AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 137 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le B-29 nommé Enola Gay était le plus gros avion du monde à l'époque.
Il larguera sa bombe le 06 août 1945 au-dessus de Hiroshima : “Cette boule est la chose la plus puissante.. la plus aveuglante… et la plus brûlante jamais créée… depuis que l'homme est sur terre”. 100 000 morts… (Tiens, une phrase courte sans verbe comme dans ce roman !)

Claude Robert Eatherly était le pilote de l'avion de tête mais c'est en qualité de héros repentant qu'il entra dans l'histoire. Sébastien Spitzer lui fait entendre la voix d'Hanaé, une de ses victimes venue exacerber sa culpabilité et déliter sa vie d'homme, de mari et de père.
Nous partageons la descente aux enfers d'un homme que l'Amérique a voulu faire taire en le broyant.

Ce roman est tiré d'une histoire vraie, l'auteur nous disant : “J'ai raturé les dates, secoué quelques détails, maquillé des prénoms , mais dans le fond tout est vrai.”

Sébastien Spitzer sait nous faire vibrer, il nous imprègne d'une situation tragique et absurde et nous fait partager la mauvaise conscience de celui qui fut un héros malgré lui.
Sa narration est scandée par son écriture rythmée qui nous fait nous enfoncer dans la névrose de guerre de ce héros qui dévisse.
Commenter  J’apprécie          471
Un curieux livre, dans la lignée de ce qu'a pu déjà écrire l'auteur, qui mélange la "grande" histoire (les bombes atomiques sur le Japon), un personnage réel et ce qu'on a su de lui (le pilote du bombardier qui a "choisi" Hiroshima), et les rêves et cauchemars qu'il a ou aurait pu faire, rêves d'une des 25 vierges d'Hiroshima. C'est glaçant, superbement écrit, c'est un livre profond, difficile parfois, âpre. On voit tout le désespoir, toute la folie d'un homme dépassé par ce qu'il a vécu, et ce qu'il vit. le personnage de sa femme est tout aussi bouleversant. Je conseille vivement cette lecture, mais n'en attendez pas un moment de détente.
Commenter  J’apprécie          180
Dans son quatrième roman, Sébastien Spitzer prend cette fois-ci la route du Japon en 1945 pour revenir sur les traces d'Hiroshima. A chaque roman, un nouvel univers. La catastrophe nucléaire et ses conséquences lui servent ici de toile de fond.
Claude Eatherly a réellement existé et il est le héros de ce roman. Héros malgré lui. le major était le pilote du B-29 de tête qui survolait le Japon en reconnaissance pour préparer le bombardement. Il fut l'homme qui déclara que les conditions météos étaient réunies pour mener à bien la mission, il fut l'homme qui donna le top au largage de la bombe atomique qui tuera ou blessera plus de 360 000 Japonais.
Si les Américains ont toujours été persuadés que ce bombardement (et celui de Nagasaki trois jours plus tard) étaient le seul moyen de faire plier de Japon impérial, et si les hommes de cette mission sont revenus tels des héros, Claude Eatherly lui a de suite été frappé par le remord. Son grand drame à lui est qu'il ne savait pas ce qu'ils transportaient ce jour là, ce 6 août. La bombe, c'était le « gadget », mais aucun ne savait précisément ce qu'elle était.
Très vite, Claude a entendu des voix lui rappelant ce qu'il avait fait ce jour-là. Dans le roman, cette petite voix c'est Hanaé, une jeune fille que la bombe a défiguré.
En parallèle de ce parcours du pilote, on suit celui de sa femme, rebaptisée Anna par l'auteur (la vraie s'appelait Ann). Actrice, elle a rêvé sa vie. Elle a joué dans quelques films et dans quelques pièces de théâtre avant la guerre. Son mariage avec un petit pilote provincial sans envergure mais promis à un bel avenir devait lui donner une petite gloire. Claude aurait pu être un héros, il aurait dû accepter les honneurs que ses compagnons ont accueillis à bras ouvert, il n'aurait pas dû craquer, il n'aurait pas dû se laisser aller de la sorte. Il aurait dû tenir, faire honneur à son pays, à sa femme et à ses enfants. Mais Claude a flanché, il a capitulé, il s'est laissé dépasser.
C'est un beau récit sur le remord et sur la dépression. Un portrait d'homme qui se laisse totalement submerger. Sébastien Spitzer est l'un de ces auteurs qui sait exposer la vie de gens ordinaires pris dans la grandeur de l'Histoire. C'est un roman construit en miroir où l'on alterne entre Claude et Anna dans une sorte de balancier. Une lecture qui interroge et nous met mal à l'aise nous aussi tant l'histoire est terrible.
Commenter  J’apprécie          60
Biographie très romancée de Claude Eatherly, pilote de l'avion météo qui a donné le feu vert pour le largage de Little Boy sur Hiroshima. Spitzer montre à quel point la vie du major Eatherly a basculé du bonheur et de la fierté vers le malheur et les remords - entraînant avec lui son épouse et ses deux enfants. La voix d'une des rescapées de Hiroshima le poursuit et l'empêche de reprendre le fil de sa vie d'avant...dure destinée mais magnifique roman.
Commenter  J’apprécie          40
Comme à son habitude l'auteur mélange habilement faits historiques et fiction. Après les drames d'Hiroshima et Nagasaki et avec son écriture si singulière il nous entraine dans une histoire poignante entre la culpabilité d'un aviateur, la douleur physique et morale d'une rescapée et la difficulté de la femme de l'aviateur à vivre face à ses tourments.
Commenter  J’apprécie          40
Voici un roman que je ne suis pas prête d'oublier.

L'histoire de Claude Eatherly est savamment mise en lumière par Sébastien Spitzer qui nous plonge au coeur d'une famille en pleine tourmente.

Comment se sentir héroïque lorsque l'on a participé à un acte de mort effroyable ?

Nous suivons non seulement Claude avant et après le bombardement d'Hiroshima mais également sa femme.

L'alternance des chapitres entre eux nous apporte une vision bien plus complète des événements.
Lui, face à son désir de prouver à sa famille et à lui-même qu'il peut accomplir de grandes choses et elle, enfermée dans son rôle d'épouse de soldat absent et de mère et catapultée dans la famille austère de son époux et subissant un racisme important.

L'attitude du gouvernement américain face au largage des bombes atomiques, face aux soldats revenus hantés, face à la non reconnaissance du Trouble de stress post-traumatique est aberrante.

Claude est traité en héros mais devient l'ombre de lui-même.
La honte, la culpabilité, le doute, la douleur sont présents à chaque page.

C'est lorsque la voix d'une survivante du bombardement se fait entendre que le roman acquiert une puissance déchirante.

Même si la fin m'a quelque peu frustrée, je retiendrai un texte bouleversant, marquant et magnifiquement écrit.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
▪️Encore un livre de Sébastien Spitzer que j'ai vraiment bien aimé, et si il est vrai qu'il faut s'approprier sa plume, celle-ci est juste magnifique !
Basé sur une histoire vraie, voici un roman qui instruit mais pas que .. car derrière un homme «héros de guerre» malgré lui, on découvre un homme meurtri, désemparé qui suit une longue descente aux enfers..

Apprendre à vivre après avoir propagé la mort avec une telle violence..
Apprendre à vivre avec son désespoir..
Être incompris..
Perdre la femme qu'on aime ..
Perdre la raison ..
N'être plus l'ombre que de soi même … mais rester une légende pour une Amérique qui se targue d'être la nation suprême.. A quel prix!

Sébastien Spitzer avec sa plume très métaphorique vous entraîne dans une intrigue bouleversante. Une tranche de vie mais aussi une tranche de l'Histoire aussi terrible que passionnante..
Un final qui m'a personnellement enchanté, riche en émotions.
A découvrir!

Voici l'histoire vraie du jeune pilote Claude Eatherly qui, le 6 août 1945, a participé au bombardement d'Hiroshima.
Démobilisé, il est accueilli en héros mais s'enferme dans le mutisme. Une étrange voix le hante.
Qui est-elle ?
Que veut-elle ?
Et si c'était la voix de sa conscience ?
Tandis que les autorités le font passer pour fou, Eatherly entraîne sa femme et ses enfants dans une chute inexorable.▪️

Lien : Https://www.Instagram.com/ad..
Commenter  J’apprécie          30
Qui était Claude Eatherly ? Un aviateur hors pair. Un jeune américain enrôlé dans la défense de son pays (et d'un idéal). Mais surtout, l'homme aux commandes de l'appareil qui lâcha, le 6 août 1945, une bombe sur Hiroshima. Un homme dont on retrace le parcours petit à petit, au fil des pages et que nous retrouvons complètement détruit par ses actions.
Avec beaucoup de justesse, sans chercher à dédramatiser ni à excuser les événements historiques et leur violence, Sébastien Spitzer nous propose ici un roman profondément humain. Rien n'est laissé au hasard : chaque mot, chaque scène, chaque chapitre sont pensés pour délivrer un message bien particulier, qui ne laisse pas indifférent. Un coup de coeur bouleversant, poignant.
Commenter  J’apprécie          20
Les plus fidèles de ce compte diront peut-être que je radote mais, après trois rencards avec la plume de Sébastien Spitzer (à savoir « Ces rêves qu'on piétine », « le coeur battant du monde » et « La fièvre »), je crois que je peux affirmer que je suis amoureux. Chacun de ces romans est une partition littéraire qui réjouit et mon imagination assoiffée d'histoires captivantes et mon oreille charmée par des mélodies particulières. « La revanche des orages » ne déroge pas à la règle installée chez ses prédécesseurs.
Encore une fois, Sébastien Spitzer nous fait remonter le temps et braque l'encre de sa plume sur Claude Eatherly, un homme dont le nom n'est peut-être pas resté gravé dans les mémoires de tout un chacun, contrairement à l'évènement tragique auquel il a pris part. Claude Eatherly pilotait le Straight Flush, l'avion de reconnaissance météo qui donna le feu vert au largage de Little Boy, la bombe atomique qui fit des milliers de victimes à Hiroshima, le 6 août 1945. Dès lors, la culpabilité ronge le piédestal sur lequel l'Amérique a placé Eatherly au même titre que ces hommes qui ont participé à l'anéantissement des deux villes nippones. Et la petite voix qui hante le crâne du pilote en se présentant comme une jeune fille victime du bombardement ne fait qu'aggraver l'état dans lequel s'enfonce Eatherly, entraînant dans sa descente aux enfers sa femme et ses enfants.
Alternant les points de vue d'Eatherly, de sa femme et la voix directe de la victime japonaise, la narration imaginée par Sébastien Spitzer est très efficace parce que d'une part, très documentée sur la vie du « héros », et d'autre part, servie par l'écriture magistrale de l'auteur. En véritable joailler des mots, Spitzer semble construire ses phrases comme un poète remue ciel et verbes pour agréger ses pieds et donner à l'oreille l'alexandrin parfait. Rythmes et sonorités textuels font ici la bande originale d'un après-guerre où les traumatismes d'un homme qui sombre dans une sorte de folie mettent à mal son couple et sa patrie. le destin du héros-malgré-lui est misérable, le récit qu'en fait Spitzer est admirable.
Commenter  J’apprécie          20
Ce roman met en lumière l'histoire de Claude Robert Eatherly. Fils de paysans, né le 2 octobre 1918 au Texas, il a interrompu sa formation à l'Institut universitaire de formation des maîtres de Denton pour s'engager dans l'armée en décembre 1940.
Chef pilote du B29 Straight Fluch qui survole Hiroshima le 6 août 1945, il envoie au pilote du bombardier Enola Gay un message indiquant que les conditions sont favorables pour le largage de Little boy, la bombe atomique.que ce dernier transporte. À ce moment, il ignore la nature de la bombe.
Eatherly n'a pas été témoin des ravages, en particulier des dégâts humains qu'elle a causés, il n'est jamais allé au Japon ; mais, pendant, tout le reste de sa vie, il va être habité par un grand sentiment de culpabilité et rongé par le remords.
Voilà un roman très fort. Dès le début, le lecteur est entraîné dans cette tragédie. On suit l'histoire de Claude Eatherly, on comprend sa souffrance ; parallèlement, on assiste à la destruction de son couple pourtant créé sous de bons auspices. Une écriture rythmée, des retours en arrière savamment dosés, permettent de comprendre les protagonistes de cette partie de l'Histoire qui broie les individus. Dès le début du livre, la voix d'Hanaé, « la fille en fleur qui s'est fait cueillir, coupée sans sommation du reste de sa vie » symbolise la voix de la conscience d'Eatherly, cette voix qui le poursuit et lui fait perdre la raison.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre très bien documenté sur le plan historique, bien construit, très bien écrit et dont la lecture ne peut pas laisser indifférent.
Vraiment un livre très réussi dont la lecture m'a bouleversée.
Commenter  J’apprécie          20





Lecteurs (329) Voir plus



Quiz Voir plus

Ces rêves qu'on piétine

Comment Magda est censé apprendre la mort de son père adoptif ?

De bouche à oreilles
Elle reçoit un sms
Elle reçoit des lettres
Elle fait des recherches

10 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Ces rêves qu'on piétine de Sébastien SpitzerCréer un quiz sur ce livre

{* *}