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Citations sur Rue de la Sardine (47)

Ainsi, Lee Chong se tenait debout, derrière son comptoir, ses beaux yeux bruns tournés vers le dedans, dans la contemplation de l'éternelle tristesse chinoise.
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Comme il aimait la vérité, il leur dit simplement la vérité : il était devenu nerveux et, de surcroît, il désirait voir du pays, aspirer l'odeur de la terre, contempler l'herbe, les arbres, les oiseaux, jouir des paysages, et pour cela, le meilleur moyen n'était-il pas de voyager à pied? Cette vérité ne lui attirait pas la sympathie des gens : ils fronçaient le sourcil, hochaient la tête ou se moquaient, comme s'il avait été un imposteur. Et certains même, craignant pour leurs filles ou leurs porcs, lui conseillaient de détaler et au plus vite, s'il tenait à sa peau.
Il prit une sage résolution : il cessa de dire la vérité.....
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Il était fort possible que toute sa fortune consistât dans les notes impayées de ses clients
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C'est bien joli de dire : " le temps adoucit tout. Ceci passera, on oubliera." On répète ces boniments quand on est pas soit-même en cause ; lorsqu'on y est, on sait que le temps n'efface rien, que personne n'oublie et que l'on se trouve au coeur du malheur qui ne change pas.
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Ce qui m'a toujours frappé, dit Doc, c'est que les choses que nous admirons le plus dans l'humain : la bonté, la générosité, l'honnêteté, la droiture, la sensibilité et la compréhension, ne sont que des éléments de faillite, dans le système où nous vivons. Et les traits que nous détestons : la dureté, l'âpreté, la méchanceté, l'égoïsme, l'intérêt purement personnel sont les éléments mêmes du succès. L'homme admire les vertus des uns et chérit les actions des autres.
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Hazel avait grandi : quatre ans d'école secondaire, suivis de quatre ans de maison de redressement. Il n'avait rien appris, pas plus dans un endroit que dans l'autre. Dans les maisons de redressement, on est censé apprendre le vice et la débauche, mais Hazel était trop distrait, il n'avait rien retenu. Il adorait écouter les gens, ce n'était pas les mots qu'il écoutait, c'était le ton, le rythme de la conversation. Il avait un esprit bourré d'impressions non classées; il n'oubliait rien, mais ne se donnait jamais la peine de classer ce qu'il avait acquis. Tout y était jeté pêle-mêle.
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Ce discours avait si bien altéré Doc, qu’il en vida son verre de bière : « Rien n’égale, dit-il, le goût matinal de la bière.
– Je crois, contesta Richard Frost, qu’ils font partie de l’espèce commune. Ce sont tout bonnement des gens qui n’ont pas le sou.
– Ils pourraient en avoir. Ils pourraient se gâcher la vie et gagner de l’argent. Quand ils veulent avoir quelque chose, ils déploient de l’intelligence, je vous garantis ! Mack est doué d’une sorte de génie. Ils connaissent l’essence des choses et à quoi mène l’ordre du monde, ils n’ont pas envie de se laisser prendre.»
Doc eût-il mesuré la tristesse de Mack et des gars, qu’il n’eût certes pas fait cette réflexion, mais il ignorait l’ostracisme dont les hôtes du Palace étaient l’objet. Lentement, il se reversa de la bière.
« Vous voulez que je vous donne une preuve ? …Tenez : dans une demi-heure à peu près, la Parade du Quatre-juillet va passer sur la Grande Avenue. Il leur suffit de tourner la tête pour la voir défiler, ils n’ont qu’à se lever, à marcher une vingtaine de mètres pour s’y mêler. Et bien, je parie une bouteille de bière qu’ils ne tourneront pas la tête !
– Et qu’est-ce que ça prouvera ?
– Ce que ça prouvera ? Mais diable, ils savent ce que ça représente, un défilé ! Le maire en avant, dans sa splendide automobile, le son de la trompette, le grand Bob sur son cheval blanc, portant le drapeau, les conseillers municipaux, les deux régiments de soldats, la société des Elks, avec les ombrelles écarlates, les Chevaliers du Temple, avec leurs plumes d’autruche blanches et leurs épées, les Chevaliers de Colomb, avec leurs épées, leurs plumes rouges, et la musique de la fanfare ! Mack et les gars connaissent tout cela, ils l’ont déjà vu, cela leur suffit…
– Un homme qu’un cortège n’attire pas, n’est pas vivant ! s’ exclama Richard Frost.
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Ce qui m'a toujours frappé, dit Doc, c'est que les choses que nous admirons le plus dans l'humain : la bonté, la générosité, l’honnêteté, la droiture, la sensibilité et la compréhension, ne sont que des éléments de faillite, dans le système où nous vivons.
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Le crépuscule envahissait les alentours, c'était l'heure grise, celle qui sépare la lumière du jour de la lueur des réverbères.
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Le lever du jour est un moment magique, dans la Rue de la Sardine. Quand le soleil n'a pas encore percé l'horizon gris, la Rue paraît suspendue hors du temps, enveloppée d'une lueur d'argent. Les réverbères sont éteints, l'herbe prend des tons d'émeraude, la ferraille des conserveries prend des reflets de perle, de platine, et d'étain vieilli. Pas encore d'automobiles. Les progrès, les affaires, tout dort. Rien que le va-et-vient des vagues contre les pilotis des conserveries. C'est la paix absolue, c'est le repos, le temps lui-même s'est effacé. Les chats sortent des buissons, glissent sur terre à pas sirupeux, à la recherche des têtes de poissons. Les chiens matineux paradent majestueusement, en quête eux aussi, de leur provende. Les mouettes aux ailes déployées viennent se poser côte à côte sur les toits des conserveries, attendant leur festin d'ordures. La brise marine, venue de la Station Hopkins, porte l'aboiement des lions de mer, on dirait celui d'une meute ; l'air est frais ; derrière les maisons, dans les jardins, les taupes sortent de leurs trous, bousculent les petits monticules de terre emperlées de rosée, et ramènent des fleurs dans leurs trous. Presque personne : juste ce qu'il faut pour donner l'impression de la solitude et de l'abandon. [...]
C'est l'heure emperlée, à mi-chemin de la nuit et du jour, lorsque le temps s'arrête et s'interroge.
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