AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,62

sur 353 notes
5
66 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La sortie de cette magnifique édition illustrée par Rébecca Dautremer permet de redécouvrir l'intemporel « Des souris et des hommes ». Ce court roman de John Steinbeck (Of Mice and Men) est une pépite brute dont le style rappelle celui d'Hemingway : une langue économe et primitive qui permet de faire jaillir l'essentiel. le style convient parfaitement à cette histoire tragique s'inscrivant dans le quotidien de pauvres travailleurs journaliers dans l'Amérique de la Grande Dépression. Si l'oralité de Steinbeck est difficilement transposable dans des dialogues en français, la traduction reste convaincante.

George et Lennie, deux hommes qui se connaissent depuis l'enfance et qui sont unis par une amitié indéfectible, arrivent dans une exploitation agricole pour y gagner un peu d'argent. George, pragmatique et bon, prend soin de Lennie, géant benêt et ingénu à la force colossale, et dont la seule obsession est de caresser ce qui est doux. Les deux hommes ont un rêve, celui de posséder un jour un lopin de terre, d'y faire pousser des céréales et d'y élever quelques bêtes, notamment des lapins dont Lennie pourra s'occuper. Sans jamais vouloir le mal, Lennie s'est déjà attiré des ennuis par le passé. Alors George le met en garde. Mais sous le soleil de Californie se prépare un drame inévitable qui enfle à travers les pages jusqu'à éclater comme un pavot. Derrière la tragédie annoncée, ce sont les voix de ces travailleurs qui font la trame de cette histoire. George et Lennie en tête mais aussi des personnages secondaires d'une belle profondeur, de pauvres gars frappés de solitude, d'exclusion, de discrimination, et qui, dans les affres de leur précarité, osent quand même imaginer un avenir meilleur et aveuglant de simplicité.

À travers cette courte histoire, c'est la récession et le rêve américain que Steinbeck dénonce, car il y aura toujours des hommes pour lesquels ce rêve reste inaccessible. Il y a ceux qui possèdent et ceux qui travaillent, ceux qui sont respectables et ceux qui sont différents. Ce texte n'a rien perdu de sa force ni de sa lucidité. Les illustrations de Rébecca Dautremer ont un pouvoir évocateur qui magnifie le roman de Steinbeck. Elles alternent entre poésie et chimères, humour et gravité, composant un tout d'un bel équilibre à la fois contemplatif et introspectif.
Commenter  J’apprécie          202
Adaptation du roman éponyme, cet album m'a intrigué. L'histoire originelle est reprise à travers ces, pas moins de, 420 pages agrémentées d'illustrations qui m'ont parues étranges puis épousant à merveille le récit.
Les aventures (mésaventures) de George et Lennie mis en lumière tel un film, ces deux amis traversent le pays, vivant de petits travaux glanés dans les fermes permettant aussi d'épargner assez d'argent pour acheter un terrain bien à eux. Les complications arrivent toujours avec Lennie, simplet celui-ci a le chic pour s'attirer les ennuis et George bonne âme s'occupe de lui.
C'est donc une histoire d'amitié et de solidarité, plus que le texte ce sont les illustrations qui interpellent. le visage des personnages reflètent la lassitude d'une survie incessante.

C'est surtout la variété des illustrations qui fait la richesse de cet album, l'illustratrice ne se contente pas de mettre en image un texte, elle crée un monde autour.
Lien : https://leslecturesdestemilo..
Commenter  J’apprécie          110
Quel travail ! Je découvre l'oeuvre de Steinbeck par le graphisme de Rebecca Dautremer, artiste qualifiée par certains de "plus grande illustratrice française"! La tâche était immense, le fruit du labeur réussi. J'ai apprécié la palette variée, les style colorés, les pages de dialogue, d'expression, les visages et les superpositions. Tout comme Tardi a parfaitement adapté plusieurs romans de Céline, Dautremer respecte le célèbre classique et l'histoire de ces deux journaliers pris dans le tourbillon de la cruauté humaine.
Commenter  J’apprécie          110
Voici un ouvrage énorme, un pavé très lourd. Aussi lourd que le livre original m'avait paru léger au niveau du poids mais lourd au niveau du texte. le texte donc, c'est Steinbeck, et puis la performance graphique, c'est Rebecca Dautremer. Cette oeuvre illustrée est une véritable expérience, ultra riche de couleurs, de techniques, de différentes mises en page, d'expressions du corps et du visage, d'émotions... Il y a même de fausses pubs vintage avec des souris (of course) !

Ce travail titanesque m'a permis de relire Steinbeck, découvert à la fac. J'aime toujours autant l'histoire tragique de Lennie et George et je ressens toujours autant d'émotion à la fin. Je l'ai lu et étudié en anglais et j'ai donc beaucoup apprécié les incrustations de texte en version originale par ci par là. L'écriture de Steinbeck est déjà puissante pour bien se représenter les personnages, les situations mais alors là, avoir un visuel, très fort aussi, qui accompagne le texte, c'était une expérience fabuleuse!

Un de mes romans préférés et une de mes illustratrices préférées…je ne pouvais qu'être enchantée! Un marque-page ruban aurait été un petit plus vu l'épaisseur et aurait ajouter encore du luxe à ce magnifique ouvrage.
Commenter  J’apprécie          100
Lennie et Georges traversent les États-Unis de travail en travail pendant la grande dépression. Amis, Georges protège surtout Lennie. Ce dernier est une personne simple qui ne se rend pas compte que ses actes peuvent avoir parfois des répercussions sur lui mais aussi sur Georges.

J'ai lu le roman étant plus jeune et j'en gardais un souvenir marquant. Ayant cette version graphique dans ma pal, ce fut pour moi l'occasion de redécouvrir cette oeuvre.

C'est un roman que j'aime beaucoup non seulement pour la trame de l'histoire et l'écriture de Steinbeck mais également pour ce qu'il dit de ce pays à cette époque.
Il a été écrit en 1937 et John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature pour ce titre dans les années 60.
C'est une bouleversante histoire d'amitié où la tension monte progressivement et où l'on sent que le drame paraît inévitable.

C'est une très belle édition graphique proposée ici, surprenante dans sa forme.
Commenter  J’apprécie          40
Grâce à ma médiathèque, j'ai pu me replonger dans ce classique lu au cours de mes années collège.
J'ai beaucoup apprécié la mise en image. le travail d'illustration et l'impression/édition sont de très haute qualité.
Le texte est complètement intégré aux illustrations pleine page. Les procédés varient d'une page à l'autre, renouvelant sans cesse la curiosité du lecteur.
J'ai beaucoup aimé l'incrustation de phrases en VO au sein de bon nombre de pages.
La lecture en version graphique est vraiment très agréable.
Commenter  J’apprécie          40
Cette année, je me suis promis de lire plus de classiques et ayant adoré les adaptations cinématographiques de ce grand auteur américain qu'est Steinbeck et vénérant les illustrations de Rébecca Dautremer, la rencontre des deux était pour moi une évidence.

Pour cela, l'éditeur français nous offre un objet de toute beauté, décrypté en plus par l'autrice qui nous le présente en fin de volume avec beaucoup d'humour. C'est dans un format étrange entre grand et petit format, avec un nombre de pages conséquent dû à une mise en page originale, que se présente cette édition illustrée du titre phare de l'auteur américain.

Pour qui a vu le film comme moi, il n'y a aucune surprise, l'éditeur ayant choisi de publier le texte intégral, nous retrouvons tout ce qui fait le sel de ce titre si âpre. C'est en effet une histoire poignante, un drame dans l'Amérique profonde traitant d'un bref instant de vie d'un groupe de saisonniers marginaux. Comme dans le bruit et la fureur de Faulkner, l'auteur met en scène un personnage handicapé, ayant un retard mental, Lennie, qui va de ville en ville, fuyant les problèmes qu'il sème sans le vouloir, avec son grand ami George qui s'occupe de lui et répare les pots cassés.

Là où l'histoire prend aux tripes, c'est qu'elle met en scène une Amérique profonde des années 30 totalement crédible, avec une ferme isolée où la femme du fils du proprio s'ennuie, où son mari est un petit roquet, où les saisonniers sont tour à tour des noirs qu'on laisse de côté, un jeune handicapé ou de pauvres bougres qui ne vivent que pour aller au bouge. Mais Lennie et George, eux, rêvent de sortir de leur condition et un jour d'acquérir une petite propriété pour élever tranquillement des lapins. Sauf qu'ils détonnent dans le paysage et que Lennie ne peut s'empêcher de faire du mal aux créatures autour de lui sans le vouloir.

C'est une histoire extrêmement triste car chacun vit dans la misère, a très peu de rêves et a une vie assez morose. L'arrivée du duo crée un peu d'animation, tout comme les tentatives de séduction de la femme du fils du proprio, mais on sent très vite qu'un drame s'annonce et nous suivons alors avec émotion le récit de leur quotidien en attendant juste le point de bascule, qui quand il arrivera saisira par sa soudaineté, sa brièveté et sa violence non contrôlée et involontaire. C'est assez brutal et terrifiant. On se sent totalement impuissant et terriblement triste et la fin bouleverse totalement même en la connaissant d'avance.

Mais je n'aurais probablement pas lu ce texte s'il n'avait pas été illustré par Rébecca Dautremer, soyons honnête, vu que je connaissais déjà l'histoire. Certes la plume âpre et directe de l'auteur m'a toujours séduite mais c'est surtout tout le travail graphique que j'ai trouvé magistral. S'inspirant des classiques de l'art américain, l'autrice montre une palette d'une grande variété. Elle alterne un style classique américain à la Hooper qu'on a pu lui voir dans ses albums précédents, avec un ensemble de croquis à l'orange sanguine mélangés à des dessins avec un effet patchwork et carnet de croquis d'artistes, il y a aussi des détournements d'affiches de cinéma et de publicités américaines. C'est extrêmement pop !

Et à côté de ce côté très "culturel", il se dégage aussi énormément d'émotion du trait de l'autrice. On sent qu'elle y a mis ses tripes dans ce travail de longue haleine. C'est extrêmement poétique et engagé mais aussi intime. le choix d'une palette colorimétrique limitée ajoute en force d'impact. Et la mise en page qui donne l'impression de suivre le story-board d'un film ajoute à l'originalité de l'objet. Les dessins accompagnent et soulignent vraiment le texte qui virevolte tout autour. C'est magique !

Ainsi, l'objet livre des éditions Tishina est vraiment un superbe objet rendant parfaitement hommage au travail de Steinbeck, à la puissance de ses mots et de son histoire. J'ai vraiment adoré la synthèse et l'union des deux dans cette forme magique qui souligne l'âpreté et la douleur de cette histoire.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (752) Voir plus



Quiz Voir plus

Des souris et des hommes

En quelle année est paru ce roman de John Steinbeck ?

1935
1936
1937

10 questions
908 lecteurs ont répondu
Thème : Des souris et des hommes de John SteinbeckCréer un quiz sur ce livre

{* *}