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Aaron Campbell (Illustrateur)Matias Bergara (Illustrateur)
EAN : 9781779509536
168 pages
DC Comics (30/03/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
All across England, strange magical occurences are adding up to a bigger picture—but who's behind it and what's their game?

Someone's been going around seeding chaos and wild beasts into the everyday life of the United Kingdom. From the waters of the English Channel to the queen's own personal stables, monstrous births that should not be possible are accelerating. John Constantine can't help but notice that right at the center of these events is som... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à John Constantine, Hellblazer Vol. 1: Marks of Woe (épisodes 1 à 6, et spécial, Books of magic ) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2020, écrits par Simon Spurrier, dessinés et encrés par Aaron Campbell (épisodes 7 & 8, 11 & 12) et par Matías Bergara (épisodes 9 & 10), avec une mise en couleurs réalisée par Jordie Bellaire, et des couvertures par John Paul Leon. Il s'agit de la deuxième moitié de cette saison qui forme une histoire complète nécessitant une connaissance préalable du personnage et de son histoire personnelle, la version de la série mensuelle de Vertigo, 300 épisodes de 1988 à 2013.

Une femme évoque le vrai amour, et son amoureux, alors que John Constantine se rend dans le marché aux poissons de Billingsgate à Londres. Elle évoque son mec de sang et de sel, le fait qu'il dorme le jour, qu'il travaille la nuit dans le froid et les ténèbres, qu'il aime la fumée et les ténèbres. Il n'a pas peur de se salir les mains, il reste tendre après même avec du sang sous les ongles. Il est imparfait et il commet des erreurs. Parfois, il l'oublie, mais elle lui pardonne tout dès qu'elle le revoit. Constantine se tient devant l'étal qui l'intéresse et demande au pécheur si c'est bien des lottes, ce que le commerçant confirme. Il regarde le prix : quarante livres le kilo. Il indique qu'il prendra plutôt du cabillaud dans son Fish & Chips. Freddie répond que lui ramène des lottes dans une pêche respectueuse de l'environnement et de la reproduction. Constantine continue en lui demandant s'il n'aurait pas vu un homme âgé avec une casquette plate, car il retrace ses déplacements. L'autre répond qu'il ne voit pas pourquoi il s'en souviendrait. Question suivante : est-ce que les poissons ne ressentent pas la douleur quand il les tue ? Non, il paraît que leurs sensations sont émoussées par la glace. Et qu'est ce qui se trouve dans la pièce derrière ? Rien et il aimerait bien pouvoir continuer à travailler tranquille.

La nuit tombée, Freddie monte à bord de son bateau de pêche et commence sa nuit de travail. Il rumine les mêmes pensées : l'art de la pêche au chalut se perd, et c'est la faute des français. D'ailleurs, Clement Thurso, le membre du parlement, l'a bien dit à la télévision : les français, les hollandais, les belges viennent pêcher dans leurs eaux territoriales et épuisent les ressources. En fait, Freddie n'a pas toujours pensé ça : il savait bien que les quotas de pêche sont décidés à Londres, que ce qu'ils mangent ici provient d'Islande, et que le fruit de leur pêche à eux est vendu en Europe. Mais ce soir-là en sortant sur la jetée, il avait été abordé par un vieil homme avec une casquette plate. Ce dernier lui avait indiqué que parfois on ne voit pas le trésor sous ses yeux avant qu'on ne se salisse les mains. Freddie n'avait pas cru à cette promesse d'un trésor. Mais les prises continuant à diminuer, il avait fini par se rendre sur la grève, seul et par souffler dans le coquillage comme lui avait recommandé le vieil homme.

Le premier tome était remarquable : le retour de John Constantine en Angleterre, à Londres, après un long séjour en asile psychiatrique, avec des réparties plus acerbes et sardoniques que jamais, et des affaires de sorcellerie particulièrement glauques. Simon Spurrier, scénariste britannique, avait su retrouver l'esprit de la version Vertigo du personnage, tout en prenant en compte son âge, et en le confrontant à la jeune génération plus vive et plus adaptée que lui, vestige d'une autre époque par bien des aspects. Pour autant, Constantine avait à nouveau prouvé que l'âge et la traîtrise auront toujours raison de la jeunesse et du courage, avec une narration visuelle très savoureuse, ténébreuse à souhait pour Campbell, lumineuse et facétieuse pour Bergara. le lecteur plonge avec impatience dans cette deuxième partie. Tout commence avec une histoire d'amour toxique et de sirène bien glauque, avec maltraitance, comportement abusif et une horreur aussi surnaturelle qu'émotionnelle. Puis le scénariste repasse en mode facétieux avec le retour de Bergara : le sorcier col bleu doit participer à la naissance d'une licorne dans le milieu des paris hippiques avec un aristocrate bien imbu e sa personne et méprisable, suivi par une longue discussion entre Constantine et le vieil homme à la casquette, aussi détendue que vicieuse. Pour finir, il faut sauver un membre du parlement et confronter le vieil homme, sans oublier la présence du géant Albion, le géant fils de Poséidon, et frère d'Atlas. du pur John Constantine : des créatures et des phénomènes surnaturels intimement liés à un milieu social britannique avec une neutralisation de leur influence maléfique toujours sale et couteuse.

Le lecteur retrouve avec grand plaisir la noirceur des dessins d'Aaron Campbell pour la première histoire. Lui et Jordie Bellaire réalisent des cases descriptives baignant dans une ambiance lumineuse ténébreuse à souhait, permettant à la sirène d'exister dans ce milieu de pêcheurs, sans sembler être un monstre infantile, conservant une part de son mystère et de son altérité inquiétante car elle n'appartient pas à la race humaine. D'un côté les dessins semblent un peu chargés en encrage avec de couleurs sombres. de l'autre côté, ils conservent leur lisibilité avec une extraordinaire gestion du degré de précision dans la description : très élevé dans les passages normaux avec des civils, plus dans la suggestion lors de la présence de la créature surnaturelle. le lecteur ressent la brusquerie d'Eddie, entre réflexe défensif contre l'agressivité de son milieu professionnel et l'inquiétude sur l'avenir de son emploi alors que les pêches s'amenuisent, et entre mauvais caractère colérique. Les dessins s'avèrent parfaitement en phase avec le scénario et donnent à voir et deviner une rude vie professionnelle et une relation toxique effrayante, avec la présence de Constantine, la cinquantaine, pragmatique, sans compassion perdue, mais pas complètement insensible.

Le lecteur se souvient encore des 2 épisodes lumineux du tome précédent (4 & 5) avec leur bonne humeur visuelle, et il se dit que le retour de Matías Bergara va apporter un air plus frais bienvenu, avant de replonger dans la noirceur épaisse. Effectivement, la palette de couleurs de Jordie Bellaire s'éclaircit un peu, avec des tons plus pastel. Néanmoins, le soleil brille moins et la lumière ne réchauffe pas complètement le lecteur. Les touches d'humour visuel sont bien présentes, mais plus gore, et les expressions des visages deviennent plus inquiétantes. À sa manière, cet artiste se montre tout aussi inquiétant que Campbell, même avec des dessins un peu plus souples, et un peu moins chargés. La licorne apparaît bien comme une créature surnaturelle, totalement étrangère au règne animal normal, et même l'arc-en-ciel n'apporte pas de joie ni de merveilleux. le jeu des acteurs est moins naturaliste, avec un langage corporel un peu appuyé, mêlant un effet parfois comique, parfois dramatique. le résultat est plus savoureux que celui de Campbell, moins sinistre, mais tout aussi inquiétant avec la même capacité pour mettre le lecteur mal à l'aise. Dans la grande tradition de la série, Constantine ridiculise un membre de l'aristocratie et le remet à sa place avec perte et fracas, et une bonne dose d'horreur malsaine, puis le moment est venu pour l'homme à la casquette plate de faire comprendre à John Constantine qui a le dessus en le mettant le nez dans ses turpitudes, que ce soient ses amis décédés par sa faute ou son instabilité mentale. Spurrier est un fin connaisseur de la série Vertigo et sait la faire fructifier avec pertinence et élégance.

Aaron Campbell revient pour les 2 derniers épisodes, avec une narration visuelle de haute volée. Il parvient à mettre en scène de longs dialogues et des combats magiques plus conceptuels que concrets, tout en maintenant l'intérêt visuel de bout en bout, sans tomber dans une représentation naïve ou absconse. le lecteur est sous le charme maléfique de ces pages passant sans difficulté d'une description concrète à des visions ésotériques, baignant dans des énergies délétères fort bien rendues par des effets spéciaux de couleurs, aussi sophistiqués qu'envoûtants. le lecteur se retrouve complètement immergé dans le monde de John Constantine, entre individus dangereux et spectres angoissants difficiles à distinguer clairement. le lecteur sait que le temps est venu pour le scénariste de lever les mystères, de résoudre son intrigue, et de ramener son personnage vers le statu quo. Il savoure l'intelligence émotionnelle avec lequel il le passe sur le grill, le lien avec la Grande Bretagne en tant que nation, et la force des émotions négatives contre lesquelles il a déjà pu avoir maille à partir. À nouveau, Simon Spurrier réalise une excellente histoire de John Constantine, horrifique à souhait enracinée dans la société anglaise, mettant en scène des monstres horrifiques, avec des forces destructrices aussi bien sociales qu'émotionnelles. le combat est âpre. Constantine triche, manipule amis comme ennemis et commet des erreurs stratégiques catastrophiques. le lecteur est fasciné par la catastrophe en train de survenir de manière inéluctable, atterré par le prix à payer, soufflé par la révélation finale, enchanté par l'acuité du constat sur la nature humaine, amusé par la dernière page où le scénariste termine par un commentaire sur l'état fantomatique de John Constantine dans une industrie du comics où il n'y a plus de place pour un personnage aussi authentique que lui.

Cette deuxième moitié de saison est aussi forte que la première, même si les auteurs ne bénéficient plus de l'effet de surprise. Aaron Campbell épate de bout en bout par la noirceur de sa narration visuelle, sa puissance évocatrice et sa précision descriptive. Matías Bergara fait penser à Riley Rossmo en plus maîtrisé, moins exubérant, avec une capacité formidable à faire intégrer l'horreur dans des dessins plus amusés. Cette saison mérite sa place parmi les meilleures de la série Vertigo, une plongée dans la noirceur de l'âme humaine, dans l'horreur des créatures surnaturelles, dans la capacité infinie de l'être humain à faire souffrir.
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