La couverture représente une jeune femme tenant dans une main un poignard et de l'autre une bague. Son attitude, ainsi que les couleurs employées, donne à l'ensemble une impression de magie et de mystère. En arrière plan, on découvre la tour Eiffel. J'aime beaucoup la typographie utilisée.
Le résumé m'a intrigué de suite. On ne se refait pas et je reste toujours attachée aux romans traitant de magie et de quête. Ici, le résumé semble me promettre les deux. On a d'un côté une héroïne un peu paumée et un bretteur italien en quête de vengeance. Un duo qui va être missionné pour s'emparer d'une bague qui, visiblement, va les entraîner de la France à l'Égypte... J'embarque illico pour le voyage !
Nous voici donc en présence de la mageresse Isulka au 19ème siècle. En 1888, plus exactement. Cette jeune femme rousse est très séduisante, mais aussi très pauvre. Ce qui l'oblige à glaner quelque argent de-ci de-là en jouant aux cartes dans les auberges ou en se donnant en spectacle (sans jeu de mots)... Mandatée par un anglais Sir James Ladd pour retrouver une bague précieuse, elle rencontre Scipione di Lucantoni qui va faire équipe avec elle. Voilà le début d'une affaire qui va vite devenir plus complexe que prévue...
Une héroïne atypique...
Dès les premières lignes, on se rend compte que Isulka n'est pas le personnage habituel de l'héroïne sans reproches. Non, elle est une joueuse invétérée. Elle a la langue bien pendue, est inconstante, manipulatrice et peu courageuse. Néanmoins, elle possède des ressources insoupçonnées lorsqu'il lui faut échapper à quelques désagréments comme payer ses dettes. Elle fréquente également Angelin, chef des chapardeurs. Ils travaillent de concert pour détrousser les passants. Isulka est une mageresse (elle se définit ainsi) car elle possède un don qu'elle exploite peu ou prou selon les circonstances.
Scipione, le libertin italien, est le protagoniste masculin de ce récit. Un homme qui ne s'arrête pas devant les coups bas si cela peut lui profiter. D'ailleurs entre lui et Isulka, les coups fourrés seront de mise un moment... ce qui rend leurs relations encore plus intéressantes. J'ai beaucoup apprécié les personnages secondaires tels que Aslin et Ankhfareth. Ils apportent une touche plus profonde au récit.
Une intrigue simple dans sa complexité...
Dans ce premier tome, il est difficile de s'ennuyer. On a un cocktail qui ne laisse pas de tout repos : action et mystères au premier plan. L'inclusion de la mythologie égyptienne ajoute une touche d'exotisme et de magie ancestrale qui m'a bien plu. le tout servi par la plume de l'auteur, découverte dans un autre de ses romans, qui est toujours aussi plaisante. Elle entraîne le lecteur à sa suite sans difficulté. J'ai particulièrement aimé les scènes de combat, n'ayant eu aucun mal à m'y projeter tant les mots épousent les gestes des personnages. le vocabulaire est choisi avec soin et on sent que l'auteur à effectuer quelques recherches.
Ce roman ne se résume pas à une simple collaboration de deux voleurs pour s'emparer d'une bague. Elle s'étoffe au fil de la lecture et des révélations. On passe d'une mission à un complot, puis deux voire trois. Les pistes se brouillent et le lecteur se voit happé par ce périple qu'il entame aux côtés des héros. L'apparition des créatures est également un point fort selon moi car elle permet de faire basculer le lecteur dans un monde fantastique.
J'ai apprécié aussi les moments cocasses qui peuvent alléger l'atmosphère de ce roman. Notamment quand Scipione surgit nu comme un ver dans la rue après un duel avec un militaire cocu ou Isulka en tenue légère au cabaret... Tout comme les échanges savoureux et acérés entre nos deux protagonistes.
Comme vous l'avez constaté, j'ai beaucoup aimé ce premier tome.
J'attends de découvrir le suivant avec impatience !
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