AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 278 notes
Certainement un des Pulitzer qui me faisaient le plus envie mais que j'ai fait traîner et traîner et... Vous connaissez ça.
Au-delà des problèmes de PAL insurmontable, je l'ai aussi laissé traîner parce que j'ai vu l'excellente mini-série qui a été tirée de ce roman et que je n'aime pas enchaîner une oeuvre et son adaptation.
Bref.
Mieux vaut tard que jamais, j'ai lu Olive Kitteridge et il se place dans mes Pulitzer favoris.

Olive est une ancienne prof de maths, pas une gentille, pas une de celles dont on se souvient une fois adulte et qu'on évoque avec émotion quand on se remémore ceux qui nous ont guidé ; non plutôt la prof sèche et sévère, un peu brutale.
Son mari, Henry, le pharmacien du village, est à son opposé, gentil, serviable.
Et pourtant, il existe entre eux cet amour que l'on ne trouve que chez les vieux couples, formé de compromis, de connaissance de l'autre, de compréhension mutuelle et d'acceptation.

Le roman tourne autour d'Olive tout en présentant d'autres familles, d'autres couples, d'autres personnes, d'autres scènes de vie.
À chaque fois, Olive passe dans leur vie, plus ou moins brièvement ; parfois elle n'est qu'un souvenir qui se rappelle à eux.

Et finalement, Olive Kitteridge devient attachante, dans sa façon de refuser les compromis, de ne pas se laisser abattre, mais aussi de faire attention aux autres et de prendre soin d'eux, mieux d'ailleurs que de sa propre famille.
C'est cette dualité qui fascine en Olive (que Frances McDormand rend à la perfection), qui fait que j'ai aimé ce roman, que j'aurais voulu qu'il dure encore, et que je suis heureuse de savoir que je peux bientôt lire la suite, Olive, enfin.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai rencontré Olive Kitteridge un soir de fin d'été 2023. Elle m'attendait sagement depuis des années dans les rayons de ma bibliothèque. Elle me faisait de l'oeil lorsque je prenais le récit de ses aventures dans mes mains et repartait déçue et triste lorsque je reposais son livre sur l'étagère sans en avoir ouvert ses pages, lui préférant d'autres héros à priori plus passionnants.

Il a fallu que je cherche un Prix Pulitzer pour le Multi-Défis 2023 pour qu'enfin je me décide à côtoyer plus intimement cette femme étonnante, désarmante, attachante et pourtant si repoussante.
Olive Kitteridge ne se laisse pas approcher facilement.
Elle qui semble gérer d'une main de maître la vie familiale et sociale de son entourage laisse difficilement apparaître ses failles. C'est pourtant là qu'on y découvre toute la tendresse et tous les trésors qui l'habitent.

Les premiers chapitres sont difficiles. Parce que les liens entre les personnages semblent inexistants, parce qu'on cherche une intrigue à laquelle se rattacher.
Puis, petit à petit tout s'éclaire. Et l'on découvre qu'Olive Kitteridge se tient quelque part aux côtés de ceux qui souffrent ou qui se posent des questions, plus ou moins discrètement, plus ou moins habilement.
Elle avance Olive. Elle accompagne tant bien que mal ce fils qui s'est empressé de fuir dès que l'occasion s'est présentée. Elle se tient debout auprès de son mari jusqu'à son dernier souffle. Elle tient bon. Elle ne se plaint pas.
Elle se compare. Elle cherche à comprendre.
On la redoute. On a peur d'elle. Elle le sent bien mais ne sait comment sortir de ses valeurs qui l'ont petit à petit emprisonnée.
La vie va lui donner l'occasion d'apprendre. Sans cesse.

J'ai beaucoup aimé accompagner Olive dans ses découvertes, ses prises de conscience. J'ai râlé contre ses colères intempestives. J'ai été émue par son courage, sa ténacité, sa force de vie qui lui a permis d'avancer envers et contre tout.

Je n'oublierai pas de si tôt ma rencontre avec cette femme hors du commun ainsi qu'avec son auteure Elizabeth Strout dont l'écriture est originale, délicate et fort bien construite.
Commenter  J’apprécie          372
Un régal. le personnage d'Olive Kitteridge, profondément humaine à travers ses faiblesses est attachant. Il constitue le fil rouge de treize nouvelles. Olive passe parfois, en coup de vent, son nom est cité mais elle devient un personnage secondaire et dans certains chapitres, elle prend toute sa place et elle dévoile des facettes de sa personnalité, agaçantes, attachantes mais jamais neutres. C'est bien vu car selon le regard, chacun présente une facette de soi. Ce roman en est l'illustration. L'écriture est délicieuse, les thèmes abordés le sont avec délicatesse et résonnent dans notre vie car Olive est une "anti-héroïne". Ce livre est une aquarelle, par petites touches, il peint des scènes qui nous semblent familières. C'est original, surprenant et, surtout, au-delà des mots, je m'y suis bien sentie et c'est l'essentiel.
Commenter  J’apprécie          10
Olive Kitteridge est professeure de mathématiques à Crosby (dans le Maine) Elle est aussi rigide avec ses élèves – que froide et cassante avec son mari Henry – (le pharmacien de la ville) et particulièrement tyrannique avec son fils unique, Christopher …

Henry Kitteridge – lui – est un brave homme, plutôt timide et gentil, qui se laisse mener à la baguette par son autoritaire (et parfois méprisante) « moitié » …

Le (déroutant) roman d'Elizabeth Strout est composé de treize chapitres. Treize épisodes, relatant d'évènements (plus ou moins importants) qui ont traversé – au fil des décennies – l'existence de la famille Kitteridge (notamment celle d'Olive !) Des évènements qui nous poussent à reconsidérer le regard que nous avons porté sur eux, au début de notre lecture. La nature profonde de ce couple ne serait-elle pas, finalement, un peu plus complexe qu'il n'y parait ? …

Avec un style littéraire – et une construction bien à elle – (Elizabeth Strout a tendance à sauter du coq à l'âne ! …) l'auteure nous parlera de Denise, la frêle employée d'Henry (du temps de la pharmacie …) de Kevin, qui fut un élève d'Olive Kitteridge … D'Angie, une pianiste que les époux allaient parfois écouter jouer dans un bar … de Suzanne (gastro-entérologue) que Christopher Kitteridge (podologue) a épousé, au grand dam de sa mère … de la – quelque peu – traumatisante mésaventure, vécue au sein d'un hôpital … Etc, etc … Bref, des tranches de vie plus ou moins réjouissantes !

C'est inattendu, touchant, parfois agaçant. Ce n'est jamais ennuyeux. Pour ma part, je dirais qu'il s'agit d'une agréable découverte !
Commenter  J’apprécie          80
Un remarquable ouvrage de réflexion que propose " Elizabeth Strout ", avec de multiples touches de vie quotidienne, dans une petite ville côtière du Maine : Crosby. À mon sens, un recueil de nouvelles, qui s'échelonne sur plusieurs années, avec comme fil conducteur, le personnage principal " Olive Kitteridge " une femme de caractère qui sait être blessante, désagréable et distiller des remarques acerbes mais aussi attirer également, la sympathie et la bonté quand elle le juge souhaitable. On assite à l'évolution de sa vie comme une suite de d'arrangements, et de compromis. Une étude de moeurs, où les individus traversent des moments remplis de hauts et de bas ; et en général, n'ont jamais conscience de vivre leur vie.

Un mari falot, Henry Kitteridge, qui a depuis longtemps éviter sa contrarier sa femme, avec un coeur innocent qui lui permet de traverser sereinement la vie. Heureusement, différents personnages traversent leur vie, en premier le fils unique, Christopher, qui supporte difficilement le tyrannique amour maternelle et s'échappe via le mariage, mais aussi les anciens élèves qu'elle a eus, et dont elle s'inquiétait de leur comportement car la vie leur réservait tant de confusions et de colères, ainsi que les amis que l'on croisent en permanence dans une petite ville (avec leurs jugements hâtifs). Bref, toute une noria de situations que l'on rencontre tel que : la religion, la vengeance, la misère, la famille, la maladie. Une satire de notre époque dans ce petit microcosme, qui ne laisse pas impassible devant l'infamie de certains, contrebalancée par la quiétude d'autres et la lâcheté du reste de la société.

" Elizabeth Strout " nous fait partager sa critique du monde en faisant tourner le manège des vicissitudes. Sans aucun doute, une lecture addictive et attachante, qui mérite le prix Pulitzer, reçu en 2009 pour ce roman.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
Commenter  J’apprécie          50
Olive Kitteridge n'est pas aimable. On peut même avancer sans exagérer qu'elle a un sale caractère. Elle tyrannise Henry, son mari, et surprotège Christopher, son fils chéri. Henry est pharmacien, Olive prof de maths. Ils vivent à Crosby, une petite ville du Maine, dans une belle maison près de l'océan. Plus encore que son travail, l'intendance de cette grande maison, la prise en charge de Christopher et de toutes les tâches domestiques épuisent Olive, et cela rejaillit sur son humeur, forcément. Une nouvelle employée vient de commencer à travailler pour Henry, à la pharmacie. Denise Thibodeau forme avec son mari (il s'appelle lui aussi Henry !) un couple qui fascine Henry Kitteridge. Ni le pharmacien, ni Jerry, le livreur obèse, ne sont insensibles aux charmes de la ravissante et enjouée Denise.
***
Le roman de Elizabeth Strout est divisé en 13 parties, dont cette présentation intitulée « Pharmacie » où l'on voit apparaître les personnages principaux. Olive Kitteridge se présente comme une succession de nouvelles dans lesquelles on retrouve toujours, me semble-t-il, notre prof grincheuse, mais avec des rôles très inégaux : elle peut être la figure centrale de la nouvelle ou une simple figurante. Par exemple, dans « La Pianiste », elle dîne avec Henry dans le restaurant où le personnage principal, Angie, joue du piano. Cet artifice permet au lecteur de voir Olive par les yeux de nombreux personnages qui connaissent (ou pas) cette grosse dame revêche et qui la voient comme une bénévole au grand coeur, une infatigable garde-malade, une vieille taupe, une mère étouffante, une voleuse mesquine, une femme pleine de compassion pour certains de ses anciens élèves, une plouc mal fagotée, etc. Les portraits d'Olive comme ceux des autres personnages suscitent l'admiration de la lectrice que je suis par leur précision et la pluralité des aspects donnés à voir. J'ai été bouleversée par la cruauté de « Une autre route ». La brutalité de la situation dramatique amène les personnages à prononcer des paroles définitives qu'il sera bien difficile d'oublier. « Le Fleuve », la dernière des nouvelles, m'a donné l'impression qu'elle avait été écrite pour être autonome, indépendante, car elle revient sur de nombreux détails déjà connus. Qu'importe : un beau moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          346
Si "Six Feet Under" était un roman...

Voilà un bien beau bouquin , Pulitzer Prize en 2009, qui m'a énormément plu en dépit d'aspects qui auraient pu me perturber. En effet le format du roman est incertain et on pourrait aussi bien l'appeler un recueil de nouvelles, ce qui me chagrine parfois. Et pourtant non, ça marche du tonnerre, cette histoire, qui nous raconte la vie d'une petite ville du Maine, vue dans la proche proximité d'un couple qui va vieillissant doucement, Olive et Henry.
Olive Kitteridge apparaît en effet parfois comme personnage principal, parfois comme une intervenante dans un récit qui la concerne peu, parfois juste comme une image qu'on attraperait du coin de l'oeil. Mais elle est là, et apporte sa continuité au récit. Elle parle peu, Olive, mais quand elle parle, une certaine vérité sort de sa bouche qui vous colore le chapitre tout entier et votre esprit de lecteur/trice. Extraordinaire présence d'un être fictif..

Autre facette de cet oeuvre qui aurait pu me gêner: le livre semble presque avoir une audience cible, un public d'un âge déjà avancé et apaisé, et toutes ces histoires américaines sont vues dans un nuage de nostalgie, de remord parfois. Mais ce parti pris ne gêne nullement, au contraire: ce livre est une machine à créer des sentiments chez le lecteur, à évoquer les vies internes de gens que vous ne connaissez pas avec une force assez poignante.
Peut-on critiquer un livre parce qu'il est trop émouvant, trop vrai? On pourrait alors en faire le grief à "Olive Kitteridge". Je reste abasourdi par la finesse d'observation d'**Elizabeth Strout** et sa capacité à transmettre ces observations à petites touches, sans insister.

Bon le truc, c'est que l'écriture est superbe. La lecture avance dans un temps très long , 30 ans presque, et tous les grands événements (naissance, mariage, mort) sont presque tous des remarques à peine esquissées, mais dont on les lit les traces profondes chez les personnages. Les gens naissent et meurent dans ce roman au détour d'une phrase, dans un soupir. Étonnant. (Comme d'hab, je lis en VO, et je ne sais pas si le français peut rendre la légèreté de l'anglais original...)
Les thèmes abordés sont assez sévères, il faut le remarquer : le suicide traverse beaucoup des 15 nouvelles, qu'il soit central ou non. La dépression sous des formes diverses vient frapper à la porte de nos personnages, et la mort bien sûr rôde sur la petite ville du Maine. En fonction de vos goûts certains chapitres vous plairont plus ou moins que d'autres c'est clair mais la qualité, elle, est bien au rendez-vous.

Mais peu importent les drames, vous rencontrez surtout d'excellents personnages en la personne de Olive (colérique, et pourtant au coeur d'or) de son mari Henry (amoureux de la vie, trop gentil) , et perso, je ne suis pas prêt de les oublier, un peu comme pour une certaine famille Fisher ... A noter qu'ils sont superbement interprétés en série TV par **Frances Mc Dormand** et **Richard Jenkins**. Ce livre regorge d'une émotion et d'une intelligence rare sur sur nos vies intérieures et je ne peux qu'en recommander la lecture, guys et guysettes.
Commenter  J’apprécie          30
celle d'Olive ou de ses congénères, la vie se compose de grandes secousses et de petites secousses, liés dans le temps et l'espace, par rapport aux événements plus ou moins marquants; le roman sur la vie qui passe et sur le vieillissement qui ne nous laisse pas indemnes, tant mieux si c'est dans une opulence toute nord-américaine, tant pis si le dépressif prend le dessus;
Commenter  J’apprécie          00
Un livre bien écrit, des personnages attachants, une bonne dose d'humour. Et pourtant, pour moi, la mayonnaise n'a pas pris. N'ayant pas lu d'avis ou de résumés au préalable, la construction m'a surprise. J'ai mis un peu de temps à comprendre la structure du livre (une histoire = un personnage). Intégrant le titre, je m'attendais à un récit partant d'un large cercle pour se resserrer au fil des pages, sur Olive Kitteridge, ou un lien intime entre tous les personnages. Mais en fait, ce n'était pas l'objet de ce livre. Cette galerie de portraits m'a parue un peu décousue, et sans grand intérêt car elle ne semblait pas servir un but précis, même si charmante et agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          00
Olive est méchante.... Tout le monde le sait dans la petite ville du Maine où elle enseigne les maths. A commencer par Henry son adorable mari, véritable soupape de décompression sur pattes pour Madame.

A travers de petits moments de grâce, Olive est pourtant aussi capable du meilleur. Ce sont ces deux visages qui en font un personnage intriguant auquel il n'est pas impossible de s'attacher. A condition de prendre le temps de la découvrir...

Un très beau livre magnifiquement adapté sur HBO dans une mini-série avec Frances Mc Donald.
Commenter  J’apprécie          162




Lecteurs (606) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}