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4,1

sur 6055 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bon comme j'avais déjà lu ce livre à plusieurs reprises, je me suis lancée dans cette re re re re re ... lecture pour un challenge avec des amis.

Par contre, je l'ai lu non pas avec sérieux, non pas en analysant le style de l'auteur, l'action... le contexte historique ... mais en faisant une relecture en mode déjanté.

Et là... Grosse surprise !
J'ai redécouvert le livre sous d'autres facettes 😆

Bon ... amis de la littérature, je vous demande de me pardonner pour ce qui va suivre... je vais écharper un GRAND CLASSIQUE de la littérature mondiale

Avec une lecture déjantée, on est moins centré sur l'histoire (puisque nous la connaissons, mais sur les faits relatés et.. il y a de quoi rire :P


💉ÉPISODE DE LA TRANSFUSION SANGUINE :💉
La petite Lucie reçoit le sang de 4 personnes différentes... vous me direz... Quelle abnégation ... et moi ... je rigole
La compatibilité sanguine ... on oublie !
Autant de donneurs universels dans la même pièce ... moi je dis BRAVO ou quelle chance !

Toujours dans la même veine... (sans jeu de mots 😆 )... les docteurs (Van Helsing et Seward notamment) s'inquiètent sur l'effet que pourrait avoir le sang de 4 HOMMES COSTAUDS dans le corps de la pauvre petite et fragile Lucie....
Là aussi... quelle abnégation... et rire !!!
Devions-nous dire à ces messieurs que Papy Dracula se chargeait... ou plus exactement... déchargeait Lucy de ce tracas en se sacrifiant dignement afin de lui éviter les effets nocifs que pourrait donner ces 4 costauds 😆

Bref, les 4 costauds remplissaient le bar le matin et ... Dracula vidait ce dernier le soir


🍽LA CHAÎNE ALIMENTAIRE :🍽
Autre moment assez sympa... la description par Seward de la psychologie de Reinfield
Reinfield demande du sucre.
Avec ce sucre, il attrape des mouches...
Avec les mouches, des araignées...
Avec les araignées, des moineaux....
Et là... il voulait un chat.

Allez savoir pourquoi, mais j'aurai bien aimé connaître la suite de cette chaîne pour savoir quand le docteur ou le gardien était au menu😆


👶LA NAÏVETÉ DES PROTAGONISTES :👶

Alors là... Bram Stoker a fait fort !!
Vous vous souvenez de la scène où ils sont tous dans le cabinet du Dr Seward et fomentent un plan pour éradiquer Dracula..... Devinez qui était à la fenêtre sous forme de chauve-souris pour écouter ? DRACULA !
Quand on pense que quelques pages avant van Helsing affirmait que Dracula était capable de prendre l'apparence d'une chauve-souris... personne n'a tiqué

Autre moment :
La pauvre Mina devient de plus en plus pâle chaque nuit et semble épuisée...
PERSONNE ne fait le lien avec les symptômes de Lucie (et ils se disent médecins.....)

👗L'IMAGE DE LA FEMME DANS LE ROMAN :👗

Alors là, Bram Stoker ne s'est pas trop foulé !
Vous avez le choix entre deux types de femmes :
Choix 1 : Modèle Lucy/ Mina ... c'est-à-dire Miss Perfection. Elles sont parfaites, innocentes, belles, altruistes ....
Choix 2 : Les harpies de Dracula assoiffées de sang !

Entre les deux, pas de femme NORMALE !
Pour preuve, lorsque Mina part soigner son fiancé, celui-ci lui confie son journal et... cette Miss Perfection, décide de le ranger soigneusement sans le lire.
En tant que femme "NORMALE", combien d'entre nous auraient lu le journal de monsieur en catimini afin de savoir où il était passé et... avec QUI il était ?

❣️LE POMPON :❣️
La mort de Dracula est d'un pathétisme affligeant !!!!!!
La scène où ce dernier est tué est d'une banalité telle que cela enlève toute la tension et la grandeur véhiculée par ce personnage pendant tout le récit ! 😆
Il aurait été génial d'avoir une scène finale avec du peps quoi... un combat à mort entre nos héros et le comte.... Non... on jette son cercueil par terre et on le tue. Circuler, y'a plus rien à voir
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« Sans aucun doute, les vampires existent : certains d'entre nous en ont la preuve ! Et même si nous n'avions pas fait nous-mêmes cette malheureuse expérience, l'histoire du passé fournit des preuves suffisantes de leur existence. Je reconnais qu'au début j'étais sceptique. »

Et moi donc!
Si on m'avait dit qu'un jour je lirais une histoire de vampires, pire, que je viendrais m'abreuver aux sources mêmes du mythe créé par Bram Stoker à la toute fin du dix-neuvième siècle, que non seulement j'y prendrais un intense plaisir, mais qu'en plus je parviendrais à y croire, du moins à y croire assez pour éprouver l'envie irrépressible de poursuivre ma lecture jusqu'au bout…
Si on m'avait dit que je me rendrais en Transylvanie, plus précisément dans un château terriblement lugubre et isolé, habité depuis des siècles par un comte à la force herculéenne et au teint cadavérique, aux canines carnassières et aux lèvres vermeilles gorgées de sang humain…
Si on m'avait dit que soir après soir, le coeur palpitant et l'épiderme frissonnant, je ferais le gué dans un cimetière de Londres à l'abri d'un antique cyprès, guettant une silhouette fantomatique se faufilant entre les tombes, serrant dans ses bras de non-morte un malheureux enfant innocent…
Si on m'avait dit, enfin, que mon esprit rationnel finirait par céder devant l'accumulation de faits aussi extraordinaires qu'irréfutables et, ostie sur le calice, qu'en dépit de mon aversion pour tout ce qui relève de la superstition et de l'idolâtrie, je finirais par convenir que, ma foi, quelques chapelets de fleurs d'ail et un ou deux crucifix, ça pouvait toujours être utile…
… J'aurais esquissé une moue sceptique et je serais retournée à mon cher Proust.

Et pourtant, à moins que je n'ai rêvé ou plutôt cauchemardé durant ces deux semaines passées en compagnie du comte Dracula, tout cela a réellement existé.
« Nous ne pouvions croire que les choses que nous avions vues de nos propres yeux, entendues de nos oreilles eussent été vivantes et réelles. Toute trace en avait été effacée. Mais le château était toujours debout, dominant une étendue de désolation. »
Les voix conjuguées des deux récitants le talentueux Pierre-François Garel et la délicieuse Mélodie Richard — oui, j'ai opté pour la lecture audio m'assurant une plongée plus immersive encore — m'ont accompagnée durant mes promenades solitaires, s'amusant de me voir sursauter au moindre bruit suspect dans les fourrés. Elles m'ont tendrement bercée, ces voix, lorsque, douillettement lovée près du feu de cheminée dans le réconfort de bras aimants, je me retrouvais transportée au temps de mon enfance, à cette heure précieuse où ma mère, chaque soir avant de m'endormir, me lisait un conte de Perrault ou des frères Grimm.

Bref, ce fut une lecture en tous points merveilleuse, enfin… presque en tous points, mon intérêt et mon attention s'étant quelque peu relâchés dans le dernier tiers. Après avoir assez longuement réfléchi à la question, je dirais qu'il y a essentiellement deux raisons à cela.
La première tient à l'évolution de l'un des personnages à mes yeux le plus prometteur et le plus original du livre : Mina Harker. Fiancée, puis épouse de Jonathan Harker, l'infortuné jeune homme prisonnier du comte Dracula en début de roman, dotée d'une intelligence exceptionnelle (« un cerveau d'homme (sic) incroyablement doué, avec un coeur de femme (re-sic) »), faisant preuve en toutes circonstances d'un sang-froid exemplaire, elle m'a paru tout droit sortie d'un roman de Jane Austen. Aussi ma déception fut grande quand Bram Stoker, obéissant aux contraintes de l'intrigue à moins que ce ne soit aux préjugés de son époque, lui fait subir une métamorphose aussi soudaine que parfaitement injuste et, qu'après l'avoir hissée au rôle si convoité de l'héroïne déterminée prenant en main son destin, il la relègue sans état d'âme à celui, maintes fois ressassé, de l'héroïne romantique, exsangue et éthérée, ne pouvant plus compter, pour son salut, que sur le concours chevaleresque des hommes.
La seconde raison, moins évidente, tient à la tension narrative. le roman, constitué de plusieurs récits enchâssés — lettres, coupures de presse, journaux intimes de Mina et Jonathan Harker, journal de bord du Docteur Seward — est habilement construit pour créer le suspense. Basculant sans cesse d'une situation, d'un personnage à l'autre, n'hésitant pas à interrompre l'action au pire moment, le tout en opérant des reculs dans le temps, il place le lecteur dans une attente insoutenable. Ce procédé, diablement efficace, sera longuement analysé plusieurs décennies plus tard par le maître du suspense, Alfred Hitchcock :
« La différence entre le suspense et la surprise est très simple. [...] Nous sommes en train de parler, il y a peut-être une bombe sous cette table et notre conversation est très ordinaire, il ne se passe rien de spécial, et tout d'un coup : boum, explosion. Maintenant, examinons le suspense. La bombe est sous la table et le public le sait [...]. Il sait que la bombe explosera à une heure et il sait qu'il est une heure moins le quart. Dans le premier cas, on a offert au public quinze secondes de surprise au moment de l'explosion. Dans le deuxième cas, nous lui offrons quinze minutes de suspense. »
Durant les deux premiers tiers du roman, j'étais en plein dans la situation décrite par Hitchcock, je détenais des éléments cruciaux que les personnages ignoraient, j'étais véritablement sur des charbons ardents, brûlant de les voir, enfin, comprendre la situation, tout en me demandant comment ils allaient y parvenir. Sauf qu'une fois qu'ils l'ont bien comprise et longuement analysée (et même, très longuement), il ne leur reste plus qu'à traquer Dracula pour tenter de l'éliminer. On quitte alors définitivement l'état d'anticipation angoissée créé par le suspense si habilement déployé par Bram Stoker pour s'acheminer vers un dénouement assez conventionnel dont l'issue ne fait guère de doute.

Il reste qu'en dépit de ces bémols ce roman fut une formidable expérience de lecture. L'une de ses plus grandes réussites à mes yeux est de mettre en scène des personnages aux profils variés, puissamment incarnés qui, s'ils n'échappent pas toujours aux clichés de l'époque — l'Angleterre victorienne — sont profondément attachants. Quant à Dracula, ni tout à fait un homme, ni tout à fait le Diable, il est cruel, certes, mais par nécessité. Au fond, il cherche seulement à persévérer dans son être, comme dirait Spinoza, un philosophe cher à mon amie Hélène. S'il survit depuis des siècles, c'est parce qu'il suce le sang des hommes, et s'il est condamné à le faire jusqu'à la fin des temps, c'est parce qu'il a lui-même été vampirisé. D'une certaine façon, lui aussi est à plaindre, comme l'explique Mina à l'un de ses compagnons d'infortune. Ce qui n'empêche pas de le combattre sans merci, au contraire, puisque l'avenir de l'humanité en dépend et, peut-être plus important encore, le salut de nos âmes…

Un grand merci à Doriane (@Yaena) ainsi qu'aux copains (@NicolaK, @Patlancien, @Djdri25) dont les retours enthousiastes et incitatifs m'ont donné une folle envie de découvrir ce livre.




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Je m'attendais à un spectacle grand guignolesque, teinté à la couleur rouge de l'hémoglobine, je suis tombé sur un beau roman épistolaire. le Dracula de Bram Stoker, écrivain irlandais, est raconté au travers de lettres, de journaux intimes et de quelques articles de journaux d'époque. Ce puzzle littéraire accompagné d'un style un peu suranné, arrive cependant à capter toute notre attention et à nous entraîner jusqu'au bout de ce classique de la littérature fantastique.

Comme vous pouvez l'imaginer, le comte Dracula est le personnage principal du roman. Nous assistons à la découverte d'un des tous premiers vampires de la littérature. Bram Stoker nous le décrit avec des canines acérées, un costume noir et une peau blanchâtre presque translucide. Il peut se transformer en chauve-souris, en brouillard ou en particule de lumière dansante. Il est capable d'hypnotiser ses proies humaines afin de les mordre pour en sucer leur sang. Malheur à la victime qui deviendra à son tour vampire. Si l'immortalité est acquise aux vampires par ce procédé, la contrepartie sera une damnation éternelle qui les transformera en monstres sanguinaires et diaboliques.

La dualité entre le bien et le mal n'échappe pas au scénario de Bram Stoker. Après le côté maléfique de Dracula, il nous livre celui du bien en la personne du professeur Abraham van Helsing. Cet homme aussi fort physiquement que mentalement, se définit comme l'ennemi juré des vampires. Une connaissance des forces occultes, associée à une foi inébranlable en Dieu ; en fait un adversaire redoutable. C'est grâce à lui que les principaux protagonistes de l'histoire viendront à bout des monstres buveurs de sang. C'est au moyen d'eau bénite, de gousses d'ail ou de pieux en bois qu'ils parviendront tous à leurs fins.

Vous l'avez compris, le Dracula de Bram Stoker n'échappe pas aux règles qui définissent les romans de vampire. Vous voyagerait dans les forêts profondes de Transylvanie comme vous vous perdrez après minuit, dans les ruelles du vieux Londres de 1884. Vous tremblerez pour un jeune héros enfermé contre son grès dans un lugubre château des Carpates. Vous vous cacherez d'effroi au coin d'un bois afin d'échapper aux meutes de loups affamés. Vous vous précipiterez suite aux hurlements poussés par votre jeune fiancée en pleine nuit pour vous retrouver bloquer devant la porte de sa chambre qui refusera de s'ouvrir. Avec vos amis, vous découvrirez une tombe profanée pour tomber nez à nez devant un horrible (…).

Je ne dévoilerai pas tout le contenu de cette histoire même si elle a été maintes fois reprise dans la littérature comme au cinéma. Je peux vous assurer que l'écriture gothique de l'écrivain n'a rien à envier au Frankenstein de Mary Shelley ou au Moine de Matthew Gregory Lewis. Sa prose qui peut vous paraître difficile au premier abord, sait vous attraper et vous conduire pas à pas dans les dédales de ses fines descriptions, de sa multitude de personnages, et des multiples rebondissements de son récit. Une belle découverte que je dois à mes amies Nicolak, Yaena et Djdri25 qui m'ont accompagné durant toute cette lecture. Et si le coeur vous en dit, je peux y retourner avec vous…

« Nul homme ne sait, tant qu'il n'a pas souffert de la nuit, à quel point l'aube peut être chère et douce au coeur. »
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La lecture de ce grand classique épistolaire demande une bonne dose de patience.

Les longueurs sont de mise et largement admises…. Mais il faut admettre que la narration au présent et l'effet de réalité provoqué par l'échange de lettres garantit suspense et mystère.

Obscur et envoûtant, tous les ingrédients tels l'horreur, l'épouvante, le désir, le plaisir et l'angoisse sont hautement présents dans le récit.

Le mythe de Dracula, exploité universellement dans la littérature, le cinéma, les séries télévisées de plus ou moins bonne facture et les costumes d'Halloween depuis plus d'un siècle, a d'abord vu le jour sous la plume noire de Bram Stocker.

L'auteur irlandais a donné naissance à l'univers du vampirisme et à tout le champ lexical imbibé d'hémoglobine qui va avec, créant un intérêt et un engouement assez étonnants pour ces créatures assoiffées de sang, aux pouvoirs surnaturels et aux désirs voluptueux.
Le personnage de Dracula est complexe. Il est terrifiant mais poli et raffiné, son humanité est déstabilisante et insaisissable.
L'intrigue, très bien ficelée aborde l'incarnation de nombreux thèmes psychanalytiques ainsi que la malédiction d'immortalité dont les vampires sont victimes.

Dracula c'est plus qu'un conte, c'est une véritable légende, symbolisme du mal contre le bien et de la mort contre la vie.


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D'habitude, je ne fais jamais de résolution mais cette année, j'ai fait exception : lire des romans classiques, fondateurs de la Littérature de l'Imaginaire comme entre autres, Frankenstein, 1984, Je suis une légende et ... Dracula. J'avais quand même un peu honte à chaque fois de révéler que je ne les avais pas (encore!) lu... Chose faite avec Dracula et je n'ai pas été déçue.

Pour résumer, le mystérieux Comte Dracula souhaite émigrer en Angleterre et investir dans une maison. Pour cela, il fait appel aux services d'un jeune notaire Jonathan Harker qui se rend en Transylvanie pour s'occuper des formalités. Malheureusement, pour le jeune homme, rien ne va se passer comme prévu : sa fiancée Mina, restée en Angleterre, n'a plus de nouvelles de sa part et commence à s'inquiéter.

Le récit s'articule autour de trois parties : le voyage de Jonathan Harker en Transylvanie, le séjour du Comte Dracula en Angleterre et sa traque par les cinq protagonistes principaux, de retour en Roumanie. Il est composé essentiellement des journaux intimes, de rapports médicaux et des lettres de Jonathan Harker et son épouse Mina, Lucy, le docteur Seward et de van Helsing. le comte Dracula, hormis par le biais d'une lettre de consigne, n'intervient jamais directement.

L'impression la plus manifeste à la lecture de ce roman est un sentiment de maîtrise : chaque partie s'imbrique parfaitement l'une dans l'autre, à la manière d'un puzzle. Et l'auteur amène naturellement son lecteur à basculer de la réalité cartésienne et scientifique à des considérations plus surnaturelles et fantastiques, en même temps que les personnages. J'avoue que ma partie préférée reste la première (la plus dynamique pour moi) où Jonathan Harker se confronte au Comte Dracula. Ce dernier disparaît du récit et n'apparaît toujours qu'indirectement au travers de personnages secondaires qui l'aurait cotoyé ponctuellement pour n'apparaître qu'à la scène finale. le mystère du personnage est donc entretenu même au terme de la lecture. En revanche, la seconde partie comportait beaucoup de longueurs : il faut dire que l'auteur prend son temps pour bien expliquer à son lecteur le cheminement intellectuel adopté par les protagonistes afin de combattre leur ennemi. Enfin, j'ai beaucoup apprécié l'écriture : le style n'est pas suranné ; au contraire, il est très fluide et je lui ai trouvé une certaine modernité. Enfin, moderne sur la forme, pas dans le fond car le discours de ces chers Messieurs sur la faiblesse des femmes m'a profondément agacé mais il convient aussi de le replacer dans le contexte de la fin du XIXème siècle.

En conclusion, Dracula est un roman que j'ai beaucoup apprécié et intéressant dans le sens où il permet de comprendre les origines de la mythologie du vampire développée depuis, dans les adaptations cinématographiques.

Lien : https://labibliothequedaelin..
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"Amen"

L'histoire de Dracula démarre fort, et ce dès le début.
Dès les premières pages, une force secrète m'a séduite, et contrainte à poursuivre de plus en plus vite, de lire encore et encore, jusqu'à plus soif. ( de sang?) Oh mais tant besoin de savoir, tant envie de cohabiter avec chacun d'eux.

J'ai ainsi voyagé avec le beau Jonathan ( Keanu Reeves dans mon esprit), j'ai été apostrophée, tout comme lui, par les belles et au combien désirables succubes, j'ai frissonné devant le Comte quand à la fois je fus prise d'une profonde admiration pour son esprit ô combien aiguisé. Tout ceci dans une ambiance des plus sombres.

Quittant ensuite brutalement mon prisonnier affolé, pour me retrouver avec la belle Lucie... Quelle joie alors! Moi qui m'attendait tellement à trouver une jeune femme libérée, presque libertine au propos choquant et à l'esprit jouette! Qu'elle ne fut pas ma surprise en découvrant alors, une femme d'une toute autre nature.

Coppola m'a trompé à son sujet!

Car la Lucie dépeinte par Bram Stoker, n'a rien à se reprocher. Et si le coeur des hommes fond pour celle-ci, elle ne le doit qu'à sa belle personnalité! Pleine de vie, amusante, charmante, belle, loyale... MERCI!

Mina? Oh ben Mina.... C'est l'archétype de la femme parfaite. Une jolie madame, toute tendre, et pleine de tendresse, d'amour, de compassion à offrir. Un bouquet de qualités offert aux protagonistes mâles de l'histoire. Je lui ai trouvé quelques points de ressemblance avec la douce Mélanie d'autant en emporte le vent.

Non mais... ennuyeuse par sa perfection exacerbée! Un peu de folie bon sang!

Seward, van Helsing, le Lord, Morris, .... tant de personnages attachants....

Ayant un faible pour les histoires épistolaires, je n'ai ressenti aucune contrariété à la longueur du roman. Je dois même avouer que je l'ai lu bien plus vite que certains romans bien plus court que celui-ci mais dont l'histoire avait moins de panache.


Petit Bémol sur la fin...











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Tout le monde connaît le pitch ! Jonathan Harker, un jeune Anglais, invité par le comte Dracula en Transylvanie, est témoin de choses étranges et effrayantes. le terrible seigneur se rend ensuite à Londres et fait de Lucy, une adorable jeune fille, sa proie et son esclave. Après la mort de la douce créature, une troupe d'hommes valeureux, mené par le professeur van Helsing, part à la chasse au monstre jusqu'en Transylvanie, essayant ainsi de sauver Mina, l'épouse de Jonathan Harker. Ce roman est le creuset et la source de toutes les représentations fantasmées des vampires et de leur univers : le mythe du sang comme liquide vital par excellence, l'aspect sensuel et écoeurant de la succion, le pouvoir protecteur de l'ail et des objets bénis, etc. etc.
Voilà pour le fond, je m'intéresse surtout à la forme. le roman est constitué des différents journaux des protagonistes : ceux de Jonathan et Mina Harker, celui du Docteur Seward, celui de Lucy Westenra et celui de son fiancé, Arthur Holmwood. Il y a également des lettres et télégrammes échangés entre les personnages. D'un écrit à l'autre, le lecteur découvre d'abord les différents personnages et les liens qui les unissent. Au-delà des portraits des personnages se dessine en creux celui du héros, celui que tous traquent, le fameux Dracula. Alors qu'il est le personnage éponyme du roman, aucune de ses pensées intimes n'est dévoilée. Dracula est hermétique, mais il s'insinue partout. L'artifice littéraire que constitue la rédaction de journaux est prétexte au dévoilement de toutes les intimités. le lecteur, comme Dracula, devient un profanateur et un violeur absolu qui ne connaît pas les limites de la pudeur.
À mesure que la quête avance et que la chasse au monstre est lancée, les protagonistes lisent les écrits des uns et des autres afin de constituer une somme de connaissances sur Dracula. Mais l'effet secondaire est une nouvelle destruction des barrières de l'intimité. Que le lecteur sache tout des personnages, c'est le principe même de la lecture, mais que les personnages deviennent transparents les uns aux autres, c'est pousser la volonté de savoir et la perversité de la curiosité à un paroxysme certain. « Chacun connaît à présent les secrets des autres et nul ne s'en porte plus mal. » (p. 313) Finalement, le roman de Bram Stoker crée une seule intimité et une seule conscience. le groupe qui s'oppose à Dracula est une entité multiple, mais dont la pensée est unique et n'a qu'un seul but, détruire le vilain pas beau.
Le roman s'agrémente de quelques articles de journaux (l'anglais traduit mieux la différence entre newspapers et diary) qui décrivent d'étranges phénomènes, comme une tempête sur Londres ou l'apparition d'une très belle dame aux abords d'un cimetière. L'intrusion d'une réalité supposément objective ne sert en réalité qu'à nourrir les écritures subjectives des personnages qui, même s'ils prétendent faire acte de réflexion, se laissent constamment déborder par leurs émotions et leurs craintes.
Le plus moins prolixe d'entre eux est van Helsing, mais ses propos sont toujours fidèlement rapportés par les autres protagonistes. À l'instar de Dracula, c'est parce qu'il produit peu de contenu écrit qu'il semble vraiment puissant. van Helsing et Dracula ne s'incarnent pas dans l'écriture, mais dans l'action. le professeur flamand est le seul réel adversaire du comte : les autres ne sont que des sous-fifres, certes dévoués et courageux, mais constamment sceptiques et sujets à des accès d'émotion. van Helsing est « un philosophe, métaphysicien, un des hommes de science les plus avancés de cette époque, un de ces rares hommes qui, en dépit de son monstrueux savoir, ait gardé un esprit ouvert. Ajoutez à cela des nerfs d'acier, un tempérament que rien ne vient briser, une résolution indomptable, une maîtrise de soi, une tolérance sans pareille et, enfin, un coeur d'or. » (p. 155) Bref, il a tous les traits du héros sotériologique.
Reste Mina Harker, la deuxième victime féminine de Dracula. Dotée de toutes les qualités qu'une femme peut espérer, elle surpasse la valeur de son sexe : « Cette merveilleuse madame Mina ! Elle a le cerveau d'un homme, d'un homme supérieurement intelligent, […] mais le coeur d'une femme. » (p. 312) Bram Stoker ne cesse d'accumuler les poncifs au sujet de Mina et des talents des femmes. Passé cette écoeurante misogynie, il faut reconnaître que Mina se pose en négatif du comte : bien que contaminée et attirée par le chant macabre du vampire, elle reste animée d'une âme pure. Mais en se livrant comme elle le fait au travers de son journal, elle ne peut prétendre au statut fascinant qu'occupe Dracula. Elle reste désespérément humaine et, à mon sens, désespérément insipide.
Un dernier point sur l'opposition entre l'Occident industriel et rationnel et l'Orient mystérieux et effrayant. Quand Jonathan Harker arrive en Transylvanie, il incarne l'homme moderne issu d'un monde de sciences et s'oppose immédiatement au comte Dracula qui ne vit que par les traditions et le folklore des siècles passés. C'est bien un choc des cultures et des époques qui s'opère. Quand Dracula rejoint l'Angleterre, ce choc se matérialise par la terrible tempête qui s'abat sur le port anglais. le rationnel recule un peu et perd pied devant tant de puissance occulte. « Vous savez déjà combien l'étrange, ici, peut s'imposer à vous. » (p. 39) Mais les manifestations étranges ne suffisent pas à convaincre. Dracula, c'est aussi un roman de la croyance et du doute. Seul van Helsing est pétri de certitudes, il est le prophète qui ouvre la voie et les esprits de ses compagnons. « Pensez ce que vous voulez. Ne craignez même pas de considérer l'impossible. » (p. 177), leur dit-il, ou encore « Vous ne croyez pas qu'il existe des forces que vous ne pouvez comprendre – ce qui n'exclut pas leur existence ? » (p. 255) En cela, c'est aussi au lecteur qu'il s'adresse. van Helsing est l'avatar de l'auteur : dès le début, il détient le sens et le savoir et, même s'il use de précautions pour le diffuser, il n'a de cesse de vouloir convaincre son auditoire. Une fois que cela est fait, la chasse au monstre n'est plus qu'une formalité. Plus que détruire l'ignominie, il s'agit avant tout d'y croire.
Bon, et après tout ça, est-ce que ce roman m'a plu ? Je dirais que j'ai surtout pris plaisir à lire l'histoire d'un vampire qui soit un vrai méchant et non un adolescent blafard au régime sans protéine. La bit-lit, très peu pour moi, sauf celle où le vampire met du coeur à l'ouvrage !
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Il n'aura pas échappé aux habitué.e.s de L'île aux trésors que pour nous, cette année est celle du frisson ! Nous avons frémi en découvrant L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, retenu notre souffle à la lecture de Thornhill, claqué des dents en relisant Sacrées Sorcières et Peggy Sue nous a donné des sueurs froides… Pour couronner cette série, il ne fallait rien moins que Dracula, roman fondateur de la littérature fantastique, qui a fait de Bram Stoker un maître du genre ! Nous étions très curieux de nous plonger dans ce classique et avons donc été ravis de voir que L'école des loisirs publiait une version abrégée et illustrée par le génial François Roca. Impatient, mon fils aîné a dévoré ce texte seul, presque d'un trait. Son petit frère et moi l'avons parcouru à voix haute.

L'histoire est connue : Jonathan Harker se rend en Transylvanie, chez le compte Dracula, pour finaliser la vente d'une propriété londonienne. Il réalise très vite qu'il est prisonnier. En Angleterre, sa fiancée s'inquiète de son sort, mais aussi de celui de son amie Lucy qui souffre d'un mal étrange. Et voilà que les mystères se multiplient – un fou aux obsessions morbides, un bateau qui accoste sans personne au gouvernail, des disparitions d'enfants. Plusieurs gentlemen anglais s'associent à un médecin néerlandais pour faire la lumière sur cette affaire. Une traque haletante s'amorce…

Tout cela est restitué sous la forme de fragments de journaux intimes, de courriers, de télégrammes et coupures de presse, organisés de façon chronologique. Cela permet à Bram Stoker d'entretenir le suspense en brossant le portrait de Dracula par petites touches qui se superposent au fur et à mesure que les différents narrateurs le rencontrent. Progressivement s'esquisse un personnage inquiétant, élégant et raffiné, mais aussi sournois, cruel et même bestial. La mise en place de l'intrigue est magistrale, à la fois effrayante et très intrigante. La suite souffre de quelques longueurs et d'une imbrication un peu confuse des différents fils narratifs, mais le dernier tiers nous a tenus en haleine. Les illustrations de François Roca sont à la hauteur de nos attentes (élevées) : la peinture scénique et les jeux de clair-obscur dont il a le secret sont parfaits pour restituer l'atmosphère ténébreuse et les tensions entre vie et mort, éros et thanatos, vertu et pulsions, naturel et surnaturel (extraits disponibles via le lien ci-dessous).

Alors certes, Dracula est un roman bien de son temps qui témoigne de la fascination pour les crimes après que Jack l'Éventreur eut défrayé la chronique, du goût pour l'étrange et le surnaturel qui prévaut en cette fin de 19ème siècle, mais aussi du peu de cas qui était fait des personnages féminins. L'association de la volupté et de la vampirisation porte un propos que j'ai perçu comme moralisateur – d'ailleurs, les jeunes filles qui semblent être les proies de prédilection du comte ne peuvent espérer s'en tirer qu'à grand renfort de chapelets, crucifix et autres poudres d'hostie… Mais justement, tout cela a fait réagir les enfants si bien que cette lecture s'est révélée intéressante aussi comme témoin d'une époque. Et si Stoker n'a pas inventé les vampires, c'est quand même dans son roman que se cristallisent les grands motifs autour de cette figure – ses pouvoirs effarants, sa pâleur cadavérique et ses yeux rougeoyants, son absence de reflet, les caisses en bois qui lui servent de refuge, le pouvoir de l'ail, etc. À cet égard, je suis contente d'avoir eu l'occasion de découvrir en famille ce roman culte, dans cette très belle édition illustrée.

Délicieusement glaçant !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Une aventure inédite : la découverte de Dracula !
J'avoue que ma p'tite âme un tantinet froussarde appréhendait un peu ...

L'histoire de ce célèbre conte aux longues dents acérées, friand des gorges graciles et d'hémoglobine m'a bel et bien happée.

J'ai aimé plus particulièrement la construction de l'oeuvre : Dracula est omniprésent et pourtant ses apparitions sont fugaces. le Mal qui plane tel une épée de Damoclès, sournois dans son absence.
Oh oui ! J'ai adoré cette allégorie du Mal qui selon les époques, des plus anciennes à la notre, pourrait être transposée aisément.

J'ai trouvé judicieux également le rythme du récit. D'abord lent, il s'accélère crescendo pour emporter le lecteur dans une véritable enquête pour tenter d'élucider d'effroyables phénomènes. S'enchaînent, sous une délicieuse forme épistolaire, les journaux de bord des différents personnages, autant de points de vue différents qui assemblés forment le puzzle final.

Une lecture passionnante d'un classique à l'origine de cet univers tant exploité. Un roman aux multiples sens cachés dont je n'ai sans doute pas percé tous les secrets.

Seules deux p'tites ombres au tableau : une fin à mon sens un peu trop précipitée et pas vraiment effrayée mais sans doute la cause du décalage avec notre époque où l'horreur est monnaie courante.

Parmi vous, des amateurs du genre ?
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Pour quelqu'un qui comme moi n'aime pas, mais alors vraiment pas les histoires mettant en scène des vampires, si on m'avait dit qu'un jour je lirais Dracula…eh ben, je ne l'aurais surement pas cru….
Mais finalement, grâce au challenge BBC, j'ai changé d'avis, et ne voulant pas être en reste pour cette lecture….
Je suis rentrée très vite dans l'histoire et la première partie racontée par le jeune Jonathan Harker m'a vraiment captivée….L'atmosphère gothique et bien décrite par Bram Stocker m'a clairement plu et j'ai lu avec fébrilité cette partie que j'ai trouvée bien rythmée. le style de l'auteur est vraiment agréable à lire…
Le format épistolaire est un format que j'apprécie en général, mais cela ne m'a pas empêché d'éprouver un sentiment d'ennui au bout d'un moment….J'avais un sentiment de répétition et surtout de longueurs inutiles et c'est bien dommage…
Cependant, dans cette lecture, pas trop d'hémoglobine et de partie gore finalement, choses que j'appréhendais un peu…
Il faut aussi reconnaitre que la fin m'a surprise, car tout à coup, le sort de Dracula est scellé avec une rapidité impressionnante, surtout au vu de la longueur du reste de ce livre…
Je rajouterais aussi que j'ai moyennement apprécié la place et l'image des femmes dans ce roman…Certes, nous sommes au dix-neuvième siècle, mais… Malgré toutes leurs qualités (elles sont même dotées d'un cerveaux) ces faibles femmes ne peuvent être que des victimes selon l'auteur…

En conclusion : une lecture en demi-teinte donc, malgré un début fort sympathique, et où mon intérêt a clairement été mis en difficulté à cause des longueurs qui émaillent cette histoire. Et finalement, même pas peur… On ne l'a pas trop vu finalement ce Dracula….

Challenge mauvais genres 2020
Challenge BBC
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