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EAN : 9780785188476
328 pages
Marvel Comics Inc (29/01/2014)
3.38/5   4 notes
Résumé :
At ’70s Marvel, no one mastered the startling scope and high-concept complexity of cosmic adventure like Jim Starlin! And his work on Adam Warlock set the tone for star-spanning spectacle that is considered a high-water mark to this day. Starlin evolved Warlock to the next level, imbuing the character with the inner demons of a man-god on the brink of insanity. Forced to confront an evil version of himself and the nihilistic menace Thanos, Warlock’s conflicts weren’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci d'abord à Presence qui m'a guidé vers ce comics.
J'étais en effet très curieux de connaître l'histoire de ce super héros qui sort des sentiers battus, vue par Jim Starlin. Oh, je le connaissais un peu. Une sorte de Némésis de Thanos qui portait l'une des gemmes de l'Infini : la gemme de l'âme (celle qui est la plus mal utilisée dans les films Avengers, selon moi). Je connaissais sa naissance sous le pinceau de Jack Kirby. Je l'avais vu affronter Thor. J'avais lu le Gant et la Guerre de l'Infini. Mais il me manquait des connexions.

Jim Starlin s'est emparé du personnage de Warlock et l'a remodelé à sa sauce comme une pâte d'argile (comme Frank Miller a remodelé Daredevil). Jack Kirby avait créé un être qui semblait d'une puissance inimaginable – remarquez, ces personnages donnent tous cette impression. Ce n'est plus le cas pour Starlin ; il vole, il est costaud, mais sans sa gemme il est vite dépassé.
Mais ce n'est pas étonnant quand on connait un peu l'auteur. Il s'intéresse peu aux démonstrations de force et préfère travailler leur psyché. La fragilité apparait vite derrière la carapace cosmique. On a un homme qui doute de ses motivations, qui se prenait pour un parangon de justice et s'aperçoit qu'il a le potentiel de se transformer en Dark Vador (incarné dans le personnage du Magus, tyran de la galaxie). Affronter son ennemi et affronter ses propres démons, c'est blanc bonnet et bonnet blanc.

Du coup les épisodes sont assez verbeux. Je me suis souvent désintéressé de ce que je lisais car je ne voyais pas où Starlin voulait en venir. Certains épisodes sont carrément surréalistes. Il y a même un hommage affiché à Steve Ditko pour son travail sur docteur Strange.
Je suis aussi assez mitigé sur l'esthétique de ses extraterrestres. Certaines espèces n'ont qu'une tête, d'autres n'ont pas de jambes, d'autres un gros oeil à la place de la face. Il joue beaucoup avec ça.

Les derniers épisodes avec Thanos, les Avengers, the Thing et Spider-man sont moins bavards et plus centrés sur l'action. J'avais lu ce dernier épisode étant plus jeune sans avoir lu ce qui précédait. Il aura fallu attendre jusqu'à aujourd'hui pour faire le lien.

Je suis content d'avoir pu lire ce volume. Il me reste à lire pas mal d'autres trucs pour saisir l'ensemble de la quête de Thanos. Cela m'en donne l'envie.
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Comme son titre l'indique, ce recueil comprend tous les épisodes de Warlock, écrits et dessinés par Jim Starlin dans les années 1975 à 1977 : "Strange Tales" 178 à 181, "Warlock" 9 à 15, "Avengers" annual 7 et Marvel two-in-one" annual 2. Il y a également 16 pages au stade de crayonnés, dessinées par Alan Weiss, sur un scénario de Starlin "Just a minor incident", et les couvertures des différentes rééditions successives, soit 12 couvertures. Par rapport aux rééditions de 1982 et 1992, l'épisode "Marvel team-up" 55 n'a pas été inclus car il avait été réalisé par Bill Mantlo (scénario), John Byrne (dessins) et Dave Hunt (encrage).

Quelque part sur un planétoïde non identifié, une jeune femme en tenue de cosmonaute court, avec 3 poursuivants à ses trousses. Elle s'écroule au pied d'Adam Warlock qui lui accorde sa protection. Malheureusement l'un des séides réussit à l'abattre. Warlock absorbe son âme et apprend qu'elle souhaitait lui demander son aide pour lutter contre une entité à la tête d'une église omnipotente et colonisatrice : le Magus et l'église universelle de la Vérité. Warlock jure de la venger et commence par s'attaquer à un vaisseau (commandé par le général Autolycus) de cette église transportant une cargaison de créatures dotées de conscience, jugées impies et improductives par l'église. Cet affrontement est le premier d'une série d'épreuves qui le conduiront devant le Magus. Une fois la question du Magus réglée, l'épisode 12 de Warlock est consacré à une aventure de Pip le troll. Les épisodes 13 et 14 mettent Adam Warlock face au voleur d'étoiles (Star thief). L'épisode 15 permet à Warlock d'en apprendre plus sur son joyau de l'âme (Soul gem). Les 2 numéros annuels racontent son affrontement contre Thanos, avec l'aide des Avengers et de Spider-Man.

Les histoires comprises dans ce tome peuvent se répartir en 3 parties. La première partie (la plus longue, de "Strange Tales" 178 à "Warlock" 11, soit 7 épisodes) est entièrement consacrée au devenir d'Adam Warlock. Jim Starlin s'attache au personnage, à son état d'esprit, ses questionnements (il lui fait même dire à un moment que son destin est de toujours poser des questions, sans jamais obtenir de réponse) et son devenir hors du commun.

La première découverte de ces épisodes plonge le lecteur dans un mode de narration aujourd'hui oublié, peut-être dépassé. Pour les créateurs de l'époque, chaque comics se devait d'être un opéra sur papier. Il n'y avait pas de limite sur le budget : Starlin en profite pour un environnement de science-fiction, des vaisseaux spatiaux, des effets spéciaux, des centaines de figurants, etc. Il utilise un mode narratif courant à l'époque : un mode d'expression emprunté au théâtre, avec un fort élan romantique. À ce titre la scène d'ouverture avec la belle jeune femme s'écroulant au pied du héros perdu dans ses pensées mélancoliques est un archétype du roman d'aventure, de la bande dessinée de type "Flash Gordon" illustrée par Alex Raymond. Adam Warlock est très bavard, il se lance dans des soliloques copieux, exposant son état d'esprit, ses angoisses existentielles, son mal être, soit à haute voix, soit dans des bulles de pensée. Il s'agit à la fois d'un mode d'exposition explicatif (avec résumé de l'épisode précédent obligatoire au début de chaque épisode, Captain Marvel intervenant le temps de 3 pages pour expliquer qui est Thanos en s'adressant directement au lecteur), mais aussi d'une forme d'introspection assez écrite (par opposition au langage parlé). Warlock (et les autres) s'exprime dans un phrasé grandiloquent empreint d'élan romantique, dans des postures shakespeariennes. C'est à la fois le modèle imposé par Stan Lee, mais aussi (pour ces épisodes) un réel vecteur d'interrogations philosophiques. Starlin dispose d'assez de bagage intellectuel pour que ces envolées lyriques et ces postures emphatiques dépassent une forme de communication ridicule, et deviennent le reflet des transports de l'âme du personnage, de ses tourments.

Il faut un peu de temps pour s'habituer à cette forme pleine d'emphase, très codifiée, à l'opposée d'un naturalisme. Adam Warlock est le produit d'une expérience génétique, habillé d'un costume de superhéros (mais sans masque), voyageant de planète en planète, côtoyant des extraterrestres aux morphologies étranges, ayant joué le rôle de messie (avec résurrection) sur une Terre alternative (Counter-Earth), et ayant découvert que dans l'avenir il deviendra le dieu d'une religion totalitaire et expansionniste. La direction d'acteur de Starlin décontenance aussi régulièrement car Adam Warlock prend souvent la pose, dans des postures empruntées à des danseurs de ballet ou des danseurs disco.

Sous ces dehors artificiels, Jim Starlin invite le lecteur dans une intrigue hors du commun, et dans un voyage de découverte existentielle basé sur de solides préceptes philosophiques. Adam Warlock est confronté à ce qu'il souhaite devenir, à ce qu'il refuse de devenir, à ce que les autres veulent qu'il devienne. Face aux prisonniers sur le vaisseau, il refuse d'être leur chef, en leur racontant une parabole. Face à un procès inique, il refuse de se taire. Face à l'ennemi, il refuse de l'occire. Face au destin inéluctable, il refuse de plier. Adam Warlock, c'est le refus de se conformer. Cette attitude connaît son apogée dans l'épisode 181 de "Strange Tales". Alors que Warlock subit un lavage de cerveau par le biais d'une réalité virtuelle, il déforme les visuels pour faire apparaître ses endoctrineurs sous la forme de clowns. Il déforme leur explications en les réduisant à "C'est comme ça !". Il fait apparaître que ces donneurs de leçon incitent les individus à bâtir des montagnes de déchets qui finissent toujours par s'écrouler, et il leur montre que la cause de leur échec est la présence de diamants dans les ordures. Il subsiste quand même quelques maladresses de scénario, tel Pip accompagnant Warlock sur la planète mère de l'église alors qu'il sait que les trolls y sont abattus sur place.

Les 4 épisodes suivants sont moins intenses, l'un servant de pause humoristique mettant en scène Pip (avec une saveur comique très relative), les 2 suivants essayant de trouver un adversaire à la hauteur de Warlock, et le dernier fait de bric et de broc pour faire avancer différentes intrigues secondaires, à commencer par la véritable nature du Joyau de l'âme, pour lequel Starlin s'est inspiré de la relation entre Elric des Dragons (1961) et son épée Stormbringer. L'apparition de Lord Chaos et Master Order dans le numéro annuel de "Marvel two-in-one" évoque également la dichotomie entre Ordre et Chaos existant dans le cycle du Champion Éternel.

Les numéros annuels délaissent l'aspect philosophique pour se concentrer sur l'intrigue et apporter une résolution satisfaisante aux machinations de Thanos. Pour des raisons évidentes de visibilité (= pour attirer plus de lecteurs), Starlin embringue Spider-Man dans ces aventures cosmiques. Peter Parker se sent tellement étranger à ces affrontements qu'il préfèrera prendre la fuite plutôt que de combattre Thanos (on le comprend).

Malgré la plus grande part dévolue à l'action et à l'intrigue, Starlin continue de glisser quelques notions philosophiques, à commencer par une illustration très originale (you can't go home) de la maxime d'Héraclite "on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve", ou encore une certaine idée de l'état de sérénité.

D'un point de vue graphique, Starlin utilise une approche descriptive assez détaillée de ses dessins, tout en étant fortement influencé par les conventions graphiques des comics de superhéros, à commencer par les postures à la Jack Kirby (mais au lieu de tirer vers l'abstraction, il préfère le figuratif). Au fil des épisodes, il dispose de moins de temps pour tout faire, Steve Leialoha (et Joe Rubinstein pour les 2 annuels) venant en support pour d'abord encrer, puis pour peaufiner les dessins (ou les embellir). Dans les 3 premiers épisodes, il se charge du scénario, des dessins, de l'encrage et de la mise en couleurs. En y prêtant attention, le lecteur constate que Starlin expérimente de temps à autre avec la mise en page, et avec les arrières plans. Ainsi page 38, Adam Warlock se déplace furtivement dans les couloirs d'un vaisseau spatial pour neutraliser un à un les gardes armés, en 17 cases. Page 54, le lecteur observe que Starlin a transformé les façades d'immeuble en une composition abstraite de losanges sur fond noir, alors que Warlock vole entre eux. Page 67, il remercie Steve Ditko pour ses paysages surnaturels dans Doctor Strange. Dans les annuels, il dépeint les Avengers en ordre de bataille, comme une véritable force de frappe) affrontant des hordes d'extraterrestres belliqueux.

Au-delà de toutes ces qualités, ces épisodes restent mémorables des décennies plus tard pour 2 passages ahurissants. Dans l'annuel des Avengers, Starlin tient la promesse faite au lecteur, en reprenant mot pour mot le dialogue de Warlock de l'épisode 11 de "Warlock", réalisant cette prophétie dans toute son horreur. Dans l'épisode 181 de "Strange Tales" (déjà évoqué plus haut), Starlin se paye le luxe de ridiculiser Stan Lee (le personnage appelé Lenstea, une anagramme transparente), puis John Romita senior (qui peint un nez rouge à Warlock). Ensuite Len Wein et Marv Wolfman se prennent chacun une tarte à la crème pour avoir compromis leur intégrité artistique en accédant à la pression éditoriale (de Marvel) et Warlock découvre que les responsables éditoriaux font bâtir des tours d'ordures aux créateurs (des comics industriels sans valeur) en se plaignant qu'il se trouve parfois un diamant (une véritable réussite artistique). Tout ça dans un comics Marvel, validé par Len Wein, le responsable éditorial.

Effectivement, ces épisodes présentent un mode narratif qui peut rebuter un lecteur contemporain. Toutefois, Starlin propose une aventure cosmique dont la première partie correspond à un voyage existentiel honnête, et la deuxième à une intrigue de grande ampleur qui permet à Thanos de prendre toute son envergure.
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Adam Warlock est le personnage de Marvel que j'aime le moins. Même le génie de Starlin ne réussi pas à le rendre intéressant.

C'est l'incarnation du héro tragique, qui n'a jamais tort, qui a tout prévu, mais qui est toujours accablé par le poids de son destin.

Bouhou Bouhou.

Je suis vraiment curieux de voir ce que James Gunn fera pour le rendre intéressant dans son Gardien de la Galaxie Vol 3
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