Lorsque j'ai accepté de continuer cette saga, j'avais prévenu l'auteur que je risquai d'être longue à la détente. Ce qui a été le cas. Je refuse de plus en plus de SP, pas parce que je ne veux pas donner de coup de pouce, mais plutôt parce que je manque de temps et avec tout ce qui s'est produit depuis le début de l'année (le confinement, le boulot et la vie privée) cela devenait compliquée. Je remercie ENORMEMENT
JC Staignier pour avoir accepté le fait que je ne pourrais pas rendre ma copie rapidement.
La couverture est splendide, comme celles des deux tomes précédents. Nous gardons l'arche en fond du second, avec des femmes de caractères comme pour la première. Une lumière, des fleurs un peu plus éteintes, c'est une très belle illustration que nous avons.
En l'an de grâce 1412 et des charrettes, dans de nombreux pays où les rois et les reines font encore la loi, la pluie et le beau temps. Des gens passent sans se douter qu'il y a des drames plus gros que leur propre reflet qui se produisent à quelques portes de chez eux. Tout se sait, rien ne se dit. Les nobles ne se mélangent pas avec les autres, le petit peuple et encore moins le clergé et les soeurs. Ces dernières sont le dernier rempart contre le Diable en personne, si on pense que le Diable est présent dans la tête des personnages . Il ne manque que l'exorciste, mais il n'était pas encore en bonne voie pour guérir les malades mentaux (oups, je m'égare quelque peu).
La vie n'est pas tranquille, même si elle est bien loin des combats sanglants de Castel Dark, du lieu-même de l'endroit de naissance des premiers personnages. La reine Isabeau fait ce qu'elle désire et amène les pions les uns après les autres dans des situations extrêmes. le pouvoir est une chose, le garder en est une autre et pour cela elle use de tous les artifices pour garder sa situation de femme de pouvoir. Lorsqu'elle se trouve en position de faiblesse, elle fait ce qu'il faut pour redorer son blason et ainsi ôter le peu de bonheur qui puisse exister dans tel ou tel noble. Ces choix sont le fruit des conséquences que les héritiers vont obtenir. Accuser le coup n'est pas évident et dans ces temps troubles rester en vie aussi.
Les années ont passé depuis le premier épisode et le second de cette saga. Les enfants que nous avons vu naître sont devenus des adolescents, puis des hommes et des femmes avec des sentiments, des émotions, des désirs également. Colin, Clayton, William et Lali dont le véritable prénom est Eulalie suivent les traces de leurs parents dans un monde qui voit mal certaines relations, certains faits et gestes. Tomber amoureux, aimer les femmes pour leur corps, s'amuser avec elles sans leur promettre monts et merveilles, garder son coeur au chaud pour ne pas souffrir... Ce n'est là qu'un moment après l'autre à passer. Sans compter que la royauté s'en mêle, mais aussi les plus proches, ceux dont nous n'aurions pas cru qu'ils puissent vous mentir en vous regardant droit dans les yeux.
Complots est le maître mot de ce troisième tome. Il n'y en a pas qu'un, d'où le fameux "S" du complot(s)... Pas un seul, mais plusieurs, sur de nombreux personnages, sur ces enfants qui n'ont pas demandé à être jeté en pâture dans un monde qui ne pense qu'à soi. La noirceur de l'être humain dans toute sa splendeur sous un nouveau jour. Ici pas de coup de couteau, d'épée à tout va, mais des mots, des missives vierges, des messes basses, des regards, des tromperies qui ne cessent qu'à la mort de celui ou celle qui les dis, ou fait. C'est plus subtil jusqu'à un certain point, jusqu'à ce que les armes sortent de leurs fourreaux. Les alliances ne veulent absolument rien dire, être dans la confession non plus. Cela ne signifie plus rien, car seule la mort est au bout du chemin pour ceux qui laissent la confiance passer en premier et non les doutes.
Une triste réalité qui s'est déjà produit, même si les personnages sont tous fictifs, ce monde où les gens utilisent les autres pour obtenir ce qu'ils désirent, pour que leur pouvoir soit toujours au mieux, tout simplement pour qu'ils restent en vie a existé. le décor est réel, sombre et si les traces de bonheur sont bien présent, la douleur est un élément qui ne déroge pas. Qu'elle soit physique ou mentale, la douleur est omniprésente entre les pages. Les personnages prennent des coups, n'ont pas les moyens de s'en sortir seul. Leur force est d'être unis, toujours. Ce sont les mots de l'auteur, ce sont leur mot. En parlant de mots je dois dire que l'auteur a une plume superbe qui va parfaitement bien avec le contexte, le côté historique. On sent les recherches derrière chacun des passages, chacun de ses chapitres. Je pense que c'est pour cela que j'ai eu du mal à écrire ma chronique, parce que la plume est magnifique, mais je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire.
Nous suivons Colin, William, Clayton, Lali, revenant à Aelis, Jane, puis Sophia, la reine, Kennocha, Adam, Isolde, Liseron... Nous avons leurs aventures, leurs espoirs les uns après les autres, parfois s'entremêlant, parfois non. Les personnages passent, repassent, apportant des personnages secondaires, des ennuis, des complications. Je n'ai pas réussi à m'imprégner des personnages, nous passons les années et les protagonistes trop vite les uns après les autres. J'imagine que c'est pour faire avancer l'histoire pour mieux les retrouver, sauf que cela n'a pas fonctionné sur moi. le fait que les histoires d'amour sont nombreuses doivent aussi être ce qui m'a quelque peu bloqué. Il y a certes des intrigues et des complots, mais trop peu en comparaison de la romance qui est bien plus présente dans ce tome que dans les précédents.
Les liens entre les personnages principaux sont forts, enfin ceux qui restent bien entendu car pour ceux qui commencent à connaître la plume de JC, ils ne peux pas tous rester en vie, sinon cela ne serait pas drôle. Ce récit reste dans les mêmes "thèmes" avec de l'amour, de l'amitié, des intrigues, des combats, des trahisons, de la folie meurtrière, des naissances, des morts. Une saga familiale en somme. le petit passage à Castel Dark nous rappelle d'où ils viennent et ce qui y reste. le malheur semble ancré sur ses terres et de pauvres ères ont élu domicile, les pauvres.
En conclusion, si je n'ai pas réussi à ressentir des émotions pour les personnages, je relève que l'écriture est splendide, les mots sont travaillés. La recherche est immense et l'auteur sait apporter de nombreuses intrigues et des dénouements à cette famille qui n'a pas encore tout donné. La fin démontre que cette famille va encore faire couler de l'encre.
http://chroniqueslivresques.eklablog.com/le-destin-des-coeurs-perdus-tome-3-les-heritiers-de-castel-dark-j-c-st-a195090470
Lien :
http://chroniqueslivresques...