Au-dessus de la forêt du Tenshôen, le ciel était d'un bleu tendre. De l'autre côté du houx, les cerisiers moutonnaient. Les branches des chênes du Japon se balançaient, chatoyantes.
Pour Sentarô, habituellement, la pointe de sel dans la saveur sucrée était pareille à une fleur aquatique flottant au fil du courant.
Parce que là, ce ne sont pas des informations sur internet, c'est pour de vrai.
Sous le cerisier, des grillons crissaient. Les pas, dans la rue, rendaient un son clair. C'était une paisible soirée d'automne ; on voyait les étoiles pour la première fois depuis longtemps.
Devant la boutique, le cerisier se faisait maintenant mouiller par les longues pluies de saison. Les feuilles perlées de gouttes d'eau luisaient d'un vert profond.
- Faire semblant de ne rien voir, certes, c'est un comportement adulte. Mais est-ce que c'est bien, ou vaut-il mieux poser franchement la question...
- Hum, c'est compliqué.
- Wakana l'avait déjà remarqué. Mon problème aux doigts. Je le sais. Cette petite, elle m'a posé la question parce qu'elle pensait qu'on était devenues proches.
Cet emploi, il ne l'avait pas choisi. Il voulait vite retrouver sa liberté. C'était son souhait le plus cher. Et pourtant, il éprouvait de la satisfaction, comme s'il avait franchi une étape. Cela le troublait. Il avait à la fois envie de crier victoire, et l'impression que les choses se compliquaient... Il ne savait plus trop où il en était.
C'est que, quoi qu'on perde, quoi qu'on subisse, nous sommes des êtres humains. Même privé de ses quatre membres, puisque cette maladie n'est pas mortelle, il faut continuer à vivre. Dans cette vaine lutte passée à se débattre au fond des ténèbres, nous nous raccrochions à ce seul point : nous étions des êtres humains, et nous tentions de garder notre fierté.
Elle a commencé avec sa manie,sois à l'écoute,tends l'oreille.Avec ses histoires d'imaginer le vent et le ciel dans les lieux traversés par les haricots azuki
_Le Japon de l'époque et le Japon d'aujourd'hui,ce sont deux pays différents."