Le Consentement

Un film fait à partir du consentement rencontrant un succès allant croissant auprès des jeunes adolescentes d'aujourd'hui, afin de rester connecté, on peut rêver, je me décide non pas à voir le film mais à lire le livre.
C'est un récit autobiographique de Vanessa Springora reprenant ses 13, 14 et 15 ans où elle vécut une relation avec un écrivain de 50 ans à l'époque, soupçonné dans son milieu pour ses voyages de prédateur sexuel en certains pays d'Asie, des garçons de 10-12 ans, et en France jetant son dévolu sur des jeunes filles. V. ainsi qu'elle se qualifie dans le livre fut une de ses victimes.

Le consentement est écrit en toute simplicité et se lit donc de manière limpide.
Remercions l'auteur de ne pas s'être appesantie sur des descriptions sexuelles et pédophiliques qui auraient pu friser l'insupportable.
Enfin la construction linéaire judicieuse est découpée en 6 chapitres.
- L'enfant.
V donne quelques éléments de son histoire pouvant expliquer son comportement envers G. ( l'écrivain sulfureux )
- la proie.
Mise en oeuvre de la stratégie de G pour prendre V  dans ses filets.
- l'emprise.
Intitulé parlant de lui même.
- la déprise
idem
- l'empreinte.
Les conséquences psychologiques sur la vie ultérieure de V.
- écrire
tentative de guérison, V. reprenant son histoire 30 ans plus tard.

Que dire et quelques remarques.

- Une oeuvre de courage que de s'exposer ainsi au regard de l'autre. Mais dénoncer des faits des plus répréhensibles est le premier temps pour trouver des solutions.

- les chapitres. Un peu courts pour la plupart. Un père admiré puis absent, une mère peu décrite cela ne suffit pas à comprendre le comportement de la jeune V. Idem, les conséquences psychologiques sont effleurées tout comme les processus de réparations.

- Côté G, pas d'éléments pouvant expliquer ses travers, aurait été lui même abusé, on n'en sait pas plus.

- Ogre. C'est tout à fait le mot qui convient.

- moeurs de l'époque en particulier le plateau apostrophe et plus loin les conseils d'un philosophe ( sois à disposition du génie ! ), j'espère que la plupart des protagonistes ont fait leur mea culpa.

- consentement. Quand peut il être valide ?, la loi s'est prononcée il y a peu.

La phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. Ce sera toujours ça que la postérité n'aura pas. Comprenez des écrits de G conservés par V et qu'elle aimerait détruire. G ayant tendance à tout reprendre dans ses livres.

Je pense que je n'ai jamais lu un livre avec autant de passion et de révolte en même temps. Ce livre a ouvert une nouvelle dimension dans ma vision du monde et je n'exagère qu'à peine. Je ne peut pas dire que j'ai adoré ce livre parce qu'un livre pareil ne peut qu'être détestable mais pas dans le mauvais sens attention !! Il m'a inspirer de l'indignation, de la compréhension, de la réflexion et de la sagesse !!

Séduites à quatorze ans par un célèbre écrivain de 35 ans de plus qu'elle, Vanessa Springora nous raconte l'emprise qu'il a eue sur elle. Elle raconte comment cette relation a pu avoir un impact sur elle dans son adolescence, mais aussi dans sa vie d'adulte.

Ce livre bouleversant a été écrit avec beaucoup de courage et de force de la part de Vanessa Springora. L'honnêteté du récit nous plonge directement dans un contexte très difficile à supporter.

La sortie de son adaptation en salle de cinéma m'a poussé à découvrir ce livre avant de le voir en film.

Vanessa Springora est victime à l'âge de 12 ans de l'écrivain Gabriel Matznoff.

Quel courage de dénoncer par l'écriture.
Quel courage d'écrire pour se libérer.

Le stratagème est vicieux, V. participe à une soirée mondaine entre personnes de lettres avec sa mère. Sous le regard de cette dernière, elle fait la rencontre de G. et tout de suite un jeu se crée entre eux.

G. lui écrit des lettres que V. dissimule. Puis, il lui fixe un rendez-vous, elle va chez lui. Et cela durera des années. Des années à être l'esclave sexuel de cet homme. Pourtant et c'est sûrement ça le plus désolant : tous les indices sont là. La relation se fait en public, elle n'est pas cachée. Au contraire G. en fait sa muse, devant père et mère, amis et collègues. Jusqu'au service sociaux qui font des contrôles mais passe (ou pas ? vu que c'est un écrivain réputé) à côté. En tout cas, peu importe les actions de chacun, rien ne change pour V., toujours victime des actes odieux de G.

V. est brillante dans son analyse. Son livre dénonce sans voyeurisme, il est profond et très intéressant malgré la tristesse et le désarroi dont elle fait part.

Encore un texte important, différent mais nécessaire. Je l'ai lu après le livre de Camilla Kourchner, Neige Sinno et Manon Fargetton et pourtant, je reste toujours autant sidérée à chaque lecture.

Neige Sinno a précisé que la littérature ne l'a pas sauvé mais j'espère que la littérature les a aidé, toutes, à prendre la parole pour dénoncer.

Témoignage saisissant à lire. Je ne sais pas encore si la représentation à l'écran est fidèle mais en tout cas sa médiatisation lui a fait toucher un large public et après le prix Femina obtenue par Neige Sinno, la parole se libère, jamais assez mais plus qu'hier.

J'ai longtemps hésité à lire ce récit face au tapage médiatique qui a entouré sa sortie.
Je comprends l'engouement, je comprends la solidarité autour de l'autrice et je ne peux que ressentir une forme de dégoût et de colère face au milieu littéraire en prenant connaissance du parcours bien tranquille de cet homme.
La honte, la culpabilité, la souffrance sont décrites avec une délicatesse qui tranche avec la violence psychologique subie par cette toute jeune fille à une époque certes différente mais qui ne justifie en rien la complicité crasse des média et des cercles intellectuels.
Ce récit est utile, parfaitement écrit. Merci madame Springora.

Le Consentement n'aurait jamais été publié et eu cette portée médiatique si VS n'était pas éditrice et GM une personnalité .pas assez commercial ni vendeur car les editeurs et libraires se contrefichent des victimes de violences sexuelles.
Ceci dit, le roman est fluide, très bien ecrit...cette jeune V pas protégée par ses parents qui ne dénonceront pas GM , victime de violences gynécologiques et d'une époque complice ...quoique je ne pense pas qu'en 2023 les victimes soient écoutées...l'emprise qui s'installe de " façon insidieuse et détournée " exploitant les failles et l'abus de vulnérabilité est bien décrite...le sentiment d'être objectivé , la difficulté a faire confiance..en résumé, un témoignage essentiel mais qui n'existe que grâce à la célébrité des personnes..si demain une handicapée temoigne de l'emprise face à un soignant...son livre sera purement ignoré

Tout a été très bien dit, notamment par Kirzy et Afleurdelivres, je n'ai que les mots sidération et étonnement de tant de silences complices autour d'une enfant de 13 ans ! Même s'il faut recontextualiser dans une époque post-soixante-huitarde libérée, il n'en demeure pas moins que c'est très malsain de découvrir une telle omerta. Livre dérangeant et indispensable.

Je voulais lire un livre sur ce sujet et lire le bon. J'ai choisi celui-ci à l'occasion de son adaptation au cinéma, et c'est le bon! Autour de ce livre, les concepts d'époque, de complaisance et de milieu sont évoqués. Je pense qu'il est transposable dans bien des contextes. A faire lire aux filles, avec King Kong théorie. Parce que bon L'herbe bleue, ça va, on a compris!

Un mauvais livre est une oeuvre dont on n'a pas encore trouvé les vertus. Et un mauvais auteur n'est jamais qu'un auteur mal aimé. Des pages consternantes et paresseuses pleines de mauvaises pensées. Il est dans la vie des lectures que l'on ne peut que désigner d'un geste (une bonne analyse!) avant de passer son chemin.

Je pense que c'est l'un des témoignages le plus bouleversant, dérangeant et salvateur que j'ai pu lire jusqu'à ce jour.

Pour les personnes qui n'auraient pas entendu parler de ce livre qui a bousculé le monde littéraire français lors de sa parution, je vous en fais un petit résumer.

Le Consentement est le témoignage de Vanessa Springora sur ça rencontre avec l'auteur G. Matzneff, à seulement treize ans, elle entretiendra une relation épistolaire dans un premier temps qui très vite se transformera en une relation physique.

Elle revient donc sur cet épisode de sa vie qui la marquera au fer rouge et ne se contentera pas d'uniquement nous le raconter, car elle posera tout un tas de questions et de raisonnements sur cet évènement. Notamment la question du consentement, qu'elle est la valeur de celui-ci quand il est donné par une enfant ? Comment G. Matzneff a pu vivre de son art quand celui-ci est criminel ? Comment s'extraire d'une relation régie par l'emprise ? Pourquoi G. Matzneff a eu autant de soutien dans sa carrière ? Et bien d'autres questions qui ne possèdent pas forcément de réponse.

Elle a réussi à nous livrer son histoire avec toute la naïveté d'une enfant, toute la clairvoyance d'une adulte et le recule d'une autrice.

Un travail de reconquête à travers sa propre plume, celui de son histoire qui lui a été volé par cet homme au profit de son art ou plutôt de sa jouissance qui a tout détruit sur son passage.
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