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4,02

sur 578 notes
Imaginez le petit port de pêche de Monterey en Californie dans les années 1930. La grande dépression est passée par là et chacun essaie de survivre avec les moyens du bord. On va faire connaissance de la rue de la sardine. Là, vous avez le terrain vague, en face, la boutique de Lee Chong, un dur en affaires, plus loin, la maison close de Dora qui accueille les marins en escale et quelques habitués. Juste à côté, le laboratoire biologique de l'ouest, tenu par le Doc au grand coeur (il faudra qu'on fasse quelque chose pour son anniversaire), vous trouverez aussi l'ancienne chaudière de l'usine Heliondo convertie en maison d'habitation pour le couple Malloy, ils y entrent par la porte du four, le problème, c'est qu'il n'y a pas de fenêtre alors que Madame Malloy voue une véritable passion pour les rideaux. Avec les tuyaux de l'ancienne chaudière, on y logera quelques pauvres, un bout de carton de chaque côté. Et puis, il y a la grande batisse où l'on remisait autrefois la farine de poisson dans laquelle logent une bande de pieds nickelés sous la houlette de Mack.
Quand on ne peut pas payer quelques courses chez Lee Chong, on règle ses dettes avec une vieille voiture ou avec des grenouilles de la rivière Carmel qu'il pourra revendre, le taux de conversion est de vingt-cinq grenouilles pour un dollar mais il paraît que le marché des changes n'apprécie pas trop ce nouveau système monétaire.
Donc voilà, le Doc est tellement généreux avec tout le monde qu'il faudrait lui organiser une grande fête pour son anniversaire, mais comme on est tous plus ou moins fauchés, il va falloir user de débrouille et d'imagination. Si chacun met la main à la patte, Mack et ses gars, les filles de chez Madame Dora, les Malloy, Lee Chong et tous les autres, ça devrait être possible…

Un portrait social de la Californie des années 30 que Steinbeck dépeint avec une grande générosité et un certain humour. On se serre les coudes dans la galère, même si l'on n'atteint pas toujours ses buts, souvent à cause des ravages de l'alcool, c'est pas grave, demain, il fera jour et l'on va se refaire !
Dans l'esprit de Tortilla Flat pour celles et ceux qui ont aimé.

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.
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Monterey. Rue de la Sardine. Les uns achètent, les autres vendent, et puis il y a ce qui se passe autour de ces actes ordinaires. La description des biens, des meubles, des magasins et des odeurs plante un décor aussi burlesque que réaliste. Les non-dits, les impressions, les superstitions et les interactions reflètent la condition de petites gens que l'on dirait sans histoire.

Mais dans cette apparente banalité, il y en a bien un qui sort du lot : Doc, un "gentil" pour qui il faut organiser une fête…
Des tranches de vie qui se croisent pour un projet rassembleur. Je me suis parfois perdue mais le talent de conteur de John Steinbeck fait toujours des miracles.
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Un petit épisode du côté de la Californie chère à Mr Steinbeck, une petite tranche de vie pourrait-on dire aussi.
C'est toute une vision d'un peuple sans travail, qui essaye tant bien que mal de s'en sortir, à coups de boisson, à coups de parlotte matinale au bar du Rocher, à coups de pêche à la sardine, au maquereau, à la grenouille ou autre.
L'essentiel c'est d'essayer de vivre malgré tout, c'est la Rue de la sardine, si bien décrite et parfois si criante de vérité.
Un pur moment de délicatesse et des descriptions toujours aussi bien exprimées.
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La Rue de la Sardine c'est un poème.

La Rue de la Sardine c'est du bruit, des odeurs, des écureuils fouisseurs, des chats qui s'ébattent furtivement.
La Rue de la Sardine c'est le Laboratoire de Doc, la maison de passe de Dora, c'est le Palais des Coups avec Mack et ses copains.
Ce sont les chasses à la grenouille pour faire plaisir à Doc, ce sont les compromis faits par chacun, pour vivre mieux, en parfaite harmonie.

La Rue de la Sardine c'est toute une ribambelle de personnages avec leurs tristesses, leurs bagages, tous aussi attachants les uns que les autres. Une petite et grande communauté décrite à merveille par notre Steinbeck, avec sa prose reconnaissable entre toutes.
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Vers 1930 - Californie
John Steinbeck excelle à nous raconter la vie des habitants dans ce petit quartier à Monterey, près de l'océan. Il y a d'abord Lee Chong, l'épicier chinois, et Doc, responsable du laboratoire de biologie marine.
Il y a aussi toute une équipe de "bras cassés" qui vivent  dans une usine désaffectée, propriété de Lee Chong : dans l'équipe il y a Mack, Gay le mécano de génie et quelques autres : Eddie, Hughie, Hazel...
La bande de comparses, espèces de de pieds Nickelés, pas piqués des hannetons, décident un jour d'aider Doc. Doc n'est pas docteur,  son boulot c'est essentiellement de ramasser des étoiles de mer, des poulpes et autres curiosités marines pour des instituts de recherche. Il est très apprécié dans le quartier et les gars décident d'organiser une grande fête : pour cela il faut gagner de l'argent et les lascars gardent rarement un boulot plus d'une semaine ....Leur façon de se procurer de l'alcool m'a fait sourire, l'expédition en Ford T de Mack et de ses amis à elle seule vaut le détour :  un précis de mécanique hilarant comme on n'en fait plus :-).
Sous des dessous légers, il y a aussi une réflexion "philosophique" sur le monde dans lequel nous évoluons : le passage de la pêche à la grenouille au système monétaire  m'a donné le fou-rire, ce qui n'est pas si fréquent...(p135)

Un roman assez court, 200 pages, mais à la fois très drôle et plein de tendresse pour ses personnages. En parlant de tendresse, la suite de cet opus s'appelle "Tendre jeudi" (Je connais ma prochaine lecture de Steinbeck)
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Les habitants de Cannery Row à Monterey voient leur quotidien rythmé par la vie du port et animé par quelques figures emblématiques...

Je dois tout d'abord avouer que si mon Book Club n'avait pas choisi ce titre, je ne m'y serais pas attardé de moi-même : la vie de paumés qui errent toute la journée tout en buvant de l'alcool, très peu pour moi. Mais c'est Steinbeck. Mais je l'ai lu en V.O. Mais c'est tout de même plaisant à lire, ne serait-ce que les descriptions de la vie marine à marée haute et basse.
Les personnages sont attachants, certes, mais je n'ai pas du tout apprécié (comme je pouvais m'y attendre) ce groupe d'hommes sans travail fixe qui boivent toute la journée et ne savent rien faire sans tout casser comme de vrais gamins.
Steinbeck s'attache à nous faire partager un bout de vie des habitants de Monterey, à nous faire comprendre que l'Amérique ce n'est pas que du rêve et des paillettes à Hollywood. Il y a comme un fond d'étude ethnologique dans cette histoire, ce qui est finalement le but le plus intéressant de cet ouvrage. Il ne s'y passe rien de bien passionnant, comme dans la vie de tous les jours et de tout un chacun. L'Amérique ouvrière, l'Amérique au chômage, l'Amérique... sous un angle qu'elle préfèrerait que le Monde ignore. Steinbeck, c'est l'écriture vraie, sur la vraie vie. Peu importe si on trouve cette histoire intéressante ou non. Tout ce qu'il y a à retenir, c'est qu'elle est intemporellement triste de vérité(s).
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Chronique d'une petite ville de Californie.
C'est un port qui vit de la pêche et de ses conserveries de sardines. On y trouve aussi des maisons closes, des bons à pas grand-chose, un laboratoire d'analyses de biologie marine dirigé par Doc, une épicerie tenue par Lee Chong qui sait quand faire crédit et quand refuser ou réclamer le paiement de la note. C'est aussi les grenouilles et les chats qu'on piège pour les expériences de Doc. Des fêtes réussies et des fêtes ratées… Beaucoup d'indulgence pour ceux qui ne savent pas s'en sortir.
C'est tendre et parfois cruel.
Ce n'est pas mon Steinbeck préféré mais j'ai bien aimé.

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Petit roman réaliste et chaleureux édité en 1945.

La "Rue de la Sardine" est un quartier de Monterey (Californie), ville portuaire vouée au commerce et aux conserveries de poissons. Elle est peuplée de pauvres types sans métier, sans vrai gîte, ivrognes, petits délinquants et autres chats errants. Un laboratoire maritime, un bar, une épicerie chinoise et un "établissement honnête" accueillant les coeurs solitaires, complètent un tableau noir, empli de déchets abandonnés et de hangars désaffectés empuantis par les émanations de l'industrie alimentaire.

Steinbeck, comme tous les grands romanciers américains, dépeint avec amour cette faune bariolée et très paumée. On sent le coeur palpiter sous la misère. La méfiance des uns à l'égard des autres n'est qu'une question de survie, elle n'entache pas une solidarité certaine et une absence de rancoeur pour les petits coups tordus.

Le véritable talent du conteur est de savoir conserver aux exclus leur dignité sans pour autant en faire des enfants de choeur.

C'est une lecture tonique, et justement j'ai la suite de la "Rue de la Sardine" à portée de main : c'est "Tendre jeudi".

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Quand je songe à ces lecteurs - souvent les plus jeunes, habitués à des films montés avec une broyeuse à papier - se plaindre des descriptions dans les romans, j'ai envie de leur tendre celles de Steinbeck. Car elles ont en plus le bon goût de ne pas être longues.
Page 40-41 (dans la collection Folio) : Doc ramasse des animaux marins dans le Bassin des Grandes marées. Steinbeck nous décrit en une page et demi un monde fantastique où tout ce monde sous-marin s'entredévore avec un luxe de voracité et d'ingéniosité. Ces petits êtres qu'on écraserait sans s'en rendre compte deviennent sous sa plume des Léviathan.
Page 88-89 : Mack et ses acolytes embarquent dans un camion Ford pour une chasse à la grenouille nocturne dans la rivière Carmel. En une demi page, Steinbeck croque cette rivière avec un art consommé de peintre et conclut ainsi : "elle réalise en somme l'idéal parfait de la rivière".

Ce livre n'est pas vraiment un roman. Plutôt une chronique. Celle des pauvres, des marginaux, saisonniers, prostituées, petits délinquants, marée de ce que la Grande Dépression a rejeté sur les rives de Californie. Mais rue de la Sardine, ce ne sont pas les accents bibliques des Raisins de la Colère qui résonnent, juste les rires avinés des compagnons d'infortune qui n'ont pour seul luxe et pour un temps seulement les menus plaisirs de la vie.
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Ce roman très plaisant a été publié en 1945, et il s'inscrit dans la liste des romans "courts" de Steinbeck. Rue de la sardine, "Cannery Row" en version originale, nous décrit par petites touches, de façon presque impressioniste, la vie des (très) modestes habitants de cette allée de Monterey et du terrain vague qui la jouxte. Steinbeck raconte avec humour et émotion, et aussi une grande humanité, des anecdotes en apparence décousues qui finissent pourtant par brosser un tableau d'ensemble très juste et sensible. Ce livre est sans conteste de la même veine que Tortilla Flat, pour lequel je garde je crois une toute petite préférence. On notera qu'il existe une suite, intitulée Tendre jeudi, que je vais me procurer rapidement je pense.
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