des animaux des différents personnages en fonction de leurs appartenances, l'alternance des souvenirs et du moment présent,le lien père-fils, les dessins en noir et blanc qui appuient le caractère grave et inhumain des faits relatés et du témoignage.

Néanmoins, je n'ai pas été autant émue que je l'imaginais, notamment que pour mes lectures précédentes sur l'holocauste, peut-être la forme... Je suis sans doute moins sensible aux formats B.D...
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Très chouette, malgré le sujet abordé. Touchant et, j'ai aussi trouvé la scène ou Vladek dit qu'il a bruler les carnets de sa femme (Marie-Claude ou Josianne je ne sait plus). Je le recommande à ceux ou celles qui aiment le surnaturel, la fiction ou bien encore les romans d'amours. le style noir et blanc ( soit dit en passant "blanc sans le "n" ça fait black, comme quoi sans haine on est tous les mêmes." ) est très bien car cela apporte de la légèreté à cette nouvelle très appréciable. Sur ce bonne lecture mes sucres d'orges
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Mausa est une bande dessinée de l'Américain Art Spiegelman publiée de 1980 à 1991 aux États-Unis. L'oeuvre se fonde sur les entretiens entre l'auteur et son père, rescapé des camps de la mort : c'est le récit de la transmission de la Shoah, en particulier les persécutions et l'extermination des Juifs en Pologne dans les années 1930 et 19401.
La trame narrative se développe à deux époques : d'une part le présent d'Art Spiegelman quand débute le reportage, en 1978 à New York et d'autre part le récit de son père, Vladek, qui commence à Częstochowa dans le milieu des années 1930 et se termine à la Libération par les Américains en 1945. le livre présente donc deux narrations entremêlées : Vladek racontant sa déportation et Art Spiegelman racontant ses relations difficiles avec son père.
L'oeuvre comporte 292 planches et quelque 1 500 cases en noir et blanc. Art Spiegelman recourt aux techniques post-modernes et transpose les deux récits dans un univers animalier, où les Polonais prennent l'apparence de cochons, les nazis sont représentés en chats et les Juifs en souris (Maus en allemand). Pour les critiques, Maus correspond à plusieurs catégories : biographie, autobiographie, mémoires, témoignage historique, récit de fiction, ou une association de plusieurs genres.
Après une première esquisse de trois planches dans Funny Aminals (sic) en 1972, la version développée de Maus paraît sous forme de série entre 1980 et 1991 dans RAW, revue avant-gardiste de comics et d'illustration dirigée par Art Spiegelman et sa femme Françoise Mouly. Par la suite, les chapitres rassemblés ont été publiés en deux tomes en 1986 et 1991 ; en anglais chez l'éditeur Pantheon Books puis en français par Flammarion.
L'oeuvre a été saluée par la critique aux États-Unis et à l'étranger. Elle a reçu plusieurs récompenses culturelles, dont un prix Pulitzer spécial en 1992, évènement sans précédent pour une bande dessinée. Des dessins originaux sont exposés dans divers musées du monde et le livre a été traduit en trente langues. Maus est aussi l'un des premiers romans graphiques qui retiennent l'attention des universitaires anglophones.
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Je n'avais jamais voulu lire cette BD tant à cause du sujet que du dessin. Et une amie me l'a prêtée et m'a fortement incitée à lire... et elle a eu raison par ce que ce roman graphique est d'une puissance impressionnante tant par la force de l'évocation de la réalité des camps, que de celle de la mémoire, de l'héritage, de la filiation et du lien père fils mais aussi parent vieillissant/ enfant adulte. Et le personnage du père est complexe... à lire vraiment
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Maus est une autobiographie et nous raconte la vie de son père Vladek Spiegelman, juif polonais rescapé des camps de la mort durant la seconde guerre mondiale.
Ce père juif sera représenté sous les traits d'une souris qui devra fuir et survivre son prédateur le Chat qui sera quand à lui le nazis.
Le destin de cette souris est de fuir sans cesse mais sans espoir l'obsession de ce chat qui ne souhaite qu'une chose, c'est de l'emmener dans la chambre à gaz.
Durant cet témoignage on va découvrir l'histoire et l'horreur que va vivre les Juifs. On va voyager et vivre avec lui dans les baraquements d'Auschwitz aux bungalows des monts Catskill, dans l'état de New-York.

Maus racontera aussi une autre histoire celle d'un fils qui essayera d'arracher l'histoire de son père durant cette guerre pour pouvoir nourrir sa propre mémoire en obligeant ce dernier à ce souvenir de ces atrocités.

Art Spiegelman dessine en noir et blanc sans fioritures et très sobrement. Les planches sont superbes et souligne parfaitement la dureté des événements. le choix de transformer les humains en animaux est une idée sublime et permet de rendre l'histoire plus supportable tout comme le texte qui s'avère être simple sans être haineux et larmoyant.

Maus de Art Spiegelman est un petit bijou et je recommande à tout le monde de découvrir au moins une fois dans sa vie cette oeuvre qui donne un véritable coup de neuf au récit de la Shoah.
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