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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Thomas et Astrid ont deux enfants, une jolie villa et ils viennent de rentrer de vacances dans leur petit village suisse. La soirée est douce dans le jardin, Astrid rentre s'occuper des enfants, et Thomas discrètement s'en va dans la nuit. Sans bruit, sans explication, sans raison apparente, il quitte femme et enfants. Il part dans la montagne, sans but apparent non plus. Astrid mettra 24h à s'en rendre compte... mais elle ne s'inquiète pas. Elle est persuadée qu'il va revenir. Thomas va randonner, errer ?, vers une destination non identifiée, parcourir un monde quasi figé quasi vide auquel il ne se sent plus appartenir. Astrid gère de son côté le quotidien, les enfants. Où va Thomas, pourquoi est-il parti, reviendra-t-il ? Là n'est pas la question. 
Peter Stamm alterne de longs paragraphes entre les deux protagonistes (il n'y a pas de chapitres) dans un style perturbant entre description précise, ambiance pastorale, rêve éveillé où syntaxe et ponctuation organisent un flou narratif déstabilisant.  
Je ne me suis pas ennuyé mais j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire et à adhérer à ce style. J'ai fini par m'attacher aux personnages, même à celui du flic atypique. La fin, entre rêve hallucinatoire et émotion folle, est très touchante. On pourrait même interpréter de deux manières différentes l'épilogue de cette étrange relation entre l'un et l'autre.
Un couple reste-t-il un couple, même à distance, même longtemps après ? L'absence prolongée, le deuil possible, l'indifférence, le conformisme qui vous submerge, l'irrépressible besoin d'autre chose, autant de questions qu'ils ne se posent pas...
On n'est ni dans un polar ni dans un roman d'amour. C'est contemplatif, lent, serein, remarquablement écrit. Pour les amateurs de textes travaillés qui acceptent une quasi absence d'intrigue.
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De belles vacances en Espagne en bord de mer suivies du retour chez soi en Suisse. C'est le moment de vider les valises, de mettre le linge sale dans la corbeille, de coucher les enfants plus tôt.
Le lendemain sera le retour à la réalité, la reprise du boulot et de l'école.
Moment de nostalgie qui flotte...

Imaginez que vous preniez un verre au calme sur votre terrasse avec votre conjoint, chacun une partie du journal partagé entre les mains. Un de vos enfants se met à chouiner. Vous vous déplacez pour le calmer.
Le temps de faire quelques corvées par obligation, vous ne vous êtes aperçue de rien. Votre mari s'est levé du banc où il était assis, a franchi le portail de la maison et est parti en pleine nuit.

C'est ce qui se passe pour Astrid, la quarantaine et mère au foyer.
Le matin au réveil elle constate que Thomas n'est pas là. le soir il ne rentrera pas. Sa secrétaire ne l'aura pas vu au boulot de la journée.

Thomas a disparu dans la nuit. Comme ça, tout à coup, sans préméditation. La fuite. Comme pour arrêter le présent.
L'un l'autre, séparés de corps mais éternellement inséparables par la pensée et plus proches que jamais ? Décision irréfléchie, ras-le-bol ou volonté d'arrêter le temps ?

Astrid commence à comprendre qu'il ne reviendra pas. Dès lors on suit sa vie routinière à la maison. Ses interrogations et réflexions intérieures.
Dans un premier temps elle va mentir à ses enfants, Ella et Konrad, puis à la secrétaire de son époux par crainte du qu'en-dira-t-on. Puis elle va finir par prévenir la police.

Pendant ce temps c'est une vie d'errance pour Thomas qui est parti à pied, se cache des gens, creuse le plus de distance possible avec son domicile, marche pendant la nuit et se repose peu.
Il poursuit son chemin à travers champs, hameaux, villes, forêts et montagnes helvètes... Mais dans quel but et pourquoi ?

" L'un l'autre " est un roman déroutant et assez déstabilisant où il faut savoir lire entre les lignes pour distinguer la fiction de la réalité.
L'auteur s'est débrouillé habilement pour nous donner deux versions de l'histoire qui partent d'un élément crucial dévoilé dans le quatrième de couverture, et nous embrouille l'esprit par la même occasion. A nous de ne pas tomber dans le piège.
A quoi se fier ? A ce qu'on croit être la vérité ou préfére t-on la part de rêve et d'imagination ?

Peter Stamm parle dans ce livre du vide laissé par l'absence, de la solitude, des souvenirs, des non-dits. Il laisse planer des interrogations sur le couple, un homme une femme qui croient se connaître parce qu'ils vivent ensemble. Mais au final tout ça n'est que l'arbre qui cache la forêt enfouie dans la tête de chacun de nous. L'un ne peut voir les arbres torturés de l'autre.

Une belle écriture fluide de l'auteur, des descriptions magnifiques de la nature. Thomas est un personnage lambda qui plaque tout du jour au lendemain pour se perdre dans un " Into the wild " à la sauce helvète assaissonnée d'un zeste de noirceur.









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Thomas, père de deux enfants, prend un verre un soir d'été avec sa femme Astrid dans le jardin de sa maison. Ils sont de retour dans leur village suisse après leurs vacances d'été en Espagne. Lorsque sa femme, appelée par leur fils, monte à l'étage, il quitte la maison sans avertir personne et se met à marcher en direction des Alpes. On suit alors en alternance le point de vue de Thomas et celui d'Astrid, dans une subtile confrontation de ces deux vies qui se sont côtoyées sans se connaître complètement.
L'auteur nous décrit avec subtilité deux êtres perdus dans des obligations familiales qu'ils n'ont pas vraiment choisies. Il développe l'idée qu'on ne décide pas de sa vie, qu'elle s'impose à nous par le jeu de hasards successifs, que la moindre décision peut avoir une influence sur le destin d'une personne et que cette même décision est principalement guidée par le hasard. « Tout ce qu'on fait n'a pas forcément une raison » (p. 160 et 170). Thomas reprend en quelque sorte la maîtrise de sa vie en disparaissant.
Sont également abordés les thèmes de la méconnaissance de la personne qui partage sa vie, du décalage des perceptions dans un couple, de l'imbrication de la vie rêvée avec la réalité, du souvenir qui fait vivre les disparus.
L'auteur fait preuve d'une grande maîtrise dans la narration. L'absence de chronologie dans les points de vue des protagonistes lui permet d'amplifier leur solitude et leurs différences de perception de la réalité. le passage de l'imparfait au présent est utilisé pour accélérer l'action. Enfin, il fait évoluer les points de vue des personnages différemment comme pour montrer que les membres d'un couple ne vivent pas les événements de la même manière, la vie rêvée de chacun d'eux se mêlant également à la réalité.
Beaucoup de subtilité et de maîtrise dans ce roman qui pose des questions essentielles dans une ambiance nostalgique et feutrée.
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Un couple avec deux enfants rentre de vacances en Espagne, l'homme voit sa femme en train d'aller se coucher depuis son jardin, il avance vers le portail et part... L'histoire est très intéressante, la construction est assez simple (on alterne le point de vue de la femme et de l'homme), on voyage dans la Suisse, on découvre ce couple à travers cette disparition, la fin de l'histoire m'a laissé perplexe (mais elle a le mérite de l'originalité), le rythme est très bon et l'écriture (et la traduction) sont simples et efficaces.
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Très beau texte sur un homme qui se perd lui-même, arrête tout, un peu comme dans la chanson de Souchon et de sa femme enattente
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