J’étais un romantique foutu, ma propre grande cause, ma propre tragédie à rejouer toutes ces nuits où je m’endormais en regardant l’autre moitié du lit: toute ma solitude de vieille âme qui m’avait fait écrire des poèmes à la Rimbaud où je pleurais mon amour piétiné par le genre humain! (L’été précédent, j’avais refoulé mon «amour» dans les isoloirs du club Pigalle où Sheila dite la Hongroise rougissait de ma tendresse anormale… Je dois être le seul à lui avoir flatté les cheveux, mordillé les oreilles, à l’avoir serrée fort, fort… Elle me payait des verres, imaginez ça! Une danseuse! Elle me payait des verres. Je devais faire pitié en sacrament.)