Comme chaque année, octobre est le mois des frissons pour notre club de lecture (horreur, fantastique, thriller). C'est un thème que je maîtrise mal, n'étant pas du genre ambiance ambiguë et grinçante, maisons (pseudo-)hantées et autres revenants et esprits ...
J'avais lu les trente premières pages de ce roman dans une newsletter littéraire et ça m'avait semblé pas mal. J'avais donc gardé le titre en tête pour le mois d'octobre et voilà je l'ai extirpé de ma PAL fin septembre 2022.
ATTENTION il y a des SPOILERS dans ma critique.
Bon, qu'en dire ?
Une fois n'est pas coutume, j'ai peiné à lire ce type de roman. Quand je l'ai fermé, je me suis dit : "oui, ben voilà ! et ?"
J'ai trouvé tout ça triste et glauque, pesant et vain.
Au début, j'ai eu l'impression de lire un remix du Projet Blair Witch : une bande de cinéastes part dans une village suédois perdu dans la cambrousse hors de tout réseau de communication, pour enquêter : que s'est-il passé soixante ans plus tôt, pour que tous les habitants disparaissent sans laisser de trace sauf un corps de femme (lapidé) et un bébé ? Deux des filles de la bande sont (bien sûr!!!) personnellement liées au drame.
L'ensemble est un grand classique du genre : on commence par des bruits, puis des cris inexpliqués, puis une silhouette entr'aperçue, puis des "accidents", puis des blessés, puis des morts, jusqu'à la révélation finale, le tout servi par des chapitres courts faisant l'aller-retour entre "passé" (1958) et "présent" (de nos jours).
Le premiers gros tiers du livre qui plante le décor est je trouve assez réussi : pour avoir visité des "villes mortes" en Syrie, en Oman ou en Turquie, on retrouve bien ce silence plein, pesant et presque "habité", assez écrasant, le vide des rues et des habitations donne effectivement une sensation d'incongruité dérangeante... on se demande ce qui/ qui se cache , à travers les portes et les fenêtres ouvertes et vides...
Cependant, aucun des personnages n'est attachants ou même touchants, je n'ai ressenti aucune empathie. de plus, je n'ai plus trouvé l'histoire crédible, à partir du moment où les voitures explosent. Là c'est un film hollywoodien et les ficelles du genre sont aussi visibles que des cordes.
Le clou sur le cercueil (mauvais jeu de mots) : comment une femme/la tante a-t-elle pu survivre sans contact avec la civilisation extérieure, en ne se nourrissant qu'avec les réserves de nourriture des maisons du village pourtant très pauvre, pendant 60 ans ? Au moins, elle est folle, ça s'est crédible, et la maison de sa mère est la seule dont elle n'a pas pillé le garde-manger (ce qui est plutôt sensé, étant donné que la haine qu'elle avait envers sa mère).
Pour la disparition, je pensais au choix : la mine bouchée ou le lac insondable, et effectivement c'est la mine, rien de novateur. Enfin, la façon dont le fanatisme religieux est traité manque de profondeur (je pense au délicieux @
Les sorcières de Salem de
Arthur Miller). Il est tout de même étrange qu'il y ait eu des théories" sur la disparition, mais pas d'équipe de journalistes ou enquêteurs amateurs ou professionnels qui soient venus fouiller là-dedans avant (mandatés par des parents survivants des disparus, par exemple ?)....
En bref : si dans la première moitié de ma lecture, j'ai aimé la façon dont l'autrice plante le décors et met en place cette atmosphère particulière de village abandonné, je me suis ensuite très vite lassée de l'histoire plutôt classique et prévisible, qui ne m'a fait ni chaud ni froid.