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4,1

sur 6073 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oscar Wilde disait de cette oeuvre qu'elle était, peut-être, le plus beau roman de tous les temps.
Assurément, c'est le livre qui réussit à cristalliser en une expression durable le mythe fascinant du vampire, à en incarner l'archétype, à en construire la silhouette évocatrice et pittoresque.
Bram Stoker, un écrivain irlandais, s'inspira, pour créer son personnage, du personnage de Vlad, fils de feu le prince Mircea, Voïvode des régions transalpines qui fut surnommé "Drakula" dès 1438 du fait de sa grande cruauté.
Dracula est inséparable du pays qui l'a vu naître. le terme "Drakul", employé en Roumanie pour désigner les mauvais esprits, désigne aussi les vampires.
L'âme de ces monstres ne quitte pas leur corps et, en attendant la délivrance de leur malédiction, ils vont, la nuit venue, sucer le sang des villageois.
Ce roman est assez classique dans son récit. Jonathan Harker quitte son pays pour une destination lointaine qui se révèle cacher un terrible secret.
Sa route est semée d'avertissements, de mauvais présages. - Quelques unes des plus belles pages sont celles, reprises en 1914 sous la forme d'une nouvelle intitulée "l'invité de Dracula", et qui initialement faisait partie du roman - Il devra, finalement, affronter le monstre.
Mais le talent de Bram Stoker fait de cet ouvrage un chef d'oeuvre de la littérature romantique et fantastique.
Le livre, tombé dans l'oubli, remporte à nouveau, depuis de nombreuses années, un énorme succès, sûrement grâce au cinéma qui s'est emparé du mythe.
En avril 1963, Jean Boullet organisa une belle exposition à la librairie "Mandragore" qui, entièrement consacrée à Dracula, comportait des couvertures de livres, de disques et d'illustrés, différentes éditions de l'oeuvre, des extraits de journaux mais aussi de nombreux documents cinématographiques de tout premier ordre.
Depuis, le public a su remonter à l'oeuvre originale et le succès ne s'est jamais démenti.
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Il m'en aura fallu du temps pour ouvrir ce chef-d'oeuvre, et sans ma Yaya, ce ne serait pas encore fait.
Bien entendu, j'ai déjà lu pas mal de livres sur le personnage, mais pas celui-ci. Shame on me.
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Le récit se présente sous forme d'écrits, lettres ou journaux intimes, émanant de divers personnages du récit.
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Jonathan Harker, jeune notaire, débute les festivités en nous narrant son voyage en Transylvanie, alors qu'il se rend dans le château d'un certain comte Dracula, lequel souhaite acquérir une propriété à Londres.
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Arrivé sur place après maintes péripéties, il est somptueusement reçu par le comte lui-même.
Les appartements qui lui sont réservés sont somptueux, la nourriture excellente, Jonathan est mitonné aux petits oignons.
Mais ça lui semble vite suspect... certains ne sont jamais contents, que voulez-vous... déjà à l'époque.
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Il faut reconnaître que l'ambiance n'est pas vraiment festive, et qu'il se sent à l'étroit dans les superbes pièces qui lui sont allouées, mais qu'il ne peut quitter.
Et puis sa fiancée, Mina, lui manque horriblement.
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Il pensait faire un aller-retour aussi rapide que possible, vu les conditions de déplacement de l'époque, et n'avait pas signé pour le séjour 4 étoiles tout compris et gratuit, durée illimitée.
Pourtant ça en laisse plus d'un rêveur. Moi-même, je me sens vraiment tentée.
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Mais reprenons le fil de ma non-critique.
Nous naviguons au rythme des missives et journaux intimes de quasiment tous les personnages principaux, sauf Dracula qui est très occupé par ailleurs.
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J'ai tout adoré dans ce roman. Les paysages traversés magnifiquement détaillés, la description très pointue de Dracula, ses aptitudes à changer de forme, de corps, humain ou animal, ses pouvoirs de commander les éléments naturels.
Tous les personnages principaux sont remarquables et je me suis attachée à tous.
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Bram Stoker nous entraîne dans l'horreur (mais pas trop), nous sommes comme suspendus à chaque mot, chaque phrase, rédigés dans un style impeccable et fluide, mais pour contrebalancer l'horreur, il y a la force de l'amour et de l'amitié qui soude les protagonistes.
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J'ai ressenti tout un panel d'émotions et de sensations très fortes et je ne peux que vivement conseiller la lecture de ce roman à toute personne qui hésiterait encore, s'il en reste.
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Un grand merci aux amis qui m'ont accompagnée dans cette lecture.
Tout d'abord ma Yaya (Yaena), qui a dit un jour par hasard dans l'un de ses commentaires constructifs qu'elle voulait lire Dracula, m'incitant à la suivre sur-le-champ, sans même savoir de quel livre elle parlait, ainsi qu'à mon Patounet (Patlancien) et à mon amie Djamila (Djdri25), qui nous ont rejointes.
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La structure du roman est originale. On suit l'histoire à travers différents journaux, celui de Jonathan Harker, du docteur Seward ou de Mina Murray, journal de bord du Déméter... ou encore à travers des échanges épistolaires. Il y a donc plusieurs narrateurs et le lecteur, de ce fait, partage les sentiments de chaque personnage.

Le style, ensuite est intéressant: Stoker laisse sans cesse planer le mystère. Ainsi, au début du journal de Jonathan, on apprend que ce dernier connaît le Comte Dracula mais ne sait pas et surtout ne trouve pas son château. Il reçoit une lettre de son futur hôte et lorsqu'il demande des détails à l'aubergiste, ce dernier est très embarrassé et fait mine de ne pas comprendre l'allemand. D'entrée de jeu, le champ lexical négatif peut nous mettre sur la voie: « régions des plus sauvages ; cauchemars ; terribles crues; violents ; barbares etc... » Pourquoi le personnage n'arrive t-il pas à dormir ? Pourquoi l'aubergiste fait-il le signe de croix et affirme t-il ne rien savoir ? Qu'est-ce que cette fameuse nuit de la Saint-Georges ?
Harker ne tient pas compte de tout ceci. Il trouve même l'épouvante de la femme de l'aubergiste ridicule. Cependant, il accepte quand même le crucifix et le chapelet qu'elle lui offre. le fait-il par simple politesse ou commence t-il à craindre quelque chose ?

A partir de ce moment là, le vocabulaire s'amplifie. On trouve ainsi des termes tels que : « adieu ; Satan ; Enfer ; Sorcière ; Loup-Garou ; Vampire ». Des motifs deviennent récurrents: le signe de croix ; les chapelles ; la couleur rouge ; la couleur noire. le paysage lui-même devient mystérieux avec les collines escarpées, les crevasses dans les rochers, le brouillard... Tout commence à s'agiter: les chiens hurlent, les chevaux se cabrent, Harker a l'impression de refaire le même chemin. On sent le passage de la peur à la terreur, sans compter les phénomènes étranges, comme le conducteur de la calèche disparaissant et réapparaissant soudain.

Le lecteur ressent le malaise de Jonathan, et bien que l'on connaisse l'histoire, on serait presque tenté de croire que le personnage va s'en sortir ou rebrousser chemin. Les différents motifs, les différents champs lexicaux reviennent tout au long du texte.

Ce qui m'a également intéressée, c'est le personnage de Dracula. Je l'ai trouvé « humain » , du moins, au début: il met la table, range la chambre de son invité, lui propose de voir sa bibliothèque... On a même l'impression qu'il défend Jonathan, qu'il ne lui veut aucun mal. Ainsi, le comte prend sur lui pour ne pas lui sauter à la gorge lorsque Jonathan se coupe en se rasant. de même, il intervient violemment lorsque ce dernier est attaqué par les femmes vampires. Cependant, ce n'est vraiment qu'une impression car on comprend très vite que c'est pour en faire sa proie. Dracula se révèle être un esprit machiavélique. J'en veux pour preuve les lettres qu'il fait écrire à Jonathan, celles qu'il va envoyer pour que personne ne s'inquiète du silence de Jonathan. Là encore, ce dernier sait qu'il signe « son arrêt de mort ».


Toute cette tension, ces différents caractères, le style au service de l'histoire fait que j'ai vraiment apprécié ce livre. La seule chose que je pourrais reprocher à ce texte, c'est, de temps en temps, le style précieux qui alourdit l'oeuvre. Mais bon, c'est vraiment pour trouver un point négatif !!!

Lien : http://promenades-culture.fo..
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[ Journal inachevé de Berni_29, Bistritz, 2 mai ]

Pendant longtemps, j'étais parvenu à me tenir à distance de l'histoire de Dracula, je ne sais pas pourquoi, je m'en faisais sans doute une représentation erronée, je le reconnais bien volontiers aujourd'hui. Sans doute m'en faisais-je l'image d'une histoire fantastique totalement abracadabrantesque, cousue de fils blancs, si invraisemblable qu'elle pourrait en paraître risible et grotesque aux yeux de quelqu'un censé être empli de bon sens. Une histoire de vampire incarné par un homme au visage de craie, à la silhouette mortifère, qui se passe en Transylvanie, pensez donc !
Je m'aperçois aujourd'hui de ma stupide erreur et je ne sais d'où vient ce malaise ce soir à l'approche d'écrire quelques mots sur cette lecture. Je ne sais si mon erreur ne va pas me jouer un tour pendable, comme l'idée d'une malédiction qui me poursuivrait désormais.
Allons, je n'ai jamais été superstitieux...
Il me faut à présent poser un ressenti sur cette lecture que je viens de terminer. Ne croyez pas que l'exercice soit simple.
L'histoire à peine terminée, je me pose seulement cette question lancinante : et si tout ceci était bien réel ? Et si tout cette histoire n'était pas totalement achevée, comme le laissait croire la fin du récit ?
Je viens de m'enfermer dans mon bureau afin de trouver la quiétude nécessaire pour commencer à rédiger mon billet. Dehors, le vent s'est levé, ils annoncent une tempête terrible pour la nuit, j'ai pris soin de fermer tous les volets de la maison.
Une de mes chères amies dont j'apprécie tout particulièrement la compagnie, une certaine Mina Murray, est passée me rendre visite ce soir. Elle a cru bon vouloir me déposer quelques gousses d'ail, un crucifix, un pieu et une brouette. « On n'est jamais trop prudent », m'a-t-elle dit d'un sourire craquant qui laissait entrevoir deux magnifiques canines bien acérées. « Je comprends l'ail, le crucifix et le pieu, lui ai-je dit, mais pourquoi la brouette ? » « Il faudra bien un moyen pour transporter le cadavre », me dit-elle sur un ton d'une évidence désarmante.
Je dois reconnaître que ce Bram Stoker m'a totalement bluffé, le bougre. Quelle puissance d'évocation dans le récit ! Quelle ingéniosité dans la construction du schéma narratif ! Quel sens du suspense ! J'y repense encore en commençant ce journal.
Ce récit est construit comme un puzzle, reliant les différentes pièces qui égrènent le rythme des pages et viennent peu à peu couturer le récit : des missives, des journaux intimes, des articles extraits de journaux... Elles émanent des protagonistes du récit et leurs voix nous invitent à plonger dans leurs ressentis et émotions intimes, à vivre sous nos yeux les événements sidérants qu'ils ont vécus...
Dans cette art de raconter une histoire qui tient en haleine, l'écriture de Bram Stoker certes classique, ciselée à merveille, joue pleinement son rôle : elle est désuète à souhait, ce qui lui donne une manière de mieux coller à l'esprit envoûtant de l'histoire en l'enrobant du halo de son époque.
Mais surtout, ce qui est la force du roman, c'est que son protagoniste principal, le fameux compte Dracula, est quasiment invisible presque tout au long du récit.
Invisible, j'entends par ce mot qu'il est invisible sous nos yeux, mais pas dans l'imaginaire de celles et ceux qui racontent l'histoire, qui lui donnent ainsi peu à peu une réalité folle, vertigineuse, une forme qu'il va peu à peu incarner et se révéler dans cette longue attente insoutenable, de sorte qu'il occupe tout l'espace dans cet abîme d'un temps abyssal qui nous mène à lui ou plutôt qui le mène à nous .
Alors, bien sûr, c'est un roman du XIXème siècle écrit par un homme du XIXème siècle, mon amie Mina Murray n'a cessé de me le dire et répéter ce soir : « Tu écriras quelque chose là-dessus, n'est-ce pas ? » Je le lui ai promis. Elle a raison, ce récit a un charme gothique qui lui donne une résonance furieusement romantique, mais force est de constater que l'ami Bram Stoker ne donne pas forcément la part belle aux héroïnes de son histoire. D'aucuns diront qu'il faut remettre tout ceci dans le contexte de l'époque...
J'espère que Mina Murray me sera reconnaissante lorsqu'elle lira ce détail dans mon journal.
En me quittant ce soir pour rejoindre son fiancé Jonathan Harker qu'elle s'apprête à épouser et qui fut tout d'abord notre ami commun, elle m'a glissé un baiser mordant dans le cou, je n'y ai pas prêté attention sur le moment, Mina Murray a toujours des gestes très affectueux... C'est machinalement en allant vérifier tout-à-l'heure un des volets qui faisait du bruit que je suis passé devant le grand miroir du couloir. J'ai examiné le côté gauche de mon cou d'où émanait une douleur encore insignifiante, il y a avait deux petites traces rouges, presque invisibles...
C'est alors que l'électricité s'est interrompue, plongeant la maison dans les ténèbres. À chaque tempête, c'est ainsi, j'ai l'habitude. Il y a des chandeliers et des boîtes d'allumettes répartis aux quatre coins des pièces de la maison. J'ai pu regagner sans peine mon bureau afin de poursuivre la rédaction de mon billet.
C'est alors qu'on frappa à la porte. Qui donc pouvait venir ce soir à pareille heure et sous un pareil déluge ? J'ai pensé que quelqu'un était en perdition, égaré, en difficulté sur son chemin tout près. Je suis allé ouvrir mais il n'y avait personne. En revenant à mon bureau, les feuilles sur lesquelles j'avais commencé à poser ces premiers mots étaient dispersées, tombée au sol, sans doute à cause du vent qui s'était engouffré dans la maison.
Il me faut reprendre le cours de mon billet, l'écrire à la lueur du chandelier.
Je disais donc que l'esprit du texte est ancré dans la tête d'un écrivain du XIXème siècle, cependant voyez-vous, j'aurais bien aimé lire une version enrichie de Dracula écrite par Jane Austen, cela aurait ajouté une saveur supplémentaire à l'histoire et peut-être en définitive une fin bien moins conventionnelle que celle qui vint sceller le récit à mon grand regret.
Mes pensées se mêlent au bruit du vent, tandis que des papillons de nuit viennent s'enivrer dans le faisceau des chandelles. J'étais en train d'imaginer justement une autre fin lorsqu'on vint de nouveau frapper à la porte. J'hésitai cette fois à me lever pour répondre à cet appel. Mais les coups redoublèrent d'intensité.
Allons, je dois aller voir qui s'acharne sur cette pauvre porte, cela ne prendra que quelques minutes et je pourrai enfin revenir clore ce billet où j'ai encore tant de choses à dire. À tout de suite...
...
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Dracula ! Un livre qu'on ne présente plus. C'est LA référence en matière de vampire. Exit les vampires modernes qui brillent au soleil (non mais sérieusement…?) et qui se nourrissent d'animaux. Dracula c'est le livre qui a fait naître une légende, un univers, des peurs. C'est le livre qui en a inspiré tant d'autres.

Dracula c'est LE personnage diabolique par excellence. L'allégorie du mal, celui qui a vendu son âme au diable et qui n'a plus rien d'humain. C'est celui qui tue pour vivre, sans états d'âmes. C'est aussi celui qui exerce une attirance, à la fois séduisant et repoussant : une attraction coupable. Celui qui se mue en chauve-souris, en loup, en rat. Celui qui vous hypnotise et vous soumet à ses désirs. Celui qui se nourrit de vous et vous possède.

Bram STOCKER loin de choisir la facilité a opté pour un roman épistolaire composé de lettres mais surtout d'extraits de journaux intimes des différents personnages, ce qui a pour effet de plonger le lecteur dans leurs pensées les plus intimes, qu'elles soient nobles ou coupables. Une véritable mise à nue. Ce choix est très risqué car pour que ça fonctionne il est nécessaire qu'il y ait autant de plumes et de style d'écriture que de personnages. Grande réussite de ce côté là. On sait toujours en compagnie de qui nous sommes. Tout particulièrement pour van Helsing et son accent au charme fou. Je l'entendais tellement les lettres étaient vivantes.

L'autre point fort de ce roman c'est l'ambiance. C'est pratiquement un personnage à part entière tant elle est essentielle pour la réussite de l'histoire. Une ambiance gothique délicieusement brumeuse qui créée une tension constante. le début est particulièrement pesant et a quelque chose d'hypnotique. Cette ambiance a été renforcée par les dessins sublimes de la version illustrée avec texte intégrale des éditions Tibert. Un vrai plaisir ! Des pages ornées de dessins dans le style gothique tout en arabesques et en symboles, sans oublier les dessins des personnages et des scènes clefs. J'ai été complètement sous le charme de ces illustrations.

Et puis évidemment il y a la plume qui est indéniablement d'une grande qualité. J'ai été séduite par le charme désuet de l'écriture en complète osmose avec l'ambiance. C'était comme lire au coin du feu en écoutant le bois craquer et en regardant les ombres danser. Mon passage préféré est la description de la tempête qui est tout simplement sublime.

Quelle richesse dans le langage. J'ai croisé des mots d'un autre temps « cauteleuse », « faire assavoir », « alacrité », et j'ai découvert l'expression dès potron jaccquet qui signifie littéralement « dès que l'on voit poindre le derrière de l'écureuil ».

Et il ne faut pas oublier le scénario très travaillé et subtil et plein de rebondissements.

Alors oui c'est certain j'ai parfois levé les yeux au ciel en lisant certains passages qui en disaient long sur la façon dont étaient perçues les femmes à l'époque, mais malgré tout le personnage de Mina en impose. Et puis 1897, ce n'est pas mai 68 on n'a pas encore fait de feu de joie avec les soutifs on en est encore aux corsets !
Pour les mêmes raisons j'ai souri sans m'énerver devant certains passages qui aujourd'hui peuvent paraître mièvres mais qui collent avec la société de l'époque. C'est aussi ça Dracula : le témoin d'une époque.

Est ce que j'ai eu peur ? Vous pensez sérieusement que j'y serais allée seule ? Vous ne regardez jamais les films d'horreur ou quoi ? C'est toujours la fille seule qui se fait trucider !!! Vous pensez bien j'ai embarqué les copains. Merci à Nico, Patounet et djdri25 d'avoir arpenté le château de Dracula en ma compagnie.
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Pas mon genre de livre et pourtant j'ai été complètement captivé par ce personnage extraordinaire créé par Bram Stoker et l'habile construction du livre à partir de témoignages.

Journal de Jonathan captif en Transylvanie du comte Dracula à qui il venait vendre un vieux manoir londonien,
Absence de Jonathan qui tracasse sa tendre fiancée Mina qui en parle dans son journal et dans ses lettres à son amie, la douce Lucy anémique et harcelée par une étrange chauve souris.
Journal du capitaine retrouvé mort et ligoté à son bateau fantôme transportant des caisse suspectes en provenance de Transylvanie,
Journal de John Seward, docteur de l'asile d'aliénés juxtant le manoir acheté par le comte Dracula,
Articles de journaux sur l'évasion d'un loup, la disparition d'enfants retrouvés tous avec des morsures au cou...

Tout cela confortant l'effrayant pressentiment du professeur van Helsing venu d'Amsterdam pour soigner Lucy.

Arrivera-t-il avec ses fleurs d'ail et ses autres armes à juguler la menace?
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Si on examine les nombreuses critiques suscitées par Dracula de Bram Stoker sur Babelio, on distingue entre autres des réactions plutôt polarisées: on adhère ou on abandonne. J'ai pour ma part adhéré, non sans un certain travail. Ce qui m'a le plus irritée - l'image de la femme, stéréotypée -, m'a aussi intéressée en tant que représentation des conventions de l'époque, où les désirs se devaient d'être refoulés, et des caractéristiques mêmes du roman gothique, où des jeunes filles innocentes se doivent d'être sous l'emprise d'hommes malveillants. Bien qu'il prête son nom au titre, et du fait de la forme épistolaire du roman, Dracula reste une figure en filigrane, à part pour quelques scènes, mais sa présence dangereuse se fait elle constamment ressentir, ce qui distille une certaine angoisse. Quant au dénouement de la traque du vampire, que je ne dévoilerai pas bien sûr, j'en ai été déçue sur le coup, mais à la réflexion, j'en apprécie le réalisme.
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Vous connaissez tous Dracula! A travers les films van Helsing ou la mythique saga de Castlevania par exemple! Mais connaissez-vous l'origine du mythe? C'est CE roman de Bram Stoker qui posa en premier les bases de Dracula et de la condition vampirique du "non-mort" ou encore "nosferatu". Retour aux origines d'un mythe, donc! Allant de victimes en victimes (Jonathan, Lucy, Mina...) le comte Dracula les transforme en créatures abominables, la mort leur est donc un doux repos... Métaphore ou pas faut-il y voir?! Je ne vous dirais pas si la fin est heureuse ou pas.:) J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre, peut-être pas aussi bon qu'à l'époque d'Oscar Wilde qui l'a reconnu comme son livre préféré, peut-être est-il un peu moins bon qu'à cette époque, car de nos jours les bons romans pullulent et le mode de narration (extraits de journaux intimes, lettres papiers, faxs...) concerne la vieille génération, il faudrait, et je suis sûr que quelqu'un l'a fait, refaire de ce mythe une histoire moderne incluant les smartphones. Mais il n'a pas tant vieilli que ça! Cela reste un livre agréable à lire. A noter pour l'anecdote que j'ai confondu "phonographique" avec "pornographique" x)... Il n'y a donc rien de pornographique dans ce livre! Mais bien phonographiques hééh... Une très bonne lecture de ce grand classique qu'il est bien d'avoir lu une fois dans sa vie pour connaitre les racines du mythe du vampire. le meilleur passage est celui où van Helsing fait la description des forces et des faiblesses des êtres de la nuit;), on a là tout un tas de bases qui sont posées comme le fait qu'ils leur faille une invitation pour entrer ou qu'ils puissent rapetisser, etc... Merci Bram Stoker pour ce monument de la littérature, qui n'est pas très moderne mais reste très bon si on arrive à apprécier les vieux livres;)...
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L'oeuvre littéraire classique "Dracula" de Bram Stoker, parue en 1897, demeure pour moi l'une des oeuvres importantes du genre gothique et de la littérature d'horreur. À travers son récit envoûtant, l'auteure a créé un personnage emblématique qui a su s'immiscer dans l'imaginaire collectif et dans la culture populaire, allant de la littérature au cinéma en passant par le fameux déguisement populaire d'Halloween. "Dracula" ne se contente pas seulement d'offrir une intrigue intéressante, il a également joué un rôle majeur dans la construction du mythe du vampire au travers des années et dans la réflexion sur les peurs et les désirs humains.

Bram Stoker donne vie au personnage du comte Dracula, un vampire immortel originaire de Transylvanie, et met en scène son voyage vers Londres pour semer la terreur et faire siennes de nouvelles proies humaines. L'aspect épistolaire du roman, basé sur les journaux intimes, lettres et témoignages des différents personnages, donne une dimension réaliste à l'histoire, renforçant le sentiment de proximité avec les personnages et les événements. J'ai envie de dire que nous sommes un peu destinataires de ces lettres, avide de curiosité.

La complexité de Dracula en tant qu'antagoniste est fascinante. Il incarne à la fois ce côté séduction, mais aussi le pouvoir obscur, symbolisant ainsi les désirs refoulés et les pulsions inconscientes. La dualité entre l'attirance et la répulsion qu'il suscite chez les personnages et les lecteurs reflète les angoisses et les tentations profondes qui résident en chacun de nous. La lecture est plus profonde, dans une société pour l'époque prude.

Cependant, l'importance de Dracula ne s'arrête pas à sa trame narrative. le roman a donné naissance à un mythe culturel qui a perduré au fil des générations. le vampirisme, depuis sa création, a évolué pour devenir un symbole de sensualité, d'immortalité et d'obscurité, en plus de cette vision dangereuse, emprunte de troubles et de perdition. Il a influencé une multitude de représentations artistiques, de films à la littérature contemporaine, en passant par la musique et la mode. le mythe de Dracula continue de nourrir notre imagination et de refléter nos préoccupations les plus profondes. Comment ne pas citer « Entretien avec un Vampire », ou « La Reine des Damnés », « Twilight » et plus encore.

D'un point de vue sociétal, Dracula résonne avec les peurs et les tabous de son époque : comment ? Vous osez parler de désir, corps, volupté charnelle ? L'intrigue se déroulant à l'apogée de la société victorienne, le roman explore des thèmes tels que la sexualité réprimée, la menace de l'invasion étrangère et la peur de l'inconnu, cette dernière qui attire comme elle repousse. Dracula, en tant qu'ennemi étranger et séducteur, incarne ces craintes et offre un miroir déformé des angoisses de la société de l'époque.

En bref : Dracula de Bram Stoker reste pour moi une oeuvre emblématique qui transcende les frontières du temps et de la culture. Son influence continue de se faire sentir dans la littérature, le cinéma et la culture populaire encore de nos jours. Au-delà de l'histoire captivante du vampire immortel, le roman explore les facettes les plus sombres de l'âme humaine et interroge les tabous et les peurs de la société victorienne, mais j'irai plus loin en disant qu'il interroge encore aujourd'hui, à une époque pourtant plus « libre ». Dracula est non seulement une épopée ténébreuse, mais aussi un monument littéraire qui résonne dans les esprits et dans les coeurs depuis plus d'un siècle. Un classique que j'adore !
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Un style d'écriture fait pour les aventures.

Pour bien débuter de mon année 2013, je me suis dit que j'allais l'entamer sur une valeur sûre. Vous savez tous ce que c'est : lendemain de soirée du Nouvel An (finie à 6 heures du mat, réveillée à 9…) Il arrive à un moment où l'on s'isole un peu tous. Et si vous avez des super amis, tout le monde prend un livre pendant que l'on met une bonne musique. Mon choix a été Dracula. Et j'ai pu voyager dans cet état de cottonnade caractéristique des lendemains de soirée, ce qui m'a permis de commencer la nouvelle année le sourire aux lèvres.

Alors je sais ce que vous allez me dire : c'est un classique, la comédie musicale, c'est quand même vachement plus vivant… Vade Retro Satanas, mettez votre nez dedans plutôt ! le style de ce roman est vraiment propice à l'aventure car on lit des comptes rendus et des journaux intimes. Aussi, l'auteur ne s'embarrasse pas du tout de descriptions sauf si cela devient nécessaire à l'intrigue. Vous avez là le point de vue de Six aventuriers qui sont obligés par le sort de poursuivre et de tuer un vampire. Et ceci de Londres en Transylvanie. Ne me dites pas que vous allez vous ennuyer maintenant.




Bram Stocker, ou le mythe du vampire est né.

Vous connaissez tous ma passion du vampire ? C'est bien. Parce que vous allez en souper mais d'une force ^^. Dracula de Coppola a été une pierre angulaire dans la filmographie du vampire car il a incarné le vampire romantique. Vous le savez, on vous le répète tout le temps. Mais qu'en est-il du livre ? Et bien Dracula de Bram Stocker et le premier à faire un vampire civilisé. En espérant ne pas vous avoir totalement perdu. Mais avant, nous avions des créatures qui étaient sommes toutes solitaires, ne cherchant pas autant que cela à avoir une certaine emprise sur la ville. Et leur liste de pouvoirs était plutôt limitée.

Concernant Dracula, nous avons une liste de pouvoirs bien définie et limitée, une liste de ce qu'il a envie (on le devine puisque à un aucun moment, nous n'avons son point de vue) et surtout … Je dirai, une volonté de s'adapter à la civilisation qu'il veut approcher. En fin de compte, s'il n'était pas vampire, Dracula aurait très bien pu faire un lord érudit et féru d'habiter Londres pour accroître ses connaissances sur le monde occidental. Or, c'est un vampire. Mais nous voyons qu'il maintient un peuple sous son emprise (les tziganes) et qu'il est en Transylvanie depuis suffisamment longtemps pour avoir trois maîtresses et une légende locale.

En fin de compte, c'est la première créature humaine et totalement spectaculaire que nous avons là. Il a ses qualités mais aussi ses défauts. Et quant à ses chasseurs, ce ne sont pas des dévots complètement allumés qui sont investis d'une mission. Ce sont des érudits particulièrement organisés qui vont méthodiquement aboutir à la méthode de destruction du vampire. Et c'est très important de souligner ce point-là car en fin de compte, toute une série de sagas de chasseurs de vampires viennent de là. Tout simplement. D'habitude, dans les romans de vampire classique, on ne s'attache uniquement qu'au damné, jamais vraiment à son chasseur qui n'est qu'une victime parmi tant d'autres. Là, nous avons une véritable équipe de choc ! Et dedans, nous avons une femme : Mina. (Ne Souriez pas, pour l'époque, c'est du modernisme)

En bref, un roman dont je ne me lasse pas de le relire (est-ce bien français ce que j'ai écrit là ?) et j'ai eu plaisir non seulement de le relire pour vous en faire ma petite chronique mais aussi et surtout pour commencer ma nouvelle année. Il est et restera mon coup de coeur de chaque année. Alors Bonne année 2013 à vous tous avec Dracula
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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