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Merci à Babelio et à Christophe Bourgeois, éditeur, pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.

L'un et l'autre,
L'un sans l'autre,
L'un avec l'autre,

Pas de trait d'union, pas de virgule, pas de particule…

Non.

L'un l'autre,

titre court, évocateur, lourd de sens,

choisi par Peter Stamm nous en dit déjà beaucoup !

Une peinture floue, mystérieuse en première de couverture....

Astrid et Thomas forment un couple ordinaire. Ils vivent harmonieusement dans une bourgade suisse. Elle était libraire quand ils se sont rencontrés, maintenant mère au foyer avec Ella et Konrad. Lui est banquier, sportif, ils occupent une maison familiale.
A leur retour de vacances en Espagne, le lendemain, Thomas disparaît….sans préavis… laissant son épouse, abandonnée dans sa disparition, son silence, sans explications.

Très rapidement après quelques pages, l'auteur nous plonge dans un suspens déroutant…

Qui est l'un ?
Qui est l'autre ?

Avec une écriture simple, mais « équipée » d'une caméra embarquée au bout de sa plume, subtil, Peter Stamm, nous fait rentrer en employant , des phrases courtes, dans l'errance de Thomas, ses pensées, les chemins qu'il emprunte, les paysages, les personnes qu'il rencontre. Puis, il alterne en décrivant l'avis d'Astrid, avec ses peurs, ses vertiges, ses questions, ses doutes et la vie qui continue, son rôle de mère …. Nous découvrons alors la géographie affective de chacun…

Cet écrivain questionne le lecteur sur le thème du couple, de la solitude propre à l'être humain et leur histoire pousse à essayer de donner un sens à cette disparition. Un récit factuel, sans jugement, mais pourtant sans réponse évidente... : A un moment, l'auteur nous fait basculer dans une autre dimension, par la trajectoire qu'il donne à ce roman où on imagine, on trébuche…sur la part du réel ou du….rêve donnée par la narration, cette brèche dans l'intrigue…pourtant on se relève et on va jusqu'au bout du chemin…

L'un l'autre…. une belle découverte, une rencontre littéraire inattendue….J'ai beaucoup aimé….

Un roman dont le thème résonne forcément en chacun de nous….

Je m'en vais….
Je lui laisse mon fardeau,
J'endosse mon sac à dos…

Cela ne vous a jamais seulement efffffleuré….. ? mais si….

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A une époque, j'avais lu avec grand intérêt la plupart des livres de Julian Barnes, mais je sentais mon plaisir un chouia gêné par quelque-chose d'indéfinissable de son écriture. Je le trouvais un peu trop ceci ou trop cela : trop "distancié" de ses sujets, pas assez ludique, trop "cool", trop British, trop maître de ses moyens. J'ai éprouvé cela jusqu'à ce que je tombe sur un petit texte troublant, "Quand tout est déjà arrivé", un court essai d'une délicatesse à couper le souffle, nourri d'une douleur et d'un deuil dont Julian Barnes y parle sans savoir et sans pouvoir en parler vraiment. Ce jour, tous ses livres me sont apparus brusquement dans une lumière nouvelle, comme la lumière d'un matin neigeux se reflétant dans ton regard rafraîchi et reposé. D'un coup, toute l'humanité de ses livres, celle qui m'était restée auparavant inaccessible, s'est bousculée dans ma pensée, en modifiant radicalement mes souvenirs de lecture et le profil de Barnes (dont j'ai même repris quelques titres, que j'ai perçus résonner bien différemment).

Souvent je me suis fait la réflexion que dans une vie de lecteur, on avance à ses risques et périls un peu comme dans un couple : un jour, d'une façon inattendue, il arrive que l'autre fasse un geste, dise un mot, ait une certaine réaction, et d'un coup, dans ta tête, toute sa figure se met à changer. Quand on est prêt à vivre du bonheur, il y a la version heureuse : les manifestations de "l'autre" appellent la tendresse, installent et renouvellent sans cesse le lien. Dans l'autre cas, un tel geste, mot ou réaction incongrus venus de sa part nous l'éloignent à des années-lumière, nous le rendent inconnu et étranger ; ensuite, la distance s'accroît vertigineusement.

Heureusement, dans notre vie de lecteur, où les choix de couples possibles sont bien plus nombreux, on peut s'accorder le privilège d'abandonner sans états d'âme les auteurs non-affins et de s'offrir plutôt l'accès à l'expérience inverse : il se peut qu'un auteur (seulement très) moyennement adopté persiste dans cette zone grise jusqu'à ce qu'un éclair, un petit quelque-chose nous le rendent unique, proche et attachant, et l'on sait qu'un lien est en train de se construire et qu'il perdurera.

J'ai risqué un ressenti pareil en lisant "La douce indifférence du monde" de Peter Stamm : plaisant mais sans plus, joli mais assez froid exercice intellectuel et littéraire ; ultérieurement, j'ai avancé vite mais péniblement, m'inquiétant de voir mes réserves confirmées, dans un deuxième bouquin du même auteur, "L'un l'autre". La géométrie de l'écriture, la modernité dépassée (pensais-je) du sujet d'un déserteur de sa petite vie tiède, tout ça, tout ça m'agaçait pas mal. Sauf qu'à un moment donné, pendant quelques pages, en rencontrant un ton indéniablement singulier, dans la lumière d'un découpage de la réalité puissamment surprenant, j'ai senti venir cet instant quand tes réticences tombent et craquent. Quand les doutes se dissipent - un peu malgré toi - et ouvrent une faille où l'attachement s'insère. C'est toute la beauté de la vie de lecteur, et cela n'a pas d'explication rationnelle (ni de prix...), c'est comme l'un de ses personnages dit, dans "L'un l'autre" : "tout ce qu'on fait n'a pas forcément de sens". Et j'ai su, devant la beauté de ce livre envoûtant de par sa subtile mélancolie réaliste, que je ferai miens les livres de Peter Stamm.

En quelque sorte, "L'un l'autre" parle précisément de cet étrange phénomène qu'est l'adhésion à autrui et de la superbe (et inexplicable) continuité d'un lien.
A lire.
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L'un l'autre est un livre qui sort de l'ordinaire. Peter Stamm aborde un sujet qui me hante, la disparition brutale d'une personne, ici la fuite de Thomas, mari d'Astrid et père de deux enfants Ella et Konrad.
Le sujet me direz-vous n'a rien n'a rien d'original, les disparitions ont été maintes fois traitées mais ici Peter Stamm nous livre un roman qui bouscule nos attentes et notre façon de penser.
De retour de vacances, cette petite famille ordinaire se réinstalle dans leur maison et c'est au moment où Astrid va coucher les enfants que l'on assiste au départ de Thomas. Ce départ est décrit avec minutie, on suit pas à pas Thomas, ses hésitations, ses précautions.
Tout le roman tourne autour de cette fuite qui nous interpelle et que nous ne comprenons pas. Astrid quant à elle, si elle ne sait pas pourquoi Thomas est parti, elle arrive à le comprendre.
Les paragraphes alternent entre le cheminement de Thomas qui avancent sur les chemins de montagne et Astrid qui part à sa recherche et poursuit ses réflexions.
Les deux thèmes centraux du livre sont la fuite et l'amour. Oui, l ‘amour car on sent que L'amour ne cesse d'exister ni chez l'un, ni chez l'autre. On a même le sentiment que Thomas peut partir car sa famille reste en lui et qu'il ne les quitte pas réellement. Astrid de son côté vit ce départ de façon extrêmement « philosophe » et avec hauteur, elle non plus ne remet pas en cause l'amour. C'est peut-être cela qui peut gêner et déplaire à certains car on s'attend à des réactions plus courantes, à une analyse psychologique détaillée du ressenti de l'absence mais c'est cette « prise de hauteur » qui fait la force de ce roman.
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Un couple avec deux enfants rentrent de vacances. le soir arrive. le couple est installé sur un banc, un verre de vin chacun. La maman va consoler son petit garçon qui pleure, revient fermer la maison et va se coucher.

Le papa part, comme ça, sans rien dire. Pourquoi pas ? L'idée était bonne.
Je ne sais pas. Comment dire ? Il a manqué un petit quelque chose. Je n'ai pas été du tout convaincu par cette histoire, ni par l'écriture.

Mais ce n'est que mon avis. Ceux qui l'ont lu autour de moi, l'ont apprécié. Comme quoi !

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Je suis mitigée au sortir de ce livre. Au retour des vacances d'été, un homme boit un dernier verre de vin avec sa femme sur la terrasse. Celle-ci rentre car un des enfants pleure. L'homme part sans rien de plus que ce qu'il a sur le dos et s'en va dans une sorte de transhumance. Sa femme cache sa disparition dans un premier temps.

Les deux narrations interviennent en parallèle. La femme s'occupe des enfants et des tâches de la maison et attend. L'homme parcourt forêts et montagnes par des chemins divers.

C'est bien écrit, cela se lit facilement, mais le but de l'histoire m'a quelque peu échappé. Faut-il un but me direz-vous ? Certes non. Mais alors il faut que la littérature l'emporte, ce qui n'est pas le cas non plus. D'où mon sentiment mitigé.
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C'était un jour comme les autres, un jour de retour de vacances mais ce soir-là Thomas a posé sa tasse et est parti, abandonnant Astrid et ses deux enfants, sans raison, sans motif, sans un mot, comme cela pour voir où cela allait le mener. Il se lance dans une marche qui va durer longtemps, le temps de savoir où est sa vie, tellement longtemps qu'on le pense mort, elle gardera toujours espoir car ils sont l'un l'autre, ils sont un couple, ils sont un.

Un roman à deux voix : celle de Thomas alterne avec celle d'Astrid, lui par les chemins, elle dans le quotidien de sa maison. Lui ne se pose pas de questions, il vit, elle, les questions, elle se les pose mais n'y trouve pas toujours de réponse même si parfois elle a une piste ou une intuition. 

Un roman qui m'a tenue jusqu'à ses derniers mots, un récit de deux aventures personnels, l'un sans l'autre alors qu'ils n'avaient toujours été que l'un avec l'autre, un roman dans lequel règne une certaine tension dans le devenir de chacun, de l'évolution de leurs pensées. C'est avec une écriture douce et introspective que Peter Stamm évoque une histoire de couple, de disparition en laissant chacun raconter son passé, son présent, le futur est envisagé par l'une et est absent pour l'autre, vivant au jour le jour. La réalité et l'espoir sans jamais aucune accusation, violence. Deux vies, deux chemins qui cherchent un sens. Un roman d'ambiance qui parcourt deux vies.

Tout ce qu'on fait n'a pas forcément une raison. Ce n'était pas le fait d'une grande décision, mais plutôt le résultat d'une succession de petites décisions, du laisser-faire, se laisser faire. (p.160)
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Le titre « L'un l'autre » est évocateur en ce sens que l'on peut se demander si l'absence de liaison entre ces deux mots (êtres) n'est pas volontaire de la part de l'auteur afin de nous suggérer des combinaisons telles que « l'un et l'autre », « l'un avec l'autre », l'un sans l'autre », « l'un pour l'autre », « l'un à l'autre ».
Le roman est tout cela…
L'histoire d'un couple, Thomas et Astrid qui donne à penser qu'ils sont voués à vivre heureux ensemble toute une paisible vie. Ce moment instantané de vie de couple heureux, Thomas va le fuir.
Pourquoi ?
Pour l'immortaliser tel qu'il est, le figer dans le temps pour qu'il ne tarisse jamais ?
Pour vivre autre chose, se retrouver en tant qu'individu hors du binôme et se rapprocher au plus près de sa nature profonde ?
La phrase « Quand nous nous séparons, nous restons l'un à l'autre » de Markus Werner est citée en page d'ouverture. Ces mots résonnent et rassurent ! Ce sentiment d'appartenance brave les tempêtes voire même la séparation, si loin et pourtant si proche !
J'ai beaucoup aimé ce roman comme les autres de Peter Stamm qui se permet, à travers sa plume, de raconter sans l'ombre d'un jugement ou parti pris ce qui serait pure folie ou inconvenance dans la vraie vie.
Le propre de la littérature ne réside-t-il pas dans ce postulat permissif ?
Lisez cet auteur, il a un don, celui de permettre sans détruire.
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L'histoire, c'est celle de Thomas et Astrid, un couple aisé et heureux, installé dans une petite localité suisse en bordure de forêt. Ce jour ils reviennent d'un beau séjour passé en Espagne avec leurs deux jeunes enfants Ella et Konrad. le plaisir de retrouver son chez soi, ses habitudes. La journée a été longue, la nuit tombe paisiblement, tout est calme et reposé...
Le lendemain, au petit matin, Astrid aide les enfants à se lever. Au bout d'un instant cependant lui vient un sentiment étrange, confus. Il règne un silence tout particulier dans la maison.
Au même moment, Thomas continue de progresser dans les sous-bois, sans idée précise. Il va seulement où ses pas le mènent, loin déjà des siens.

Le sujet de l'individu décidant de tout quitter, proches et biens, de partir au loin pour s'essayer à une autre vie est un thème qui a été largement abordé dans la littérature. Même si Peter Stamm reprend ici le sujet à son compte, l'intérêt, l'originalité de son roman ne semble pas résider ici, il ne semble en être que le prétexte apparent.

Comme dans son recueil de nouvelles Au-delà du lac que j'avais lu précédemment, l'auteur semble d'abord choisir avec soin le cadre, le lieu, l'instant de l'intrigue pour y répandre ensuite minutieusement le vrai propos, l'argument essentiel de son histoire : les rapports entre les êtres humains.
Dans L'un l'autre, Peter Stamm interroge les relations du couple : quelles sont les limites de ma connaissance de l'autre ? Que sais-je véritablement de la réalité de l'autre, de notre vie à deux ? La conscience que j'en ai est-elle en soi suffisante pour dire que je sais tout de notre relation ? Et puis plus en retrait : qu'est-ce que deux êtres qui vivent ensemble ?

Et puis la différence des corps. Corps en mouvement (celui de Thomas qui sans plus réfléchir poursuit sa marche en avant) et corps immobile (Astrid plongée en elle-même, dans l'inquiétude, l'incompréhension, le repli sur soi). toute cette disharmonie apparente créé le sens même du roman, le lien entre les deux personnages.

Un sens qui se concrétise encore dans la très belle écriture de Peter Stamm, toute imprégnée de poésie, de sobriété, d'atmosphère onirique, étrange et d'absence de parti pris.

Plusieurs semaines après la lecture de ce roman, les belles impressions que j'en ai eu ne se sont pas dissipées tout comme le souvenir de la belle épigraphe qui ouvre le livre. Quelques mots seulement, ceux tirés de "Zündel s'en va", un roman de l'écrivain suisse Markus Werner : "Quand nous nous séparons, nous restons l'un à l'autre".
Une belle lecture.
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Merci à Babelio et aux éditions Christian Bourgeois pour l'envoi de ce roman.
Thomas et Astrid sont en couple depuis longtemps, ils ont deux enfants Ella et Konrad qui sont au collège. Une famille apparemment heureuse et épanouie.
C'est la fin de l'été, la famille rentre de deux semaines de vacances en Espagne et pendant qu'Astrid défait les bagages et passe du temps avec Konrad, Thomas part. Comme ça, sans un mot d'explication, il quitte la maison ce soir-là et ne revient pas.
Astrid attend puis prévient la police et ne cessera jamais de l'attendre tellement elle est sûre qu'il ne pourra que revenir.
L'auteur alterne alors les chapîtres du point de vue d'Astrid et ceux épousant le point de vue de Thomas, qui marche dans la montagne, la forêt, on suit ses pensées.

C'est un roman étonnant, qui pose des questions mais n'y répond pas. le style m'a plu, c'est assez poétique et philosophique par moment.
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Il faut se méfier des habitudes, des rituels du quotidien. Ce nouveau roman de l'un des plus brillants défricheurs de l'âme humaine, l'auteur Suisse alémanique Peter Stamm, vient en faire la brillante démonstration. Quand la vie semble aussi bien réglée qu'une montre helvète, il se peut fort bien qu'elle devienne oppressante. Au point de vouloir à tout prix changer les choses. Au retour de leurs vacances en Espagne, Thomas, Astrid et leurs enfants Ella et Konrad retrouvent leur pavillon de la banlieue zurichoise. Pendant que la nuit tombe, on prend un dernier verre autour de la table du jardin en lisant la presse dominicale. Astrid s'occupe de coucher les enfants puis de défaire les valises. Elle va lancer une première machine de linge, rejoindre quelques minutes son mari avant d'aller se coucher à son tour.
À son réveil le lendemain matin, les deux verres sont encore sur la table, l'un est encore à moitié plein. Mais Thomas n'est plus là.
En attendant son retour, on vaque au quotidien. Les enfants vont à l'école, Astrid va faire quelques longueurs à la piscine. Les heures s'écoulent jusqu'au moment où l'inquiétude commence à prendre le dessus, car Thomas ne donne plus de nouvelles.
Le chef de famille a pris la clé des champs. Au lieu de rejoindre sa femme, il a ouvert le portail et cheminé dans les rues, sans autre but que de s'éloigner. le lecteur va le suivre dans son errance au fil des jours. Une randonnée qui va le conduire bien au-delà du pays, pour reprendre le titre original du livre Weit über das Land.
Car outre le côté introspectif pour l'un et l'autre – sans doute l'aspect essentiel du livre – la fugue de Thomas nous permet de découvrir une partie de la Suisse allant du canton de Zurich à celui du Tessin, en passant notamment par la Suisse centrale et notamment le canton de Schwytz. Outre les vaches et les croix en tout genre, le marcheur sera témoin de l'urbanisation croissante du pays. Il lui faudra aussi lutter avec une météo assez médiocre, la pluie et le froid venant le surprendre.
C'est du reste en obligeant Thomas à se concentrer sur les aspects vitaux de son parcours – où passer la nuit ? Où trouver à manger ? Comment éviter les rencontres désagréables – que Peter Stamm pousse son lecteur à chercher par lui-même quelles peuvent être ses motivations profondes.
Pour Astrid les choses sont à la fois plus simples et plus difficiles. Après quelques jours, elle est contrainte de signaler la disparation de son mari à la police, même si elle préférerait que cela ne se sache pas trop. Comme chaque personne adulte est libre de circuler dans le pays comme elle l'entend, il n'est du reste pas question de lancer une chasse à l'homme. Mais la consultation de son relevé bancaire peut livrer des indices. du côté de Frauenfeld, il s'est équipé de tout le matériel nécessaire à la randonnée et a retiré de l'argent liquide. Astrid va en avoir confirmation en se rendant sur place, mais ne pourra cependant localiser son mari dont les traces vont se perdre. Avec ses enfants, elle va devoir apprendre à vivre avec l'absence. « Mais soudain elle sut que Thomas ne serait pas là non plus pour le dîner, et demain non plus. Cette idée lui coupa la respiration, il ne s'agissait pas d'inquiétude, elle était prise d'une peur qui la paralysait, comme si elle savait déjà ce qui allait arriver. »
La plume de Peter Stamm est d'abord descriptive, faite de choses vues, de notes prises sur le vif, elle retrace les emplois du temps mais ne porte jamais de jugement. Tout juste s'autorise-t-elle à rendre compte des interrogations, des hypothèses émises par l'un et l'autre. C'est ce style à la fois dépouillé et très précis qui donne toute sa force à cette quête. Après l'histoire de Gillian et Matthias dans Tous les jours sont des nuits, voici une nouvelle version du thème de prédilection de l'auteur, cette relation particulière que forme les couples. Et contrairement à ce que l'on peut imaginer, l'amour y tient aussi cette fois, un rôle majeur.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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