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Ce roman entre dans la catégorie des romans "difficiles". Il n'est pas simple d'entrer dedans mais ensuite je me suis laissé happer par le rythme et l'univers de l'auteur.
Ecrit à auteur d'enfant, ce roman semble largement autobiographique et décrit naïvement (façon conte) une famille et son Destin marqué par la Guerre et une violence omniprésente, pour lui qui est né de parents serbe et bosniaque dans une ex-Yougoslavie en plein tourment.
Un petit côté tragi-comique à la Kusturica qui est très plaisant.

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Je vais mettre longtemps à émerger de cette lecture sublime et douloureuse. Cet excellent roman nous fait vivre les gens - ceux de Visegrad (se renseigner sur le massacre de Visegrad) - par le regard d'un enfant espiègle, sensible, amoureux de sa vie, de sa ville et de sa rivière qui, juste après la perte de son grand-père plus qu'aimé - complice - voit sans comprendre la guerre s'abattre sur son univers.

La grandeur de ce roman est d'être si proche des êtres, de leur humanité que le drame de la guerre, de la séparation - abordé en demi-teinte, suggéré plus que raconté - en est d'autant plus insoutenable pour le lecteur qui se sent en famille. La force de ce roman est d'aborder la guerre non pas du point de vue des faits mais de celui de ce qu'elle endommage : la beauté des êtres, leurs histoires simples - et de celui de ce qui lui survit: ces mêmes êtres - invaincus - invincibles.

J'ai mis très long à lire ce roman assez court (tout est relatif) car cette proximité rend la lecture parfois insoutenable. J'y ai vécu - moi qui n'aime pas le foot - l'un des matchs les plus incroyable entre serbes et bosniaques pendant un cessez-le-feu - un chapitre hallucinant qui m'a m'a accrochée et fait frémir d'horreur et dont je suis ressortie tremblante. Je ne l'oublierai pas. Je me suis rapprochée par ce roman d'une réalité dont je me suis toujours tenue à l'écart: la guerre des autres - ces autres qui nous ressemble tant, qui peuvent être si touchants, si proches, si beaux.

Je recommande, vraiment.
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Une lecture de Vera, qui a aimé sa lecture et nous laisse comme avis : "J'ai vraiment bien reconnu le pays, il en parle bien, mais je trouve quand même que l'auteur se répète. Il a mis son âme à nue pour raconter son histoire, mais je vois mal cet auteur faire un ouvrage qui se lit aussi bien, par exemple, que Marguerite Yourcenar. Mais je le note très bien car j'ai vraiment reconnu mon pays et ça m'a fait du bien."
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Le soldat et le gramophone est le genre de roman comme seuls ou presque les territoires des Balkans savent en générer. Comme souvent, il y est question de la guerre fratricide qui a déchiré la Bosnie, de mort, de familles séparées et déracinées mais Saša Stanišic a enrubanné le tableau d'insouciance, de cynisme et d'absurde.
La guerre est même très peu évoquée dans le récit qui ressemble à une succession d'instantanés qui s'entrechoquent, la pensée surgit de manière pas toujours limpide et les associations d'idées sont parfois farfelues. L'empreinte du jeune âge du narrateur, qui avec sa voix enfantine inspecte les choses futiles, les petits détails et ne regarde pas les événements de la même manière que les adultes.
Puis le temps, le déracinement né de l'exil en Allemagne s'emparent de la mémoire chaotique, ils exigent une certaine cohérence, le besoin de donner sens aux impressions d'enfant. le roman abandonne sa part de fantaisie pour donner une seconde vie autant qu'une autre dimension aux souvenirs. L'écheveau des évocations se démêle et le récit devient plus sombre et intensément réaliste.

Dans ce roman à forte coloration autobiographique, tout le talent de l'auteur réside dans cette faculté à restituer la perception d'un événement tragique par un enfant. Il fouille sa mémoire et, débarrassé de sa perspective d'adulte, le regard s'attarde sur les copains de l'époque, les histoires du grand-père fervent partisan de Tito, les repas de famille, les parties de pêche dans la Drina. le texte constitue des assemblages extravagants par instants, on savoure l'humour poétique et la vérité pleine de candeur à d'autres.
Il nous ramène un peu en enfance, il faut donc faire preuve d'une certaine souplesse chaque fois que le jeune narrateur joue à saute-moutons avec les faits, accepter les zones d'ombre laissées à plus tard. La rupture narrative tout comme la variation des genres sont susceptibles d'en surprendre quelques-uns. Mais cela apporte tout au moins une certaine profondeur au texte.

Même si le soldat et le gramophone emprunte à l'écriture introspective allemande, il reprend pour l'essentiel les codes de la littérature des Balkans avec cette faculté de réenchanter un monde dévasté. Véritable marqueur génétique qui a toujours été une force d'attraction à laquelle il m'est difficile de résister.
Lecture distrayante.
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Une histoire comme un devoir de mémoire. Une autobiographie, sensible et drôle. On sent un besoin important d'écrire pour faire revivre et partager pour ne pas oublier. Ne pas oublier son enfance et ces moments radieux pleins d'insouciance et surtout ne pas oublier ce conflit sordide dans les Balkans. Il y a comme un écho au prix Nobel d'Ivo Andric et son livre «Le pont sur la Drina». Magnifique.
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  Aleksandar est un de ces enfants attachants, dotés d'un pouvoir d'adaptation hors du commun, quand bien même la perte de sa famille mais également de ses amis a fait de lui un être déchiré. Ce récit est d'autant plus poignant qu'il perd peu à peu chacun des membres de sa famille au cours de son histoire: il restera seul en effet dans cette Allemagne réunifiée, qui apparaît dans le roman comme un lieu sombre, froid et triste. On sait aujourd'hui le carnage que cette guerre a provoqué, les dommages qu'elle a laissés derrière elle, les horreurs que la population a pu subir, les génocides, les tortures. Et ce récit, très élliptique, est d'autant plus édifiant qu'on ne ressent pas forcément toute cette atrocité. Il semble que l'auteur ait fait le choix de passer sous silence les horreurs de cette guerre.
C'est est un roman sur la question de l'identité, de son éclatement suite à la perte des repères les plus basiques et les plus essentiels qui soient: le naufrage du pays ne fait que refléter le naufrage de sa famille, de sa propre vie. Cette perte est irréversible, son retour au pays ne fait que renforcer cet état de fait: c'est ainsi qu'Aleksandar décidera de mener sa vie seul, sans ses parents partis vivre aux Etats-Unis, dépourvu de tout ce qui constituait son ancienne vie. Mais ce seul refus de suivre ses parents, de rester dans cette Allemagne si proche de la Bosnie-Herzégovine, constitue ce maigre lien qui le relie encore à son pays d'antan et est peut-être ce qui l'aide à reconstruire sa vie.
          Je conseillerais sans nul doute ce roman qui, malgré la construction un peu surprenante et décousue, dresse la vision d'un monde yougoslave qui se décompose progressivement et affiche le courage ainsi que la force de caractère d'un personnage, qu'on ne peut que respecter et qu'admirer, puisque dans sa désillusion, ce récit semble être pour lui un moyen d'exorciser les pertes qu'il a subies et de peut-être pouvoir mieux recommencer une nouvelle vie en Allemagne.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Aleksander, le narrateur de ce roman, qui ressemble terriblement à l'auteur, nous conte à sa façon la guerre en ex-Yougoslavie. Son enfance enchanté, en particulier grâce à son grand-père, cadre du parti communiste, et inventeur de vie. Et puis la fin de tout cela, la guerre et ses horreurs, et enfin un triste exil en Allemagne, et le voyage de retour, dans un univers qui avait trop changé pour ne pas être surtout amer.

L'histoire est très touchante et il est visible que l'écrivain y a mis le meilleur de lui-même. C'est un beau et touchant récit, d'un gamin à qui on a volé la fin de son enfance.

J'ai été un peu moins charmée par l'écriture, et en particulier par les nombreuses répétitions que font un peu redondant par moment. J'ai aussi un peu décrochée au début de la deuxième partie du livre, quand Aleksandar jette un peu en vrac ses différents souvenirs, sans lien apparent entre eux, et j'ai trouvé qu'il y avait là un peu trop de redites. Mais le roman retrouve son intérêt après le retour d'Aleksandar dans sa ville.
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Je ne saurais que trop le recommander pour les yougo -nostalgiques de chair et de sang...
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Il est un peu difficile d'entrer dans l'histoire et il faut bien quelques chapitres avant de se laisser entrainer par l'univers et le rythme du récit. Mais ce livre décrit avec légèreté le destin d'une famille, le regard naïf d'un enfant (qui espère toujours faire revenir son grand-père d'un coup de baguette magique,...), la violence de la guerre et est assez drôle malgré le contexte de l'histoire. de plus, il est très intéressant de lire un roman sur une guerre qui s'est déroulée si près de la France et que pourtant on ne connait pas si bien.
A découvrir !
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Écriture +++
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