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sur 4693 notes
relecture en 2021. La transmission d'une période de vie d'un fils à son père est un exercice qui s'approche du funambulisme. Surtout lorsque ce père est un juif polonais, rescapé d' Auschwitz et que le récit en BD représente les personnages sous formes d'animaux aux espèces rivales, les chats (nazis), les souris (juifs) et plus neutre, les cochons qui figurent les polonais (pas si neutres dans l'affaire). Immédiatement l'anthropomorphisme ou le zoomorphisme étonnent, mais c'est une forme choisie par l'auteur qui en a fait ses références.
Vladek Spiegelman épouse une riche héritière de l'industrie textile et fait prospérer l'affaire avec son beau-père. L'époque est délicate en Pologne en 1939 pour les souris ; après plusieurs tentatives de cachette, la famille est arrêtée et déportée ; leur premier fils Angie sera sacrifié. Vladek et Anja, sa femme, survivront à Auschwitz et viendront vivre aux USA en 1950. Anja, dépressive se suicidera en 1968.
Artie ou Art, le second fils connaît une relation conflictuelle avec son père Vladek, homme autoritaire, raciste (envers les noirs), radin, égoïste… bref pas facile à fréquenter. Dix années lui seront nécessaires pour finaliser son oeuvre qui est la retranscription d'interrogations successives faites à son père.
Peut-être la mémoire du père a-t-elle été défaillante, peut-être a-t-il enjolivé des situations qui paraissent assez étonnantes vu le contexte, ou peut-être a-t-il eu beaucoup de chance ???
Le fils a rendu hommage, et même si le père a menti, l'ouvrage est là et il vit !

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Ce n'est que le second roman graphique que je lis et j'apprécie vraiment ce style. de plus, celui-ci en particulier parle d'un sujet qui me passionne.

Véritable Best-Seller, lu partout à travers le monde, MAUS m'a été recommandé plus d'une fois.
Je suis très contente de l'avoir lu. Je pensais le lire en seulement quelques heures et je me suis aperçue que les pages n'étaient pas si faciles que cela à tourner. J'ai vraiment essayé de prendre le temps de m'arrêter sur les dessins et les bulles, afin de m'imprégner complètement de l'histoire.

J'apprécie que l'auteur contemporain nous parle de lui, de sa vie, mais surtout qu'il rapporte le témoignage de son père. Dans un sens, on prend conscience des horreurs qu'il a vécu, mais on ne peut s'empêcher de le trouver très difficile à vivre. C'est cette nuance entre le fait de savoir par quoi il est passé et comment il est aujourd'hui qui rend le tout très humain.

Enfin, quoi qu'il en soit, je recommande évidemment !
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L'auteur nous raconte l'histoire de son père Vladek, juif polonais rescapé des camps de concentration. le témoignage de Vladek est poignant, puissant, effrayant et on sent que ces années terribles ont laissé une marque indélébile dans sa vie, qu'il ne s'est pas totalement reconstruit. Sa relation avec son fils s'en ressent, elle est difficile et l'auteur est lui aussi marqué malgré lui par ce que ses parents et toute sa famille (aussi bien du côté paternel que du côté maternel) ont subi. L'auteur a choisi de représenter les personnages par des animaux : les juifs sont des souris, les allemands sont des chats... Petit bémol : je n'ai pas bien compris pourquoi l'auteur a choisi de faire parler son père comme une sorte de maître Yoda.
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Lectrices, lecteurs, bonjour !
📗📘📙
Il y a bien longtemps que je n'avais pas fait un petit #souvenirdelecture, et ce sera aujourd'hui avec "Maus", de Art Spiegelman.

Ce roman graphique entremêle deux histoires : celle de l'auteur, fils d'un survivant de la Shoah, qui tente de trouver sa place et de comprendre son rôle dans L Histoire en tant que Juif à la fin du XXème siècle, et celle de son père échappant aux camps de la mort, aux persécutions et aux exterminations dans la Pologne des années 30.
C'est donc à la fois une autobiographie et une biographie, mais aussi un témoignage historique, une transmission de l'histoire de la Shoah d'une génération à une autre.
La particularité de ce roman est le choix graphique des personnages, puisque les Juifs y sont représentés sous forme de souris ("maus" en allemand), les nazis en chats, les Polonais en cochons, etc…

Si le dessin s'avère en lui-même très minimaliste sur le forme, tout le point fort de cette oeuvre multi-récompensée se trouve dans le contenu, le fond, le message ; et l'on s'attache rapidement à ces petites souris, on ne peut s'empêcher de trembler pour elles à chaque page, et on pleure devant tant d'horreurs et d'injustices, et on jette un regard bien différent sur cette période honteuse de l'Histoire, parce qu'on vient de la vivre, non par des dates et des grandes décisions politiques et militaires comme dans les manuels, mais à travers les yeux de simples personnages, vivants et bien humains.
Un livre émotionnellement très dur à lire, très émouvant, et culturellement indispensable.

-Edouard Jhil-
"Lisez ce que vous voulez, mais lisez !"
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Un témoignage émouvant de l'holocauste qui se démarque par sa forme et sa sincérité. Aucun des travers de Vladek n'est mis sous silence. Il est radin, raciste, maniaque, caractériel et pourtant, on ne peut s'empêcher d'admirer sa détermination à survivre. le fils, Art Spiegelman a tout fait lui-même. Scénario, dessin, dialogues. On entre dans le récit avec facilité grâce à son point de vue, et une quantité de petits détails qui font la richesse de l'oeuvre. La débrouillardise, les combines pour se procurer à manger, les planques, les trahisons. C'est un témoignage saisissant qui prend le temps, avec une fluidité exemplaire. le dessin m'a convaincu, et je suis incapable de dire si des visages humains auraient changé quelque chose à ma lecture. Il y a un risque de simplifications en désignant des peuples par un animal, d'autant que les melanges étaient fréquents. Cette généralisation est compensée par des nuances (masques de polonais, les comportements traitres et nobles alternent). Bref une oeuvre indispensable pour cerner l'époque la plus noire.
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J'ai lu Maus il y a quelques semaines, et je suis encore un peu sous le choc de cette rencontre, parce que c'est vraiment le mot qui m'est venu à l'esprit à la fin de cette lecture: une "rencontre". Avec une oeuvre, avec un auteur, qui nous invite au coeur de l'intime avec une sincérité totalement désarmante, et un puissant génie créatif.
L'Histoire est connue. On n'en finit jamais de repousser les frontières de l'horreur avec chaque témoignage, chaque documentaire sur la shoah, et Maus ne fait pas exception à la règle. On y retrouve les discriminations, les traques, les rafles, les fuites, et l'indicible des camps. Il y a des moments insupportables, tout comme l'est la réalité des faits évoqués.

Tout a été dit sur la forme narrative, sur le style graphique, sur la superposition des deux histoires, celle du père et celle du fils.

Mais ce qui touche au coeur dans Maus, c'est la démarche de l'auteur : la recherche d'une explication à ses relations difficiles avec son père; la recherche d'une place auprès d'un frère disparu, de parents brisés, d'une famille décimée. La volonté de comprendre, de témoigner, de transmettre les éléments d'une mémoire individuelle longtemps enfouie, aux côtés de l'Histoire des historiens. La douleur face à l'absence de la mère, à la destruction de ses souvenirs.
Tout ce travail colossal dont on ressent l'absolue nécessité qu'il représentait pour l'auteur et qui aboutit à une oeuvre unique et incroyablement personnelle, et nous fait nous sentir si proches des personnages.

Maus est un livre dont on ne fait pas le tour à la première lecture. Il est d'une densité et d'une richesse profondes. On le garde précieusement, on sait qu'il est là, qu'il existe, et on y revient parfois. Quand on se rappelle qu'il ne faut pas oublier.
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Quand j'ai vu à ma médiathèque prix Pulitzer pour une BD cela m'a interpellée. Et quelle claque ..

Je dirais plutôt roman graphique comme on dit maintenant et c'est vraiment justifié. Un dessin noir pour une histoire très noire sur la vie de certains juifs polonais avant la guerre puis la survie dans les camps et le « retour » après . L'auteur dresse ainsi la vie de son père et de sa famille. le fait que ce soit une bd ajoute du sens . Ce qui m'a plu aussi c'est que l'auteur ne fait pas mystère qu'il ne supporte pas les travers de son père très horripilant, il faut le dire , cela n'est pas édulcoré.

On remarque aussi , la différence d'évolution, selon le caractère de chacun , de la vie APRÈS ces horreurs. Son père est resté dans une extrême économie pour la survie alors que sa deuxième femme tente de vivre normalement ( elle le dit d'ailleurs, moi aussi j'ai été dans les camps )
Vraiment une très belle oeuvre.
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Un grand classique de la bande dessinée, souvent décrit comme apportant un tournant à la BD lui apportant une dimension artistique et littéraire sérieuse. Au delà de ça Maus est un récit passionnant retraçant l'histoire du père de Spiegelman qui a survécu aux camps d'extermination de la guerre 39-45. Ce récit à deux époques génère des émotions complexes pour le lecteur face au fils, au père qui raconte.
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Tout en étant réaliste et parfaitement documenté, le parti pris de Spiegelman est de représenter les groupes nationaux par diverses espèces d'animaux (les juifs sont des souris, les allemands des chats, les polonais des cochons, les américains des chiens, les français des grenouilles), pourtant cela n'atténue en rien la portée et le réalisme de ce récit construit à partir du témoignage de son père.

Le récit est très habilement mené pour embarquer le lecteur, l'auteur n'hésitant pas à se mettre lui-même en scène dans ses relations, parfois tendues, avec son père.

Les scènes alternent donc entre présent et passé et permettent de mieux cerner la personnalité du père et les séquelles psychologiques de la déportation.

Le dessin très simple, mais riche de détails, focalise l'intérêt du lecteur sur l'histoire et ses personnages.

On est souvent touché et bouleversé par ce récit où l'auteur oscille entre devoir de mémoire et sentiment de culpabilité vis-à-vis de son père. Mais on est aussi terrifié par ce que sa famille a pu subir dans l'horreur des camps de concentration et d'extermination.

Car au-delà du témoignage bouleversant sur les camps et le génocide, cette oeuvre est aussi un magnifique adieu au père représenté dans toutes ses qualités et ses défauts.

Cette bande dessinée biographique est une oeuvre majeure du souvenir dont on ne sort pas indemne.
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Vous allez me détester pour ce petit billet sous vitriol. Je le sais, mais je suis prêt à encaisser, à me battre et à résister. Il me semble que je vous l'avais dit, je suis de retour plus fort que jamais. Mais trêve de blablas, entrons de suite dans le vif du sujet. Attendez, donnez-moi quelques secondes le temps que j'enfile mon casque et mes gants de boxe. 1, 2, 3, 4, 5 (à compter au rythme des secondes hein). C'est bon. En selle Marcel. Mince j'ai dû enlever les gants pour écrire mais je les remettrai plus tard, vous avez compris le truc quoi.

Maus. Quel titre. Probablement un des meilleurs jamais pondus. Subtil jeu de mots et sonorités entre Mouse (à l'image des personnages de la BD) et Mauschein (« parler comme un juif » ndlr) dont il est la contraction, l'aube de ce roman graphique avait tout pour plaire. Et je voulais l'aimer, car j'affectionne tout particulièrement ce pan lugubre de l'Histoire, mais également la bande dessinée. le mariage des deux ne pouvait alors que me mettre des étoiles plein les yeux. Malheureusement la constellation a rapidement laissé place aux obscurs nuages annonciateurs d'un déluge : celui de mon courroux.

Ah j'oubliais : une étoile et demi rien que pour le titre. Oui, j'aurais pu en attribuer deux si c'est ce que vous vous demandez, mais étant donné que j'ai pris des trombes d'eau sur le coin de la tronche ce weekend c'est non. Alors d'où vient la deuxième étoile (finissons-en avec le positif, car mon pot de vitriol s'impatiente) ? de la couverture, tout simplement. En toute franchise elle déchire, à la fois menaçante, avec son imposante croix gammée au centre, et étonnamment ébranlante à travers les personnages des deux souris. Je trempe à présent ma plume dans l'acide sulfurique. Âmes sensibles s'abstenir, c'est DC ici, par Marvel hein.

Primo, j'ai trouvé les dessins repoussants. La surabondance de simplicité dans le trait alliée à un côté brouillon confère une inexpressivité générale sincèrement désagréable à l'oeil. Je ne parle même pas de la difficulté à s'y retrouver dans tous les personnages qui se ressemblent tous. Heureusement qu'un caban, collier ou un chapeau melon (c'est dire le niveau de précision oculaire requis) trainaient parfois dans le coin pour se repérer. Deuxio, l'histoire est tellement lente qu'il ne faut pas lire cette BD après 22h sous peine de tomber dans un sommeil de plomb. La cause ? Beaucoup de verbiages hélas inintéressants qui, au lieu de tisser un filon émotionnel entre l'oeuvre et le lecteur les distance plus qu'autre chose.

Faisons à présent tomber le couperet. La température de lecture n'excède jamais les 12,3°C (oui j'aime la précision) alors qu'on est en droit de s'attendre à une étouffante vague de sanglots. Oui j'aime pleurer devant un bon film ou un bon livre, ça réchauffe. Eh oh, tout le monde ne roule pas sur l'or, en hiver c'est bien pratique. Bref, le personnage du fils est insolent d'antipathie et celui du père insupportable d'agressivité envers la vie en générale, mais encore plus envers sa tendre moitié (âmes sensibles de féministes s'abstenir).

Bon j'ai fini mon pot de vitriol alors je vous fais la bise, avec un émoticône bien sûr (covid oblige je ne suis pas fou) et je vous attends dans l'espace commentaires. Ahou !! Léonidas, les spartiates, tout ça m'voyez ? Eh bien ça me donne du courage.
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